Doomsday Book de Kim Jee-woon & Im Pil-sung
(2012)
Un film à sketchs en provenance de Corée. Voilà qui avait de quoi susciter l'attention, d'autant que l'on retrouve derrière le projet Kim Jee-woon et Im Pil-sung, deux réalisateurs aux univers et styles très différents, l'un déstructurant les codes du genre auquel il s'attaque pour mieux le modifier pendant que l'autre mise avant tout sur un travail d'ambiance qui rebute autant qu'il fascine. Pourtant, c'est une déception à l'arrivée, dans le sens où le film, dans sa globalité, n'a finalement pas grand chose à dire. Car si le film à segments est un travail individuel, il est aussi un travail de groupe dans le sens où tout est présenté au spectateur. Alors certes, les trois segments du métrage (dont deux sont réalisés par Im Pil-sung, la faute à un troisième réalisateur qui a quitté le projet à la dernière minute) ont tous en commun une thématique, à savoir la fin du monde, qu'elle soit physique ou dans l'esprit, mais c'est bien là tout ce qu'il y a, puisque chaque partie ne complète jamais une autre.
Au final, c'est bien le segment de Kim Jee-woon qui se révèle être le plus intéressant malgré le fait qu'il ne soit pas dénué de défauts. En présentant la confrontation d'une machine pacifique ayant atteint l'illumination face à une compagnie qui souhaite le détruire, le segment arrive à dégager des réelles thématiques philosophiques, le tout sublimé par une mise en scène qui contraste beaucoup avec le style habituel de Kim Jee-woon. Quand aux deux autres segments, malgré des idées visuelles intéressantes et quelques passages très drôles, ils ne retiennent que rarement l'attention, et l'on se demande toujours au final si le réalisateur avait réellement quelque chose à dire. A noter sinon la présence de la belle Bae Doona et de Bong Joon-ho au casting.
NOTE : 5/10