[Caducia] Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Showgirls - 3/10

Messagepar caducia » Mar 24 Aoû 2021, 17:24

Showgirls

De Paul Verhoeven
avec Elizabeth Berkley, Kyle MacLachlan, Gina Gershon
NL
Genre : drame
Durée : 02h11min
1995

3/10



Image


Synopsis

Sans famille, sans amis et sans argent, Nomi Malone débarque à Las Vegas pour réaliser son rêve : devenir danseuse. A peine arrivée, elle se fait voler sa valise par l'homme qui l'a prise en stop. Perdue dans la ville, Nomi doit son salut à Molly Abrams, costumière au «Cheetah», un cabaret réputé de la ville.

Découvert il y a très longtemps, il me semblait que c'était passable. Ici, j'ai du le visionner en plusieurs fois tellement c'est aussi intéressant qu'un sopa opéra et kitschissime.
Ayant revu Basic Instinct, Elizabeth Berkley a certainement une plastique parfaite sculpturale mais aucun magnétisme Stonien. Ensuite, elle n'est vraiment pas aidée par le stylisme bariolé que ce soit coté ville ou coté scène mais sa fabuleuse silhouette en fait un porte manteau idéal. D'ailleurs, elle se paye de luxe de ne pas avoir un gramme de graisse malgré le nombre de burgers ingurgités.
La pauvre héroïne subit humiliation sur humiliation, traitée comme au salon de l'agriculure. Puis, elle se rend compte que les vrai(e)s ami(e)s dans ce milieu sont quasi inexistants et que pour exister il se faire désirer et faire des coups de pute au sens propre comme au figuré. L'actrice n'a plus fait de projet majeur depuis, on se demande pourquoi...
Kyle MacLachlan tient ici l'un de ses pires rôles, avec le mode endive activé mais il a du apprécier le tournage.
Globalement aucun membre du cast ne dégage d'intérêt narratif, tous similaires et corrompus sans remord , aucune profondeur scénaristique que de l'insipide ou du vulgaire. Nudité gratuite ou nécessaire, à la fin on ne fait même plus de différence.
Mais avec autant de mixité hommes-femmes, il y a un peu d'amour ou de séduction dans tout ça....bah, non. Du viol, des humiliations, , des trahisons, du teasing lesbien ou straight mais zéro sentiment.

Verhoeven se fait plaisir avec de nombreuses scènes très suggestives. On atteint le somment du ridicule avec un accouplement dans la piscine où Elizabeth Berkley qui frétille énergiquement poisson hors de l'eau. Là aussi, il ne joue jamais la carte du mystère ou du sous entendu avec des "danses" de stripteaseuses, de "cabaret" qui font évoluer ses comédiens très dénudés mais ce sont plus des gesticulations ou danses tik tok qu'autre chose. Certains mouvements chorégraphies sont plutôt dignes de la tectonique qu'autre chose avec passages de bras au dessus de la tète entrecoupés de corps à corps; le pompon venant du show avec le chorégraphe black. Mais j'oubliais le truc de la mamie avec sa robe customisée, quelle classe ! Showgirls essaye de nous faire avaler qu'une danseuse castée dans la matinée peut assurée l'entièreté d'un show le soir même.
Au lieu de montrer les coulisses avec des meneuses de revue non grimées, on ne les voit jamais sans make-up, sans leurs attributs de scène alors que le contraste saisissant et les contraintes de ces métamorphoses quotidiennes auraient pu apporter un peu d'empathie et de souligner leurs efforts. Ici, on assiste aux multiples crépages de chignon dans les coulisses de chez Michou.
Le film se tient à Las Vegas, au lieu d'exploiter le fourmillement d'ambiance de cette cité, Verhoeven ne nous propose que des allers et retours similaires sans explorer les autres aspects extravagants et contradictoires de Vegas.

Une valse de personnages obnubilés par leur image, leur ascension. Triste cirque outrancier où la danseuse quitte Las Vegas pour Los Angeles pour poursuivre son rêve américain et certainement continuer à rencontrer de bonnes personnes. :eheh:
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Re: [Caducia] Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Mar 24 Aoû 2021, 18:47

caducia a écrit:Le film se tient à Las Vegas, au lieu d'exploiter le fourmillement d'ambiance de cette cité, Verhoeven ne nous propose que des allers et retours similaires sans explorer les autres aspects extravagants et contradictoires de Vegas.


Bah on s'en fout en fait. Y'a plein de films qui ont déjà été faits sur Vegas, là ce qui intéresse ce sont les personnages et leurs ambitions, pas la ville dans laquelle ils sont, c'est juste un cadre.
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Re: [Caducia] Critiques en 2021

Messagepar Mr Jack » Mar 24 Aoû 2021, 18:59

Beh ouais c'est pas un polar. Justement il montre le côté too much et superficiel de Vegas, et pis la promesse c'est du cul, il nous montre du cul. Je l'aime bien, moi, ce film. :mrgreen:
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Re: [Caducia] Critiques en 2021

Messagepar caducia » Mar 24 Aoû 2021, 19:04

Disons que c'est répétitif.
Tu enleves les scènes de cul, il ne reste que du vent et c'est moche visuellement.
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Re: [Caducia] Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Mar 24 Aoû 2021, 20:40

Qu'on adhère pas à l'esthétique de l'univers dépeint, c'est une chose, mais non, le film n'est pas moche, faut pas déconner. De toute la carrière de Verhoeven, c'est son film le plus chiadé.
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Re: [Caducia] Critiques en 2021

Messagepar Scalp » Mer 25 Aoû 2021, 07:54

Ca reste nul même si c'est chiadé.
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Re: [Caducia] Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Mer 25 Aoû 2021, 08:16

Je réagissais sur le fait qu'elle trouvait le film moche, pas sur le fait qu'elle trouvait le film nul (sur ce point, elle est loin d'être la seule).
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Candyman - 7,25/10

Messagepar caducia » Dim 29 Aoû 2021, 09:42

Candyman

De Bernard Rose
avec Virginia Madsen, Tony Todd
US
Genre : horreur
Durée : 01h38min
1992

7.25/10



Image


Synopsis

Helen Lyne, une étudiante, décide d'écrire sa thèse sur les mythes et légendes locales. C'est en visitant une partie de la ville inconnue qu'elle découvre la légende de Candyman, un homme effrayant qui apparait lorsqu'on prononce cinq fois son nom en face d'un miroir. Helen, pragmatique, choisit de ne pas croire à l'existence de Candyman. Mais son univers bascule dans l'horreur quand une série de meurtres horribles commence.


Film de mon enfance dont je ne souvenais que de quelques bribes mais au final. A voir si celui de 2021 sera à la hauteur mais les 1ers retours sont bons. A lire le synopsis, on se doute de l'identité du personnage principal de cette nouvelle version.

Candyman ne propose pas une narration très soutenue, Bernard Rose maitrise le suspense à travers les divers témoignages permet au spectateur de se forger lui-même le portrait du tueur, et celui-ci se fait attendre, se jouant de quelques jumpscares.
Malgré les années, les thèmes abordés par Rose demeurent actuels avec une cité déjà monopolisée par des trafiquants, des enfants non surveillés à la dérive et déjà endurcis, des habitants démunis face à la situation. Les personnages masculins ne sont pas non plus épargnés entre le mari volage qui tourne vite la page ou l'attaque d'une femme seule par une bande de gaillards. Une insécurité ambiante renforcée par la possibilité que le tueur puisse surgir à chaque instant.

Niveau gore/violence, Bernard Rose ne choisit pas de montrer les mises à mort à l'écran, mais utilise beaucoup le hors champ et des sonorités métalliques ou organiques ce qui fonctionne à merveille. En revanche, le regard du public n'échappe pas aux séquelles des meurtres avec des effets spéciaux encore corrects visuellement qui sont en accord avec l'ambiance crade et poisseuse avec des salles de bain aussi clean que dans Saw. Les squats / appartements abandonnés qui constituent l'antre du Boogeyman est aussi une très bonne trouvaille, aussi bien graphiquement que narrativement.

Tony Todd se la joue minimaliste malgré le peu d'efforts fournis, le résultat est efficace et la figure sanguinaire manipulatrice fait au final peu d'apparitions dans l'ensemble du film mais elles sont mémorables.
Candyman joue beaucoup sur le coté rumeurs, légendes urbaines, omerta, la frontière réalité/fantasme reste ténue. Quand on peut voir la crédulité actuelle face à de grosses fakes news et déchainent les passions, on sait que des mythes similaires ont de beaux jours devant eux.
Virginia Madsen (qui ressemble beaucoup à Gillian Anderson a cette époque) est très convaincante, se retrouvant dans la même situation que Sarah Connor devant le psy pour expliquer l'existence d'une créature démoniaque. On ne se cachera pas que le coté judiciaire n'est pas du tout réaliste mais ça se pardonne.

Un bon équilibre entre la suggestion et la violence frontale, Candyman assure une oppression malsaine des ghettos d'où peut surgir l'homme au crochet en s'appuyant sur les fractures sociales qui perdurent depuis des siècles.
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Pouvoir du chien (Le) - 7,5/10

Messagepar caducia » Jeu 16 Sep 2021, 19:23

The power of the dog

De Jane Campion
avec Benedict Cumberbatch, Jesse Plemon

Genre : drame
Durée : 02h11min
2021

7.5/10



Image


Synopsis

Originaires du Montana, les frères Phil et George Burbank sont diamétralement opposés. Autant Phil est raffiné, brillant et cruel – autant George est flegmatique, méticuleux et bienveillant. À eux deux, ils sont à la tête du plus gros ranch de la vallée du Montana. Une région, loin de la modernité galopante du XXème siècle, où les hommes assument toujours leur virilité et où l'on vénère la figure de Bronco Henry, le plus grand cow-boy que Phil ait jamais rencontré.


Récit très intéressant que The power of the dog où dans cet univers viril, évoluent des personnages ambivalents qui cachent tous une part sombre que ce soit une attirance, une addiction, des pensées plus ou moins malsaines.

Contrairement aux westerns classiques, Campion filme les plaines et les déserts magistralement avec sobriété.

On retrouve avec plaisir, Benedict Cumberbatch qui tient ici la mauvais role, mais en bon acteur cameléon, incarne un cowboy classique à première vue, qui n'accepte pas la différence, le désordre. Il aime montrer et souligner que c'est lui le chef et qu'il sait se faire respecter.
Kodi Smit-McPhee (Peter) est surprenant avec ce premier role où il possède une part plus importante à l'écran que lors de ses anciens projets. Son physique particulier et le coté freak à la Jeffrey Dahmer font de lui la tete de turc de tous les alentours, mais sa situation de victime va évoluer de façon très surprenante mais finalement en adéquation avec le profil du jeune homme.
Peter est lui aussi ambivalent avec un amour pour la Nature, une curiosité naturelle et une recherche de ses sentiments pour les autres et son environnement.

Contrairement à d'autres westerns familiaux, comme Légendes d'automne où chaque drama succède à un autre, "The power of the dog" porte un regard sur l'initimité d'une famille qui ne souffre ni de la guerre, ni des terres arides et désertiques, ni de la pauvreté, ni de maladie incurable.
Ces sont juste les relations vénéneuses entre gens sans problèmes et leurs incompatibilités relationnelles qui vont en générer. Ainsi, cette histoire se déroule au début du 20e siècle mais est transposable à n'importe quelle époque, soulignant le carcan sociétal, la lacheté, les amours impossibles, le harcelement gratuit.

Campion filme la cruauté sous plusieurs aspects, une physique et brute, l'l
autre plus sourde , refléchie mais efficace. Une sorte de psuedo thérapie de conversion qui tourne mal.
Critiques similaires
Film: Power of the Dog (The)
Note: 6,5/10
Auteur: Alegas

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Competencia oficial - 5/10

Messagepar caducia » Sam 18 Sep 2021, 09:05

Competencia oficial

De Mariano Cohn et Gastón Duprat
avec Penélope Cruz, Antonio Banderas

Genre : comédie
Durée : 01h54min
2021

5/10



Image


Synopsis

Un homme d'affaires milliardaire décide de faire un film qui laisse son empreinte dans l'histoire. Pour ce faire, il engage la célèbre cinéaste Lola Cuevas, la star hollywoodienne Félix Rivero et le comédien de théâtre radical Iván Torres. Ils forment une équipe brillante qui ne peut pas travailler ensemble. Rivero et Torres ont peut-être un énorme talent, mais ils ont un ego encore plus grand. Pour leur inculquer un peu d'humilité, Lola leur lance une série de défis de plus en plus imaginatifs...


Competencia oficial est une satire du monde du Septième art et par extension du mon créatif en général. Là où « the square » critiquait l’art moderne, Mariano Cohn et Gastón Duprat nous dévoile les coulisses de l’élaboration d’un film, faisant collaborer des personnages à fort caractères, pour un résultat explosif.

Le curseur de l’absurde est poussé assez loin ici, à la fois visuellement que psychologiquement.

Chaque personnage est constamment tiraillé entre la volonté de faire avancer le projet en se soumettant aux idées, suggestions des autres et celle d’imposer ses méthodes de travail et de tirer la couverture à lui.

On décortique le processus créatif avec plusieurs niveaux d’intellects. Penelope Cruz en tant que Lola, réalisatrice bien barrée, qui a des idées aussi dingos que Dali à son époque et des looks qui piquent les yeux. Toujours prête à déblatérer des discours expliquant son hypersensibilité et d’où viennent ses inspirations. Lola aime expérimenter de nouvelles techniques pour que ses interprètes puisent leurs sentiments profonds et jouer la scène au plus juste, ce qui nous offre quelques moments improbables pour torturer ses partenaires de jeu.

Lola doit diriger deux acteurs que tout oppose, l’un (Oscar Martinez), plutôt de la vieille école, théâtreux dans la même veine que Sandy Kominsky, qui ne jure que par les classiques et les œuvres de milieux autorisés. Le second (Antonio Banderas) interprète au CV plus éclectique, moins sélectif dans ses projets mais plus populaire.

« Competencia oficial » souligne le combat d’égos, l’hypocrisie ambiante, l’opposition entre cinéma populaire et œuvres d’auteurs reconnus. Au fil de la narration, notre sympathie se porte sur l’un ou l’autre des deux camps, jusqu’au moment où chacun ne montre qu’aucun d’eux n’est irréprochable et se sent supérieur l'un par rapport à l'autre que ce soit intellectuellement ou au box-office.
Étonnée par le performance d’Antonio Banderas qui à part de dernier Almodovar se perd un peu dans le choix de ses projets, et son personnage peut coller totalement à son profil. Acteur moqué et maltraité par Lola qui malgré un pseudo bizutage se plie à quasi toutes ses volontés, quitte à répéter une même scène à l’infini.

Les sujets de fond sur les divers strates artistiques, la reconnaissance du public sont intéressants mais ils mettent du temps à arriver sur le tapis. La forme plutôt décalée et provocatrice risque de perdre quelques spectateurs en cours de film.
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Benediction - 5,5/10

Messagepar caducia » Lun 20 Sep 2021, 16:10

Benediction

De Terence Davies
avec Peter Capaldi, Jack Lowden, Geraldine James

Genre : drame
Durée : 02h17min
2021

5.5/10



Image


Synopsis

Siegfried Sassoon était un soldat héroïque de la Première Guerre mondiale mais également un poète. Son œuvre lui a valu les éloges de la critique et du public. Ses faits d'armes lui ont accordé ses galons. Homosexuel, Sassoon a dû cacher son orientation sexuelle dans une époque peu tolérante envers la communauté gay. Il a alors tenté de trouver son salut dans un mariage conforme et dans la religion.


Benediction retrace la vie du poète Britannique Siegfried Sassoon. Le titre est plutôt trompeur faisant croire que la religion sera au centre du récit, mais c’est un thème très secondaire finalement.

Sassoon est un combattant de la première guerre mondiale qui après une blessure doit abandonner le champ de bataille. Même si physiquement, il est peu atteint, son esprit est marqué à jamais d’avoir vécu la Grande Guerre et perdu son frère.
Davies n’a pas souhaité mettre en scène des champs de batailles, mais utilise des superpositions d’images d’archives sur fond de musique classique ou de voix-off.
Siegfried Sassoon est interprété par Jack Lowden puis par Peter Capaldi, deux registres différents pour évoquer deux époques opposées.
Sassoon souhaitât mettre en lumière les horreurs et l’inutilité de la guerre en utilisant ses propres armes c’est-à-dire l’écriture. Sassoon fait donc appel aux journaux pour faire passer son message de dénonciation, quitte à être jugé et exécuté. L’écrivain ne passera pas en cour martiale, mais sera orienté vers un centre de soins psychiatriques pour traiter son trouble post-traumatique.

Le public peut s’imaginer que le poète va passer des moments pénibles au sanatorium et y être soigné pour une maladie pseudo imaginaire, c’est loin d’être le cas. Sassoon s’en sort plutôt bien, il peut continuer à écrire, publier ses poèmes et échanger avec d’autres soldats, restant assez épargné par rapport à d’autres.
Le sujet principal de « Benediction » est en réalité, l’homosexualité du poète qui lui impose de vivre ses relations cachées. Ce thème vient phagocyter tout le reste du métrage effaçant un peu le propos des profondes convictions du héros.

Vivre à cette époque comme un pariât, devoir préserver les apparences, c’est le quotidien de Sassoon. Davies ne choisit pas de montrer les homosexuels comme des victimes du regard de la société ou en reclus mais au contraire, une fois la phase de reconstruction passée, le poète enchaine des relations plus ou moins sans lendemain, évoluant dans un milieu bourgeois et protégé. L’occasion de revoir Jeremy Irvine en dandy artiste hautain au possible.
Malgré ces apparences de vie libérée et de carpe diem, Sassoon demeure toujours hanté par une douleur psychologique lancinante qui ne le quittera jamais.
« Benediction » se focalise beaucoup sur les milieux de dandys queer avec un nombrilisme omniprésent, son héros arrive à s’y faire accepter facilement, lui permettant de se préserver de la dure réalité des tranchées.

Pas certaine que « Benediction » séduise tout type de public, assez avare en action, de style plutôt contemplatif et sujet à interprétations . Un artiste hanté par la culpabilité du survivant qui subit des échecs successifs pour se résigner et renier sa profonde nature.
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Arthur Rambo - 5/10

Messagepar caducia » Lun 20 Sep 2021, 17:25

Arthur Rambo

De Laurent Cantet
avec Rabah Naït Oufella, Sofian Khammes, Antoine Reinartz
Genre : drame
Durée : 01h27min
2021

5/10


Synopsis
Qui est Karim D. ? Ce jeune écrivain engagé au succès annoncé ou son alias Arthur Rambo qui poste des messages haineux que l’on exhume un jour des réseaux sociaux…

Bilan mitigé pour ce film de Laurent Cantet qui propose de suivre le destin d’un jeune écrivain sur 48h. Inspiré de l’histoire de Mehdi Meklat mais qui est similaire à plusieurs affaires, « Arthur Rambo » montre la volatilité de la célébrité et le pouvoir des réseaux sociaux sur le devenir de quelqu’un.
Karim est un auteur issu de l’immigration dont le premier roman a été salué par la critique et donc une valeur montante et médiatisée. Une situation quasi inespérée tant le nombre d’auteurs qui arrivent à percer est rare et encore moins quand on a des origines algériennes.
Laurent Cantet ne s’appesantit pas sur l’œuvre de l’écrivain, ce qui est dommage. Le spectateur doit accepter d’emblée que c’est un futur best-seller et une pépite. Karim commence à recueillir les fruits de son succès et à former son réseau professionnel et assister à des soirées promotionnelles pour son roman où il est le centre de toutes les attentions.
Ce doux rêve ne va durer longtemps, car des tweets qu’il a posté par le passé resurgissent et les propos tenus y sont insoutenables avec des messages antisémites, misogynes, homophobes ou pro-extrémistes. Ces tweets ne sont pas directement reliés à l’identité de Karim mais ils ont été émis par un compte plus ou moins parodique de son alter ego où le jeune Karim y ajoutait des posts provoquants pour y éveiller les consciences ou choquer le bourgeois.
Ce déterrage de tweets n’est pas du gout des nouveaux amis de Karim qui commencent à lui tourner le dos les uns après les autres.
D’un autre côté, Karim ne renie pas ce compte ni même son contenu et ne comprend même pas comment les gens ne puissent pas adhérer à cet humour ultra-noir.
« Arthur Rambo » dénonce clairement les réseaux sociaux qui donne la parole à n’importe qui sans droit à l’erreur ou à l’oubli. D’un autre côté, il ne pardonne pas son auteur en évoquant la facilité de l’erreur de jeunesse.
Une fois le couperet tombé, Karim est persona non grata au bout de quelques heures et doit affronter l’incompréhension collective de son public, ses proches, sa famille.
Là où le héros était très à l’aise dans le cadre de la promo de son bouquin, Karim devient moins loquace et cherche des mots pour expliquer ses écrits passés.
La narration d’ « Arthur Rambo » est simple, claire en quasiment en temps réel avec peu de développement sur le caractère de Karim et les raisons profondes de cette colère casant cette déflagration de tweets haineux, que on peut imaginer leur origine.
Certains candidats de tv réalité sont supprimés des écrans numériquement pour avoir vécu la même mésaventure. Dans la même veine, des candidats aux présentielles subissent aussi un déterrage de scandales au moment propice pour les éjecter en un clin d’œil.
Le post-Mee Too a permis de libérer la parole pour certains sujets et de désigner certains présumés coupables qui sont devenus infréquentables eux aussi sans passer par la case judicaire. Certains coupables sont surement passés entre les gouttes et continuent à avoir une vie médiatique.
La haine envers Samuel Paty a elle aussi été attisée par les réseaux sociaux et de fausses rumeurs propagées en quelques jours.
« Arthur Rambo » montre que ceux qui ont le pouvoir technique ou financier pour avoir une communication béton auront toujours un temps d’avance sur la voie du succès.
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Mass - 5,5/10

Messagepar caducia » Mer 22 Sep 2021, 09:01

Mass

De Fran Kranz
avec
Jason Isaacs, Breeda Wool, Michelle N. Carter, Martha Plimpton
Genre : drame
Durée : 01h50min
2021

5.5/10


Synopsis

La suite d'une violente tragédie qui affecte différemment la vie de deux couples.

Attention spoilers.

Image

Premier film de Fran Kranz qui propose un huis clos entre quatre parents qui partagent un évènement de vie tragique en commun. De multiples films ont été réalisés sur le problème de l’armement de la population aux USA et les tueries de masse dans les collèges et université.
Kranz choisit ici de donner la parole aux victimes collatérales, c’est-à-dire l’entourage des victimes et du bourreau qui devront porter ce fardeau toute leur vie.
Un film à éviter si vous êtes en période de déprime car l’expérience est assez éprouvante, même si aucune scène violente ou de reconstitution n’est montrée à l’écran, les témoignages des familles est tellement empli de détails qu’on visualise la scène aisément. Kranz décide de concrétiser le sujet de la rencontre entre ces deux couples très tardivement et entretient le suspense pendant une bonne partie du film.
Coté distribution, mis à part Jason Isaacs, le casting se compose de seconds couteaux dont Ann Dowd (The Handmaid's Tale, the leftovers) ou encore Martha Plimpton.

Un film sur la rédemption, le pardon, le fait de pouvoir continuer de vivre après un massacre.
Les parents tentent de chercher au fin fond de leurs mémoires des signes avant-coureurs qui auraient pu leur donner des indices sur le fait que leur fils était un meurtrier en puissance. Les origines classiques comme les jeux vidéo (Call of duty), les films violents, les réseaux sociaux, de mauvaises fréquentations sont évoquées. Mais « Mass » rejette bien souvent la faute sur les parents du tueur qui se demandent s’ils ont raté leur éducation, leurs choix de vie et qu’ils sont en quelque sorte coupables eux aussi des souffrances endurées.

Là aussi, ils revivent sans cesse les moments de conflits avec leur fils, les séances de thérapie peu concluantes, la montée en puissance de son mal-être, les petites phrases blessantes. Cela peut ressembler aux émissions télévisées policières » » où on analyse les moments de vie où leur envie sanguinaire à émergé de la tête des serial killers. Le spectateur se voit donc dans un rôle enquêteur, avec une écoute attentive des anecdotes de chacun sur leurs fils, reconstituant des moments clés qui auraient pu dénoter de la vie d’un étudiant lambda.
La responsabilité des parents à moins qu’ils soient des complices directs est rarement remise en question comme avoir été un facteur déclencheur de délit. Il est certain que dans les crimes d’extrémistes religieux que l’éducation est à l’origine de dérives, idem pour la délinquance chez les adolescents, il est clair que le manque d’encadrement parental constitue un problème sociétal majeur (d’ailleurs la France a choisi dans certains cas de punir les parents de leurs avantages sociaux).
A travers « Mass », l’amour inconditionnel parental est clairement présent ainsi que le pardon. Je ne sais pas si le film est très réaliste car il n’y a jamais d’insultes et rarement des mots plus hauts que l’autres alors que la situation y est propice.
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Vortex - 6/10

Messagepar caducia » Mer 22 Sep 2021, 10:19

Vortex

De Gaspar Noé
avec
Françoise Lebrun, Dario Argento, Alex Lutz
Genre : drame
Durée : 02h22min
2021

6/10


Synopsis

Les derniers jours d'un vieux couple d'amoureux séniles.


Image
La naissance de Vortex vient des problèmes de santé de Noé qui depuis ne voit plus la vie de la même façon.
Loin de ses thématiques habituelles, Gaspar Noé s’attaque ici à la vieillesse et à la maladie d’Alzheimer. Film choc pour les plus jeunes qui n’ont pas eu l’occasion de côtoyer des malades ou des parents âgés, qui vont découvrir les difficultés de vivre au quotidien aux cotés d’une personne diminuée physiquement et mentalement.
Comme j’ai et j’ai eu des proches atteints de démence, pas de découverte de mon coté sachant que l’actrice principale est en stade précoce de la maladie, la vérité peut être beaucoup plus grave que ce qui nous est montré à l’écran. Et hélas, aucun traitement efficace à ce jour, donc l’évolution est inexorable.
Vortex propose un split screen quasi continu et filme des scènes du quotidien en temps réel, qu’elles aient un intérêt ou non. Autant dire que votre patience sera mise à l’épreuve car vous allez vivre au rythme d’un couple de personnes âgées (en mode édulcoré pour ce qui est du quotidien et de vrais besoins de la maladie).
Ce qui le plus dur dans Vortex c’est le voir le mari (Dario Argento) subir la maladie de son épouse, être présent auprès d’elle, vouloir l’aider mais être impuissant face à la démence. Lui, est moins atteint mentalement et refuse de se projeter dans un avenir pas si lointain, de prendre des décisions pour éviter le pire. Là aussi, pour l’avoir vécu, quand tu dois jouer le rôle du méchant qui doit forcer la famille à placer une personne en institut car son appartement sans soignant est plus dangereux que n’importe quel autre endroit, la situation n’est pas aisée surtout que les proches pensent toujours que ça va s’arranger et qu’on peut repousser l’’échéance ad vitam. C’est Alex Lutz qui incarne ici le fils unique du couple. Comme beaucoup de gens ayant une vie active, s’occuper à plein de temps de ses parents grabataires n’est pas compatible avec sa vie de famille. Mais, ici le fils possède plusieurs malus qui rendent la situation encore plus difficile. Pas convainque par son interprétation (on ne parle pas aux personnes démentes comme à un enfant de 5 ans).
L’ambiance de Vortex est claustrophobique avec des habitants surement atteints du syndrome de Diogène avec une accumulation de livres, magazines, photos et papiers délaissés dans les recoins du petit appartement. Gros travail du chef déco qui a arrangé un bureau à Dario Argento très crédible et rempli de références cinématographiques. Cette notion d’enfermement est renforcée par la division de l’écran.

Françoise Lebrun est très crédible en femme démente, ancienne psychiatre qui erre les yeux dans le vague la plupart du temps mais arrive à avoir quelques instants de lucidité très touchants.
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Film: Vortex
Note: 7/10
Auteur: Alegas

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Fièvre de Petrov (La) - 7,5/10

Messagepar caducia » Mer 22 Sep 2021, 18:46

La Fièvre de Petrov

De Kirill Serebrennikov
avec
Semyon Serzin, Chulpan Khamatova, Yuriy Borisov
Genre : drame
Durée : 02h25min
2021

7.5/10


Synopsis

Affaibli par une forte fièvre, Petrov est entraîné par son ami Igor dans une longue déambulation alcoolisée, à la lisière entre le rêve et la réalité. Progressivement, les souvenirs d’enfance de Petrov resurgissent et se confondent avec le présent…

Image


Proposition intéressante de Kirill Serebrennikov avec un projet qui part un peu dans tous les sens avec une critique sous-jacente de la Russie contemporaine.
Une œuvre onirique, chaotique où on passe de la réalité aux délires en l’espace de quelques secondes d’où une narration totalement imprévisible et WTF, pour un résultat assez réjouissant. Il faut se laisser porter par les images sans forcément chercher à comprendre car ça sera vain.

Serebrennikov a aussi réussi à dégoter un B.O. déjantée avec des chansons aux paroles qui n’ont nu queue ni tête, à l’image de son film.
Cette fièvre qui ne veut pas partir, c’est le détonateur du film, son héros, auteur de comics ressent les mêmes sensations que pendant son enfance et a donc des réminiscences de cette période. Le mélange avec la vodka, les cigarettes ou médicaments périmés amplifie les délires du héros.

De belles trouvailles visuelles avec l’utilisation de fondus entre décors réels et maquettes, glissements imperceptibles d’un décor à l’autre. Tous ces changements d’époques, d’histoires, de sujet ou de formats provoque une déstabilisation du public.

Violent, poétique, ingénieux, une richesse de mise en scène et des personnages hauts en couleurs.
Objet cinématographique polymorphe, hallucinant et suffocant qui nous ferai presque aimer la reine des neiges. Surement rempli de références à la culture Russe, le public étranger aurait certainement besoin d’avoir un décodeur pour appréhender toutes ses subtilités et clins d’œil de cet ovni filmique.
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