[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Ange exterminateur (L') - 6/10

Messagepar Alegas » Jeu 16 Déc 2021, 09:06

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El ángel exterminador (L'ange exterminateur) de Luis Buñuel
(1962)


C’est pas le film qui me convaincra de la haute réputation de Buñuel en tant que réal, mais ça fait clairement partie des meilleurs films que j’ai pu voir du bonhomme avec Le journal d’une femme de chambre (bon celui là, la vision remonte à quinze ans mais de mémoire c’était sympa). Ici, c’est un film qui doit quasiment tout à son concept : des bourgeois se retrouve pour une fête dans une grande ville alors que les domestiques quittent sans raison apparente le lieu, puis il s’avère que les bourgeois sont prisonniers d’une des pièces de la maison par une force invisible, pendant que les forces de l’ordre ne peuvent rentrer dans la propriété. L’occasion pour Buñuel de gratter le vernis de cet ensemble de personnage, et d’analyser comment les rapports, les personnalités et les valeurs vont se désagréger au fur et à mesure de cet enfermement mystérieux.

Dans les intentions, ça m’a beaucoup rappelé un court-métrage de Denis Villeneuve que j’avais découvert plus tôt dans l’année, Next Floor, où on pose aussi des bourgeois dans une situation extraordinaire pour mieux filmer leur côté grotesque, et autant j’ai des choses à redire sur le film de Buñuel, autant le concept est tellement fort qu’il permet en grande partie au métrage de fonctionner. Alors oui, il y a des longueurs, oui il y a peut-être un peu trop de personnages, et oui c’est difficile d’avoir un minimum d’empathie envers des personnages qu’on nous présente d’emblée comme assez détestable, mais à côté de ça l’analyse de la classe bourgeoise marche bien, l’enfermement se ressent bien malgré une mise en scène que je qualifierais d’un peu trop simple (les morts ne sont pas assez percutantes par exemple), et le casting s’en sort bien alors que ce n’est pas forcément évident de jouer des personnages à deux doigts de sombrer dans la folie. Cerise sur le gâteau : le final est vraiment réussi, et ajoute une couche de mystère à cette histoire pour le moins étonnante. Des films de Buñuel vus jusqu'ici, sans aller jusqu’à dire que c’est un excellent métrage, c’est clairement l’un des plus recommandables.


6/10
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Tick, tick... Boom ! - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 18 Déc 2021, 12:27

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Tick, tick... Boom ! de Lin-Manuel Miranda
(2021)


Je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi sympathique pour le coup, alors clairement ce n’est pas un film à mettre entre toutes les mains ne serait-ce parce que c’est une comédie musicale, mais au final ce n’est même pas tant cet aspect qui m’a plus, mais plutôt toute la sincérité qui transparaît dans ce projet. Pour son premier long-métrage en tant que réalisateur, Lin-Manuel Miranda décide d’adapter à l’écran une comédie musicale de Broadway qui a la particularité, de par son aspect autobiographique, de devenir sous sa forme cinématographique en une sorte de mélange entre le biopic classique et le musical. Un mélange étonnant, original (de mémoire, je ne connais que le film de Kevin Spacey, Beyond the sea, qui propose plus ou moins la même chose), et ma foi plutôt efficace, surtout qu’ici on aborde la courte vie d’un auteur de comédie musicale à un moment crucial de sa carrière : sentant la trentaine arriver, le héros est coincé entre sa volonté de percer difficilement dans le milieu de ses rêves, et la tentation de laisser tout ça tomber pour rentrer dans une vie plus confortable.

Un pitch qui, du coup, me parle forcément pas mal sur un plan purement personnel : je me suis souvent reconnu dans certaines situations de doute, dans ce questionnement permanent vis à vis de la direction que l’on donne à sa vie, et si on ajoute à ça le côté mélodramatique que le film embrasse complètement sur sa seconde moitié en abordant notamment le sujet du VIH, c’est clairement un film qui a su me toucher alors que je ne m’y attendais absolument pas. Du coup, malgré les défauts du métrage, cet aspect et le fait que ce soit un premier long me pousse à l’indulgence : oui le côté musical n’est pas ce qu’il y a de plus réussi, oui la mise en scène de Lin-Manuel Miranda est perfectible, oui les incrustations lors de certaines chansons sont vilaines, mais à côté de ça il y a une proposition forte qui marche bien, un casting en grande forme (décidément, Andrew Garfield est un super acteur lorsqu’on lui donne un personnage avec du potentiel) et une histoire touchante, et ça me suffit en ce qui me concerne, je n’ai pas spécialement envie de chercher la petite bête avec ce film.


7/10
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Alice au pays des merveilles (1933) - 4,5/10

Messagepar Alegas » Sam 18 Déc 2021, 17:35

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Alice in Wonderland (Alice au pays des merveilles) de Norman Z. McLeod
(1933)


Et bien c’était pas génial. Autant j’étais assez enthousiaste sur les premières minutes du film, autant à part du moment où Alice arrive à Wonderland c’est quand même bien gonflant et répétitif. C’est donc, à ma connaissance, la première adaptation sonore du bouquin, et ici ça pioche autant dans le livre de base que dans sa suite du côté des des péripéties, ce qui fait qu’il y a beaucoup de moments où j’étais assez surpris de voir des personnages dont je n’avais jamais entendu parler jusqu’ici. Côté écriture, ça se veut simple, voire même trop : une fois que Alice traverse le miroir et passe la porte après avoir bu les potions, le film consiste en une succession de petites scènes où Alice va rencontrer un par un des personnages au cours de son aventure.

Au début, c’est assez amusant, mais sur la longueur c’est quand même assez lourdingue, et le film a beau durer peu de temps, il donne l’impression d’en durer le double (apparemment le cut d’origine avait quinze minutes supplémentaires, que la production a viré car le public se plaignait d’un film trop long, on se demande pourquoi :mrgreen: ). Le film a son charme, notamment dans sa production design avec des effets visuels réussis qui côtoient des costumes involontairement drôles, et un passage animé sympathique, mais c’est à peu près tout ce que le film a pour lui, car entre son script basique, ses personnages qui n’ont pas le temps d’exister, et la galerie d’acteurs qui donne l’impression de faire tout simplement du name-dropping (on a Cary Grant et Gary Cooper par exemple, mais ce serait d’autres personnes que ce serait pareil :eheh: ), c’est franchement pas la joie. C’est plus une curiosité qu’un film réussi à mon sens, et pour le coup je préfère largement l’adaptation animée de Disney.


4,5/10
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Femme disparaît (Une) - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 19 Déc 2021, 12:04

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The lady vanishes (Une femme disparaît) de Alfred Hitchcock
(1938)


Bien sympa ce Hitchcock, l’avant-dernier de sa période anglaise, qui s’inscrit qualitativement dans la lignée de The man who knew too much (première version of course) et The 39 Steps. The lady vanishes n’est ni plus ni moins que l’ancêtre d’un bon gros paquet de thrillers dont le pitch se basent sur la disparition mystérieuse d’une personne dans un lieu clos, et à ce titre on a même carrément eu des remakes inavoués pas spécialement glorieux (je pense notamment au Flight Plan avec Jodie Foster, qui reprend l’idée de base mais aussi des astuces de mise en scène comme le coup du message inscrit sur la buée d’une vitre). Sur ce synopsis plutôt sympa donc (une vieille femme disparaît d’un train et seule l’héroïne semble s’en rendre compte, on doit donc découvrir si elle sombre juste dans la folie ou s’il y a une conspiration), Hitchcock livre un métrage très efficace, car se réduisant au strict nécessaire : durée courte, l’essentiel de l’action se déroule dans les différents wagons d’un train, une poignée de personnages, et l’affaire est faite.

Pourtant, les vingt premières minutes laissent présager un film pas forcément top, avec cette longue introduction des différents protagonistes dans un hôtel au milieu des montagnes. Alors oui, ça s’avère nécessaire pour installer plein de débuts de storylines ou de motivations qui vont servir le récit ensuite (notamment les deux anglais qui veulent rentrer à temps au pays pour voir leur match, la conclusion de cet arc est hilarante par ailleurs) mais ça prend peut-être un peu trop son temps pour le coup, ça se concentre longtemps sur des personnages très secondaires (on sait vraiment qui sont les héros au bout d’une petite demi-heure seulement) et il y a un humour très présent alors qu’il est bien plus effacé par la suite. Reste qu’à partir du moment où la vieille femme disparaît, le film est complètement lancé et ne s’arrêtera jamais. Hitchcock semble s’amuser comme un petit fou à balader ses personnages de wagon en wagon, d’épaissir le mystère (pourquoi personne ne semble avoir vu la disparue ?) pour mieux le résoudre petit à petit (même s’il y a quelques facilités, genre la nana déguisée en nonne qui change de bord en quelques minutes j’avoue ne pas être complètement convaincu, idem pour la fuite du bad-guy avec l’équipement du magicien).

Dommage que le dernier acte semble un peu moins efficace : dès que le fin mot est donné et que ça part un peu plus dans l’action c’est clairement moins convaincant, mais ça ne gâche pas non plus ce qui a précédé. C’est vraiment un film à l’image de ce que Hitchcock a pu faire de mieux sur sa période anglaise : du film complètement dévoué à une certaine simplicité et une efficacité évidente, mais il manque néanmoins le petit truc qui transformera les films d’Hitchcock de divertissements efficaces à grands films, chose qu’il trouvera heureusement après sa traversée de l’Atlantique.


7/10
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Adieu monsieur Haffmann - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 19 Déc 2021, 16:43

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Adieu monsieur Haffmann de Fred Cavayé
(2022)


J’avais lâché la carrière de Cavayé après le décevant Mea Culpa et la direction de carrière qui a suivie (deux comédies, dont une avec Dany Boon, Cavayé a beau justifier ça en disant qu’il avait fait le tour du polar/thriller, il y avait probablement mieux à faire :? ) et même si c’est pas du niveau de ses deux premiers films ça fait plaisir de revoir ce réal revenir à un cinéma plus dramatique. On a donc ici l’adaptation d’une pièce de théâtre à succès sur laquelle Cavayé a fait beaucoup de modifications pour son passage à l’écran, avec un pitch plutôt alléchant : un riche propriétaire juif, Haffmann, est contraint d’abandonner sa bijouterie pour échapper à l’occupation nazie, et décide de la céder, le temps de la guerre, à son employé, avec la promesse que ce dernier lui rendra son bien ensuite. Problème : Haffmann n’arrive finalement pas à quitter Paris, et se voit donc obligé de vivre dans sa propre cave alors que son employé prend sa place, ce qui va, on s’en doute, poser des problèmes par la suite.

Déjà, le premier truc qui me surprend est le fait que Cavayé ne cherche pas à étendre l’histoire de la pièce : ça reste un récit simple, avec une unité de lieu réduite (quasiment tout le film se déroule dans les trois étages d’un même bâtiment), centré sur peu de personnages, et ça va donc à l’essentiel. Une orientation qui permet à Cavayé de rester humble dans sa mise en scène : c’est efficace, solide dans les confrontations entre personnages, bref il n’y a pas d’envie d’en mettre plein les yeux, ça s’efface derrière l’histoire que ça raconte et ce n’est pas plus mal (même si j’aurais pas craché sur un peu plus de tension, pour le coup ça assume à fond son orientation drame). Côté script, je suis pas complètement convaincu par certaines orientations du récit (le coup du gamin que le couple essaye d’avoir et la solution que le mari apportera, ça me paraît bien trop soudain), mais le film se rattrape sur tout l’aspect psychologique qui marche vraiment bien, que ce soit le rapport de force entre Haffmann et son employé, ou le rôle féminin discret au début mais qui va s’imposer de plus en plus pour devenir, au final, le personnage central. Là où le métrage s’avère vraiment bon, c’est du côté des interprétations, et même si Auteuil est un peu en mode automatique, c’est clairement Gilles Lellouche en homme bon qui va devenir peu à peu un salopard de première, et Sara Giraudeau qui étonnent. A l’arrivée, c’est clairement pas un film que je reverrais, mais ça fait le job et il y a même un final que je trouve particulièrement réussi et cruel. Reste à voir comment Cavayé rebondira après cet essai nettement plus modeste que ses débuts.


6/10
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Note: 3/10
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Où est Anne Frank ! - 4,5/10

Messagepar Alegas » Lun 20 Déc 2021, 17:50

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Where is Anne Frank (Où est Anne Frank !) de Ari Folman
(2021)


Énorme déception de la part de ce film, à la hauteur de l’attente qui s’est créé de mon côté depuis l’annonce du projet. J’ai l’impression que le film a subi un développement créatif assez chaotique : les premières images dévoilées il y a plus de six ans montraient un design vraiment différent, notamment du côté des personnages, et je me souviens qu’il était même question à un moment que certains passages soient faits en stop-motion, choix complètement absent de cette version finale :| . Globalement, j’ai eu l’impression de voir un projet auquel on aurait amputé l’ambition initiale pour lui permettre de voir le jour, mais du coup ça aboutit sur quelque chose de franchement moyen, pour ne pas dire carrément décevant, surtout de la part d’un réalisateur qui avait su livrer des oeuvres singulières auparavant tout en restant dans une certaine constance qualitative.

On va donc avoir un film qui veut replacer, dans un contexte contemporain, l’importance de l’histoire d’Anne Frank et du message qu’elle véhicule. Une idée pas mauvaise en soi, mais dont l’exécution laisse carrément à désirer. Déjà, ça débouche sur un film interminable où les enjeux sont généralement inexistants : on suit l’amie imaginaire d’Anne Frank qui a pris forme humaine dans le Amsterdam de 2021, et qui se voit poursuivie par les autorités, elle cherche à retrouver Anne Frank en allant sur les lieux qui portent désormais son nom, et voilà. Pendant plus de la moitié du film on a juste ça, avec des personnages qui restent à l’état de concept et qui ne véhiculent pas d’émotions, auutant dire qu'on s'emmerde pas mal (ce qui est problématique pour un film qui se veut avoir une valeur éducative). Mais le gros souci du film à mon sens, c’est son propos qui se veut vulgarisateur mais qui l’est tellement qu’il finit par être complètement à côté de la plaque : la comparaison de la situation juifs/nazis de l’époque avec celle des migrants/flics d’aujourd’hui, c’est quand même bien concon même si ça part d’une bonne intention.

Même formellement j’ai été déçu : Folman reprend globalement le style d’animation qu’il avait expérimenté sur The Congress, avec quelque chose de très cartoon et libéré des standards actuels, sauf que ça avait un sens dans son précédent métrage et là le character-design (pas joli, faut l’avouer) détourne plus l’attention qu’autre chose. J’ai pas pigé d’ailleurs pourquoi il reprend aussi certaines personnages de The Congress pour des caméos, genre la caricature de Tom Cruise dans le musée d’Anne Frank, je vois vraiment pas ce que ça a à faire là. Reste quelques jolis moments (la fin) et des passages très inspirés visuellement lorsqu’il s’agit de représenter la Shoah sans réellement la montrer, mais c’est bien là tout ce que je retiendrais d’un film pas inintéressant mais clairement loupé à mon sens.


4,5/10
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Nelly et Monsieur Arnaud - 5/10

Messagepar Alegas » Mar 21 Déc 2021, 12:05

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Nelly et monsieur Arnaud de Claude Sautet
(1995)


Dernier film de Claude Sautet, qui confirme que sa fin de carrière n’est clairement pas la période que je préfère du bonhomme. Ici, j’ai globalement la même impression que celle que j’avais eu devant Un cœur en hiver, celle de voir un film froid, qui n’existe que pour ses personnages/acteurs, et tourné quasi intégralement dans du grand appartement parisien, clairement pas mon idéal de cinéma donc :mrgreen: . On sent tout de même en partie la qualité de l’écriture de Sautet, notamment à travers la relation du duo principal qui va évoluer peu à peu, partant de simple aide à la rédaction de mémoires pour finalement arriver sur quelque chose de sacrément ambiguë : est-ce que ça essaye de recréer une relation père/fille ? Est-ce que les deux personnages s’aiment ? Le film ne le dit jamais clairement et c’est vraiment ce qui fait la force de cet arc à mon sens.

Malheureusement, hormis ça, le film n’a pas grand chose à proposer, et du coup dès que le duo Béart/Serrault n’est pas réuni l’ennui pointe le bout de son nez. Côté mise en scène, j’ai trouvé ça carrément quelconque. Alors ok Sautet n’allait pas faire de la réal in your face sur un sujet pareil, mais j’ai souvenir que dans son film précédent je sauvais quelques scènes et idées de montage, alors que là c’est l’encéphalogramme plat. Reste donc l’écriture de la relation, l’interprétation des deux personnages, et l’ultime scène en forme d’adieu de la part de Sautet, pour sauver ce que je qualifierais non pas de mauvais film, mais plutôt de drame assez anecdotique de fin de carrière.


5/10
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Film: Nelly et Monsieur Arnaud
Note: 8/10
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Comtesse aux pieds nus (La) - 6/10

Messagepar Alegas » Mer 22 Déc 2021, 16:38

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The barefoot contessa (La Comtesse aux pieds nus) de Joseph L. Mankiewicz
(1954)


C’était pas mal. C’est pas non plus parmi ce que j’ai vu de mieux de Mankiewicz, c’est c’est un joli drame au pitch original que voilà, et même si j’ai trouvé qu’il y a quelques longueurs faut avouer que ça marche plutôt bien. On va donc avoir un film qui commence de façon assez directe : une jeune actrice est morte, et alors que son enterrement se déroule sous la pluie, le réalisateur qui l’aura révélé au monde se remémore comment il l’a rencontré et ce qui a mené à sa fin tragique. Un film entièrement en flashbacks donc, mais qui va tout de même surprendre à mi-parcours : d’une part le film laisse penser pendant sa première moitié que tout va être raconté par le personnage de Bogart alors qu’on a finalement aussi d’autres points de vue, mais il y a aussi un changement dans le traitement du script qui transforme le métrage petit à petit.

Alors que la première heure (grosso modo) se veut être un récit tout de même assez réaliste, avec un regard peu glorieux sur Hollywood (nul doute que ce personnage de producteur qui se pense comme le maître du monde a été inspiré par des personnes réelles) et la célébrité en général, le film prend un virage surprenant en se dirigeant finalement vers le conte moderne. Mankiewicz décrivait son film comme une relecture désabusée de Cendrillon, et c’est effectivement l’effet que le métrage donne. Alors tout ne marche pas, on perd notamment en rythme vu que le récit assume une certaine lenteur dès qu’on se concentre sur la vie privée de l’héroïne, mais à côté de ça il y a de jolies scènes de proposées (la séquence du casino, le final), le tout éclairé par Jack Cardiff, autant dire que ça a un minimum de gueule. Bogart est fidèle à lui-même avec un personnage désabusé, mais c’est davantage Ava Gardner qu’on retient, elle qui illumine le récit de sa présence : il lui suffit de peu de choses pour donner à son personnage le côté iconique indispensable. Dommage donc que les quelques longueurs du film viennent noircir le tableau général, car en l’état c’est un Mankiewicz plutôt recommandable.


6/10
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Noix de coco - 3,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 23 Déc 2021, 11:14

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The Cocoanuts (Noix de coco) de Robert Florey & Joseph Stanley
(1929)


A la vision de ce film, j’ai eu exactement le même sentiment que celui que j’avais eu plus tôt dans l’année, en découvrant Chacun sa chance, premier film avec Jean Gabin. Lorsque le cinéma parlant est arrivé, beaucoup de producteurs se sont engouffrés dans une certaine facilité, et pendant que certains cherchaient à renouveler le langage cinématographique avec l’arrivée du son, d’autres se contentaient de transposer du spectacle type music-hall à l’écran, de façon hyper simpliste et dans une logique purement commerciale. C’était le cas du Gabin, et c’est aussi le cas de ce film sur lequel on sent que les Marx Brothers n’ont pas vraiment eu de contrôle créatif. Ces derniers ont tenté d’empêcher la sortie du film après avoir vu le résultat, et on comprend aisément pourquoi : The Cocoanuts ressemble à un copier-coller d’une comédie musicale sur laquelle on aurait fait le minimum syndical en termes d’adaptation.

Scénaristiquement, c’est pénible à suivre : l’intrigue se résume à pas grand chose, et met pourtant un bon moment avant de réellement démarrer, mais même quand elle le fait c’est jamais vraiment passionnant à suivre. Mais le pire, c’est quand même ces passages musicaux inutiles qui ne sont là que pour la caution “cinéma qui justifie son passage au son”, qui viennent couper le récit à intervalles réguliers, et qui s’avèrent particulièrement insupportables. Alors oui, il y a quelques idées dans la mise en scène des passages dansés, mais c’est bien peu, et au final je ne retiens du film que les passages où Groucho Marx est au centre de l’intérêt, débitant ses dialogues à une vitesse incroyable et avec des jeux de mots bien trouvés mais qui peinent à recevoir une traduction française digne de ce nom (la scène du "Why a duck" en est un bel exemple), ainsi que quelques situations rigolotes (la scène de la vente aux enchères) mais c’est bien peu à se mettre sous la dent.


3,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Jeu 23 Déc 2021, 15:13

471 : Matrix Resurrections, Lana Wachowski, 2021, Ciné VOST : 8/10
472 : Matrix Resurrections, Lana Wachowski, 2021, Ciné VOST : 8/10


Mmm... Déjà 2 fois.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar lvri » Jeu 23 Déc 2021, 15:14

:eheh:

Reste plus que 7 jours... Suspense !
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Jeu 23 Déc 2021, 15:31

Au risque de vous décevoir, je pense que j'en resterais là pour cette année : je pars dans le Vercors jusqu'au 30 dès demain et après faudra que je rattrape en prio le Hosoda, Kingsman et Lamb. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar lvri » Jeu 23 Déc 2021, 15:53

Mais tu vas pas nous laisser tomber quand même ? On a pas de gagnant pour le moment là ! :cry:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Jeu 23 Déc 2021, 16:00

Il ne tiendra jamais.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Jeu 23 Déc 2021, 16:31

Watch me. :mrgreen:
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