[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar elpingos » Lun 15 Aoû 2022, 21:30

pabelbaba a écrit:Vu y a belle lurette, ça m’était passé à 50 miles au dessus de la tête. Faudrait que je retente maintenant que je suis plus... "mûr”.

Perso je l'ai découvert à 14 ans et j'étais déja pété de rire, pas sûr que c'est une question de maturité pour le coup mais pus de style d'humour amha..
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Mar 16 Aoû 2022, 09:49

Mûr entre guillemets c’était pour dire que j’ai changé. D’ailleurs j’ai vu Gunga Din entre temps, ça va peut-être aider.
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Allez, Mark, c'est Sophie qui te demande de revenir!
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Monstre des mers (Le) - 6/10

Messagepar Alegas » Mar 16 Aoû 2022, 11:45

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The Sea Beast (Le monstre des mers) de Chris Williams
(2022)


Petit film sympathique que voilà. C’est pas aussi bien que je ne l’avais espéré à la suite de la découverte des premières images, mais ça se tient bien comme divertissement d’aventure et c’est le principal. Bon déjà c’est quand même bien dommage que ce nouveau film d’animation de chez Sony sorte uniquement sur une plateforme comme Mitchell vs the Machines, tant on sent que c’est un film pensé pour le grand écran. Ici, on a du film de pirates avec de gros moyens, beaucoup de décors, de personnages, de rebondissements, et le tout avec un travail visuel assez poussé, et du coup c’est vraiment dommage de devoir se contenter de son écran de télévision pour en profiter. Techniquement, je n’ai pas grand chose à redire sur le film, c’est vraiment bien foutu dans l’ensemble, servi par une mise en scène efficace, et le seul reproche que j’aurais à faire serait plus du côté de la direction artistique où on a un gros écart de style entre les monstres et tout le reste (le premier avec les tentacules, ça passe, mais le gros rouge fait vraiment peu travaillé par rapport au reste).

Narrativement, j’ai déjà un peu plus de mal avec ce que le métrage propose, car autant la première demi-heure est vraiment excellente, autant le film perd nettement en intérêt dès qu’il n’est plus question de chasse. Une fois arrivé sur l’île déserte, on a ni plus ni moins qu’un ersatz de Dragons, mais avec des pirates à la place de vikings, et avec une écriture clairement moins travaillée que chez Dreamworks. Du coup, plus le récit avançait et plus mon intérêt pour ce qui se passait à l’écran descendait, et c’est vraiment dommage car encore une fois le début laisse présager un pur récit d’aventure à l’ancienne. Reste néanmoins un divertissement familial qui marche bien, et qui a le mérite de proposer un univers intéressant en plus de séquences d’action dynamiques comme il faut. En bref, c’est pas le film d’animation de l’année, mais ça fait bien le job.


6/10
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Furie du désert (La) - 3,5/10

Messagepar Alegas » Mar 16 Aoû 2022, 16:37

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Desert Fury (La furie du désert) de Lewis Allen
(1947)


Vu le titre, je pensais naïvement que c’était un western, et au final je pense qu’on pouvait difficilement faire plus éloigné car on va avoir un mélodrame pur jus teinté d’accents de film noir. Je n’attendais pas grand chose du film, que j’ai regardé surtout parce qu’il est le premier film pour lequel Burt Lancaster a fait l’acteur, mais en l’état ça reste quand même une grosse déception et je dois avouer avoir trouvé la séance bien pénible :| . J’avais lu quelque part sur le net que ça penchait vers du cinéma à la Douglas Sirk, et pour le coup je suis loin d’être d’accord car même si on est dans le même genre avec des sentiments exacerbés et un Technicolor flamboyant, on est aussi face à un film qui n’a pas vraiment de rigueur d’écriture, et du coup on va avoir un récit qui part d’une base toute simple (une jeune femme ne supporte plus le contrôle que veut exercer sa mère sur sa vie, et va donc chercher une romance avec un voyou qui a potentiellement tué sa précédente femme) et qui ne va jamais évoluer.

Tout le long du film, j’ai attendu un élément déclencheur qui n’est jamais venu, et résultat je me suis souvent emmerdé devant des situations répétitives, et cerise sur le gâteau le film est aussi très prévisible, genre tout le final j’aurais pu l’écrire après avoir vu la première demi-heure tellement c’était annoncé. En plus de ça, je n’ai vraiment pas supporté toute la morale dégoulinante des dernières minutes, tout le monde devient gentil en quelques secondes, on vient de voir un mec crever mais on s’en fout et on regarde le soleil se lever en se tenant la main :eheh: , bref c’est forcé au possible et ce manque absolu de subtilité m’a passablement énervé :evil: . A l’image du récit, les personnages sont particulièrement simplistes : la mère possessive, la fille en manque de liberté, le voyou qui n’en est pas vraiment un au fond, le beau gosse local toujours propre sur lui, le mec dans l'ombre qui tire les ficelles, et ça participe clairement au fait que le film n’est jamais passionnant car jamais les personnages ne sortent du cliché annoncé dès le départ.

En plus de cela, et j’ignore si c’est le casting qui est à blâmer ou la direction d’acteurs de Lewis Allen, mais tout le monde donne l’impression d’être soit sur une scène de théâtre en bougeant le moins possible, soit de jouer complètement à côté (c’est la première fois que je vois Lizabeth Scott à l’écran, et ça donne vraiment pas envie de voir d’autres films avec elle tant elle ne dégage rien, on ne croit jamais à la passion amoureuse entre elle et John Hodiak). Même Lancaster, pourtant très bon à la même période chez Siodmak ou Dassin, paraît faiblard dans son jeu, mais faut dire qu’il n’a pas grand chose à défendre non plus avec un tel personnage (et qu’on voit peu qui plus est). Au final, du film, je ne retiens que l’usage du Technicolor qui permet d’avoir quelques cadres travaillés, ainsi que tout un sous-texte homosexuel évident et amusant (la mère et la fille qui avaient quelques dialogues suspects se roulent une pelle à la fin, mais aussi et surtout le duo de bad-guys qui cache à peine son jeu :o ), mais pour le reste ce n'est clairement pas un film que je recommanderais.


3,5/10
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Ennio - 8/10

Messagepar Alegas » Mer 17 Aoû 2022, 16:32

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Ennio de Giuseppe Tornatore
(2021)


Voilà plusieurs années que Tornatore préparait un film sur son ami et compositeur de longue date Ennio Morricone, et le destin aura voulu que le film soit finalement terminé deux ans après la disparition de ce dernier. Un film sur Morricone n’est pas une chose aisée à faire tant on peut vite partir dans les compliments sans fin sur le travail du bonhomme, à aligner les évidences pour souligner son génie créatif. Et même si c’est un défaut dans lequel Tornatore tombe parfois, notamment au début où on a juste des bouts d’interviews de célébrités louant le travail de Morricone, entrecoupés de plans montrant le compositeur faire son rituel matinal pour se maintenir en forme, il faut avouer que le film arrive globalement à éviter le piège pour devenir finalement un résumé quasiment complet de l’œuvre du maestro.

Alors forcément, même avec une durée généreuse (plus de deux heures et demie), difficile d’évoquer la totalité de la carrière de Morricone, ou de consacrer la même durée sur chaque film abordé, mais il faut avouer que Tornatore s’en sort vraiment bien et aborde l’essentiel, tout en laissant une place non négligeable à des scores moins connus du grand public (mortel le générique du film de Pasolini où les paroles de la chanson sont… le générique lui-même ! :love: ). Au final, les seules absences qui m’ont gênés sont le fait de passer totalement par dessus la période française de Morricone, à l’exception de son travail sur Le clan des siciliens, et de ne pas évoquer sa composition de Mission to Mars, mais pour le reste j’ai trouvé ça vraiment bien foutu en termes de choix de sujets et de montage. La grande force du film, c’est évidemment de laisser énormément la parole à Morricone lui-même, ce qui lui permet d’évoquer son enfance, ses débuts, ses ambitions artistiques, le côté très pop de sa musique, ses envies expérimentales, ou encore de partir dans des sujets plus techniques quand il s’agit d’évoquer le travail sur ses compositions les plus célèbres.

A l’arrivée, ça donne un documentaire où on ne voit pas le temps passer tellement le sujet est passionnant, et j’avoue que le voir sur grand écran est un plus non négligeable vu que ça permet un paquet d’extraits de supers films au cinéma (et du coup, ça m’a donné envie de voir Le bon, la brute et le truand au cinéma, tellement ça a l’air d’être une expérience meilleure que l’écran de télévision :o ) et d’écouter avec le son à fond des musiques cultes (le double gros montage sur Mission m’a presque mis en transe :love: ). C’est vraiment un film aisément recommandable pour quiconque aime Morricone et la musique de film en général, et je pense qu’on n’aurait pas pu rêver mieux en guise d’adieu pour ce compositeur d’exception.


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar lvri » Mer 17 Aoû 2022, 17:18

J'aurais vraiment aimé le voir au ciné, mais hélas, pas de séance chez moi... :(
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Jeu 18 Aoû 2022, 09:11

Le blu sort en novembre, tu pourras te rattraper. :D
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Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté - 0,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 18 Aoû 2022, 16:33

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Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté de Laurent Tirard
(2012)


J’ai voulu faire mon complétiste, et sans surprise je l’ai bien regretté. J’avais suivi de très loin la sortie du film à l’époque, je me souviens que tout le monde s’accordait à dire que c’était nul, mais je ne savais pas jusqu’à quel point, et pour le coup à la découverte je ne pensais vraiment pas que ça allait titiller les sommets de nullité absolue d’Astérix aux Jeux Olympiques. C’est bien simple : la seule chose que ce nouveau volet a en plus, c’est la volonté de raconter une véritable histoire, contrairement au film de Langmann, mais pour le reste on retombe complètement dans les travers du film honteux de 2008, entre le casting qui aligne les grands noms juste pour le plaisir d’avoir une grosse distribution, les gags pas drôles ou les choix artistiques plus que douteux.

Pourtant, le film partait sur une bonne base : l’album Astérix chez les Bretons a toujours fait partie de mes favoris, et son adaptation animé était un bon modèle à suivre pour avoir une adaptation correcte. Mais ça, c’était sans compter le mauvais goût à la française, et comme le laissait présager la présence de Laurent Tirard au siège de réalisateur, ça cherche plus à faire une bonne grosse comédie familiale, à l’humour fade et lisse, qu’un véritable film Astérix. Plus qu’un matériau de base qu’il faudrait respecter, l’univers d’Astérix est utilisé ici d’une façon purement mercantile, ce qui va occasionner des choix artistiques vraiment gênants, notamment le mélange narratif avec un autre album (Astérix et les Normands) qui ne marche pas du tout (faut voir commencent sont ramenés les Vikings en plein milieu de l’histoire :evil: ) et qui a sûrement été fait pour ramener le plus de têtes possibles (Dany Boon en viking, c’est absolument désespérant, et c’est triste de constater que Bouli Lanners fait aussi partie du lot). Les seuls gags qui marchent sont ceux qui sont adaptés tels quels de la BD, pour le reste on doit faire avec l’humour franchouillard de la comédie française récente, et avec des clins d’œil à la pop-culture complètement hors propos et poussifs (si vous avez toujours voulu voir Laurent Tirard reproduire une scène de 300, de Kill Bill, ou d’Orange Mécanique, ce film est fait pour vous), autant dire que le résultat est consternant.

Autre point vraiment gênant : le casting. Je l’ai déjà dit plus haut, c’est la foire au carnet d’adresse du producteur, et ça se voit particulièrement ici avec une volonté d’avoir une distribution intégralement française. Je peux peut-être me tromper, mais pour un film qui est censé se passer en Grande-Bretagne, personne ne s’est dit que ça serait une bonne idée d’avoir des noms anglais rattachés au projet :eheh: . Ça donne lieu à quelque chose d’assez abominable, avec un casting qui fait exprès de prendre un bon gros accent anglais bien ridicule et forcé, c’était une idée qui passait dans le dessin animé, mais qui ne marche pas du tout en live-action. Très franchement, il aurait pu y avoir moyen de trouver mieux sur ce point, genre la Reine d’Angleterre on pourrait penser aisément à Kristin Scott Thomas ou Charlotte Rampling, mais on se tape à la place Catherine Deneuve qui vient toucher son gros chèque.

Il n’y a que deux acteurs qui arrivent à tirer leur épingle : Depardieu toujours à l’aise en Obélix, et Guillaume Gallienne en Jolitorax, le reste semble être là par erreur, d’autant plus qu’une partie non négligeable du casting est déjà apparu dans d’autres films de la saga, dans d’autres rôles qui plus est (Edouard Baer étant le plus évident, puisqu’il se retrouve à jouer Astérix alors qu’il jouait le scribe dans Mission Cléopâtre, d’ailleurs ils ont dû trouver tellement ça marrant qu’il nous ressort le coup du monologue improvisé bien connu du film de Chabat :evil: ). Formellement, il n’y a rien de positif à dire, c’est vraiment de la grosse machine sans âme dans sa mise en scène, et qui arrive même à être très moche par moments alors qu’on a un budget de 60 millions. Un film qui confirme que le Chabat est, et restera probablement très longtemps, une anomalie absolue dans l’histoire d’Astérix au cinéma live-action.


0,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Jeu 18 Aoû 2022, 16:37

Pas vu, mais je pense que Canet peut faire pire avec les chinois.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 18 Aoû 2022, 16:57

Le casting composé aux 3/4 de youtubeurs pose le degré du level de renoncement.
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

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Re: Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté - 0,5/10

Messagepar elpingos » Jeu 18 Aoû 2022, 18:07

Nan mais en vrai la 3D change tout sur ce film ... :eheh:
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Année du requin (L') - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 19 Aoû 2022, 11:37

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L'année du requin de Ludovic & Zoran Boukherma
(2022)


Je n’avais pas été spécialement emballé par la bande-annonce, mais de la part des réals de Teddy j’espérais tout de même quelque chose de sympathique. Alors clairement, les frères Boukherma ne réitèrent pas la réussite de leur précédent film, la faute à un résultat global assez inégal, mais ils arrivent tout de même à conserver leur univers et leur ton très spécial, et livrent un divertissement assurément particulier dans le paysage de la comédie française. Pour le coup, un peu comme l’était déjà Teddy, c’est vraiment un film qui n’est pas fait pour plaire à tout le monde : ça tente énormément de choses casse-gueule dans le ton, et surtout ça prend à contrepied les attentes du spectateur. La bande-annonce et le casting vendaient une comédie française lambda alors que le récit opère un virage premier degré assez rapidement, et ceux qui voudraient y voir un vrai film de requin seront surpris de constater que le métrage est en équilibre entre l’hommage aux Dents de la mer (explicitement cité) et la déconstruction du genre.

En bref, c’est un film étrange, bien plus que ne l’était Teddy, et même si je suis surpris de constater avec quelle violence le film se fait descendre un peu partout, je me dis d’un autre côté que c’était largement prévisible. De mon côté, tout en ayant conscience des faiblesses du métrage, je dois avouer avoir passé un bon moment. Le côté Dents de la mer chez les ploucs marche bien (cette voix-off nawak :eheh: ), j’apprécie l’équilibre délicat que fait le film entre ses situations décalées et ses sujets assez sérieux (l’héroïne qui vit très mal son départ à la retraite, et qui se sert du requin comme excuse), et puis tout le délire autour du climatoscepticisme est vraiment bien vu pour le coup (les émissions de radio :eheh: ). Et puis formellement, j’ai trouvé ça vraiment pas mal du tout, notamment sur le dernier acte qui a une scène de cage sous-marine visuellement saisissante :love: (ça m’a presque rappelé certaines séquences bizarroïdes d’Under the Skin), pour le reste on sent que ça va dans l’économie, mais de l’économie intelligente et avec des cadres recherchés et un travail sur les focales, c’est pas de la comédie française lambda quoi.

Côté casting, c’est assez inégal puisqu’on a des acteurs qu’on sort clairement de leur zone de confort, et malheureusement ça ne marche pas tout le temps. Si le couple Foïs/Merad marche plutôt bien (même si la première est infiniment meilleure dans As Bestas), je peux difficilement dire la même chose de Zadi qui m’a paru être à la ramasse lorsqu’il s’agit de faire évoluer son personnage hors de la comédie. Christine Gautier confirme qu’elle est à l’aise chez les Boukherma, elle était déjà très bien dans Teddy et là elle se tape un look qui l’a met vraiment pas à son avantage :mrgreen: . A l’arrivée, ça donne un film clairement inégal, mais qui a su me séduire néanmoins. C’est typiquement le genre de métrage que j’ai envie de défendre pour sa singularité face à une production française qui prend de moins en moins de risques.


6,5/10
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Fiancée de Frankenstein (La) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Lun 22 Aoû 2022, 13:26

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The Bride of Frankenstein (La fiancée de Frankenstein) de James Whale
(1935)


Le film d’origine n’appelait pas vraiment une suite, et c’est peu de le dire, puisqu’on avait tué non seulement la créature, mais aussi son créateur Frankenstein. A partir de là, ça semblait mal parti pour rempiler. Mais c’était sans compter la volonté créative (et l’appel du portefeuille suite au carton du métrage) chez Universal, qui va faire tout son possible pour concrétiser un nouvel opus. Pour le coup, c’est vraiment un film à prendre comme un one-shot à mon sens, d’une part parce que quasiment tout ce qui se passe à la fin de Frankenstein est annulé comme par magie, ce qui est assez moyen de la part d’une suite, mais d’autre part parce qu’on se retrouve aussi avec un film qui est singulièrement différent en termes de ton. Le récit commence d’une manière assez surprenante, avec une discussion entre Mary Shelley, son mari, et Lord Byron, au cours de laquelle la jeune femme se retrouve priée de donner suite à son histoire emblématique. Astuce originale, méta, et maligne pour justifier un retour en arrière, où on apprendra au passage que non seulement la créature n’est pas morte dans l’incendie du moulin (on s’en doutait) mais que le docteur Frankenstein non plus (ça fait déjà un peu plus tiré par les cheveux :mrgreen: ).

A partir de là, on va avoir un métrage très semblable au précédent, dans le sens où on repart sur une histoire de création d’un être vivant, mais où on va aussi mettre l’accent sur l’humanité de la créature d’origine, le tout sur un ton à mi-chemin entre le sérieux du film d’origine et un côté humoristique nettement mis en avant (pas toujours de la meilleure des manières, en témoigne le personnage insupportable de la vieille servante :evil: ). Globalement, ça donne un film légèrement meilleur que le premier opus, notamment parce qu’il a beaucoup plus de choses à raconter, avec d’un côté les errances de la créature (très jolie scène avec l’aveugle qui synthétise bien cette storyline), et de l’autre Frankenstein qui semble revenir à la raison, mais qui va être persuadé par un autre docteur fou de reprendre ses expériences. Si, comme le premier film, je garde plusieurs réserves (la construction scénaristique, le jeu de certains acteurs, le fait que la fameuse fiancée n’apparaisse qu’à la toute fin :| , …), ça reste tout de même du petit film fantastique avec beaucoup de charme et de l'application dans la direction artistique (encore une fois, on voit que le style de Burton doit énormément à ce genre de bobines), et ça donne donc un métrage recommandable.


6,5/10
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Cave se rebiffe (Le) - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 22 Aoû 2022, 15:46

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Le cave se rebiffe de Gilles Grangier
(1961)


Nouveau film de Grangier, et nouvelle collaboration avec Gabin, sous le signe de la comédie. Sur le papier, pourtant, le sujet laisse penser qu’on va voir quelque chose de plutôt sérieux, puisqu’il est question de truands qui vont se lancer dans une grosse affaire de fabrication de faux billets de banque, mais au final on est clairement dans un ton qui préfigure celui des Tontons flingueurs (les deux étant tirés de bouquins de Simonin, donc il y a une vraie filiation entre les deux films). Ça donne un film plutôt sympathique, qui doit beaucoup à l’alchimie entre les comédiens, ainsi qu’aux dialogues d’Audiard, car pour le reste il faut bien avouer qu’on est devant du Gilles Grangier en mode automatique.

C’est d’ailleurs globalement le plus gros reproche que je ferais au film : tout le monde, du metteur en scène aux acteurs, en passant par le scénariste, livre ce qu’on attend d’eux, mais rien de plus. Du coup, peu de surprises devant ce film drôle (plusieurs répliques qui font mouche, le coup des vieux voisins qui observent par leur fenêtre, etc…) mais jamais vraiment mémorable, à la mise en scène appliquée mais fonctionnelle, et au rythme assez pépère. L’autre souci, c’est que le film se voudrait être un film d’arnaque en plus d’être une comédie, et malheureusement l’aspect film d’arnaque est franchement pas dingo, tout est trop attendu au point que le retournement de situation final donne un peu le sentiment de voir un soufflé qui se dégonfle. Du coup, c’est vraiment un film à voir pour l’aspect comique, qui livre la marchandise, à défaut de proposer un Gabin movie mémorable.


6/10
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Broadway Melody - 1/10

Messagepar Alegas » Mar 23 Aoû 2022, 10:05

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The Broadway Melody (Broadway Melody) de Harry Beaumont
(1929)


On a souvent tendance à râler sur le fait que les Oscars récompensent chaque année des films moyens, voire insignifiants, mais si on creuse un peu on peut vite constater qu’il y a eu des moments où l’Académie a aussi donné la récompense suprême à des trucs absolument indéfendables, comme ce Broadway Melody. Rares sont les bobines qui me donnent envie de couper en plein milieu pour reprendre plus tard, par manque de motivation, et mine de rien ce film aura réussi l’exploit de me pousser à le voir en trois parties. Il n’est pourtant pas bien long, et fait partie d’un genre qui, généralement, trouve plutôt grâce à mes yeux, mais là pour le coup ça ne raconte absolument rien, au point que le visionnage se révèle être une véritable torture.

Difficile de comprendre, à la vision du métrage, ce qui a motivé le tout Hollywood à en faire un succès à l’époque, mais nul doute que le fait que le film ait été l’un des premiers musicals entièrement sonorisés a été un argument. Le truc, c’est que cette sonorisation ne fait que servir un film plus qu’insignifiant, à l’histoire jamais intéressante (les enjeux se résument à machin aime machine, et machine veut percer dans le milieu, autant dire qu'on s'emmerde), racontée n’importe comment (on passe d’une scène à l’autre sans trop savoir pourquoi), aux personnages insupportables, et où les numéros musicaux sont filmés de la façon la plus plate possible (caméra face à la scène et… c’est tout). Hormis une chanson qui reste en tête, il n’y a vraiment rien à sauver de ce film qui mérite amplement sa réputation de pire métrage ayant jamais reçu l’Oscar du meilleur film, et qui permet de relativiser sur le sacre d’autres bobines comme Shakespeare in love, Crash ou Chariots of fire.


1/10
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