[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Jeu 03 Fév 2022, 17:43

Y'a pas mal d'éloges pour son doc sur John Ford.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Jeu 03 Fév 2022, 17:46

T'as prévu d'autres Hal Ashby, Alegas ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Jeu 03 Fév 2022, 17:51

Harold et Maude est dispo dans ma médiathèque, et j'ai chopé Bienvenue Mister Chance depuis quelques temps.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Domino - 4/10

Messagepar Alegas » Sam 05 Fév 2022, 12:03

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Domino de Tony Scott
(2005)


Des films de Tony Scott que j’ai vu, sachant qu’il ne m’en reste qu’une poignée à découvrir, c’est clairement celui que j’aime le moins, et pourtant c’était pas faute d’être prévenu du contenu. Après le succès de Man on Fire, Tony Scott en profite pour réaliser un projet qu’il porte à bouts de bras depuis les années 90, à savoir l’adaptation cinématographique de la vie de Domino Harvey, jeune mannequin à la famille aisée qui finira par devenir une chasseuse de primes. Un sujet délicat à mettre en place à Hollywood donc, d’autant que Scott a bien l’intention de le traiter de façon frontale, sans concessions, et c’est ainsi qu’il va se retrouver avec une dream team pour l’accompagner : Hadida à la prod, en bon habitué des projets casse-gueule, et Richard Kelly au script, lui qui est alors en état de grâce après son premier film Donnie Darko.

Malheureusement, des grands noms ne suffisent pas à faire un grand film, et Domino en est une bonne démonstration tant c’est, à mon sens, le film du too-much pour Tony Scott, autant sur le plan formel que sur ce que ça raconte et comment ça le fait. Globalement, j’ai trouvé qu’il n’y avait pas grand chose qui fonctionnait dans ce film, et souvent parce que le métrage cherche justement à aller à l’opposé du conventionnel. C’est particulièrement flagrant du côté du script où Kelly se retrouve avec une histoire assez basique en l’état, mais qu’il complexifie autant que possible pour faire croire que c’est bien plus dense que ça ne l’est. A l’arrivée, on se tape des idées inutiles (l’intro dans la caravane, pour raconter ensuite comment Domino en est arrivé là, ça ne sert strictement à rien et ça fait plus effet de petit malin qu’autre chose), et une histoire bien pénible à suivre alors qu’à côté de ça les personnages restent des fonctions grossièrement écrites (c’est particulièrement flagrant sur les protagonistes joués par Rourke et Ramirez, qui n’ont pas grand chose à défendre). Pire encore, pour rendre les personnages un minimum mémorable, le film se sent obligé de pousser les curseurs du vulgaire et de l’excentricité au maximum, et ça donne un film qui donne constamment l’impression de te dire “t’as vu comment je suis intéressant ? Je suis complètement à contre-courant.” alors qu’en fait il est juste totalement dénué de la moindre subtilité et préfère faire dans la graveleux et le ridicule (sérieux cette scène de lap dance et la façon dont c’est amené, c’est peut-être la pire séquence de la carrière de Scott, en tout cas la plus gênante).

Faut dire aussi que le film n’est pas aidé côté casting : Keira Knightley, malgré le fait que j’aime l’actrice, est un miscast de choix, et comme dit plus haut le reste de la distribution n’a pas grand à défendre : Rourke et Ramirez sont là sans être là, Walken et Suvari ont des rôles trop bigger than life pour être pris au sérieux, et je parle même pas de Tom Waits qui vient faire coucou pour débiter son discours en mode drogué total. Puis vient la question de la forme, et là pour le coup je suis très partagé car le film est à la fois une expérimentation visuelle totale, avec le style de Tony Scott qui n’aura jamais été autant poussé, mais à côté de ça il est clair que ça n’aide pas à rendre le film particulièrement agréable à regarder : on est constamment attaqué de toute part par des effets totalement gratuits (filtres, accélérations de montages, fondus, montage ultra cut et j’en passe) mais sans réelle réflexion derrière, et une BO sans aucune cohérence. Du coup, Domino est vraiment le film de la démesure pour Scott qui, heureusement, se calmera par la suite (Déjà vu est nettement meilleur). C’est aussi un film vraiment pénible sur la longueur malgré des qualités formelles intéressantes, à défaut d’être vraiment convaincantes. Aisément le moins bon film de son réalisateur en ce qui me concerne.


4/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Sam 05 Fév 2022, 12:08

Il te reste quels films à découvrir de T. Scott ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Sam 05 Fév 2022, 12:10

Revenge, Days of thunder et Unstoppable.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Sam 05 Fév 2022, 12:11

A part Revenge, pas vraiment des priorités.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Sam 05 Fév 2022, 12:12

Le Costner d'ailleurs je ne sais pas par quelle version il faudrait plutôt le découvrir.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Sam 05 Fév 2022, 12:18

La DC est mieux rythmée, mais j'aime bien les deux montages...

Difficile de choisir.
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Nightmare Alley - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 07 Fév 2022, 12:42

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Nightmare Alley de Guillermo Del Toro
(2021)


En découvrant le film original de Edmund Goulding il y a quelques semaines, il m’était paru certain qu’il y avait matière à un remake qui le surpasserait qualitativement. De toute évidence, Del Toro en avait aussi conscience, et je suis bien content qu’il ne m’ait pas fait mentir car effectivement sa réadaptation est clairement un bon cran au-dessus. Pourtant, Del Toro ne s’éloigne pas spécialement de l’histoire de base, et reprend même chaque personnage ou intrigue : on est toujours devant l’histoire d’un magouilleur de premier ordre qui, grâce à son ambition dévorante, va évoluer d’un cirque aux hautes sphères mondaines, avant de s’autodétruire sans s’en rendre compte. Un pitch dénué de spectaculaire qui sied pourtant très bien au cinéma de Del Toro, car il lui permet à nouveau de questionner ce qui définit l’humanité, et ce qui nous différencie en tant que bête (chose qu’il faisait déjà avec, par exemple, Blade 2, The shape of water ou ses Hellboy), et pour le coup Del Toro ne pouvait pas rêver d’un meilleur matériau pour parler de ce sujet.

On va donc avoir la même histoire que la précédente adaptation, mais avec nettement plus de profondeur : les personnages deviennent plus complexes, les manipulations plus subtiles, les ambiances dark encore plus assumées, et surtout il y a tout ce sous-texte sur la question du mal à l’intérieur de chaque être humain, que chacun choisit d’embrasser ou non, et sur lequel Del Toro va construire toute une symbolique qui renforce l’aspect tragédie de son récit. On peut trouver des défauts dans cette volonté, notamment avec une structure un peu inégale : toute la première partie au cirque, malgré le plaisir évident que semble avoir Del Toro à filmer cet environnement (on sent bien l’influence du Freaks de Browning :love: ), donne souvent l’impression de n’exister juste pour poser ce qui va arriver, autant du côté de la construction des personnages que des symboliques. Un léger sentiment d’artificialité donc, mais qui permet aussi au film d’être encore plus passionnant lorsqu’on y repense après la séance, tant il y a énormément d’indices prémonitoires sur le destin du personnage principal.

A côté de ça, la seconde partie du film est nettement mieux construite, et pour le coup Del Toro répare quasiment chaque défauts du film précédent : l’intrigue avec la psychiatre prend plus d’importance, la descente aux enfers est bien mieux amorcée (j’adore la façon dont on met en scène peu à peu le retour de l’alcool aux yeux du personnage, c’est fait avec pas grand chose mais ça marche complètement), et surtout on a un final très très dark, et qui s’arrête juste là où il faut (pas besoin d’en montrer plus, le film pouvant fonctionner comme une boucle). Formellement, Del Toro profite de son aura post-Oscars et cela se voit : outre le fait que le film soit à l’opposé de ce qui se fait commercialement parlant, c’est d’une beauté technique ahurissante, mention spéciale à la sublime photographie de Dan Laustsen qui a été pensée à la fois pour fonctionner en couleur et en noir et blanc (et pour avoir vu cette dernière version, c’est loin d’être un gadget : même si je préfère le film en couleurs, c’est clairement un autre moyen très appréciable pour redécouvrir le film, et j’espère de tout cœur qu’elle sera disponible sur les éditions vidéo à venir).

Côté casting, Del Toro en profite pour s’offrir une distribution tout ce qu’il y a de plus classe, et ça paie à l’arrivée vu que tout le monde est bon. Certains personnages sont plus fades que d’autres mais c’est le rôle qui veut ça (Rooney Mara notamment), mais ça permet surtout à Bradley Cooper et Cate Blanchett de briller : le premier y trouve probablement le meilleur rôle de sa carrière (même si je reste très curieux de ce qu’aurait pu donner DiCaprio dans le rôle) et la seconde est une évidence en personnage énigmatique, tentatrice et qui cache bien son jeu. Un bémol sur la musique du compositeur habituel de Rian Johnson, que je ne trouve pas spécialement inspiré pour le coup. Ça manque d’une mélodie marquante pour bien accompagner les images, et c’est d’autant plus dommage que les scores pour les derniers films du réalisateur étaient tops. Un Del Toro en bonne forme donc, à défaut d’avoir un de ses films les plus marquants. Et c’est vraiment dommage que le film ne trouve pas son public car c’est typiquement ce genre de gros projets adultes et assumés qui manquent cruellement au cinéma américain ces derniers temps.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar ril » Lun 07 Fév 2022, 13:45

:super:
Très bonne critique, même ressenti que toi.
Noir et blanc ou couleur, le film est beau.
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Leçons persanes (Les) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 08 Fév 2022, 12:47

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Persian lessons (Les leçons persanes) de Vadim Perelman
(2020)


Un film au pitch plus qu’intriguant : en pleine Seconde Guerre Mondiale, un juif se faisant passer pour un perse se retrouve dans un camp de concentration, épargné par l’officier du camp qui souhaite qu’il lui apprenne le farsi quotidiennement. Le prisonnier va se retrouver obligé d’inventer une langue et d’en retenir chaque mot qu’il fait apprendre, pour entretenir l’illusion jusqu’à la fin de la guerre. Si le concept n’est pas exploité à son maximum (ça aurait vraiment pu donner un truc ultime entre des mains expertes), le résultat ne démérite pas pour autant et donne lieu à un drame historique plutôt bien appliqué à défaut d’être réellement marquant. Alors certes, le script est assez inégal avec des storylines secondaires qui ne servent finalement pas à grand chose (pourquoi parler autant de la relation amoureuse entre deux gardiens SS si c’est pour finalement juste créer une vague menace tout le long du film ? Menace qui est, en plus, désamorcée par le fait qu’on sait dès le début que le personnage principal va survivre :evil: ), et il y a des choses qui restent encore floues pour ma part (qui est ce soldat que rencontre le héros lors de sa tentative d’évasion ?) mais dès que le métrage se concentre sur la relation entre le prisonnier et l’officier, ça devient nettement meilleur.

Ça doit sans doute au fait que ces deux personnages sont plus complexes que ne le suggère leur fonction de base : l’un va survivre sans réellement questionner les conséquences de ses actes (un prisonnier qui n’a rien demandé meurt tout de même indirectement par sa faute) pendant que l’autre se révèle être une figure du mal complexe, un mec mal dans sa peau, mal vu par ses collègues, et qui veut juste en finir avec cette guerre, quitte à faire des mauvais choix pour y arriver. Les deux acteurs sont d’ailleurs impeccables : Nahuel Pérez Biscayart confirme tout le bien qu’on pouvait penser de lui après Au revoir là-haut, et le mec qui joue l’officier est une belle révélation (j’avais déjà vu certains de ses autres films mais je ne l’avais jamais remarqué jusqu’ici). A cela s’ajoute une mise en scène pas trop mal : dès le début avec l’exécution en plan-séquence ça pose le niveau d’un film pas flamboyant mais qui arrive tout de même à livrer quelques plans et séquences un minimum au-dessus du lot habituel, le meilleur exemple étant à mon sens la scène finale qui marche vraiment en termes d’émotion. Un joli petit film sur lequel il ne faut pas trop avoir d’attentes, sous peine d’être déçu, mais en l’état ça se tient très bien.


6,5/10
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Jardins de pierre - 5/10

Messagepar Alegas » Mer 09 Fév 2022, 11:34

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Gardens of stone (Jardins de pierre) de Francis Ford Coppola
(1987)


Pas étonnant que ce film soit largement oublié dans la longue filmographie de Coppola, car même si ce n’est pas mauvais à proprement parler, ce n’est pas bien non plus, et c’est surtout particulièrement anecdotique. Dans les années 80, Coppola, malgré quelques succès publics, cherche avant tout à multiplier les petits projets alimentaires pour rattraper l’énorme flop de One from the heart, et effectivement à la vision de ce Gardens of stone, difficile d’imaginer le réalisateur d’Apocalypse Now aller de lui-même vers un projet pareil. Sur le papier, il y avait pourtant du potentiel en s’intéressant aux soldats qui, en pleine guerre du Viêt Nam, restent au pays pour parader lors des enterrements militaires, et qui se trouvent donc face à deux frustrations : celle de ne pas servir leur pays, et celle de voir au quotidien les conséquences tragiques d’une guerre dans laquelle ils sont impliqués émotionnellement mais pas physiquement. Le souci, c’est que tout ce sujet prometteur est noyé dans un drame tout ce qu’il y a de plus conventionnel, et où les personnages ne sont qu’effleurés : on a le jeune qui veut être à la hauteur de la réputation de son père décédé et lui aussi soldat, l’officier qui va créer une relation filiale avec lui, la love-interest (jouée par Anjelica Huston, pas spécialement l’actrice que je trouve la plus appropriée pour le coup :eheh: ), le gradé qui se révèle être un mec sympathique derrière les apparences, bref que du gros cliché bien lourdingue dont Coppola ne se débarasse jamais.

Cela donne une histoire pas complètement déplaisante, mais qui ne provoque absolument rien, aucune émotion, tout est plat comme pas possible. Je pourrais globalement dire la même chose de l’emballage formel : de toute évidence, Coppola fait ici le minimum syndical, ça pourrait être réalisé par n’importe qui, et honnêtement ça a souvent la gueule d’un téléfilm :| . Même côté casting c’est pas génial, et si on a des bonnes choses avec James Caan (de loin le meilleur acteur du film), James Earl Jones ou Laurence Fishburne, faut à côté de ça se taper un lead tout ce qu’il y a de plus transparent en la personne de D.B. Sweeney :evil: , dont la filmo parle pour lui. Un film vite vu et vite oublié donc, complètement indigne de son réalisateur, et pour le coup je crois que, à choisir, je préfèrerais même revoir un film moins bon comme L’homme sans âge où, au moins, il y a de la vraie proposition derrière, même si elle est plus inégale.


5/10
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Laisse-moi entrer - 6/10

Messagepar Alegas » Ven 11 Fév 2022, 11:48

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Let me in (Laisse-moi entrer) de Matt Reeves
(2010)


Sur le papier, ça avait tout du film à éviter à tout prix : depuis des années on se tape des remakes américains de films acclamés par la critique et le public, et rares sont ceux qui arrivent à la cheville de l’original. Dans ce cas précis, le résultat est difficile à juger : le remake est tellement respectueux du matériau d’origine qu’il ne varie que rarement de son modèle, et du coup on a un film qui sera probablement bien reçu par ceux n’ayant pas vu Morse, alors que les autres y verront une copie quasi conforme bien foutue, mais tout de même un bon cran en-dessous. Les changements par rapport au film d’Alfredson se comptent facilement, le problème étant que quasiment chacun d’entre eux jouent en défaveur de ce remake : l’introduction plus mystérieuse est une fausse bonne idée (ça dévoile à l’avance le destin du tuteur, ce qui est un peu con :? ), le fait d’avoir une ambiance nocturne marche forcément moins bien (c’était géographiquement justifié dans le film d’origine parce que les nuits sont plus longues, ici on se retrouve avec des gamins qui ont le droit de sortir la nuit tombée hors de chez eux :eheh: ) et surtout le film explicite beaucoup trop ce qui était ambiguë dans le film d’origine (on pouvait se demander si le tuteur n’était pas aussi un garçon séduit, et donc que la vampire était potentiellement une manipulatrice, ici c’est clairement énoncé pour les deux du fond qui ne comprendraient pas).

Même niveau mise en scène, ça souffle entre le chaud et le froid : d’un côté Reeves fait un bon job en apportant sa propre esthétique au métrage, mais de l’autre il essaye de proposer des choses qui fonctionnent moins bien sur des séquences pourtant importantes, le meilleur exemple étant la fameuse scène de la piscine qui est ici beaucoup moins marquante que chez Alfredson. Pire encore : on était en droit de penser que le remake aurait pu corriger des défauts avec un budget plus confortable, mais quand on voit les moments où la gamine est remplacée par des CGI c’est franchement pas la joie :evil: . A côté de ça, le film a vraiment pas mal de qualités, entre son casting, son rythme lent assumé et sa photographie, d’un côté j’ai envie de dire qu’il a un bon modèle, mais de l’autre je me rappelle du nombre de fois où d’excellents films ont donné lieu à des remakes infâmes, et je fois avouer que ça pousse à l’indulgence. Fun fact : à découvrir le film aujourd’hui, c’est marrant de constater l’étrange ressemblance entre le costume du tuteur lorsqu’il part en chasse, et celui de Riddler dans la future adaptation de Batman du même réal. En bref, un film un peu inutile pour ceux ayant vu le film d’origine, mais pour les autres c’est recommandable (mais bon, faut pas déconner, autant voir Morse du coup).


6/10
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Juste la fin du monde - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 11 Fév 2022, 16:22

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Juste la fin du monde de Xavier Dolan
(2016)


J’avais volontairement évité ce film à sa sortie cinéma vu les retours mitigés que j’avais pu lire à l’époque, et du coup je regrette un peu car c’est clairement le film de Dolan que je préfère derrière Mommy. Pourtant, sur le papier, c’est vraiment le film typé auteur que je peux aisément prendre en grippe (ce que j’ai déjà fait avec d’autres Dolan d’ailleurs) mais là non seulement il y a eu la sincérité évidente qui fait que ça passe, mais le sujet même du film, notamment celui de la communication au sein d’une famille dysfonctionnelle, me touche à bien des égards. Car c’est clairement le sujet du métrage : un héros qui retrouve sa famille après plusieurs années d’absence pour leur annoncer une funeste nouvelle, mais qui n’arrivera jamais à trouver le bon moment pour le faire. Le silence est rare, il y a toujours un membre de la famille pour parler, mais ironiquement la communication se fait tout de même difficile, voire impossible. Au final, chaque personnage reste renfermé sur lui-même, soit par incapacité de s’ouvrir à l’autre, soit parce qu’il n’y voit pas l’intérêt, dans les deux cas cela fait monter une tension qui augmente crescendo jusqu’à un final où tout explose, regrets comme reproches.

Alors clairement, tout n’est pas rose dans le film, et je pourrais aisément reprocher quelques écarts comme la mise en scène de Dolan qui se laisse parfois aller à des dérives inutiles (le flash-back de l’amour d’adolescence ne sert pas à grand chose au final), ou le plan final qui jure avec la sobriété du reste, mais c’est assez secondaire pour être pardonné. Côté casting, c’est difficile à décrire, mais autant certains acteurs sont excellents (Ulliel évidemment, tout en retenue, Cotillard qui maîtrise bien ce registre de personnage à la sensibilité à fleur de peau, mais aussi Baye qui a droit à une très belle scène de dialogue en tête à tête avec son fils) autant Cassel et Seydoux sont toujours en équilibre entre le personnage plus vrai que nature et le ridicule, et pour le coup je pense que ça vient pas tant du talent des deux acteurs (pour une fois, j’ai trouvé Seydoux plutôt correcte) mais plutôt du fait que Dolan a casté ces deux-là pour du contre-emploi qui n’était pas forcément nécessaire. Globalement, le film a eu un drôle d’effet sur moi pendant le visionnage, d’une scène à l’autre je pouvais être intéressé par ce que je voyais, alors qu’une autre je trouvais ça nettement plus forcé, pour que le film finisse par me prendre par surprise lors de son dernier acte (j’attendais un évènement cathartique, mais pas de cette façon), bref il y a eu un côté roller-coaster émotionnel qui ne m’a pas déplu, d’autant que je n’attendais vraiment pas ça de la part de ce film. Une belle surprise donc, qui confirme que Dolan, malgré ses gimmicks narratifs et formels souvent agaçants, peut livrer tout de même de belles choses.


7/10
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