
Fini aujourd'hui, après 33 heures de jeu, et ce n'était pas mal du tout.
C'est le premier jeu Indy que je fais, jamais eu l'opportunité de faire les quelques épisodes sortis à l'époque PS2, donc difficile de faire des comparaisons, mais de toute façon j'ai l'impression que ce titre est un peu à part, ne serait-ce que pour son choix du FPS.
Sur le papier, un jeu Indiana Jones par les devs des récents Wolfenstein pouvait paraître un peu étrange, mais en vrai ça marche plutôt bien à l'arrivée. Finalement, hormis la présence des nazis et la vue subjective, ça n'a pas grand chose à voir avec leurs précédents jeux, ici on mise beaucoup moins sur l'action, quand il y en a c'est plus avec les poings qu'avec les flingues (c'est peut-être le fait d'avoir joué en difficile, mais les fusillades se finissent rarement bien pour Indy), et surtout on privilégie à fond l'infiltration et l'exploration.
Contrairement à ce que je craignais, le jeu n'est pas si linéaire que ça. Il l'est forcément sur des axes importants de l'histoire, mais globalement le jeu est découpé en trois gros morceaux qui sont à chaque fois des zones ouvertes de taille très raisonnables, et qui permettent de faire de la chasse aux collectibles, mais aussi et surtout de choisir quelles missions on veut faire, principales ou secondaires, sachant que les secondaires permettent de donner plus de contexte et de détails sur l'histoire principale, ce qui pousse à ne pas les négliger.
Ça commence très bien avec le Vatican, zone très bien foutue en termes de level design, qui donnent l'opportunité de plusieurs approches à un même objectif, et qui pousse le joueur à utiliser le fouet ou les costumes pour naviguer dans l'endroit. Le souci, c'est que ce passage restera à mon sens la meilleure partie du jeu, car la plus maîtrisée, la plus dense. La partie en Égypte donne l'impression d'être trop grande pour ce qu'elle a à offrir, tout y est trop éparpillé, et celle en Asie est clairement répétitive, en plus d'être fastidieuse avec des déplacements en bateau requis pour de trop nombreux allers-retours.
Autre souci : l'IA, qu'elle soit ennemie ou alliée. La première est pas super bien gérée, ce qui rend l'infiltration trop facile, et la seconde est pénible dans le sens où le jeu souffre du syndrome de vouloir souvent faire accompagner le joueur pour ne pas qu'il s'emmerde. Du coup, alors qu'on aimerait jouer Indy seul dans des temples ou tombeaux, on se tape régulièrement une sidekick qu'on doit attendre pour avancer, qui nous révèle elle-même des solutions d'énigme alors qu'on est dans la pièce depuis seulement une minute (syndrome GOW Ragnarok), quand elle ne nous révèle pas carrément un truc caché qu'il nous était impossible de voir avant que son script se déclenche

L'histoire est pas mal, ça s'inscrit plutôt bien dans la lignée des films de Spielberg même si, à mon sens, on sent un peu trop que Raiders of the lost ark est le principal modèle, au point de reprendre plusieurs fois sa structure.
Par contre, côté mise en scène, c'est un peu décevant. On sent que le studio n'a pas vraiment l'habitude de miser sur ça, et autant ça passe sur le début de l'aventure, autant dès qu'il s'agit de faire de très gros morceaux spectaculaires sur le dernier tiers, ça se sent qu'il manque un truc dans la réal, dans la façon de mettre en valeur l'action à l'écran. C'est trop mou, alors qu'on parle des climax du jeu. Quand on voit ce qui se fait chez Naughty Dog de ce côté là, ça souffre sérieusement de la comparaison.
Reste que le jeu arrive à capter une ambiance propre à Indy, gère plutôt bien le fan service sans s'y embourber, et donne vraiment l'impression de vivre une aventure inédite du héros (Troy Baker refait à merveille la voix d'Harrison Ford, c'est dingue, j'ai essayé le doublage de Darbois et malheureusement on sent beaucoup trop qu'il a vieilli, ça ne colle plus avec le perso), c'est le principal.
Si second jeu il y a de la part du studio, j'en serais, en espérant qu'ils auront l'opportunité de corriger les défauts que j'ai pointé.