[Alegas] Mes Critiques en 2025

Vos critiques de longs-métrages

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Flashdance - 3/10

Messagepar Alegas » Sam 27 Déc 2025, 16:49

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Flashdance de Adrian Lyne
(1983)


A la vue du machin, je comprends désormais pourquoi tout le monde a retenu la chanson-titre, mais pas le film en lui-même :eheh: . C’est assez dingue de constater que c’est ce film (avec, juste après, Beverly Hills Cop) qui a lancé l’empire Bruckheimer/Simpson, car à la limite que ce soit l’étalage d’un certain style visuel n’est pas particulièrement choquant (tout y est : photo clinquante et chaude, une volonté de sublimer le moindre quartier même s’il est socialement en bas de l’échelle, de la fumée partout, des spots en background pour créer du silhouettage), mais le truc c’est que la proposition du film se résume globalement à ça. J’ai rarement vu un film aussi creux, qui n’a absolument rien à raconter. Concrètement, toute l’histoire du film se résume à “une femme rêve de devenir danseuse mais n’a pas le courage de faire le premier pas, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que si elle ne le fait pas, elle finira misérable comme son entourage”, et ça ne va pas plus loin.

Ne comptez pas sur le fait que ça pourrait être un film de personnages, ce serait accorder trop de crédit à un scénario qui tient en tout sur 3-4 pages, du coup on cherche à combler autant que possible avec des séquences narrativement inutiles mais qui réveillent le spectateur, notamment via des montages qui sont en réalité des mini-clips vidéo exhibant autant que possible les formes des actrices (habillées évidemment dans les tenues les plus moulantes possibles), et qui permettent au passage de vendre autant que possible le CD de la soundtrack qui, j’imagine, a accompagné la sortie du film et qui a été aussi un carton. Quand ça essaye de raconter quelque chose, c’est fait sans aucune subtilité, la romance est un cliché pas possible auquel on ne croit jamais, et le film vieillit particulièrement mal sur sa vision des femmes, on voit bien que c’est une histoire qui a été écrite par des hommes à la vision bien machiste. Cerise sur le gâteau : c’est très mal joué (Michael Nouri, c’est juste pas possible), et le montage n’arrive même pas à rendre honneur aux chorégraphies, ce qui en fait un piètre film de danse. C’est quand même un peu con vu que c’est pas d’être la moitié des scènes de l’ensemble.


3/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar pabelbaba » Sam 27 Déc 2025, 17:38

Maintenant t'es bon pour Ninja 3! :mrgreen:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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On achève bien les chevaux - 8/10

Messagepar Alegas » Dim 28 Déc 2025, 16:43

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They shoot horses, don't they ? (On achève bien les chevaux) de Sydney Pollack
(1969)


Un film que j’ai lancé sans trop savoir de quoi ça parlait, et en me basant juste sur sa réputation élogieuse, du coup je me suis pris l’histoire et son propos de plein fouet. Alors déjà ce qui m’impressionne en premier lieu, c’est le fait de se retrouver devant un film qui avait une avance certaine sur son temps, car bien que l’action du film se déroule dans les années 30, on pourrait facilement dire que ça prédit en grande partie les dérives de tout un pan du divertissement actuel, et à voir le film aujourd’hui c’est impossible de ne pas penser à la télé-réalité. Le pitch est plutôt cool, avec ce marathon de danse en pleine Grande Dépression avec une règle simple : le dernier couple qui reste debout empoche 1500 dollars, et évidemment dans un contexte de pauvreté extrême tout le monde va se battre pour tenter d’y arriver.

Sans spoiler le film, j’ai trouvé ça assez formidable dans la façon dont ça évolue, que ce soit dans la psychologie des quelques personnages, de plus en plus désabusés, que l’on va suivre ou dans la découverte des coulisses de ce concours qui s’avère sacrément sordide derrière sa façade guillerette. Difficile de ne pas penser à Running Man et Marche ou crève de Stephen King, et pour le coup je pense que le bonhomme avait clairement vu le film (ou lu le livre dont c’est tiré) car il y a énormément de parallèles à faire dans les deux cas. Ça m’a aussi pas mal fait penser à du Peter Watkins, avec cette utilisation d’un événement ancien pour parler des dérives du moment, que ce soit dans le ton, dans la violence de certaines scènes, ou dans la captation qui s’approche du documentaire, on est finalement pas si loin de Punishment Park dans l’effet recherché. J’ai assez peu de réserves sur le film, que je trouve admirable à bien des égards, notamment du côté de l’écriture où il y a juste ce qu’il faut pour créer du caractère chez les personnages (tous motivés par l’appât du gain, mais pas pour les mêmes raisons, et à des degrés différents de motivation), et finalement les seuls défauts que je reprocherais vraiment au métrage serait d’une part le lead un peu transparent (surtout face à une Jane Fonda très impliquée), et d’autre part le coup des flash forwards : sur le moment, ça crée un côté mystérieux car on ne sait pas vraiment ce qu’on regarde, et j’en venais à me demander si le héros masculin ne traînait pas un lourd passé derrière, mais finalement c’est plus gadget qu’autre chose et j’ai l’impression que c’est un effet directement tiré du bouquin.

Formellement c’est hyper intéressant car clairement dans la mouvance de l’époque : le Nouvel Hollywood arrivait, et ça se voit visuellement avec une caméra souvent portée dans l’action, et des effets de montage très cuts qui apportent une violence supplémentaire, ou des ralentis qui viennent créer un décalage. Là où certains films de cette époque ne vieillissent pas toujours très bien, ici ça apporte une réelle modernité qui permet au métrage de bien tenir le coup encore aujourd’hui. Clairement un film choc qui ne laisse pas indifférent, c’est dans le Top 3 de son réalisateur avec Three days of the condor et Jeremiah Johnson, et c’est un film qui se range, à mes yeux, aisément à côté du Network de Lumet, avec lequel il partage une même vision d’une société virulente, où l’humain est contraint de s’effacer petit à petit.


8/10
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Kes - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 28 Déc 2025, 23:19

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Kes de Ken Loach
(1969)


Second film de Loach, souvent considéré comme l’un de ses meilleurs, et effectivement ça vaut le coup d'œil même si je suis loin de penser que ça en fait forcément un grand film. C’est marrant de constater que dès sa seconde œuvre, tout le cinéma de Loach était déjà là, que ce soit dans la forme simple et naturaliste, ou dans les thèmes abordés avec notamment la mise en lumière des côtés peu reluisants de l’Angleterre. Ici, c’est probablement l’un des films du réalisateur qui pourrait être une bonne porte d’entrée pour n’importe quel spectateur, et ce même pour les plus jeunes car le fait d’avoir comme protagoniste un adolescent vient apporter un côté assez universel. Sans surprise de la part de Loach, on est face à une tranche de vie sans réels enjeux narratifs, c’est vraiment juste l’histoire d’un gamin qui a une vie de merde, et qui trouve un réconfort dans le fait de dresser un faucon, autant dire que ça ne raconte pas grand chose.

Mais à vrai dire, ce n’est pas spécialement dérangeant tant on capte vite que l’intérêt du film, c’est la peinture qu’il dresse de tout un pan d’une classe sociale du pays, avec un héros qui s’en prend plein la gueule entre un grand frère qui le martyrise, une mère qui n’en a rien à cirer, et des profs complètement abusifs (la scène du cours de sport c’est un cauchemar, ça m’a rappelé pourquoi je n’aimais pas ces cours durant ma scolarité). Sur ce point, le film est indéniablement réussi, et le portrait social est bien mené, et comme d’habitude avec Loach c’est bien interprété alors que la quasi totalité des acteurs sont des gens qui débutent tout juste, voire des gens qu’on prend à l’arrache pour les besoins du tournage. Dommage du coup que le métrage pèche un peu dès qu’il cherche à créer de l’émotion via sa narration, j’ai un peu de mal à croire à ce personnage de prof sympa qui a finalement peu de présence à l’écran, et le final est tellement brut formellement que j’ai le sentiment que Loach n’arrive pas à obtenir l’effet voulu (mais peut-être que c’est moi qui me trompe et qu’il y avait zéro volonté de sa part de livrer un final particulièrement triste). Bref, ça a les défauts et qualités habituelles du réalisateur, mais pour ma part mon préféré du bonhomme reste clairement The wind that shakes the barley.


6,5/10
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