[Niko06] Mes critiques en 2009

Modérateur: Dunandan

Meurtre en suspens - 5/10

Messagepar Niko06 » Ven 02 Oct 2009, 12:03

La critique et la note ont été scrupuleusement choisis afin de ne pas trop heurter la sensibilité de notre administrateur
Meurtre en Suspens
de John Badha(bou)m

Image

Un film en temps réel... rien de bien original là-dedans. Anthony Mann, Alfred Hitchcock et Fred Zinnemann l'ont fait avant dans des films devenus des classiques, la série 24h chrono poussera le concept au plus loin depuis quelques temps... le but est bien entendu que créer un suspens crédible, une urgence immédiate et ça fonctionne dans tous les exemples cités. John Badham n'a rien d'un grand réalisateur, malgré plusieurs succès d'estime un peu trop ancrés dans les 80's (Wargames, Short Circuit et Tonnerre de Feu) faisant suite au kitsh la Fièvre du Samedi Soir et l'original Dracula... Bref on se demande comment un metteur en scène comme lui peut livrer un film original basé uniquement sur ce concept de temps réel! Et bien il met pas mal d'atouts de son côté et en particulier un casting qui en jette avec ses deux têtes d'affiche, Johnny Depp et Christopher Walken. Sauf qu'un point de départ improbable coule l'entreprise d'entrée de jeu...

Pourquoi diable prendre le premier inconnu inexpérimenté pour un assassinat aussi important?? A priori aucune raison ne nous est vraiment donnée et tout le film tient sur ce postulat bancal... C'est vraiment dommage car du coup on se sent peu concerné par les évènements, ni par le sort de la fille de Gene, d'autant plus que vu l'académisme qui émane de l'entreprise on s'imagine difficilement que tout cela finisse mal pour elle... Le titre français dévoile clairement l'ambition première du film, le suspens. Créer une véritable tension n'est jamais une chose simple au cinéma et Badham en fait les frais ici... Il a beau accumuler les plans sur des horloges ou des montres pour créer une illusion d'urgence tout en justifiant qu'on est bien en temps réel, ça ne fonctionne pas. La faute à une intrigue farfelue et une mise en scène plate au possible.

Il a beau utiliser la caméra à l'épaule, John Badham n'arrive pas à nous impliquer et semble même se faire embourber dans son concept. Au contraire de créer une tension, le temps réel semble allonger le film à un tel point qu'il en devient ennuyeux et qu'on regarde sa montre plus souvent encore que les personnages! Sur un film d'1h30 on peut pas dire que ce soit bien joué... Et pour bien enfoncer le clou le personnage de Gene tourne en rond. Il entre dans l'immeuble, sort, rerentre, va aux toilettes, se fait cirer les chaussures, va au bar... et recommence. La redite achève complètement le rythme et on espère vraiment qu'il ne retourne pas voir le cireur alors qu'approche l'heure fatidique!! Sur la fin cela s'accélère un peu, mais entre scènes improbables et révélations qu'on sent venir à trois kilomètres... ça ne fonctionne toujours pas.

Pourtant on pouvait penser qu'avec deux grands acteurs la pilule passerait mais on est à des années lumières de leur confrontation dans Sleepy Hollow... Christopher Walken ne s'en sort pas trop mal en personnage cruel et manipulateur, le genre de rôle qui lui va bien. Par contre pour Johnny Depp, j'ai beau trouver que c'est un des plus talentueux de sa génération, il est ici au plus bas de sa carrière. Il livre une performance à contre-emploi mais qui ne lui va pas du tout, ne bouffe pas l'écran comme à son habitude à un tel point qu'on se demande comment la même année il a pu être aussi parfait dans Dead Man et aussi transparent dans Meurtre en Suspens?? Un manque d'implication sans doute, ou simplement le désir de sortir de son image de rêveur habituelle qui l'a rendu moins regardant sur le script...

Tout n'est pas noir pour autant, on trouve des seconds rôles sympas et quelques scènes bien trouvées. Et surtout on sent bien la volonté de faire un film-concept original, sauf qu'à cause de nombreux paramètres la sauce ne prend pas. Certes si on ne remet pas en cause l'idée de départ et qu'on n'est pas réfractaire aux situations improbables on pourra apprécier ce film qui va au bout de son idée. Mais aussi honnête soit-il, John Badham n'était sans doute pas l'homme de la situation pour mettre en scène cette histoire, quelqu'un avec la capacité de créer une situation d'urgence par la manipulation des images aurait été un bien meilleur choix.
Reste un film qu'on ne peut pas considérer comme complètement mauvais, il est juste très moyen, mineur au milieu des belles filmographies des acteurs et qui scellera définitivement le sort du réalisateur qui n'a eu droit qu'à un seul long métrage après celui-là avant de se consacrer à plein temps à la télévision...


5/10
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Lost in translation - 9/10

Messagepar Niko06 » Ven 02 Oct 2009, 12:11

Lost in Translation
de Sofia Coppola

Image

Le talent serait-il héréditaire? Possible quand on voit à quel point la jeune Mary Corleone est devenue une grande réalisatrice! Certes avec papa producteur mettre le pied à l'étrier a sans doute été simple mais le vrai talent ne s'achète pas avec un nom de famille ou les fonds familiaux, Sofia Coppola l'a prouvé dès son premier film, Virgin Suicides. Une sensibilité à fleur de peau, un vrai regard de metteur en scène... avec son deuxième film elle fait plus que confirmer de beaux espoirs, elle livre un sommet de cinéma envoûtant, dépaysant et rare. On peut revoir Lost in Translation autant de fois qu'on le veut, l'expérience est toujours la même: un plaisir de tous les instants, un voyage dans un pays lointain où deux âmes perdues se retrouvent... un film aussi émouvant qu'optimiste, on en ressort avec une sorte de sourire inexplicable, comme si on avait croisé le vrai bonheur le temps d'un film. Ou quand l'immense Tokyo devient le théâtre de la plus belle des amitiés...

C'est qu'il doit être fier le vieux Francis en voyant le travail de sa fille! Car elle nous convie à un voyage en apesanteur dans l'ambiance suave d'un grand hôtel en plein centre de Tokyo... la ville aurait pu en être une autre, peu importe, toutes les grandes villes se ressemblent! Bien entendu le fait de les placer au Japon sert à les perdre encore un peu plus, comme si leur vie ne suffisait pas. Deux personnes seules dans leur chambre, dans une ville où il ne comprennent pas la langue, sans parler de ses innombrables panneaux publicitaires qui donnent le vertige jusqu'à l'étourdissement. Lui est un acteur en perte de vitesse, contraint de tourner des publicités pour du whisky dans le seul pays où il est encore une star. Elle est l'épouse d'un photographe qui passe ses journées à travailler loin d'elle... C'est sous les lumières tamisées du bar qu'ils vont se rencontrer...

La suite, elle est d'un naturel incroyable, comme si Sofia Coppola avait tout compris au comportement des hommes et des femmes. Elle nous montre comment un environnement bien précis peut rapprocher deux êtres qui seraient passés l'un à côté de l'autre sans jamais se voir dans leur "milieu naturel". Ainsi leur ennui va les pousser l'un vers l'autre. Ses journées à lui alternent tournages avec des japonais parlant un anglais atroce et qui lui demandent d'être plus intense, les siennes à elle consistent à flâner dans Tokyo, observer la ville d'en haut et profiter des merveilles que le pays peut lui offrir. Le soir c'est toujours le bar qui les réunit, alors qu'ils sont en perpétuel décalage horaire et que leur moitié est bien loin...

Et dans cette atmosphère de spleen, une amitié va naître. Et comme souvent, ses fondations seront que chacun trouve chez l'autre ce qui lui manque. Il lui apporte cet humour au trait jamais forcé de clown triste au regard désenchanté, elle lui apporte la fraîcheur d'une jeunesse aujourd'hui loin derrière lui. Entre discussions, escapades et moments de complicité, on sent qu'un lien aussi fragile que nécessaire se crée tout doucement. Un lien qu'un petit rien pourrait briser mais qui est leur bouffée d'oxygène. Sofia Coppola nous montre ce qu'on avait perdu l'habitude de regarder alors que c'est tous les jours sous notre nez. Ces petites choses toutes simples qui font le bonheur, elle réussit à les capter. Et de cette situation des plus chaotiques naît quelque chose d'évident et de simple... mais surtout de très fort.

Qui pourrait remplacer Bill Murray dans ce rôle? Il est en tous points parfait, trimballe son physique aujourd'hui marqué par le poids des années, son regard d'éternel mélancolique et cet air détaché qui font de lui le monsieur tout le monde idéal. Grâce à Lost in Translation, il trouve enfin un rôle à la mesure de son (immense) talent, un rôle principal de surcroît. Scarlett Johansson, si elle n'est pas et ne sera sans doute jamais une très grande actrice, son physique et sa fraîcheur corresponde tout à fait au personnage. Avec ses airs de jeune fille un peu paumée et rêveuse, avec juste ce qu'il faut d'insouciance, elle contribue également à cette identification immédiate du spectateur. C'est un film qu'on aime car on y croit et on y retrouve sans doute tous une petite partie de nous-mêmes...

Un peu à la manière de ce qu'a fait Ratanaruang sur Ploy, Coppola ajuste sa mise en scène pour créer une sensation de flottement dans l'espace. Et la bande originale de Air ajoute encore un peu au côté planant du film. On a envie que cette histoire d'amitié devienne une histoire d'amour, on a presque envie de les pousser l'un vers l'autre mais on voudrait aussi que cette relation si naturelle ne change pas... Et si la scène finale ne nous en dit pas beaucoup (mais que lui chuchote-t'il??), on en ressort heureux, avec un sourire sincère, de ceux qu'on ne quitte pas tout de suite... On se sent comme après un voyage un peu hors du temps, on se dit qu'on a de la chance d'avoir fait certaines rencontres... Lost in Translation n'est peut-être pas un film parfait, mais il s'en dégage quelque chose de presque inexplicable qui transforme un simple film en expérience inoubliable.


9/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar kenshiro » Ven 02 Oct 2009, 12:34

Niko06 a écrit:
La critique et la note ont été scrupuleusement choisis afin de ne pas trop heurter la sensibilité de notre administrateur


:eheh:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Ven 02 Oct 2009, 13:01

Sofia Coppola ou le talent qui saute une génération :mrgreen:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Ven 02 Oct 2009, 13:45

Ta remarque ne m'étonne même pas, coeur de pierre :mrgreen:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Solodzo » Ven 02 Oct 2009, 14:44

Scalp a écrit: Sofia Coppola ou le talent qui saute une génération :mrgreen:


Ca devient un peu systématique ce genre de réflexion.

Tu devrais te renouveler un peu. Surtout que ce n'est jamais constructif comme remarque.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Ven 02 Oct 2009, 16:51

Oue et ?
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Solodzo » Ven 02 Oct 2009, 16:54

C'est lourd et sans intérêt.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Ven 02 Oct 2009, 16:57

Et toi t'en penses quoi de Lost in Translation Solodzo?
Là au moins ça sera pas lourd et ça peut être constructif :wink:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Ven 02 Oct 2009, 16:58

Solodzo a écrit: C'est lourd et sans intérêt.


comme toi donc.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Solodzo » Ven 02 Oct 2009, 17:01

Tu es déjà fatigué de ta définition pour vouloir la refourguer aux autres?

Niko06 a écrit: Et toi t'en penses quoi de Lost in Translation Solodzo?
Là au moins ça sera pas lourd et ça peut être constructif :wink:


J'ai adoré. Vu il y a longtemps et il y a encore des images qui me restent en mémoire. Tokyo est vraiment le cadre idéal ni trop exotique, ni trop commun. Coppola réussit très bien à faire ressentir la solitude et le désarrois qui empare les deux protagonistes. L'évolution des rapports entre Johansson et Murray est juste et évite soigneusement les clichés, on est pas loin d'un In the mood for love tellement c'est beau.

Lui devenant une sorte de père rassurant, parfois drôle et tendre et elle apportant fraicheur et insouciance. Relation d'amitié ambiguë, presque œdipien, Lost in translation est une fresque romantique d'une beauté rare et d'une justesse remarquable.

Pour le reste tu as tout dit et mieux que je ne saurais le faire.
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Messagepar nicofromtheblock » Ven 02 Oct 2009, 17:21

Francis Ford Coppola : 7 bons films sur une bonne quinzaine environ
Sofia Coppola : 3 bons films sur 3

Si le talent a sauté une génération, ça n'est pas celle que tu crois scalp ...
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Ven 02 Oct 2009, 17:26

Moi je dirais 0.5/3 mais bon j'arrete là sinon zorro va débarquer encore.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Riton » Ven 02 Oct 2009, 23:45

Niko06 a écrit:
Lost in Translation
de Sofia Coppola

J'ai une copine qui est parti au Japon il y a peu, et elle m'a confirmé avoir ressenti la même chose que les protagonistes du film. C'est hyper dépaysant, les gens ne parlent pas Anglais, ni français bien entendu. Presque toutes les indications ne sont qu'en Japonnais, en bref un gros bordel si on ne parle pas la langue :mrgreen:
Mes DVD a vendre à partir de 0.70€ 8)
helldude™ a écrit:bik et moi vivions déjà le grand amour avant l'épisode de l'éjaculation faciale

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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Sam 03 Oct 2009, 11:24

La critique et la note ont été scrupuleusement choisis afin de ne pas trop heurter la sensibilité de notre administrateur


Pfff enfoiré :eheh:
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