[Alegas] Mes critiques en 2010

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Mer 27 Oct 2010, 16:05

Oh c'est mignon Heatmann y devient tout fleur bleu :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Alegas » Mer 27 Oct 2010, 16:19

Ça te ferait du bien de l'être aussi parfois. Essaye... :mrgreen:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Angles d'attaque - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mer 27 Oct 2010, 17:25

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Vantage Point (Angles d'attaque) de Pete Travis

(2008)


Vantage Point est un film d'action comme tant d'autre. Loin de briller par l'originalité de son scénario (un énième attentat contre le président américain lors d'une convention mondiale contre le terrorisme), il se révèle pourtant assez intéressant en ce qui concerne son traitement, à savoir la multiplication des points de vues de ce même événement (huit au total). On est clairement dans un film qui s'inspire fortement des produits télévisuels (on sent carrément l'influence de J.J. Abrams ou de la série 24) mais cette influence est loin d'être un défaut vu que le suspense et l'intérêt sont relancés en permanence à l'aide de plusieurs cliffhangers.

Par contre, l'inspiration série TV fait mal en ce qui concerne la réalisation. Bien que Pete Travis, protégé de Paul Greengrass (il reprend même de son mentor un plan de The Bourne Supremacy lors d'une course-poursuite automobile) soit loin d'être un mauvais réalisateur, on pouvait espérer mieux en terme de lisibilité de l'action, notamment sur la gestion de l'espace, souvent mal gérée dans le film. Toutefois, on est quand même très loin de la shaky-cam de The A-Team pour ne citer que lui, ça reste de la bonne scène d'action, perfectible certes, mais bien sympa à regarder. En ce qui concerne les points de vues, ils sont tous intéressants, aucun ne paraît superflue. Certains aurait mérité plus d'attention que d'autres (la partie de Forest Whitaker est vraiment trop longue alors que celle d'Eduardo Noriega aurait mérité quelques minutes en plus pour fouiller un peu plus le personnage). Idem pour les terroristes dont on ne connaît finalement pas vraiment les revendications. Niveau casting c'est plutôt bon, on a le droit quand même à Dennis Quaid (à quand un vrai premier rôle ?), Matthew Fox (lui, il pourrait passer totalement dans le cinéma, ça me dérangerait pas, il a vraiment du potentiel), Sigourney Weaver, Zoe Saldana et William Hurt dans le même film, donc il y a pas vraiment de quoi se plaindre. Y'a aussi Forest Whitaker qui surjoue à mort et tente difficilement d'être crédible, un de ses pires rôles.

Autre problème du film, c'est son manque évident de budget. L'explosion du building est bien moche et l'incrustation de l'hélicoptère dans le plan final rend pas super. Du coup, on a vraiment l'impression d'être devant une série TV et c'est quand même bien dommage. Enfin, dernière chose à critiquer : le final qui fait un peu dans la surenchère. Ça passe bien mais ça contraste énormément avec le reste du film.

Ambitieux et divertissant, Vantage Point, sans être sur la short list des meilleurs films d'action de ces dernières années, a le mérite de se démarquer vis à vis de ses concurrents (et puis, il y a un petit je-ne-sais-quoi qui fait que j'aime plutôt bien ce film). Dommage que les producteurs n'ait pas plus misés sur ce film qui aurait vraiment pu être meilleur avec une durée un peu plus longue et un budget proportionnel au potentiel du sujet. D'autant que Pete Travis peut vraiment faire quelque chose de pas mal par la suite, j'attends donc avec une certaine curiosité son reboot de Judge Dredd.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Heatmann » Mer 27 Oct 2010, 22:18

ca t'interresse le bluray uk avec juste vosta :eheh: ?
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Alegas » Jeu 28 Oct 2010, 11:28

Nan. :mrgreen:
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Conte d'été - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 01 Nov 2010, 00:34

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Conte d'été de Éric Rohmer

(1996)


Pour une première incursion dans le cinéma de Rohmer, je suis plutôt surpris. Je m'attendais à du cinéma style Nouvelle Vague recyclée (bien chiant, bien long et avec plein de trucs qui servent à rien comme sait si bien le faire Godard dans nombre de ses films), à du cinéma français surestimé comme il y en a tant. Mais au final, Conte d'été est un joli film. On est clairement devant un film de scénario : c'est la seule chose qui marche véritablement tout le long du film. Du coup, ça réussit à être intéressant pendant près de deux heures.

Parce que, en terme de mise en scène, on peut pas dire que ce soit super recherché. Beaucoup de plans fixes où le sens du cadre est loin d'être présent, travellings rares, bref c'est très simpliste. On sent que le tournage (établi à Dinard et Saint-Malo, ce qui donne lieu à des plans de paysages très sympathiques) s'est fait assez rapidement : nombreux sont les plans où des figurants (qui ne le sont pas en fait) regardent la caméra avec curiosité. Toutefois, on est véritablement dans une fiction et non pas dans un style documentaire, la preuve étant que la caméra à l'épaule est totalement bannie de la mise en scène. Comme je le disais, le scénario est ce qui sauve le film : sans être véritablement original (une énième variante sur le choix amoureux) ni traité de la meilleure façon qu'il soit (il n'y a qu'a voir le Two Lovers de James Gray pour s'en rendre compte), il n'empêche que le script de Conte d'été se révèle assez intéressant dans ce qu'il implique, notamment les visions différentes que peuvent avoir les gens sur une même personne, sur la gestion du savoir mais aussi sur la place du destin dans la vie. Bien sur, ces thèmes n'empêchent pas que certaines scènes du film agacent (les scènes de chant, que ce soit chez le vieux marin, dans le salon de Solène ou encore, et surtout, sur le bateau) mais le film arrive à trouver un juste milieu grâce aux nombreuses scènes de dialogues avec Margot, clairement le personnage le plus intéressant du film. Niveau jeu d'acteur, on est dans du bas de gamme. Ce n'est pas véritablement mauvais mais les personnages ont vraiment du mal a exister à l'écran. Au final, seule Amanda Langlet, interprète de Margot, arrive à tirer son épingle du jeu et à faire croire à l'histoire qui nous est raconté.

Plutôt une bonne surprise donc. Autant je m'attendais à un cinéma très humain de par le fond, la forme et les erreurs (très mauvaise idée ces intertitres...), autant je ne m'attendais pas du tout à un script aussi fouillé au niveau des dialogues. Je tâcherais donc de m'intéresser un peu plus au cinéma de Rohmer si j'en ai l'occasion par la suite.


6/10
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Alegas » Lun 01 Nov 2010, 14:29

Bilan du mois d'octobre 2010




Films vus (en gras les découvertes) :

Wall Street, Oliver Stone, 1988 : 6,5/10
Harry, un ami qui vous veut du bien, Dominik Moll, 2000 : 6,5/10
Pink Floyd The Wall, Alan Parker, 1982 : 10/10
Despicable Me, Pierre Coffin & Chris Renaud, 2010 : 7,5/10
The Fountain, Darren Aronofsky, 2007 : 10/10
Se7en, David Fincher, 1996 : 10/10
The Game, David Fincher, 1997 : 7/10
Fight Club, David Fincher, 1999 : 10/10
You Will Meet A Tall Dark Stranger, Woody Allen, 2010 : 2/10
Panic Room, David Fincher, 2001 : 8/10
Wall Street, Money Never Sleeps, Oliver Stone, 2010 : 6,5/10
Zodiac, David Fincher, 2007 : 7,5/10
The Curious Case Of Benjamin Button, David Fincher, 2008 : 7,5/10
The Social Network, David Fincher, 2010 : 7,5/10
Biutiful, Alejandro Gonzales Inarritù, 2010 : 8/10
Paranormal Activity 2, Tod Williams, 2010 : 0,5/10
Vertical Limit, Martin Campbell, 2000 : 2,5/10
Strange Days, Kathryn Bigelow, 1995 : 8/10
Silent Hill, Christophe Gans, 2006 : 8,5/10
Vantage Point, Pete Travis, 2008 : 6,5/10
Shrek 2, Andrew Adamson, 2004 : 8,5/10
Conte d'été, Éric Rohmer, 2007 : 6/10
L'Intouchable, Benoît Jacquot, 2006 : 5/10
Teorema, Pier Paolo Pasolini, 1968 : 3/10


Découverte cinématographique du mois :
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Lun 01 Nov 2010, 14:31

Tu fais pas de critique de Silent Hill et Strange Days ?
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Alegas » Lun 01 Nov 2010, 14:37

Je savais que tu me poserais la question. :mrgreen:
Les deux critiques sont en cours d'écriture, j'aimerais bien faire rentrer les deux dans le classement même si je doute que Silent Hill y arrive un jour.
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Lun 01 Nov 2010, 14:42

Oue Silent Hill il a trop de détracteurs ( moi j'adore ), Strange Days notre ami Heatmann lui a mit une sale note donc le top 50 c'est pas pour tout de suite :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Heatmann » Lun 01 Nov 2010, 15:57

:mrgreen: ouai strange days c'est bien , mais pas top pour moi .

par contre silent hill oui la je fait partie des adorateur du film , mais je le kiff grave hein :love:

par contre j ai aussi relever tes note pour les 2 wall street que j aime bcp ( les 2 ) , par contre mettre plus a la suite que a l original :shock: , la il faut s expliquer en critique mon cher alegas
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Alegas » Lun 01 Nov 2010, 16:24

J'ai pas mis plus à la suite, j'ai mis la même note aux deux opus. Après un peu la flemme de faire une critique de ces deux là (en plus c'est plus trop frais dans la tête, il faut dire que ça m'a pas marqué plus que ça). E gros, j'ai trouvé les Wall Street sympa mais c'est clairement du Stone en mode automatique comparé à ce qu'il peut faire (JFK étant le meilleur exemple que j'ai pour appuyer mes propos, j'attends de voir Alexandre en version longue ainsi que l'Enfer du dimanche). Le 1 c'est du basique niveau mise en scène mais l'histoire et les acteurs sont plutôt cools, le deuxième film les acteurs sont toujours bons (même Labeouf c'est pour dire), la mise en scène est plus inspirée (les dominos où la côte en bourse imagée sur les buildings) par contre l'histoire c'est sympa sur les deux premiers tiers du film, le dernier fout tout en l'air. A mon avis, pour une saga sur ce milieu là, Stone aurait du rendre Gekko encore plus greed et encore plus connard style à la fin, dommage qu'il ait foutu à la place une love story qui finit bien.
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Heatmann » Lun 01 Nov 2010, 18:11

je suis d accord sur le 2nd , d'ailleur tu met 6.5 et moi 7 , gekko aurait du rester pourri et la love story allege trop tout ca , cela dit ca reste bien piquant et la real est certe bcp bcp plus demonstrative , disont que stone adapt le film a son epoque , on est 22 ans plus tard , cela se recent a tout le nivo .

par contre le 1er je trouve pas que la realisation moin tape a l'oeil et "regarder tout ce que je sait faire " des autre stone soit penalisante , il faut a mon avis justment rester plus sobre et se concentrer sur ces perso , dialigues , psychologie ect .. le 1er wall street je le trouve super satirique et juste , pertinant , cool , bref ca reste du stone de la grande epoque , j 'adhere completement au statut du film . c'est pas forcement basique parceque ca fait pas d esbrouffe, il montre ce qu'il faut pour faire passer le sens de chaque scene
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Casino - 9,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 04 Nov 2010, 17:56

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Casino de Martin Scorsese

(1995)


Ça faisait un long moment que je souhaitais revoir ce Casino. Découvert il y a 4-5 ans suite à l'achat du superbe coffret dvd, je gardais en souvenir l'image d'un film long et ambitieux avec plusieurs scènes marquantes voire choquantes. Aujourd'hui, le fait de le revoir avec un peu plus de bagage cinéphile m'a permis de me rendre compte que Casino est, sans aucun doute, l'un des films les plus réussis de la filmographie scorsesienne.

Tout d'abord, il y a cette introduction. L'une des scènes qui avait marqué profondément mon esprit cinéphile. Sur une voix-off où Robert De Niro explique que l'amour doit être synonyme de confiance absolue et qu'il pensait avoir eu cet amour un jour, un homme portant une veste rose à la limite du kitchissime, joué par le même De Niro, sort d'un hôtel, rentre dans sa voiture et explose avec elle lorsque celle-ci démarre pendant que retentit la partition de Bach, La Passion selon Saint-Mathieu. Aucun doute, on est face à la meilleure introduction d'un film de Scorsese (bien que celle de Gangs Of New-York soit, elle aussi, véritablement grandiose) dans le sens où elle résume parfaitement ce qui va se dérouler pendant près de trois heures : amours impossibles, illusion du contrôle, dollars coulant à flots et violence qui n'épargne absolument personne.

Car Casino est l'histoire d'une époque. Celle où les gangsters avaient encore le pouvoir malgré les apparences. Celle où un simple bookmaker pouvait devenir l'un des hommes les plus riches d'une ville entière. Pour cela, Scorsese utilise pas moins de trois points de vues différents qui, malgré le fait que certains soient plus prononcés que d'autres, ont chacun une place importante dans la finalité du récit. Ainsi, Ace, Ginger et Nicky sont les pantins du système d'une ville contrôlée par l'argent et ce, pendant plusieurs années. Il est étonnant de voir que Scorsese évite brillamment le procédé souvent utilisé qui consiste à montrer l'ascension d'un homme puis sa chute : le film démarre sur une présentation de près de 45 minutes des personnages, de leurs motivations ainsi que d'un rapide retour sur leur passé pour ensuite s'intéresser à la chute qui est loin d'être immédiate, celle-ci se déroulant sur plusieurs années. Casino est donc un scénario très complexe (qui n'empêche pas, loin de là, sa compréhension) extrêmement différent de celui de The Goodfellas, film auquel on rapproche beaucoup le long-métrage. Ici, bien que le cœur de cette mafia (les parrains) soient montrés au détour de quelques scènes, Casino s'intéresse davantage à ceux qui exécutent leurs ordres ainsi qu'aux personnes qui en découlent (portiers, secrétaires ou chauffeurs grassement payés pour un service quelconque). Mais Casino est surtout, et avant tout, l'histoire d'un homme qui, malgré une totale réussite dans le monde de la pègre, va tout perdre petit à petit à cause de deux personnes (amis de surcroît) qui n'auront pas la même vision du monde (ou plutôt de Las Vegas) que lui. C'est l'histoire d'un homme qui, par amitié, va discréditer totalement sa vie public avant de chercher à se débarrasser de cet ami. C'est l'histoire d'un homme qui, par amour, va renoncer à tout ses principes moraux. En cela, le film est le total opposé de Gangs Of New-York. Dans celui-ci, le cinéaste se servait de l'histoire de trois protagonistes pour raconter quelque chose de plus grand et de plus ambitieux, dans Casino, Scorsese se sert de l'histoire de Vegas contrôlée par la pègre pour raconter les déboires de, là aussi, trois protagonistes (deux hommes et une femme, exactement comme dans Gangs Of New-York). On est donc à la fois dans l'opéra baroque (ce que l'utilisation de la partition de Bach renforce fortement) et dans le film intimiste (avec une référence au film Le Mépris de Jean-Luc Godard avec l'utilisation de la musique de Delerue). Le mélange fonctionne parfaitement et avec beaucoup de subtilité.

Côté mise en scène, on est dans une réalisation très proche de celle de The Goodfellas. Une mise en scène alternant un montage extrêmement dynamique (la scène de la description de la journée type de Ray Liotta dans The Goodfellas ressemble beaucoup à celle de la présentation du Tangier dans Casino), des plans-séquences fluides (Paul Thomas Anderson y rendra même hommage dans son Hard Eight) ainsi que des scènes de dialogues purement 90's (à savoir une utilisation de champs/contre-champs avec focale longue). Casino est non seulement le film où Scorsese y place la totalité de ses tics de mise en scène (on y voit même l'effet de montage particulier permettant de s'intéresser à un personnage dans un plan de très grand ensemble que l'on retrouvera plus tard dans The Departed) mais il est aussi son meilleur film en terme d'efficacité de la réalisation). On retiendra notamment la scène des tricheurs, la première discussion entre Ginger et Nikky, la confrontation entre le même Nicky et Ace dans le désert et surtout le montage de la chute de chaque malfrat ayant apporté le vice à Vegas.

Comme très souvent chez Scorsese, le casting est choisi avec une grande précision, ainsi chaque personnage au second plan joue sans aucune faute. Robert De Niro trouve l'un de ses rôles qui feront de lui une puissant icône cinématographique. Joe Pesci, bien que son personnage soit moins fort que celui de The Goodfellas, est bien mieux approfondi. James Woods est excellent en loser total. Quand à Sharon Stone, enfin, elle est à mille lieux de ce qu'elle a pu montrer dans les autres longs-métrages de sa filmographie. D'habitude très (trop) juste, voire presque mauvaise, elle est superbe dans ce rôle de maniaco-dépressive hystérique.

Autre grand point fort du film : sa bande-son. On ne le redira jamais assez, Scorsese choisit toujours parfaitement ses collaborateurs et les chansons qu'il utilise. Bien que le mariage entre celle-ci et le film dans lesquelles elles apparaissent soit toujours réussi, Scorsese fait encore mieux dans Casino puisque aucune chanson n'est présente par hasard dans une scène. Ainsi, le Satisfaction des Stones apparaîtra lors d'une scène où les parrains se réjouissent du travail de Ace, le Nights In White Satin des Moody Blues se fait entendre lors du premier dialogue entre Ginger et Nicky ou encore le désormais célèbre The House Of The Rising Sun atteint son apogée lors de la mort successive des malfrats de Las Vegas. On est là dans un degré rare de perfection dans la relation entre image et son, rien que pour cela, Casino mériterait d'être étudié encore et encore par toute personne s'intéressant de près au Septième Art.

Trop souvent comparé à son grand frère The Goodfellas (auquel, je l'accorde, il entretient de très nombreux points communs), Casino est sans aucun doute l'un des chefs-d'œuvre de Martin Scorsese. Atteignant son apogée sur beaucoup de point comme la recherche visuelle (que magnifie un superbe générique de Saul Bass, créateur des meilleurs génériques d'Hitchcock) et l'écriture sonore, ce long-métrage est clairement l'un des bijoux cinématographiques de la deuxième moitié du vingtième siècle. Avec ce film, aucun doute que Martin Scorsese ait atteint le niveau de ses maîtres (Welles, Hitchcock, Cassavetes, Hawks, Fellini ou encore Godard) auquel il rend subtilement hommage dans son film. Du grand cinéma.


9,5/10
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Jeu 04 Nov 2010, 18:04

Et bein ça inspire tout le monde Casino.
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