[francesco34] Mes critiques en 2011

[francesco34]

Bilan Mai 2011

36 films vus (7 ciné, 17 vidéo, 12 télé), 28 films découverts
Origines: USA, Canada, France, Japon, Suisse, Allemagne, Chine, HK, Finlande, Russie, GB

Films découverts:
Altitude (Karee Andrews) : 4/10 (2010 Canada)
Angel's egg (Mamoru Oshii) : 6/10 (1985 Japon)
B.A.T. Bon à tirer (Peter & Bobby Farelly) : 5,5/10 (2011 USA)
Barbe Bleue (Catherine Breillat) : 7,5/10 (2009 France)
Fast & Furious 5 (Justin Lin) : 6,5/10 (2011 USA)
Frauen fur zerelblock 9 (Jess Franco) : 4/10 (1977 Suisse)
La défense Lincoln (Brad Furman) : 6/10 (2011 USA)
La dernière chanson (Julie Anne Robinson) : 3,5/10 (2010 USA)
La famille Wolberg (Axelle Ropert) : 6/10 (2009 France)
L'aigle de la 9ème légion (Kevin McDonald) : 3,5/10 (2011 USA)
Le complexe du castor (Jodie Foster) : 5,5/10 (2011 USA)
Le journal d'Aurélie Laflamme (Christian Laurence) : 5,5/10 (2009 Canada)
Le nom des gens (Michel Leclerc) : 7,5/10 (2010 France)
Le secret des baleines (Philipp Kadelbach) : 5,5/10 (2010 Allemagne)
Le syndicat du crime (John Woo) : 7,5/10 (1986 HK)
Le syndicat du crime II (John Woo) : 4/10 (1987 HK)
L'hirondelle d'or (King Hu) : 7,5/10 (1966 Chine)
Love letters of a portuguese nun (Jess Franco) : 6,5/10 (1977 Suisse)
Marquis de Sade's Justine (Jess Franco) : 6/10 (1969 Suisse)
Mort un dimanche de pluie (Joel Santoni) : 6,5/10 (1986 France)
Pirates des Caraïbes: la fontaine de jouvence (Rob Marshall) : 6,5/10 (2011 USA)
Pour l'amour du jeu (Sam Raimi) : 4,5/10 (1998 USA)
Profondo rosso (Dario Argento) : 7/10 (1975 Italie)
Rare exports a christmas tale (Jalmari Helander) : 6/10 (2010 Finlande)
Spy Kids 3 (Robert Rodriguez) : 5/10 (2003 USA)
The tree of life (Terence Malick) : 4,5/10 (2011 USA)
Tilt (Rudy Durand) : 5/10 (1979 USA)
Wanda Nevada (Peter Fonda) : 6/10 (1979 USA)

Films revus:
Bouge pas, meurs, ressuscite (Vitali Kaneski) : 7/10 (1989 Russie)
Conan le destructeur (Richard Fleisher) : 5,5/10 (1984 USA)
Le prestige (Christopher Nolan) : 8,5/10 (2006 USA)
Outland (Peter Hyams) : 7,5/10 (1981 USA)
Reservoir dogs (Quentin Tarantino) : 7,5/10 (1992 USA)
Shaun of the dead (Edgar Wright) : 8/10 (2003 GB)
The Killer (John Woo) : 8/10 (1989 HK)
Time and tide (Tsui Hark) : 8/10 (2000 HK)

Découverte du mois


Re-découverte du mois


Coups de coeur du mois


Bizarreries du mois


Exhumation du mois

[francesco34]

Mort un dimanche de pluie
de Joël Santoni (1986)



Un couple en crise et leur petite fille, font face à un autre étrange couple qui débarque chez eux et s'imiscent dans leur vie...
Les Briand (Jean-Pierre Bacri et Nicole Garcia): lui architecte endetté et elle ancienne chef de studio d'enregistrement qui a l'opportunité de reprendre son travail. Ils vivent avec leur petite fille dans une grande maison isolée dessinée par le mari, mais inachevée. Un autre étrange couple, les Bronsky, débarque dans le voisinage en caravane... lui (Jean-Pierre Bisson) est un jardinier manchot, ancien ouvrier ayant perdu son bras et ses amis lors de l'éboulement d'un chantier. Elle (Dominique Lavanant) une femme étrange qui s'occupe de sa gamine mutique et perturbée. Briand finit par embaucher le jardinier qui s'incruste, et ils confient la garde de leur gamine à Mme.Bronsky.
Très vite on s'aperçoit que le couple bizarre cherche revanche sur quelque chose... la petite fille est sévèrement maltraitée par Mme.Bronsky, des histoires de meurtre font surface, et les Bronsky apparaissent de plus en plus comme des psychopathes dangereux...

Film de genre très atypique dans le cinéma français, ce Mort un dimanche de pluie exhale un climat angoissant et malsain. D'abord grace aux comédiens qui incarnent le couple de barjots: Bisson et Lavanant, tour à tour pathétiques, sinistres, inquiétants, dérangés, dangereux...
On vire carrément dans le film de boogeyman sur la fin, quand Bisson (avec son bras artificiel muni d'un crochet) pourchasse Nicole Garcia à la manière d'un tueur de slashers. Toute la grande scène finale est d'ailleurs très réussie.
Les scènes de maltraitance infligées par Lavanant à la petite fille du couple sont très perturbantes et vont assez loin, de même que la façon perverse qu'elle a de protéger sa propre fille en la droguant et la séquestrant. Sentiment de malaise renforcé par le fait que la gamine se terre dans le silence et ne parle pas de ce qu'elle subit à ses parents inquiets.
La mise en scène ressort le côté glacial de l'environnement, assortie d'une musique Hitcockienne de circonstance (signée Vladimir Cosma).
On regrettera, comme souvent dans ce genre de film, des décisions prises par les personnages parfois incompréhensibles à seule fin de servir le scénario... Quelques facilités scénaristiques donc.
Ca reste néanmoins un film à découvrir, délicieusement tordu et barré.

6.5/10

[francesco34]

36-15 code Père-Noël
de René Manzor (1990)



A la veille de Noël, un gamin de 10 ans hyper-richou qui croit toujours au Père Noël se retrouve seul avec son grand-père grabataire dans leur manoir familial pendant que maman bosse... un maniaque déguisé en Père Noël va faire irruption chez lui. Un jeu de cache-cache mortel va alors commencer.

Film bizarre ayant au fil des ans obtenu une sorte d'aura de film culte... Sûrement plus de par sa rareté (inédit en dvd et rarement diffusé à la télé même sur les chaines à péage) que de par sa qualité. Deuxième opus du clan Lalanne (René Manzor est en fait un des frères Lalanne), avec donc René à la réal, Francis à la prod et Jean-Félix à la béo, comme pour le Passage.
Avec une idée qui évoque un peu celle de Home Alone (qui sortira la même année mais 11 mois plus tard) et pas mal de scènes similaires: le gamin qui truffe sa maison de pièges pour stopper le méchant Père-Noël. Mais les similitudes s'arrêtent là. Home Alone savait clairement où il se situait, comédie familale délirante et souvent drôle... 36-15, lui, ne sait pas sur quel pied danser: tour à tour film pour enfant, comédie, suspense, parodie, fantastique, slasher ou film d'horreur... Cette hésitation lui est fort préjudiciable et en fait un objet hybride assez indigeste.
La mise en scène de Manzor est souvent agaçante, multipliant ralentis et cadrages penchés du plus mauvais effet. Alourdi par une béo pataude.
Le tout est servi par des comédiens uniformément nuls, jusqu'au pauvre Alain Musy (gamin qui jouait déjà dans le Passage), dôté d'une coupe de cheveux à faire frémir de honte, et filmé comme un mini-Rambo.
Les incohérences du scénario s'étalent pendant 1h30, le genre de détails qui inévitablement me font me poser des questions (mon côté pinailleur comme toujours) mais qui sont souvent durs à avaler. J'aime bien lister ces détails énervants, en voici un florilège assez révélateur: la directrice (la maman, Brigitte Fossey) d'un grand magasin de jouets qui improvise sa campagne marketting de Noël le matin du 24 décembre ( ), et oblige ses salariés sans concertation à bosser jusqu'à 22h ce soir là... Comme si les clients allaient venir faire leurs courses de Noël à 22h au lieu de réveillonner en famille... Ou encore le fait qu'il lui faille qu'un court trajet pour aller au boulot le matin, mais plus de 2 heures pour rentrer le soir quand son fils est en danger (par contre son ami qui vient la secourir met 10 minutes là où elle a mis 1h30, elle devrait repasser son permis ou changer de caisse m'est avis...). Ou encore comment diable le gamin de 10 ans a pu cacher son grand-père dans une vieille armure de collection de 50 kilos et la lui revêtir... Ou toujours le passage secret dans un frigo que la maman ne connait pas, comme si depuis qu'elle habite là elle n'a jamais ouvert le frigo dans sa buanderie! Une foule de petits détails bien agaçants qui me font râler pendant tout le film
Bref quand ça veut pas... Mais tout ça pour moi est symptomatique de négligence dans l'écriture et d'un je-m'en-foutisme évident, ou comment prendre une histoire comme prétexte pour illustrer 3 pauvres idées qu'on croit avoir eu...

2.5/10

[zack_]

Le genre de film avec un titre intraduisible dans les autres pays! Ah le minitel!!!
En tout cas encore un film qui sort de je n'sais où! Le passage était aussi mauvais comme quoi il les collectionne!

[francesco34]

Ouais Le Passage c'était pas brillant non plus
Mais vu les navets qu'il a enchainé on peut pas dire qu'il a eu une grande carrière ce Manzor

[Alegas]

Limitless
de Neil Burger (2011)



Une nouvelle drogue synthétique permet de démultiplier les capacités du cerveau... un écrivain raté devient grace à elle un pur génie dans plein de domaines... mais la drogue rend accroc, le filon est limité et plusieurs sont ceux qui la convoitent...

Un thriller légèrement fantastique suffisament distrayant pour qu'on y reste accroché... peut-être la présence de Bradley Cooper, acteur sympathique, qui sait rendre son personnage de looser soudain génie attachant. Et bien sûr De Niro en guest, toujours un plaisir de le voir bien que le rôle ne lui aille pas vraiment.
Malgré tout, la réalisation de Burger pêche par moments en multipliants les petits effets et gimmicks guère originaux pour nous faire entrer dans les "effets pervers" de la drogue... Et un plan répétitif, sorte de travelling ou zoom avant infernal qui revient plusieurs fois, et qui fait désagréablement mal aux yeux
Sans compter une insupportable voix off qui draine le film vers le bas.
Ca se laisse regarder, mais il manque quand même pas mal de talent dans l'écriture et la mise en scène pour espérer mieux.

5.5/10

[Alegas]

The prodigies
de Antoine Charreyron (2011)



Un film d'animation français en synthèse et en 3D, voilà qui est assez rare... Même si on pourra reprocher d'emblée au projet de situer son récit aux USA et de n'avoir somme toute pas grand chose de français dans cette histoire de jeunes surdoués aux pouvoirs prodigieux. A croire que les gens aux pouvoirs étranges naissent, vivent et meurent exclusivement outre-atlantique. Très symptomatique que cette incapacité notoire de nos auteurs (et de notre propre imaginaire de spectateur) de pouvoir concevoir ce genre d'histoire se passant au pays des fromages

The Prodigies raconte l'histoire d'un groupe de jeunes ados surdoués et dotés d'un pouvoir inquiétant car extrèmement dangereux: celui de prendre le contrôle du corps de n'importe qui et le manipuler comme bon leur semble. Rassemblés par un aîné (Jimbo) doté des mêmes pouvoirs au sein d'une fondation dont le créateur milliardaire vient de mourrir, laissant la place à sa fille cupide qui veut expédier la recherche aux oubliettes... Pour sauver son projet, Jimbo invente un jeu télé censé rapporter gros: American Genius... Mais ses 5 protégés vont être sauvagement agressés, et tout va dérailler...

Le film n'est clairement pas pour les enfants. Son traitement brut et son récit violent et sanglant lui valent d'ailleurs une interdiction aux moins de 12 ans... Les auteurs ont opté pour des graphismes assez épurés et un style tout d'abord assez déplaisant, qui n'est pas sans rappeler la série dérivée de Star Wars, Clone Wars. Malgré celà on se laisse prendre assez rapidement, même si on est clairement pas devant la beauté d'un Pixar en terme de rendu... L'animation par contre est très fluide et suffisament réaliste pour maintenir l'action à un haut niveau.
Les scènes sont souvent crues, voire dérangeante, comme celle de la violente agression dont sont victimes les 5 ados et le viol très brutal de la jeune fille. Pas de concessions non plus quand les enfants devenus fous, conscients de leur pouvoir et avides de vengeance, se transforment en tueurs et sèment mort et terreur derrière eux.
On ressent également bien le thème de l'exclusion, de la différence (une systématique dans les sujets traitant des gens ayant des pouvoirs paranormaux, ou même des supers-héros sauce X-Men dont c'est le thème majeur), et des conséquences de tout ça sur le comportement des ados. On retrouve d'ailleurs un peu le combat et l'affrontement des points de vue entre le professeur Xavier de X-Men first class (ici Jimbo) et Magneto (les 5 enfants).
La 3D n'est pas insupportable, c'est déjà ça, pas indispensable non plus.
Le casting voix s'en sort plutôt bien. J'avais un peu peur de Kassovitz mais sa "molesse" sied plutôt bien au personnage de Jimbo qui a tout intériorisé et réfrenne ses pouvoirs depuis l'enfance...
A ne pas rater.

7.5/10

[osorojo]

Putain ta critique me met en joie. Je me rappelle de la claque que fut ce roman quand je l'ai lu étant gamin. Ça me donne envie de le relire et de me faire le film. Je vais surement aller le voir pour le coup

[francesco34]

Ben j'y allais pas spécialement enthousiaste (et énervé de devoir mettre les lunettes 3D)... mais au final on se laisse bien prendre par l'histoire.

[Dunandan]

Silent Hill
de Christophe Gans (2006)



Adaptation d'un jeu vidéo c'est traditionnellement synonyme de ratage, ou au mieux de truc potable... Mais c'était sans compter sur Gans et son équipe qui ont fait de cette version live du jeu nippon un véritable cauchemar vivant.
Extrèmement bien écrite, la trame suit la traque d'une mère pour retrouver sa fille perdue dans la ville maudite. On découvre au fur et à mesure les menaces et mystères, les choses effrayantes surgissent des ténèbres et avalent tout, laissant le spectateur dans un vrai climat d'angoisse.
Mais les enjeux ne se bornent pas à un simple cache-cache avec les démons, et l'apparition des énigmatiques survivants et de leur secte religieuse au mileu des ténèbres recelle plus de mystères et profondeur qu'il n'y parait.
La mise en scène de Gans est hyper-efficace pour créer la tension, le suspense, la révulsion, l'angoisse, le stress... bref tout ça colle parfaitement au film. Les partis-pris visuels sont à la fois beaux et terrifiants, glaçants à souhait. Une vraie vision de l'enfer comme on en a rarement vue.
Côté interprètes Radha Mitchell est parfaite, la petite Jodelle Ferland, une habituée des rôles traumatisants, s'en sort admirablement. Le bémol viendrait plutôt de Sean Bean, pas forcément convaincant dans son rôle de père largué.
Avec seulement un film tous les 5-6 ans, Gans sait prendre son temps pour développer ses projets, et c'est avec un soin du détail qu'il livre un Silent Hill bien au-dessus de la moyenne des habituels films d'horreur qui envahissent les écrans chaque année...

8/10

[Heatmann]

c'est parcque y a un ptite fille que t'as bien aimer sinon t'aurais pas accrocher

[francesco34]

[Alegas]

Akira
de Katsuhiro Otomo (1988)



Dans le Néo-Tokyo de 2019, mégapole rebâtie sur les ruines de l'ancien Tokyo détruit 31 ans plus tôt dans une explosion mystérieuse, un groupe de jeunes motards dirigés par Kaneda vont être confrontés à des événements qui scelleront le destin de tous.

Adaptation fameuse du manga éponyme, Akira nous plonge dans un avenir post-apocalyptique industriel et décadent. Ici pas de champs de ruines ou de désolation, la vie et la civilisation ont repris le dessus. On retrouve la plupart des ingrédients qui ont marqué de leur empreinte le genre: relations ambivalentes entres les personnages, jeune femme intrépide, trahison et revanche, terrorisme, action spectaculaire et décors fabuleux...
Cette iconographie se retrouve aujourd'hui comme influence majeur dans les mangas, les animes mais aussi les jeux vidéos. En ce sens Akira est vraiment une oeuvre fondatrice. D'autant que le soin apporté au visuel est sans faille: animation parfaite et graphismes de toute beauté.
L'histoire est captivante, avec multiples péripéties, et tient en haleine durant deux heures sans temps morts. Pas de manichéisme, une violence sanglante assumée, beaucoup d'action (courses poursuites à moto, explosions, destructions massives, super pouvoirs...). L'oeuvre est dense et complexe et clairement pas pour les enfants: thématiques métaphysiques, destruction et renaissance, corruption et terrorisme, l'incapacité et l'envie de maitriser des pouvoirs qui nous dépassent (atteindre le Divin) mais qui mènent à notre perte...
Un film à ranger au panthéon des plus grands animes japonais, aux côtés de Ghost in the Shell et des Ghiblis.

8.5/10

[zack_]

Je l'attendais cet avis au vu du coffret qu'ils nous ont pondu... ca donne envie même si je suis pas très jap'anim'

[francesco34]

Ouais excellent coffret... très bon blu-ray même si des défauts subsistent. Je crois que le nettoyage n'a pas été intégral afin de garder un côté "ciné".
Sinon rayon japanimes c'est quand même un must.