[Caducia] Mes critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Nouveau monde (Le) - 8/10

Messagepar caducia » Mar 24 Juil 2012, 13:47

Le Nouveau monde

Réalisé par Terrence Malick
Avec Colin Farrell, Christian Bale, Q'orianka Kilcher
Aventure, Historique, Romance -USA - 2h16 2006

8/10





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Synopsis


En avril 1607, trois bateaux anglais accostent sur la côte orientale du continent nord-américain. Au nom de la Virginia Company, ils viennent établir "Jamestown", un avant-poste économique, religieux et culturel sur ce qu'ils considèrent comme le Nouveau Monde.
Même s'ils ne s'en rendent pas compte, le capitaine Newport et ses colons britanniques débarquent au coeur d'un empire indien très sophistiqué dirigé par le puissant chef Powhatan. John Smith, un officier de l'armée, est alors aux fers pour insubordination.
Déstabilisés, les Anglais préfèrent combattre plutôt que de s'adapter.
En cherchant de l'aide auprès des Indiens, John Smith découvre une jeune femme fascinante. Volontaire et impétueuse, elle se nommée Pocahontas, ce qui signifie "l'espiègle". Très vite, un lien se crée entre elle et Smith. Un lien si puissant qu'il transcende l'amitié ou même l'amour...



Critique

Le film évoque le choc des civilisations entre les indiens vivant en harmonie et les colonisateurs blancs à la découverte de cette eden et bien entendu à travers cette intrigue historique Malick ajoute sa patte et sa déclaration d'amour à la nature inexplorée. Le cinéaste s’empare de la légende de Pocahontas même s'il la modifie, elle reste une histoire universelle. Malick pose la question de la relation entre la nature et l'homme.

John Smith nous est montré dès le début comme un soldat rebelle indompté et on se doute qu'il ne va pas se plier aux ordres de son commandant et qu'il va n'en faire qu'à sa tête,ce bel étranger, un doux rêveur idéaliste magnétique qui n'a pas l’âme d'un conquérant mais désire s'extraire des règles de la communauté "civilisée".
Pocahontas interprétée par Q'orianka Kilcher est d'une beauté pure mais qui reste assez ouverte à la découverte du monde en général et d'autres cultures aussi. L'actrice est très naturelle convaincante, une belle révélation ce qui nous change des actrices refaites de partout du moment.

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La rencontre et la romance entre ces deux êtres désintéressés et spontanés que tout oppose apparaît tout à fait naturelle, magnifiée par les plans,la lumière très esthétique. Emotions brutes simples et vraies de cet amour impossible mais universel, on notera que les personnages ne vieillissent pas.
Dommage que la partie avec Christian Bale soit assez limitée car elle s'avère très intéressante et aurait pu etre un peu plus longue pour le coup.

Grand contraste entre les peuples, avec des blancs qui ont du mal à survivre sans confort et sombrent à petit feu, montée des tensions internes face à un futur incertain, lassés et en pleine décrépitude envahie par une volonté de destruction et de richesses. Les Indiens vivent au jour le jour dans le respect de la nature, libre de leurs mouvements dénués d'esprit belliqueux ou d'enrichissement. On pourra trouver que ces images sont un peu clichés et que les Indiens ont une image embellie de peuple presque parfait loin d'Apocalypto, c'est en partie vraie.
Le cinéate inverse les rôles et fait des sauvages le peuple blanc qui souille et gangrène tout ce qu'il approche.
On remarquera que le film est plutôt filmé comme si nous étions coté indigène et il donne rarement de plans du point de vue de l'autre camp.




Malick ne fait de la nature un eden paradisiaque inerte...c'est un acteur du film à part entière qui peut se révéler un abri ou un tombeau.
Dévastée, souillée, brûlée par les colons, elle demeure stérile. Respectée, multiple, fascinante, harmonieuse, source de vie elle peut rester un cadre de vie idéale si on y prélève des éléments de façon raisonnée.
De nombreux plans contemplatifs très esthétisantes mis en valeur par la lumière naturelle et son montage fluide. le spectateur se laisse porter dans un bain sensoriel par les images somptueuses et perd la notion d'espace et de temps pris par la virtuosité des plans au coeur de la foret vierge, sous les envols furtifs d'oiseaux, traversant lentement les champs de blés, caressant les hautes herbes. Le découpage est intelligent avec des fondus enchaînés, lents panoramiques minutieux ensorcelants.

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Le petit point faible du film reste son rythme qui est globalement lent et s'emballe brutalement sur quelques retournements de situations. De part son rythme, le film peut donner un certain ennui aux plus impatients et diviser les spectateurs même si le récit reste poignant et poétique. Le "nouveau monde" est un film fleuve, qui demande un effort d'imprégnation de la part du spectateur sinon celui-ci se retrouvera face à un simple documentaire écolo.
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Mort d'un commis voyageur - 8,5/10

Messagepar caducia » Mer 25 Juil 2012, 09:47

Mort d'un commis voyageur

Réalisé par Volker Schlöndorff
Avec Dustin Hoffman, Kate Reid
drame -USA / allemagne - 2h10 1985

8.5/10





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Synopsis


Depuis 36 ans, Willy Loman commis voyageur de son état, sillonne les Etats-Unis avec son bagout et ses valises d'échantillons. Mais à soixante-trois ans, Willy n'a plus le coeur à l'ouvrage et ses employeurs, le jugeant moins rentable, lui suppriment son salaire et décident de le payer à la commission comme un simple débutant. Il est obligé d'emprunter de l'argent à son voisin et ami Charley pour boucler ses fins de mois et payer ses traites de la maison. Déprimé et humilié, Willy se raccroche à son passé, ressasse ses exploits d'antan et se perd dans des rêves éveillés, de plus en plus souvent en proie à des crises de confusion mentale. Seule sa femme Linda le protège et le retient au bord du suicide. Il ne la voit même pas, tant il est obsédé par la réussite de ses fils Happy et Biff, dont l'un est pourtant un employé médiocre qui joue les dandies, et l'autre un idéaliste velléitaire, incapable de s'intégrer dans la société.



Critique

D'après une pièce d'Arthur Miller de 1949, le début de l'intrigue s'avère très banale peu prenante, s'attachant à la relation père-fils, au drame familial centré sur le personnage de Willy Loman (Dustin Hoffman) qui après des années de dur labeur, de sacrifices réalise qu'il a payé toutes ses dettes qu'il a filé droit mais que malgré ça il ne lui reste plus rien pour vivre. Il ne lui reste que son orgueil, son image de père parfait vis à vis de ses deux fils Happy et Biff qui pour le moment n'ont pas fait grand chose de leur vie.
Willy sent qu’après tant d'efforts vains il a raté sa vie et qu'il peut faire une dernière chose de bien se suicider pour laisser une police d'assurance à ses enfants et leur permettre un nouveau départ dans la vie.

L'histoire repose sur les relations très fortes père-fils car Willy et Biff ont des caractères très forts et ils souhaitent garder leur dignité et leur honneur et surtout avoir le dernier mot, ce qui donne de sacrés confrontations à l'écran entre Dustin Hoffman (vieilli de façon remarquable) et Biff (John Malkovich ).
Le personnage de Willy est admirable, optimiste désespéré, et souhaite préserver un image de père idéal malgré sa situation professionnelle désastreuse et devient mythomane et a des hallucinations de son frère décédé qui lui rappelle son passé et lui donne des conseils. La performance de Dustin Hoffman est bluffante avec un père de famille au caractère très difficile envers sa femme et ses enfants, et qui change de personnalité quand il part dans ses délires de vie meilleure.

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John Malkovich interprète Biff, le fils indigne qui a tous les défauts ou presque, cleptomane, paresseux, menteur, peu réaliste qui ne fait que de décevoir son père, néanmoins il se révèle le plus courageux de la famille quand il s'agit d'affronter son père et de lui dire ses 4 vérités. Biff veut faire un métier qu'il aime, son père veut qu'il fasse un métier qui gagne bien, d'où le bras de fer intense entre le père et le fils.
Biff partage avec son paternel un lourd secret, surement le seul faux pas de Willy lourd de conséquences.

Le réalisateur allemand Volker Schlöndorff choisit des décors de théâtre pour sa mise en scène ce qui permet au spectateur de ne s'attarder que sur les personnages, réalisation sobre qui cadre le plus souvent sur les visages en gros plans pour capter l'émotion ou un plan d'ensemble pour capter les mouvements. Décor très artificiel qui peut s'avérer génant qu'on oublie vite.
Huit clos absolument bouleversant , diablement bien écrit, servi par son casting trois étoiles de cette famille déchirée qui laisse écartée du rêve américain malgré ses années de sacrifices.
Un regard sur la cruauté du monde du travail et l'incapacité de l'homme à vivre ses rêves.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Jed Trigado » Mer 25 Juil 2012, 09:52

Je ne connaissais absolument pas, encore un titre à noter sur ma wishlist, d'autant que j'ai bien aimé le peu de ce que j'ai vu chez Schlondorff (Palmetto surtout). :super:
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar caducia » Mer 25 Juil 2012, 09:59

j'ai un peu de mal avec les vieux films mais il y a de sacrées pépites...il faut que je redécouvre les classiques.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Alegas » Mer 25 Juil 2012, 10:13

1985 tu appelles ça un vieux film ?
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar caducia » Mer 25 Juil 2012, 10:15

of course ! :mrgreen:
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mer 25 Juil 2012, 10:23

Mate-toi un film de 1935 (et pas un Chaplin) et on en reparlera :mrgreen: !
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar caducia » Mer 25 Juil 2012, 10:26

oui, faut y aller doucement...come en général j'aime bien regarder les films en fonction du casting, si je ne connais pas trop le casting j'ai du mal à choisir un film...je ferai des tentatives.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Mark Chopper » Mer 25 Juil 2012, 10:38

Non mais pour certains, un film sorti en 1999 c'est vieux...

Vous réalisez quand même qu'en dehors des gens qui fréquentent ce type de forum, la plupart des spectateurs ne regardent plus de films tournés au XXe siècle (exception faite de quelques uns avec lesquels ils ont grandi et pour lesquels ils nourrissent une certaine nostalgie) ?
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mer 25 Juil 2012, 10:52

Exact, personnellement dans mon milieu actuel, c'est trèèèèès dur de parler cinéma en général ...
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Mark Chopper » Mer 25 Juil 2012, 11:01

Un jour, alors que je parlais du cinéma américain des 70's dans une soirée, on m'a fait cette remarque : "oh moi je ne veux pas regarder de films en noir et blanc alors cette époque ne m'intéresse pas".

Je me suis aussitôt resservi un verre.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar zack_ » Mer 25 Juil 2012, 11:02

Powa les nuls, ils savent même pas que c'étaient l'époque du muet! :mrgreen:
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Jed Trigado » Mer 25 Juil 2012, 11:06

:llol:
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar Mark Chopper » Mer 25 Juil 2012, 11:07

zack_ a écrit:Powa les nuls, ils savent même pas que c'étaient l'époque du muet! :mrgreen:


Je lève le coude en ton honneur, Zack !

Nan mais à cette heure-là je tourne à l'eau minérale :mrgreen:
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2012

Messagepar caducia » Mer 25 Juil 2012, 11:08

zack_ a écrit:Powa les nuls, ils savent même pas que c'étaient l'époque du muet! :mrgreen:


genre mes références du muet c'est Laurel et Hardy, donc ça me saoule rapidement. :D
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