[B00lz] Mes critiques en 2012

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Re: [B00lz] Mes critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Ven 27 Juil 2012, 11:23

ouai avec 127 hrs tu aura le zack et Waylander approved , moi non j'ai decrocher apres l'apparation de scoobidoo :evil:
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127 Heures - 7,5/10

Messagepar B00lz » Ven 27 Juil 2012, 13:05

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/!\ Spoilers à foison (dont la fin de l'histoire)

Regarder un film de Danny Boyle devient un sport. Slumdog Millionnaire était un immonde tour de montagne russe de mise en scène et de montage : et que je te balance des dutch angle, des lens flare, des macro et des split screen, tu te les prends mes plans dans ta grosse gueule ?! Le cinéaste s'est calmé sur 127 Heures même s'il garde quelques réflexes, pas toujours justifiés (purée faut qu'il s'achète un troisième pied pour sa caméra le mec), mais qui passent plutôt bien sinon. En revanche, c'est cette fois pour des raisons narratives qu'on ressort du film assez éreinté. En ce sens le long-métrage réussit l'une de ses ambitions : montrer au spectateur à quel point c'est chiant d'avoir le bras bloqué sous un rocher.

Autant je trouvais complètement folle l'idée d'adapter cette histoire vraie au cinéma (ouais le mec il reste bloqué longtemps et il finit par se couper le bras, et concrètement on va voir quoi pendant 1h30 ?), autant je suis agréablement surpris de la manière dont est exploité ce pauvre pitch. Si le spectateur le veut bien, la situation d'Aron Ralston peut se transformer en expérience ludique et viscérale.

Ludique car le film est un jeu de survie. En faisant l'effort de se plonger dans le personnage, on réfléchit à comment on pourrait s'en sortir. On pense "putain mais utilise ton pied !" quand on a pris une longueur d'avance et on se dit "ah, bien vu !" quand c'est Aron qui a pris une longueur d'avance. On garde toujours en tête le joker final, tandis que le film s'y rapproche innexorablement en expliquant soigneusement les raisons des différents game over, que ce soit par un plan magnifique montrant qu'il est inutile de crier, ou par un monologue sur les poulies expliquant qu'il est inutile de forcer. J'ai beaucoup aimé cette progression narrative, qui fonctionne quand bien même on connaît d'avance la fin.

Viscérale car le film prend au trippes et épuise. Recréant à merveille un sentiment de malaise fébrile où les reminiscences hors-sujettes viennent se mêler aux souvenirs récents et où l'irrationnalité vient surpasser les sens (obligé de bien regarder l'écran de son appareil pour s'assurer que Scooby-Doo n'est pas derrière lui), Danny Boyle use des split screens pour caractériser l'abondance de pensées s'accumulant dans un esprit en panique incapable de les chasser. Mieux encore, il arrive à réaliser la douleur physique. Quel soulagement de voir le héros pouvoir se balancer à sa corde pour dormir, quel douleur lorsqu'il touche son nerf. C'est assez brillant, la palette d'émotions de James Franco n'y étant pas pour rien.

Dans son développement le scénario utilise des thématiques très classiques, obligatoires à vrai dire : les flashbacks sur la famille et sur son ex-petite amie, puis les messages d'amour à la caméra. Cependant le film de Boyle décide de creuser plus loin et de réfléchir sur l'image. Car l'idée du caméscope n'est pas un simple artifice de mise en scène. Dès les premiers flashbacks on observe les parents d'Aron regarder sa soeur jouer du piano sur un écran de télé alors qu'elle est juste à côté d'eux ( :roll: ). Le médium de la vidéo est ici montré comme une matérialisation de l'instant qui devient plus important que l'instant lui-même. Aron se servant de son caméscope comme un miroir pour immortaliser, à travers un certain narcissisme, son look de beau gosse, ses exploits sportifs et son intelligence. Boyle découpe sa mise en scène en deux parties : celle de l'image, les plans filmés par caméscope ; et celle de l'instant, les vrais plans de cinéma. Ainsi il commence une progression au cours de laquelle Aron se dégoûte de son image. D'abord physiquement, où le jeune homme avoue ne pas vouloir se regarder et détourne l'écran du caméscope vers le spectateur, superposant dans un même cadre l'image et l'instant. Intellectuellement ensuite, Aron se mettant carrément en scène dans un jeu télévisé où il finit pas avouer sa bêtise de n'avoir dit à personne où il allait. Plus qu'un simple film de survie, 127 heures c'est l'histoire d'une démythologisation du héros et de son ouverture aux autres, à travers ses regrets. Et il faut attendre que le caméscope n'ait plus de batterie, que l'image soit totalement morte, pour que, confronté à la seule réalité, Aron décide d'agir et de sacrifier une partie de lui-même.

C'est grâce à cette seconde charnière dramatique, miroir de la première (le blocage sous le rocher, puis la libération), que le film forme un tout au message universel sur la vie : si le blocage sous le rocher est un exemple du non-sens avec lequel le destin peut nous faire passer en une fraction de seconde d'une randonnée cool en une situation de profonde détresse ("that's insane !" prononce le personnage), la libération est un hymne à la persévérance, un exemple de la volonté qu'il faut savoir garder dans une situation peu contrôlée. La vision des promeneurs au loin, symbole ultime que notre héros est sauvé, apparaît comme un moment de grâce divine, auquel on n'aurait même pas envie de croire tellement c'est beau, pourtant bel et bien réel car non miraculeux mais juste issu d'une pure détermination morale.

S'il y a tout de même un défaut assez conséquent à reprocher à 127 heures, c'est sa dernière partie trop rapide. Boyle aurait du suivre l'exemple de Seul au monde où Zemmeckis avait pris soin de réserver une grande partie de son film au retour du rescapé (toutes proportions respectées), au lieu de filmer le vrai Aron tout sourire sur un canapé :? . Personnellement j'avais des tas de questions. Revoit-il les deux filles du début ? Lui ont-elles rendu visite ne serait-ce qu'à l'hopital après avoir entendu son histoire ? La manière bourrine avec laquelle il s'est arraché le bras ne posait-elle pas de problèmes secondaires médicaux ? Ils ont laissé pourrir son bras sous le rocher ? Comment s'est-il remis de ce traumatisme avant de reprendre l'alpinisme ? Bref. Le coup de l'élicopter qui s'en va puis hop c'est fini, ça m'a un peu laissé sur ma faim.

Sans être exceptionnel du fait d'un pitch qui, de base, ne se prêtait guère au septière art, et à cause d'une fin bâclée, 127 heures reste un bon film et une jolie démonstration de Danny Boyle sur sa capacité à extraire des richesses insoupçonnées à partir d'une histoire certes percutante mais difficilement exploitable.
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Re: [B00lz] Mes critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Ven 27 Juil 2012, 13:19

je partage pas ton entousiasme sur 127 hrs mais j'aime bien ton intro sur slumdog , surtout que tu aborde que la forme la ( belle description :eheh: ) , si en plus tu y fond le fond degoulinant , ca donne une belle merdasse :mrgreen:
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Re: [B00lz] Mes critiques en 2012

Messagepar B00lz » Ven 27 Juil 2012, 15:26

Ah faut pas abuser, sinon ça restait sympathique comme film. Mais sans plus.
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Re: [B00lz] Mes critiques en 2012

Messagepar zack_ » Ven 27 Juil 2012, 19:08

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Re: [B00lz] Mes critiques en 2012

Messagepar B00lz » Ven 27 Juil 2012, 21:01

D'ailleurs il y a du Danny Boyle qui est en train de passer sur TF1, je crois que je vais devenir epileptique.
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Projet X - 5/10

Messagepar B00lz » Dim 29 Juil 2012, 21:45

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Les teen movie où les personnages principaux sont des loosers en quête de popularité et de séduction des jolies filles de leur lycée ne présagent jamais rien de bon. Et à l'entente de ce Projet X, j'ai plutôt eu peur de trouver un nouveau concept aussi mauvais que cette infâme merde qu'est American Pie qui tentait désespérément de romancer les péripéties ridicules de personnages abrutis finis, et qui avait réussi à s'inscrire comme la comédie culte d'une génération [facepalm].



Eh bien j'ai trouvé Projet X moins pire. Simplement car ici tentative de romance il n'y a pas ou très peu, et les personnages sont filmés en brut pour ce qu'ils sont : des idiots qui veulent être cools pour baiser. Et j'imagine que c'est justement cette honnêteté dans la description d'adolescents dégénérés qui ne plaira pas à tout le monde, y compris à certains adolescents eux-mêmes, car le film, tout en étant ciblé pour eux (musique de merde qui bouge, hypersexualisation de l'image, concept de la fête géante, etc), n'offre pas un portrait qui leur est avantageux voire se fout parfois de leur gueule.



Après, ça reste très moyen, flirtant avec le mauvais. Le film est sympathique pour sa description complètement allumée d'une fête qui part en délire et qui fini par s'enflammer (littéralement) en détruisant le quartier, et c'est à peu près tout. Les gags bien marrants se font trop rares, et il y a d'affreux problèmes. Un immense problème de narration tout d'abord, le long-métrage étant entrecoupé de moments où la musique occupe tout la bande-son et où le style authentique filmé en continu est abandonné au profit de vulgaires clips de hip hop inintéressants (y compris pour le début de la fête d'ailleurs, ce qui est assez honteux compte tenu que c'est censé être le moment charnière du film). Puis une image terriblement dégradée de la femme. Aucune fille ou presque ne voit de problème à se mettre torse nu pour se baigner dans la piscine, la fille la plus populaire et la plus sexy de la soirée s'offre sans problème au "héros" et à la suite de ça l'amoureuse de ce dernier l'excuse en environ deux secondes. Ben voyons. Quelle jolie image pour les ados de 15 ans qui s'identifieront aux personnages ; et quel joli modèle pour les rares filles s'étant aventurée dans la vision d'un film manifestement non prévu pour leur genre.



On se demande surtout si les concepteurs étaient vraiment dans la complaisance de ce qu'ils filmaient ou avaient simplement pour but de retranscrire pour le "plaisir" du spectateur l'immense bêtise d'une génération perdue, l'idéologie facebook-generation de la quantité d'amis plutôt que la qualité de l'amitié et l'incapacité du personnage principal à se rendre compte qu'il y a déjà une fille adorable qui en pince pour lui.
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Dark Knight Rises (The) - 6/10

Messagepar B00lz » Lun 30 Juil 2012, 13:36

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/!\ SPOILERS à foison

Voilà qui est embêtant. Monsieur Christopher Nolan qui se remet à l'art qu'il a si bien maîtrisé avec Inception, et qu'il traitait littéralement avec Le Prestige : la magie. La magie de baratiner le spectateur sans qu'il ne se rende compte du non-sens de certains moments. Mieux encore, la magie de faire croire à un brillant scénario alors que ce dernier est écrit selon les bons vouloirs de l'auteur et non selon une véritable cohérence interne. La magie du cinéma peut-être, que d'avoir le pouvoir de montrer tout ce qu'on désire au spectateur, et de toujours lui donner l'illusion que c'est justifié, enrobant le tout dans une mise en scène grandiose, un aspect très "sérieux" et une musique tonitruante de Hans Zimmer.

Nolan aurait-il oublié que Bruce Wayne n'a pas de super-pouvoirs, et donc qu'en ne traitant sa force uniquement par ses capacités physiques, il n'exploite en rien le fait que c'est un super-héros ? The Dark Knight Rises est un film de boxe. Oubliant ses gadgets une bonne partie du film on ne sait trop où (la Batpod finira dans les mains de Catwoman) et parkant sa Bat sur un toit, Batman y va au corps à corps. Et après s'être entraîné dans une prison sordide, il revient, au corps à corps. Dans une sorte de démythologisation délirante, Nolan rend le héros absent une bonne partie de son film qui souffre alors d'un affreux problème de rythme. On est loin, très loin de l'action non-stop du volet précédent, celui-ci s'égarant dans des considérations pas vraiment terribles et amenés via une continuité dialoguée parfois très maladroite (Alfred qui se met à débiter ses souvenirs de Florence :cry: ). On est très loin aussi, du Dark Knight capable de planer dans les airs grâce à sa cape, capable d'écraser une camionette en sautant dessus ou encore d'arrêter la course d'un camion grâce à sa Batpod. Ici on se ballade d'un extrême à l'autre : soit le héros s'en remet aux coups de poing, soit il pilote tranquillement sa Bat et détruit des trucs, esquive des missiles ou tracte une bombe loin de Gotham dans une scène finale qui se veut grandiose et qui pourtant, est d'une tension dramatique insipide.

2h40 de rien se déroule sous nos yeux ébahis. 2h40 de Bane Rises, un méchant au plan magique, qui met main sur la Batcave sans qu'on ne sache trop comment, qui possède un réseau terroriste sous-terrain sans que personne ne s'en rende compte et qui place des bombes partout sous la ville et sur les ponts, une nouvelle fois sans que ça ne gène grand monde malgré le fait qu'il ai déjà mené une attaque terroriste contre la bourse avant de s'en sortir presque in cognito. C'est le méchant magique, qui se pointe au milieu de la guerre sans se cacher et qui finira par périr anodinement par un petit coup de Batpod, remettant en cause tout ce qui faisait de lui un méchant difficilement atteignable.

Nolan nous montre des tas de trucs, explore des thématique, mais c'est du grand n'importe quoi. Sans compter les innombrables incohérences et autres choses affligeantes disséminés partout dans le film. Que ce soit cette mort de Cotillard digne d'une parodie, l'diée selon laquelle se niquer les reins en tombant d'un puit avec une corde accroché autour de la taille est une très efficace ré-éducation (dans le monde magique de Nolan où on répare une vertèbre un donnant un coup de poing dessus), ou encore le fait que dans un accident de camion il vaut mieux être dans le chargement avec une bombe atomique comme le comissaire Gordon plutôt qu'à l'avant avec une ceinture de sécurité. Ou peut-être simplement le fait que quand les méchants très très méchants cambriolent la bourse (dans le monde magique de Nolan où il faut se rendre physiquement à la bourse pour pirater un système d'échange virtuel) puis s'échappent, on passe soudainement de l'après-midi à la nuit totale.

Alors non, je ne rejoins pas cette hystérie collective et cette idôlatrie face à un cinéaste/auteur soi-disant super talentueux. Ça va bien deux minutes mais il y a un moment où j'en ai marre de me faire violer ma suspension d'incrédulité. Nolan nous montre tout ce qui lui passe par la tête, et essaie de nous faire croire que ça tient debout. Il a du talent dans le domaine, on a l'impression que les autres films de super-héros sont des trucs pour gamin à côté de son noir et sérieux Dark Knight Rises. Mais c'est de l'esbroufe, et en l'occurence ça manque d'action, de rythme, d'électricité, de tout ça. Un film sympatoche et aux ressorts dramatiques étonnament convenus, en désiquilibre absolu par rapport aux deux volets précédents, même si certaines rares scènes en jettent (la prise du pouvoir par Bane). La déception était à la hauteur de mon attente.
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Re: [B00lz] Mes critiques en 2012

Messagepar Mark Chopper » Lun 30 Juil 2012, 14:06

Je ne parlerais pas d'hystérie collective, tout simplement parce que beaucoup notent tous ses défauts.

Simplement, pour des raisons qui m'échappent (l'effet cinéma ? l'ombre des premiers volets ?) ils parviennent à en faire abstraction après la séance. Mais je doute fort que le temps lui soit favorable (contrairement à Batman Begins).
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Re: [B00lz] Mes critiques en 2012

Messagepar elpingos » Lun 30 Juil 2012, 14:37

Jolie critique. Je suis moins sévère sur la note, mais je te rejoins sur pas mal de choses.
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