[Dunandan] Mes critiques en 2013

[Scalp]

Au nostalgique peu regardant sur la qualité, merci de préciser.

[Dunandan]

J'ai trouvé tout ça correct. Bon après c'est sûr que le scénario est super light, mais j'y ai trouvé mon compte en termes d'action (putain d'intro à 100/h, puis le final aussi est très sympa ^^). J'ai bien aimé aussi le plaisir visible à l'écran de les voir tous ensemble.

Faudrait que je revois d'ailleurs le premier dans cet esprit-là, mon appréciation monterait certainement un peu.

[Scalp]

Final sympa ?? dans un hangar roumain

[Hulkiss]

Perso, j'ai bien aimé ce volet bien qu'il reste derrière le n°1 (à mon goût).
A part ça, j'ai adoré la scène avec Schwarzy, dans l'aéroport, à bord de la smart (et la porte qui lui reste dans la main).
Un film d'action hors norme, pour en avoir plein les yeux et en prendre plein la tête sans avoir à se la prendre...

[Dunandan]

Final sympa ?? dans un hangar roumain

La générosité n'a pas de bornes (puis bon ce n'est pas comme si le film mentait : ça se passe en Roumanie ^^).

[Dunandan]

Mama, Andrés Muschietti (2013)

Pas si mauvais mais quand même ... Je commence avec les points forts : une belle photo, de jeunes actrices convaincantes, et une histoire de fond assez prenante (à savoir les conséquences d'une jeune enfance sans support affectif qui rend les enfants légèrement psychotiques). Mais sinon, les effets, c'est du vu et revu, bien que ce soit assez efficace (effets d'accélération de l'image, monstre dans le placard, apparitions fugaces ...), mais surtout ils contribuent à une image toujours sombre à croire que le monde lui-même est hanté (sérieux, une maison pareille, je déménage illico). Et les plus gros défauts : les réactions des adultes pas crédibles pour un sou (l'oncle toujours gentil, il se mange pourtant un accident à cause des filles mais ça ne l'affecte même pas), les recherches qui se font toujours seules dans des coupes-gorge, un scénario qui tourne de plus en plus à vide surtout au cours du dernier acte d'un profond ridicule, avec en prime un fantôme bien moche et copié-collé avec toutes les dernières productions du genre. Pas trop emmerdant et l'ambiance est assez réussie, en dépit de quelques incohérences et effets usés jusqu'à la corde, donc ça vaut à peu près la moyenne, mais à voir juste une fois.

[Dunandan]

Ted, Seth MacFarlane (2012)

Quel plaisir de retrouver l'esprit des Griffins dans ce film live dont je suis un gros fan. Si on peut lui reprocher un cul légèrement entre deux chaises, faisant le yoyo entre la comédie romantique assez conventionnelle (le choix cornélien entre l'ami ou la petite amie) et l'humour politiquement incorrect de son auteur, la greffe prend quand même en réalisant un pari de fous : donner vie à un ours en peluche plus vrai que nature, qui représente la difficulté en chacun de nous de grandir et de devenir responsable, en cassant l'image du nounours tout mignon (il boit, se drogue, jure comme un charretier, drague tout ce qui bouge ...).

Si tout commence comme un conte de Noël par l'exaucement d'un voeu d'un gosse, cet ami hors-normes brise ensuite les conventions en foutant la pagaille de la vie bien rangée de son alter-ego humain (en rejoignant plus ou moins violemment l'univers de Seth MacFarlane avec entre autres des dialogues ou des bagarres jouissivement absurdes, prenant à contre-pied les attentes policées du spectateur), comptant des scènes plus ou moins drôles (la fête avec Flash Gordon, grand moment de nawak versus les orgies un peu lourdingues), bourrées de références au ciné et à la culture populaire, et parfois touchantes quand le choix est remis sur la table. Probablement l'une des comédies US les plus rafraîchissantes de l'année (bien que le soufflé retombe un peu durant les trente dernières minutes avec l'enlèvement de Ted et la course-poursuite qui s'ensuit), avec un Mark Wahlberg qui a l'air de bien s'amuser et des têtes assez connues à l'aise dans leur rôle.

You can’t get me thunder, cause you’re just God’s farts.

[Dunandan]

Guerre des gangs à Okinawa, Kinji Fukasaku (1971)

Résumé : Un yakuza sortant de prison décide de remonter son clan sur l'île d'Okinawa, et se livre ainsi à une guerre d'alliances et de trahisons sans merci contre les gangsters locaux.

Comme dans tous les yakuza eiga que j'ai vu de lui, Fukasaku nous livre ici un film crépusculaire, émergeant dans une ville où l'ancien et le moderne se livrent une bataille constante, la défaite japonaise d'après-guerre encore toute fraîche dans les mentalités. Si la réalisation reste assez sage en connaissant un peu le bonhomme, a contrario, les plans sont souvent inspirés, la présentation des persos est classe (préfigurant Tarantino avec ses écrans fixes), et enfin la caméra embarquée insuffle une grosse énergie au film. Et si le scénario est relativement classique, reprenant la trame des polars américains de la même époque, il est solide et va à l'essentiel. Mais l'essence du film réside avant tout, selon moi, dans cette atmosphère délicieusement mélancolique et nostalgique, soulignée par cette bonne musique de jazz qui représente l'état d'âme de ces gangsters qui ont tout perdu à la suite de ces changements, terriblement attachés à leur ancien système de valeurs, alors qu'il est désormais préférable de s'écraser devant les plus forts et/ou de se ranger vers des affaires plus respectables, que de s'imposer par son cran, sa volonté, et par l'honneur. C'est ainsi qu'ils livrent une guerre psychologique sans merci contre ce nouveau modèle du crime gouverné par des caïds qui ont échangé leurs règles avec le système capitaliste, en faisant des alliances d'intérêt et parfois d'honneur avec les vaincus, ponctuées par des séquences tendues dignes d'un western (par exemple, le parrain manchot qui repère le tireur embusqué alors que ses subordonnés n'ont rien capté).

Le casting plus ou moins connu (notamment Tomisaburô Wakayama - le fameux Ogami de Baby Cart - Noboru Ando et sa fameuse cicatrice sur le visage, et Koji Tsuruta - le chef du groupe - , qui bouffe littéralement l'écran par sa présence) offre une galérie de bonnes trognes patibulaires qui incarnent parfaitement ces gangsters sur le fil, ne pouvant exister à présent qu'en amenant le chaos dans un monde qui n'est pas moins terrible. Un sentiment représenté en outre par la relation du chef avec la prostituée, qui préfère demeurer distant avec elle plutôt que de répéter la douloureuse perte qu'il subi avec sa femme, sa dernière parcelle d'espoir. Ce qui est aussi réussi, c'est cette empathie que l'on a envers ce petit groupe, construit à partir d'amitiés et d'allégeances, dont les membres se sentent vivre et libres - alors qu'ils étaient réduits à un quotidien banal ou misérable - bien qu'ils se savent perdus d'avance dans ce monde impitoyable où ils n'ont plus leur place (seul petit bémol : à 6 contre 100, ça paraît un peu gros même en acceptant l'intention de départ : seuls contre tous). La radicalité de ton du dernier baroud d'honneur, qui tranche avec leur balade relativement tranquille, va dans ce sens, tentative ultime pour partir la tête haute.

Bref, un film qui me met en appétit pour voir d'autres oeuvres aussi nerveuses et mélancoliques que celle-ci, d'un réalisateur que j'apprends à connaître, et qui a exercé une influence notable sur d'autres auteurs que j'admire (particulièrement Kitano et son Sonatine qui est un direct hommage de ce film où l'on retrouve ce sentiment de perte d'un temps révolu et une nouvelle énergie retrouvée temporairement en un lieu étranger, avant que la fatalité rattrape les yakuzas).

L'un des yakuza eiga fondateurs de son auteur, profondément mélancolique, où l'on retrouve toute l'énergie du désespoir de ses personnages, conséquence d'une époque révolue et de la volonté de garder la tête haute malgré tout.

[Jimmy Two Times]

De mémoire, je tourne à 7.5 pour celui là. Je vais me refaire quelques Fukasaku entre 2 Kitano cette année.

[Mark Chopper]

Tu mets plus à celui-ci qu'au Cimetière de la Morale ?

Tu as surnoté d'un point par peur d'être traité d'aigri.

[Dunandan]

Non vraiment j'ai beaucoup aimé : l'ambiance, l'acting, l'énergie qui s'en dégage ... J'avoue que j'ai hésité à mettre 7.5 au lieu de 8, je verrai si je le descend à ce niveau après avoir vu les autres. Sinon Le cimetière de la morale je dois le revoir sur mon écran ^^.

Edit : je descends à 7.5 quand même car mes impressions collent plus avec cette note ...

[Dunandan]

Far west story, Sergio Corbucci (1971)

Résumé : Poursuivi par le Shérif Franciscus, Jed Trigado est sauvé par Sonny, une jeune fille aux allures masculines. Le couple va alors se livrer aux pillages des banques, se transformant en "Bonnie & Clyde" du Far West, avec à leurs trousses le redoutable Franciscus...

Quatrième film du bon vieux Sergio Corbucci que je découvre, et ses westerns spaghetti ne m'ont pas encore déçu. D'une saveur bien différente d'un autre Sergio, avec un esprit de liberté révolutionnaire toujours présent, ils partagent néanmoins cette galerie de personnages haute en couleurs et fortement gratinée. A commencer par Jed Trigado qui s'introduit lui-même comme le summum de la liberté, volant pour manger et mangeant pour voler, sans s'attacher aux amitiés et aux femmes. Un véritable chien fou, qui donne droit à des scènes délivrées de toute morale bien-pensante (comme ce lait qu'il boit direct au pis de la vache). Or, il croise cette jeune femme, Sonny, sur son chemin. Une rencontre qui fait des étincelles. Les présentations commencent mal lorsqu'il veut la traiter comme la dernière des trainées alors qu'elle s'avère vierge. Sauf qu'elle ne colle pas avec le modèle de bienséance qu'on attendrait d'elle.

Cette classique chasse à l'homme menée par Telly Savalas, l'homme au cigare, est donc un prétexte pour développer ce truculent duo qui manque furieusement de bonnes manières. Une bobine remplie de scènes vraiment rigolotes, avec Jed qui jure comme un charretier, et la belle Sonny qui en fait des caisses pour rattraper son idole alors qu'il la traite comme une chienne. En de nombreuses occasions il est à deux doigts de la laisser tomber (notamment à des prostituées), craignant pour sa liberté, mais lorsqu'ils se mettent ensemble la tendresse et leur liberté de ton font plaisir à voir (comme les baisers sur le nez, la trempette dans la baignoire, ou même leur interprétation très perso des nuages dans le ciel).

Or, tout autant qu'une ode puissante à la liberté, avec une lutte de classes propre à Corbucci qui ridiculise au passage la grande bourgeoisie en révélant la grossièreté de la femme du propriétaire du ranch, il s'agit aussi d'un film sur la manière dont la femme devient femme, et la même chose pour l'homme. La seule limite de Sonny par rapport à Jed est en effet son sexe et ses sentiments fortement implantés. Bref, ce film peut être vu comme une initiation à la vie adulte, en incorporant l'importance d'avoir des idéaux et de protéger ses amis au détriment d'une liberté sincère mais purement instinctive. Mais encore une fois le gros plaisir que l'on a devant ce film est ce choc des différences, l'un ayant plus de couilles qu'il n'en faut, tandis que l'autre force sa nature en l'imitant pour qu'il s'intéresse à elle, jusqu'à ce qu'ils atteignent chacun leurs limites, et que le rapport de force s'inverse en faveur du sexe (soit-disant) faible.

Au niveau de la forme, je trouve que El Mercenario a plus de classe, mais les interprétations de Tomas Milian et de Susan m'ont tant marqué, tour à tour bouffons (sans péjoration), iconiques, et touchants, que je place ce Far west story un poil au-dessus de ce dernier. En outre, il y a beaucoup de scènes sympathiques qui savent mettre les personnages en valeur, avec en plus de magnifiques plans panoramiques sur leurs pérégrinations qui fleurent bon la liberté empoussiérée. Sans oublier cet entraînant thème musical de Ennio Morricone prêt à être siffloté, bien qu'un peu trop répétitif à la longue.

Un Corbucci énergique et ironique, avec des personnages gratinés qui nous partagent une ode à la liberté dévergondée et révolutionnaire, doublé d'une histoire d'amour corsée et atypique.

[pabelbaba]

Well done! Vraiment sympa celui-là, un vrai bon Milian Show.

[Jed Trigado]

Le meilleur western de son auteur et le meilleur western italien hors Leone AMHA.

[Scalp]

T'as pas de critique de celui là ?