[oso] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Persona - 8/10

Messagepar osorojo » Mar 13 Mai 2014, 20:23

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PERSONA
CHALLENGE BOM MAI 2K14 •

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Ingmar Bergman (1966) | 8/10
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Pas certain d'avoir tout saisi de cette péloche à la grande richesse thématique, mais qu'importe, ce que j'ai pu m'en approprier m'a pas mal retourné. Pendant le premier quart d'heure on se demande ce qu'avait bien pu picoler Bergman pou imprimer sur bobine une phase d'exposition à la fois aussi radicalement inspirée mais également si difficile à appréhender. On passe en effet d'une lampe qui crame, à des macchabées délicatement bordés pour finir avec un gamin qui caresse de sa main un visage captif d'un énorme écran. De quoi se poser un certain nombre de question quand à la santé mentale de son auteur. Ce dernierprouvera dans sa suite qu'il a bien toute sa tête, et bien plus. En orfèvre accompli de l'image, il va même nous lancer au visage une démonstration plastique à couper le souffle, faite de noirs et blancs somptueux dessinés par des jeux de lumière qui inspirent respect et admiration.

Et ça commence par l'omniprésence des visages, de ces gros plans aussi somptueux qu'ils sont radicaux. Radicaux, dans le sens où aucune émotion ne leur échappe. Les deux actrices qui se partagent l'affiche de Persona sont disséquées à outrance par l'habile caméra de sieur Bergman dans le seul but de faire parler leurs âmes respectives. On est dans un film fait de subtilité qui tire son essence de la confrontation à l'écran de deux âmes étant le reflet de leur époque, différentes mais finalement assez semblables, car en proie au doute et aux solutions à trouver pour le combattre. Outre la notion même du couple, Bergman s'intéresse à ce qui fait la normalité dans nos cultures occidentales. Ces préceptes que nous appliquons tous par habitude et qui semblent être la voie à suivre. Fidélité, maternité, ambition professionnelle, ce besoin de se sentir utile, tout y passe dans Persona et plus encore. Les dialogues très écrits que débite la bavarde des deux personnages sont lourds de sens, peut être un peu trop même par moment.

Mais c'est aussi cette part d'incompréhension qui se saisit de nous lorsque le film s'achève qui fait tout le charme de Persona. Plutôt court d'un point de vue durée, le film parvient malgré tout à amuser nos synapses longtemps après la séance. On se remémore en effet les scènes les plus percutantes du film, comme ce duel de personnalités qui conclue la relation des deux femmes ou encore cette première révolte de celle qui semblait la plus fragile des deux. Persona a un côté insaisissable dans ces thématiques qui le rend fascinant. Mais à ce fond parfois très volatile, Bergman oppose une mise en scène dotée d'une photographie précise et très technique, qui se joue de la lumière sans se soucier de quelconques règles, comme pour rappeler qu'il est aussi homme de précision. On retrouve ce côté versatile dans la bande son qui berce Persona. Sans se préoccuper d'être mélodique ou agréable, bien au contraire, elle vient en soutient aux émotions qui sont déployées dans le cadre, son rôle n'est pas juste illustratif, il est bel et bien complémentaire.

Cette première incursion dans l'univers d'Ingmar Bergman m'a vraiment transporté. Je suis sorti de la projection aussi septique que fasciné, animé par un sentiment assez particulier. Il m'a fallu un petit moment pour assembler dans mon esprit ce que j'avais pu comprendre du film, même si la claque visuelle avait, elle, été immédiate. Une oeuvre à part, qui porte indéniablement la marque d'un homme qui doit l'être aussi. Assez troublant.
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Note: 8,5/10
Auteur: Velvet

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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Mer 14 Mai 2014, 15:58

Belle critique. :wink:
Je sais pas si tu avais dans l'esprit de voir d'autres films de Bergman prochainement, mais je te conseille L'heure du loup, qui lui aussi est assez particulier et troublant.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mer 14 Mai 2014, 16:12

Je comptais en voir d'autres effectivement. Merci pour le conseil, je vais le suivre :chinese:
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Voyage fantastique (Le) - 5,5/10

Messagepar osorojo » Mer 14 Mai 2014, 21:43

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LE VOYAGE FANTASTIQUE
CHALLENGE BOM MAI 2K14 •

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Richard Fleischer (1967) | 5.5/10
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Il est indéniable qu'un film comme l'aventure fantastique souffre du temps qui passe. Ses effets spéciaux font aujourd'hui très artificiels, il faut juste se mettre en tête que le film date de la fin des années 60 et ça passe tout seul. On peut même trouver à tous ces effets lumineux très colorés une jolie inspiration, dans laquelle on sent tout l'amour de Fleischer pour son sujet. Ce dernier y fait en effet preuve d'un joli sens du détail pour imaginer, à grande échelle ce qui est habituellement de l'ordre de l'invisible. En ce sens, le voyage fantastique possède un côté ludique somme toute assez divertissant, qui sait se faire apprécier pour le sérieux avec lequel il traite son sujet, et plus précisément cet assaut à bord d'un vaisseau miniature du corps humain.

Malheureusement, sorti des considérations scientifiques et de ce côté amusant qu'a la découverte de nos entrailles, on s'essouffle rapidement devant l'affreux manque de consistance des personnages et le degré zéro des enjeux qui les poussent à se dépasser. Uniquement faits de gros clichés très pompeux, on peine en effet à s'intéresser réellement à leur sort, leur quête prend donc un coup dans l'aile également. On finit presque par ne plus faire attention à eux, ces derniers se cantonnent alors à être ce lien nécessaire qui nous permet de découvrir les jeux d'ambiance créés pour l'occasion.

Du coup, c'est assez passif qu'on finit le visionnage. Fleischer était probablement trop affairé à imaginer les possibilités scientifiques qui feraient rapetisser ses personnages pour les écrire un minimum. Il n'y a qu'à voir la tronche du traître, que l'on grille après 5 minutes de présence, pour se rendre compte qu'il n'a jamais vraiment été pensé. Un film pour curieux ou complétistes en somme, les autres risquent de trouver le temps long.
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Saturn 3 - 5/10

Messagepar osorojo » Jeu 15 Mai 2014, 19:23

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SATURN 3
CHALLENGE BOM MAI 2K14 •

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Stanley Donen (1980) | 5/10
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Soyez prévenus, pour parvenir au bout des 90 minutes de ce Saturn 3, il ne faut pas en attendre autre chose qu'un témoin amusant d'une ère où les films sans budgets se lançaient sur les terres de la science fiction avec le coeur et non l'ordinateur. Tout dans Saturn 3 sent la débrouille pour essayer de camoufler tant bien que mal les décors du studio où Stanley Donen pose ses caméras. Entre les portes coulissantes en carton maculé de peinture brillante à ce robot sorti d'un croisement entre un grille pain et une lampe torche, difficile en effet, aujourd'hui, de prendre Saturn 3 complètement au sérieux.

Et ce ne sont pas les 3 personnages s'y crêpant le chignon qui changent la donne, pourtant incarnés par trois personnalités que l'on aime retrouver à l'écran. Kirk Douglas tape la pose comme personne, égérie masculine parfaite pour lancer un men's health pour sénior, à 68 piges, il assure toujours, biscotti saillants. Harvey Keitel est lui dans la première partie de sa carrière et fait le job, à savoir incarner comme il peut, en cabotinant beaucoup, le salaud de service, en proposant des partouzes comme on demande l'heure et sans jamais hésiter à dézinguer ses potes si tout ne se passe pas comme il le souhaite. Un chouette homme en somme. Quant à Farrah Fawcett, et bien, oserai-je dire qu'elle est, à elle seule, un bonus suffisant pour parcourir le film jusqu'à son générique final. Stanley Donen en est bien conscient, le petit saligaud, car il ne joue pas l'avare en mettant généreusement la très jolie plastique de son actrice en pleine lumière pour motiver ses troupes.

A cette savoureuse parade d'acteurs vient s'ajouter un pitch amusant. Le vilain Keitel, par l'intermédiaire de ce robot auquel il parvient à insuffler un sentiment amoureux, pose la problématique de la frontière entre intelligence artificielle et humanité. Alors, c'est fait avec de gros sabots, puisque conscient du manque de tenue de son film, Stanley Donen s'en éloigne rapidement pour virer vers le survival bas de gamme, dont le rythme est dicté par la fuite de ses survivants, mais bon, il y a quand même une intention.

Cette dernière sera cependant vite étouffée par le manque d'ambition global qui émerge du tout, à la fois de l'image mais également de l'enchaînement rapide des évènements et du manque de conviction de chaque acteur. Là dessus se greffe une imagerie opportuniste, qui tente de s'approprier tout ce qui était en vogue à cette époque, comme les effets visuels qu'avait concrétisés Star Wars quelques années avant. Le premier plan de Saturn 3 s'en fait d'ailleurs directement l'écho. On commence au moins le film avec le sourire, c'est déjà ça :)
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Hidden - 8/10

Messagepar osorojo » Mar 20 Mai 2014, 19:40

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HIDDEN
CHALLENGE BOM MAI 2K14 •

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Jack Sholder (1987) | 8/10
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Pur produit des eighties, Hidden file le smile en rappelant avec fracas qu'il était encore possible, il y a peu, de buter sans raison armé d'un sourire cynique qu'on peine à retrouver en salle aujourd'hui. Jack Sholder joue la carte du gourmand se jetant sur sa ration sanguinolente et fait parler la poudre sans s'inventer de prétexte. Enfin si, il enrobe sa récréation meurtrière d'un petit pitch fait d'extraterrestres, histoire de ne pas polluer sa généreuse bisserie avec une problématique sociétale qui lui donnerait un quelconque crédit.

Hidden propose à l'inverse un divertissement régressif qui ravira les amoureux de bobines graveleuses osant s'aventurer hors de la bonne morale. Pour ne rien gâcher, l'ensemble est aussi animé d'un joli sens de la mise en scène et d'une direction d'acteurs solide. A commencer par tous ceux qui incarnent, tour à tour, cet adolescent rebelle venu d'ailleurs qui fait de la terre le terrain de jeu privilégié de sa crise de jeunesse. On a vraiment l'impression d'être en présence d'un gamin, ce qui tend à dédramatiser chaque meurtre qu'il commet froidement, sans aucune émotion dans le regard. C'est cette constante du regard vide que Jack Sholder utilise pour dresser une frontière entre humains et alien. Ce n'est pas grand chose et pourtant c'est rudement efficace. Comme quoi, il n'est pas toujours nécessaire d'avoir recours à l'effet spécial pour véhiculer la composante fantastique.

Cette absence de surenchère du côté des effets spéciaux permet même à Hidden de passer le cap des années avec les honneurs, même s'il est vrai que certaines scènes ont un peu vieilli mais elles sont assez rares. Chaque mise à mort sonne encore juste aujourd'hui parce qu'elles sont réalisées à l'ancienne, sans esbroufe. C'est brut de décoffrage, une bastos, ça fait mal, point à la ligne. Et joli tour de force, même quand l'Alien offre à la caméra son aspect d'origine, on arrive à être convaincu.

En bref, Hidden est une péloche nerveuse et généreuse qui comblera les fans du ciné d'exploitation inventif. Partant d'un pitch on ne peut plus épuré, Jack Sholder délivre une récréation efficace qui accumule les points bonus en empilant les unes après les autres un tas de séquences saturées d'énergie. Et puis, le tout est servi par des ambiances visuelles et sonores totalement ancrées dans les eighties. De quoi cultiver cette banane que nous avait imprimée, en seulement 5 secondes de temps, une intro rageuse qui annonçait d'entrée de jeu la couleur dominante de cette chasse aux martiens rythmée par la bonne humeur et l'humour noir.
En témoigne sa fin bien couillue, totalement dans l'esprit sans concession qui a habité le reste de la bobine. De quoi accentuer ce sentiment de nostalgie qui envahit certains d'entre nous lorsqu'ils pensent à ce ciné désormais disparu où l'on sentait à l'écran une presque totale liberté d'expression.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Pathfinder » Mar 20 Mai 2014, 20:00

:super:
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Raze - 4/10

Messagepar osorojo » Mer 21 Mai 2014, 19:48

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RAZE

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Josh C. Waller (2012) | 4/10
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Quand Josh C. Waller se lance le petit pari de proposer aux amateurs de tatane que nous sommes une version féminisée fortement inspirée des sagas style undisputed et du genre WIP dans son ensemble, on se dit sur le papier que ça peut être sympa. Ne faisons pas l'hypocrite, la promesse de voir de jolies cascadeuses s'infliger des low kick équipées de débardeurs moulants avait en effet quelque chose de vendeur. Mais ne vous y trompez pas, avec son Raze, Josh C. Waller ne se laisse jamais attendrir par son casting de jolies demoiselles, c'est même tout le contraire. Il décide même que la première de ses victimes à passer l'arme à gauche sera la plus jolie du casting, histoire de bien nous faire comprendre que ce qui l'intéresse, c'est la violence et la barbarie et rien d'autre.

Et malheureusement, en dehors des quelques séquences musclées que comporte Raze, dont certaines vous feront grincer des dents, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Les acteurs sont pour la plupart en roue libre, bien au delà de la frontière du simple cabotinage. Le script navigue dans des abysses insondables de banalité, personne n'ayant tenté de dépasser le simple pitch grossier qui réunira dans un même endroit quelques gazelles contraintes à se mettre sur la tronche. Et pour couronner le tout, la réalisation manque tristement d'idées.

Mais le plus dommageable pour Raze, c'est tout de même ce manque d'inspiration global qui ponctue les combats. Si l'on est prêt à fermer les yeux sans broncher sur une écriture en roue libre et des acteurs en surjeu, il est plus difficile de passer outre le manque de générosité qui anime les duels. En dehors de quelques démonstrations de violence bien barbares, il n'y a en effet pas grand chose à sauver des différents matchs mixant péniblement instinct de survie et MMA, sans vraiment les illustrer pleinement.

Au moment du bilan, si l'on peut comprendre, et apprécier, les intentions qui semblent avoir motivé Josh C. Waller, à savoir celles de livrer une oeuvre guerrière dont les corps qui s'infligent coups et blessures sont uniquement des femmes, il est tout de même difficile de se laisser convaincre par le résultat.
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Phase IV - 7/10

Messagepar osorojo » Jeu 22 Mai 2014, 19:56

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PHASE IV
CHALLENGE BOM MAI 2K14 •

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Saul Bass (1974) | 7/10
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Il y a dans phase IV toute la maîtrise visuelle de Saul Bass, ainsi que cette inspiration qu'on lui devine sans frontière. En jouant avec tout ce qu'il a à disposition, à savoir une ambiance sonore aux petits oignons et un photographe spécialisé dans la macro photographie, le roi du générique se lance dans un exercice assez singulier, voir très casse gueule. Le film de monstre sans monstre. Ou comment faire d'un réel presque banal un huit clos oppressant qui pose un certain nombre de questions quand à la place l'homme dans son environnement immédiat.

Phase IV peine un peu à démarrer, comme il peine à maintenir un rythme de croisière constant sur toute sa durée. On trouve parfois le temps un peu long et certaines situations semblent un peu cavalière, notamment toutes celles impliquant la jolie Kendra. Mais s'il y a bien ne chose qu'on ne peut enlever à Saul Bass et qui fait qu'on finit son film avec un intérêt qui ne décroît jamais, c'est cette capacité qu'il a à créer des ambiances. Cette société de fourmis intelligentes, on y croit. Cette petite station de recherche où l'on communique avec des mondes qui sont hors de notre portée à coup de mathématiques, on y croit également. Saul Bass insuffle dans Phase IV la rigueur qui lui est typique, celle qu'on retrouve dans ces boulots et la précision qui les domine. Entre jeux de lumière envoûtants, sens du cadre évident et travail sonore minutieux, il y a de quoi se montrer respectueux lorsque l'on découvre ce genre de film délicat à aborder et pourtant très riche en matière.

Phase IV n'est pas à proprement parler un film inoubliable, il est à mon sens handicapé par une narration parfois trop hésitante. Mais il fait indéniablement partie de ces bobines dont on retient la maîtrise formelle et leur intention globale de mixer les domaines pour livrer une réflexion censée et poétique sur l'homme et son évolution.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar francesco34 » Ven 23 Mai 2014, 07:20

J'étais mitigé sur celui-là...
Et l'affiche vend quand même un tout autre film, déjà à l'époque le marketting connaissait son affaire pour duper le chaland :eheh:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Ven 23 Mai 2014, 07:47

Clair que l'affiche en fait des caisses comparé à la sobriété du film ^^

Mais je m'étais pas spécialement arrêté dessus avant le visionnage, du coup j'attendais rien du film sinon une belle proposition graphique vu le personnage aux commandes. Je l'ai eue :D
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Outrage Beyond - 7,5/10

Messagepar osorojo » Sam 24 Mai 2014, 11:30

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OUTRAGE BEYOND
CHALLENGE BOM MAI 2K14 •

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Takeshi Kitano (2012) | 7.5/10
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Avec Outrage Beyond, Kitano livre un Yakuza Eiga classique mais teinté de cette violence sèche qui lui est si caractéristique. Il n'est nul question pour lui de livrer un film spectaculaire, au contraire puisqu'il choisit de composer avec un schéma proche de la rigueur narrative d'un Fukasaku où l'intérêt premier de l'histoire est de décortiquer les guerres d'enjeux qui animent quelques familles de Yakuzas. Au menu donc, retournement de cerveaux en pagaille, exécutions sommaires sans état d'âme et code d'honneur inflexible à respecter. Tout ce qui fait, en somme, le plaisir des amateurs du genre, dont je fais partie.

On pourra toujours arguer que Kitano ne prend pas de risque en retournant à ce type de film même qui avait marqué la première moitié de sa filmographie. Mais peu nombreux sont les réalisateurs qui se frottent au genre sans en faire des caisses, sans oublier d'ancrer les affrontements que se livrent les tatoués nerveux s'agitant sous leurs objectifs dans un réel palpable. Dans Outrage Beyond, Kitano joue la carte de la sobriété mais ne manque pas d'inviter la violence à la fête, avec parcimonie, pour lui donner de la puissance. Il n'y a aucun voyeurisme, aucune envie d'esthétiser les mises à mort rendues nécessaires par ce petit jeu de pouvoir auquel jouent tous les personnages mais une seule quête de percussion, qu'il atteint indéniablement.

Il y a fort à parier que les aficionados du monsieur trouveront leur compte dans son dernier bébé. On est certes loin des pépites qui jalonnent sa filmographie, mais la sincérité qui ponctue Outrage Beyond n'est pas à remettre en cause. On y retrouve avec plaisir les thématiques chères au réalisateur et c'est avec grand plaisir que l'on retrouve sa ganache patibulaire, servant à nouveau un Yakuza au caractère bien trempé qui n'est la poupée de personne. Et puis, on retrouve surtout son sens acerbe de la mise en scène, celui qui parvient sans effort à vous crisper dans votre siège par une montée de violence sèche que vous n'attendiez pas.
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Trou (Le) - 9/10

Messagepar osorojo » Sam 24 Mai 2014, 19:56

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LE TROU

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Jacques Becker (1960) | 9/10
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Une prison, une cellule, 5 hommes, un objectif s'évader. La trame du film de Jacques Becker tient sur un timbre poste et pourtant il signe avec Le trou l'un des meilleurs films de prison qu'il m'ait été donné de voir. Le fait qu'il s'inspire d'un fait réel, qu'il se soit documenté auprès des hommes à son origine fait toute la différence. Cela permet à son film de nous sembler authentique, du début à la fin. A aucun moment on ne questionne ce que l'on regarde tant tout semble à sa place, que ce soit dans la précision presque documentaire qu'insuffle Becker à sa mise en scène ou l'habilité avec laquelle il parvient à filmer ses 5 personnages dans une cellule où il n'y a pourtant pas grande marge de manoeuvre.

Armé d'un sens du cadre évident, il parvient pourtant à nous plonger au coeur de ce groupe de prisonniers, à nous les faire apprécier en l'espace d'une demie heure pour ensuite nous inviter dans les préparatifs de l'évasion. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il sait rendre passionnant son sujet. A partir du moment où ce fameux trou se creuse à coup de charnière métallique dans un béton difficile à agresser, on ne peut quitter l'écran des yeux. Rarement on aura enduré autant que les personnages les efforts qu'ils durent déployer pour parvenir à leur fin. En quelques plans séquences très maîtrisés, Jacques Becker parvient à dépeindre la détermination, mentale et physique, de ces hommes de tempérament avides de liberté.

Ce qui est aussi plus qu'appréciable dans Le Trou, c'est cette absence total des clichés que l'on nous sert habituellement dans tout film carcéral. Ici pas de prisonniers vicieux, pas de gardiens irascibles, pas d'émeutes dormantes. Jacques Becker ne s'éloigne de toute façon jamais de ses 5 personnages, son propos n'est pas de faire une critique de l'organisation d'une prison, mais bel et bien celui de coller au plus près à la réalité. Le résultat est sans appel, les 2h10 du film filent à toute allure, à tel point qu'on s'étonne presque lorsque le générique annonce la fin de la séance.

La marque d'un grand, à n'en pas douter. A mon sens, Le Trou est l'un des plus beau représentant des films de prison, et j'irai même plus loin, du cinéma français au top de sa forme. il est en effet le témoin de cette période fertile pendant laquelle le cinéma français était percutant.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 24 Mai 2014, 20:02

Et la palme du topic le plus éclectique de l'année est décerné à ...Oso :mrgreen: :super:

Tous ces bons retours donnent envie en tous cas.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar caducia » Sam 24 Mai 2014, 20:04

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