[Velvet] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mer 28 Mai 2014, 14:41

Ah tiens, l'époque où Kuro faisait des bons films.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Mer 28 Mai 2014, 14:50

Kairo et Rétribution sont mes prochains visionnages. Par contre son Real de cette année me fait guère envie.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mer 28 Mai 2014, 14:52

Oh Rétribution, c'est dispensable hein...
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Gerry - 8/10

Messagepar Velvet » Jeu 29 Mai 2014, 11:41

Gerry de Gus Van Sant (2004) - 8/10


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Gerry est impalpable, voyant l’apesanteur jaillir du néant. Une œuvre, dénuée de carnet de bords et d’enjeux narratifs, qui divague au gré du vent sifflotant et d’un soleil brulant. Peu de dialogue, peu d’agitation. La trame est simple mais l’expérience n’en sera que plus éprouvante. La caméra durant un plan séquence énigmatique accompagnée de la douce musique d’Arvo Part suit de près et de loin une voiture qui s’enfonce dans l’immensité du désert sur ces grandes routes américaines infinies. S’arrêtant sur le bas-côté d’un sentier, deux hommes, tous deux nommés Gerry, sortent de la voiture pour marcher visiter le désert. Il marche tranquillement, observe le paysage foisonnant qui les entoure. Pensant qu’il y aurait trop de monde à l’endroit convoité, ils décident de prendre un raccourci pour prendre de l’avance. Mais tous les chemins ne mènent pas à « Rome » et ils se perdent alors. La nuit est en train de tomber, et au coin du feu, ils commencent à comprendre qu’ils sont mal embarqués.

A partir de là, se dessinent le combat de deux hommes, non plus retrouver uniquement leur chemin, mais avant tout pour survivre. Gus Van Sant fait de Gerry, un film quasiment expérimental, fait de longs plans séquences exténuants qui auront raison de nombreux spectateurs, mais qui bizarrement, permettent une meilleure appréhension de cette œuvre austère et contemplative. Le réalisateur minimalise son scénario, l’un des seuls rebondissements du film s’intéresse à savoir si l’un des Gerry va pouvoir s’extirper d’un gros rocher à une hauteur pas des plus vertigineuses. À part quelques bribes de dialogues, il s’évertue à filmer ces deux jeunes hommes en train de marcher, de trouver un point de repère, d’essayer de subsister contre un environnement vaste et vide mais terriblement hostile malgré lui. Car ces deux jeunes hommes ne sont que deux étoiles vagabondes perdues dans une galaxie incommensurable. Ce désert, cette nature en friche est le troisième personnage de cette histoire. Alors qu’elle aurait pu aider les deux compères à rebrousser chemin, elle se joue de leur volonté, s’amuse à cache-cache avec cette végétation aride, ces reliefs nébuleux, ce ciel à la fois bienveillant mais annonciateur de mauvaise augure.

Gerry arrive à se détacher d’une torpeur redondante par sa mise en scène brillante, qui gère parfaitement son sens de l’espèce, qui à elle seule fait éclore les émotions de chacun des deux hommes, filmant deux âmes humaines en pleine mutation comme durant cette somptueuse séquence qui les voit marcher l’un à côté de l’autre où les deux visages des deux hommes ne font qu’un. Ces longues places non discontinues de silence où seul le son des pas, le défrichement de petits arbustes, le souffle du vent sur le sable chaud arrivent jusqu’à nos oreilles accentue ce sentiment de perdition, dans cette vallée de la mort au sable blanc phosphorescent. L’Homme contre la nature, la nature contre l’Homme, l’incapacité à sectionner cette solitude où une certaine forme de fatalité primitive les emportera, quitte à se demander si l’un des deux n’est pas le spectre imaginaire de l’autre. Gerry est une oeuvre contemplative à la linéaralité abstraite, une sorte de voyage initiatique décousue mais grisonnant de calme.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Moviewar » Jeu 29 Mai 2014, 12:36

Cela faisait quelque temps que j'hésitais à me le mater le soir, au moins maintenant je sais qu'il faudra que je sois en forme pour le voir :-P
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Creeps » Jeu 29 Mai 2014, 12:37

Un bon 0 en ce qui me concerne, un véritable désert :chut:
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Re: Cure - 9/10

Messagepar Kakemono » Jeu 29 Mai 2014, 20:44

Velvet a écrit:
Cure de Kiyoshi Kurosawa (1997) - 9/10



Une bonne grosse claque que ce Cure quand je l'avais découvert. Belle critique qui me donne envie de le revoir sous peu... :super:
Kaïro tu vas aimer je pense aussi, j'ai des souvenirs de gros moment de flippe. :oops:
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Nouveau monde (Le) - 9/10

Messagepar Velvet » Ven 30 Mai 2014, 15:20

Le Nouveau Monde de Terrence Malick (2006) - 9/10


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The Tree of Life s’écoutait comme une prière, Le Nouveau Monde se lit comme un poème. Avec cette œuvre, Terrence Malick transcende les codes de son propre cinéma, vole au-dessus de tout préjugé, ne montre rien ou pas grand-chose avec son fil narratif aérien mais nous fait ressentir une palette d’émotions indescriptibles. Derrière une histoire d’amour qui grandit au-delà des barrières linguistiques, des frontières culturelles, des mirages spirituels, le réalisateur américain crée une œuvre d’une douceur bouleversante sur une Humanité, sur la naissance d’un continent entre pessimisme et espoir, qui se cherche une identité, traversant les tracas de sa conscience allant de la guerre à la paix, de la haine à l’amour, de la solitude à la croyance, de la vie à la mort. Le nouveau Monde est une œuvre humaniste jamais naïve et loin d’un ethnocentrisme new wave, mais d’une humilité qui force le respect, faisant de l’espèce humaine un élément commun et versatile de cet espace naturel qu’est la Terre.

Au XVIIème siècle, des anglais viennent accoster vers le continent américain et trouve alors un territoire presque vierge, foisonnant de faune et de flore, habité par des Indiens primitifs. Avec comme seule idée, construire une colonie. Puis une rencontre, un regard, un sourire, et c’est l’avènement d’un amour naissant entre deux êtres que tout oppose, entre un anglais, un officier vagabond (magnétique Colin Farrell) et la princesse virginale d’une tribu indienne (sublimissime Q'iorianka Kilcher). Au-delà des conflits, de ces civilisations qui se déchirent pour une Terre viable pour tous dans des combats sanguinaires, de ces rêves de paradis brisés par l’ambition et l’opportunisme de l’Homme préférant adopter la force plutôt que la tolérance, de cette misère qui aura raison de la sérénité de l’esprit des survivants, Malick signe un long métrage qui n’a qu’une seule et petite ambition : voir la beauté et la transformation du monde dans le regard d’une jeune femme qui va voir son cœur battre pour deux hommes différents, son innocence et son enfance s’effacer pour mieux s’affranchir, s’éparpiller pour mieux se reconstruire. Cette jeune femme, à l’âge indéterminé, mais d’une beauté divine et d’une sagesse miraculeuse est vue comme le symbole de l’Humanité.

Terrence Malick n’est pas qu’un simple conteur, c’est aussi un réalisateur, un maitre visuel hors pair qui magnifie chaque denrée naturelle qui s’offre aux yeux de sa caméra. Le Nouveau Monde est mis à nu par sa mise en scène exceptionnelle, sa musique transpersante, cette vision du monde par l’entrebâillement du cadre, ce montage volontairement libre presque omniscient, cette sensibilité dans l’agissement, ce mouvement omniprésent. Derrière une histoire aux ellipses temporelles pas toujours très bien découpées, Malick préfère la symbolique à l’intrigue, la nature aux dialogues avec ces multiples plans sur ces cours d’eau qui miroitent, ce vent qui siffle, cette brise pénétrante. Ici le récit avance par la démonstration du mouvement, du retranchement intérieur de ses âmes en peine, en proie aux doutes et aux remords, de ces voix off en perpétuel questionnement sur la nature de leur enracinement, des velléités de ses ames transcendantales, de ces hommes et femmes qui ne font qu’un avec l’environnement. Puis à de nombreux instants, le génie opère et l’émotion ne peut se contenir devant une œuvre magique, d’une pureté éclairante.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Sam 31 Mai 2014, 17:28

Bilan du mois de mai:


102) The Grandmaster de Wong Kar Wai (2013) - 8,5/10 - CRITIQUE
103) 2046 de Wong Kar Wai (2004) - 9/10 - CRITIQUE
104) Quai D'orsay de Bertrand Tavernier (2013) - 6,5/10
105) Blue Spring de Toshiaki Toyoda (2001) - 9/10 - CRITIQUE
106) Man of Tai Chi de Keanu Reeves (2014) - 5/10 - CRITIQUE
107) In the cut de Jane Campion (2003) - 2/10
108) Daniel y Ana de Michel Franco (2010) - 8/10 - CRITIQUE
109) Blade Runner de Ridley Scott (1982) - 8/10
110) Dark City de Alex Proyas (1998) - 7,5/10
111) Holy Motors de Leos Carax (2012) - 8,5/10 - CRITIQUE
112) Godzilla de Gareth Edwards (2014) - 3/10 - CRITIQUE
113) Canine de Yorgos Lanthimos (2009) - 8/10 - CRITIQUE
114) La chambre bleue de Mathieu Amalric (2014) - 6,5/10
115) The Homesman de Tommy Lee Jones (2014) - 6/10 - CRITIQUE
116) Welcome To New York de Abel Ferrara (2014) - 2/10 - CRITIQUE
117) Birth de Jonathan Glazer (2004) - 7/10 - CRITIQUE
118) Maps to the stars de David Cronenberg (2014) - 9/10 - CRITIQUE
119) X men, Days of future past de Brian Singer (2014) - 6/10
120) Cure de Kiyoshi Kurosawa (1997) - 9/10 - CRITIQUE
121) Gerry de Gus Van Sant (2004) - 8/10 - CRITIQUE
122) Rencontre du troisième type de Steven Spielberg (1977) - 6,5/10
123) Les septs mercenaires de John Sturges (1960) - 8,5/10
124) Le Nouveau Monde de Terrence Malick (2006) - 9,5/10 - CRITIQUE
125) Deux jours, une nuit des frères Dardenne (2014) - 6,5/10
126) Why don't play in hell de Sion Sono (2013) - 8/10


TOP 2014 du mois:


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Découverte(s) du mois:


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Bouse(s) du mois:


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Why Don't You Play in Hell ? - 8/10

Messagepar Velvet » Dim 01 Juin 2014, 13:23

Why don't you play in Hell? de Sion Sono (2013?) - 8/10


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Sion Sono revient aux affaires avec une œuvre foutraque et distrayante qui traite de l’amour, de l’obsession d’une bande d’individus peinturlurés pour que leurs rêves deviennent réalité. C'est un plaisir d'enfant, naif et adulte. Comme souvent chez Sono, les personnages sont empreints d’une folie abyssale qui ne fait parfois plus de distinction entre le réel et la fiction. Un jeune cinéaste qui rêve de réaliser son chef d’œuvre, un yakusa prêt à tout pour faire vibrer le cœur de sa femme, un adolescent qui rencontre par mégarde son âme sœur. C’est une déclaration d’amour généreuse pour le cinéma, dévoilant une certaine vision nostalgique de son art aux multiples références (Bruce Lee), mettant en lumière ces artisans de l’ombre, ceux pétris de talent, qui ne demandent qu’à sortir de leur traversée du désert professionnel pour mieux rebondir.

Un poème pour ceux qui meurent pour leur art. Nous ne sommes plus dans la trilogie de la haine où le réalisateur dévoilait sa vision pessimiste d’un Japon meurtri par les mœurs vagabondes de sa société. Why don’t you play in hell est plus optimiste mais tout en autant nihiliste. Avec sa compassion adolescente qui fait doucement penser à Love Exposure, avec un sérieux parodique et un humour potache qui fait toute sa qualité d’écriture, avec sa galerie de personnages un peu freaks sur les bords, le réalisateur japonais construit petit à petit son récit à la fois cocasse et hystérique, qui mélange les genres (Yakusa, teen movie, film de sabre), il pose les bases d’un film parfois bancal composé de certaines baisses de rythmes tout en restant extrêmement attachant dont le but principal est de faire monter la sauce pour tout faire exploser dans un final enragé, joyeusement gore et dramatiquement émouvant.

L’objectif principal de tous les protagonistes : faire le meilleur film possible et inimaginable, comme si c’était le dernier de leur vie. Tout le monde se rassemblera pour écrire une page de l’histoire, de leur histoire. Why don’t you play in hell est un film libre, qui aime changer de ton à sa guise, avec une construction semblable à Cold Fish. Une grande partie du long métrage instaure des situations burlesques et sensibles, observe avec compassion les attentes de tout un chacun, installe une atmosphère violemment détendue, collant par ci par là quelques séquences surréalistes (le sol inondé de sang). Oui, Sion Sono a une véritable empathie pour ses personnages décalés et cabotins, les filme avec une affection communicative. L’amour est au cœur de son film, c’est l’épicentre de toute les velléités de tous ses individus qui dissimulent un émoi intérieur, une volonté de s’affranchir, de grandir, de trouver le bonheur dans l’accomplissement de soi-même. La femme d’un Yakusa tue des hommes de main d’une bande rivale et écope de 10 ans de prison.

Prise d’une folie meurtrière, elle voulut protéger son mari et sauver sa fille qui est le soleil de sa vie, enfant star d’une publicité pour dentifrice et promise à une belle carrière dans le cinéma. Son mari qui est chef de gang va tout faire pour faire réaliser un film en donnant le rôle phare à sa fille dans le but de faire plaisir à sa femme à sa sortie de prison. C’est alors qu’ils vont croiser le chemin d’une bande férue de cinéma en quête de gloire. Certes, Why d’ont you play in Hell n’est pas le sommet de Sion Sono, on ne retrouve pas le romantisme adolescent de Love Exposure, ni le nihilisme sanguinaire et sexuel de Guilty of Romance ou de Cold Fish. Mais il rend hommage aux cinémas, à son cinéma et à ses personnages qui lui donnent tant. L’apogée de ce long métrage arrive dans ce final sanguinaire, faisant immédiatement penser à Kill Bill de Quentin Tarantino. Le réalisateur américain peut aller se rhabiller tant ce final est maitrisé d’une main de maitre impressionnante, foisonnant d’idées visuelles, emboité par un montage délicieux. Sanglante, drôle, émouvante, esthétique, cette deuxième partie est proche de la perfection. Eclaboussé par ce bain de sang, le film se clôturera par un cri de joie à la fois heureux mais terriblement solitaire.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Dim 01 Juin 2014, 13:26

L’apogée de ce long métrage arrive dans ce final sanguinaire, faisant immédiatement penser à Kill Bill de Quentin Tarantino. Le réalisateur américain peut aller se rhabiller tant ce final est maitrisé d’une main de maitre impressionnante


Bon, ça m'ennuie de défendre Tarantino... Mais voilà, j'ai trouvé ridicule qu'un cinéaste japonais s'attaque à la partie japonaise de Kill Bill. Parce que chez Sono c'est ridicule, cheap et jamais aussi inventif et maîtrisé que chez Tarantino... Ce qui est un peu la honte quand même.

Un film hystérique, où les personnages ne sont jamais incarnés et passent leur temps à gueuler plutôt qu'à exister.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Dim 01 Juin 2014, 13:36

Je ne suis pas vraiment d'accord. Sur les personnages, je les trouve très attachants. Comme dans la trilogie de la haine ou Suicide Club, ce qui me plait dans l'écriture de Sion Sono, c'est la passion qui anime ces individus, ce qui les raccroche à la société, c'est cette folie communicative. Tout est une question de passion, d'amour pour un etre proche ou pour le cinéma. J'ai trouvé ça beau et plus intelligent que ça en a l'air.

Après je vois pas trop en quoi le final du film est cheap. Sono y met une véritable personnalité, ce n'est pas juste un défouloir comblé que de combats comme chez tarantino. J'ai trouvé ça terriblement jouissif, avec plein d'idées narratives qui montrent toute la beauté des personnages. C'est putain de bien monté. Rien que cette montée en tension, avant que la bataille commence, où les deux camps commencent à se préparer.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Dim 01 Juin 2014, 14:20

On n'a pas vu le même film (tant mieux pour toi ceci dit).
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar elpingos » Mar 03 Juin 2014, 14:49

:super: formidable critique du Nouveau Monde au fait ...
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Mauvais sang - 10/10

Messagepar Velvet » Mar 03 Juin 2014, 19:06

Mauvais sang de Leos Carax (1986) - 10/10


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Mauvais sang est beau, douloureusement amoureux. Il règne une mélancolie contemplative à fleur de peau, qui brule notre chair, qui fait chuchoter un sentiment double entre pessimisme et espoir. Face à quoi ? Face à une maladie qui tue les hommes et femmes qui font l’amour sans amour, qui jouissent de la vie sans vergogne, pour le simple plaisir de ressentir. Avec sa parabole du Sida, Leos Carax parle de la peur d’aimer, de ne plus aimer, de cette jeunesse qui voit ses envies bousculer par la peur, qui se quitte sans se quitter, en apprenant les désordres sentimentaux dans cette perte d’innocence vagabonde, qui essaye de s’échapper sans se défiler devant ses perspectives d’avenir. La peur de ne plus exister, de ne plus flairer cette agréable sensation charnelle, de ne plus apercevoir des lunes jaunes de jouissance dans le regard de son partenaire.

La liberté des corps est meurtrière, les mots prennent un sens maladif dans un film noir aux couleurs phosphorescentes. Il y a ce couple, composé de Julie Delpy (Lise, somptueuse) et Denis Lavant (Alex, jeune à la gueule cassé, ventriloque), aux sourires tristes, nus dans une forêt vierge, cheveux aux vents sur une mobylette. C’est beau tout simplement. On les suit, on aime ça, mais ça va vite se terminer par les circonstances de la vie. Plus tard, Lise jouera l’ange gardien sur cette même mobylette. Alex apprend la mort de son père. Il rejoindra une bande de truands pour faire un casse dans le but de sauver la population. Il fera alors la connaissance de la belle Anna (fluette Juliette Binoche). Alex sera subjugué par cette femme mutique, amoureuse du chef de bandes, Marc, joué par un sombre et lancinant Michel Piccoli.

Avec son esthétisme vigoureux, presque épileptique et ses dialogues hauts perchés, Leos Carax est brillant, signe un film bouleversant de naturel. Visuellement c’est miraculeux, hystérique et clippesque, à chaque seconde, à chaque instant, Mauvais sang est un film sur la brèche, en accéléré ou au ralenti, épileptique et contemplatif, qui ne sait pas toujours quelle direction prendre, insuffle une liberté de langage qui ose et qui ne se cache pas. Le montage est foudroyant, collant par ci par là des images à la tonalité différentes, comme si on voyait devant nous défiler une bande dessinée captive et vivante, faisant grésiller les images (séquences de courses sublimes entre Alex et Lise), à la direction artistique fait de bric-à-brac jamais toc.

Graphiquement, Mauvais Sang fait rencontrer l’artisanat de Godard avec le fétichisme d’un Wong Kar Wai. Difficile de parler de Mauvais sang tant l’œuvre est foutraque, insaisissable change de couleur, de ton, de paroles où le réalisme des sentiments rencontrent le surréalisme des situations et la grandiloquence des intentions. Le dispositif graphique n’est jamais lourd ni imposant mais est au service de son récit, fait vivre, voler une histoire attendrissante où les personnages sont tous contaminés par un spleen, nous place face à la vie, à la mort. Mauvais sang est un film poétique et désarticulé (comme son acteur principal) qui coure sans respirer vers un romantisme pur.
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