[oso] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Proies (1971) (Les) - 8,5/10

Messagepar osorojo » Dim 21 Sep 2014, 18:58

Image


LES PROIES

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Donald Siegel (1971) | 8.5/10
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++


ImageImageImage

Ouvrir son film par un yankee en perdition qui profite d’une gamine toute fière d’avoir bientôt 13 ans, en l’embrassant sur la bouche pour devenir son namoureux et se garantir un place salvatrice dans la résidence où elle demeure, c’est aussi osé qu’inattendu. Il y a fort à parier que telle image aurait bien du mal aujourd’hui à trouver le chemin des salles, et pourtant cette séquence furtive mais dérangeante annonce d’entrée de jeu la couleur des hostilités à venir.

ImageImageImage

A savoir un jeu malsain dans lequel chaque pion sur l’échiquier tente d’avancer jusqu’à la dernière case sans éveiller les soupçons de ses adversaires. Chacun prenant, à tour de rôle, la place très convoitée du prédateur jouissant d’un contrôle absolu sur ses proies apeurées. Et si dans la première partie du film, la place est trustée par un Eastwood séducteur qui fait chavirer les cœurs, il s’en fait déloger à sa première incartade. Le fin stratège s’en mordra les doigts, sa faiblesse pour la chair trop fraiche ayant définitivement fait évoluer les sentiments amoureux de ses hôtesses en haine instable.

ImageImageImage

Avec la patience et l’assurance d’un bon joueur d’échec, Siegel met en place tout son petit monde sans se presser et dévoile les cartes qui caractérisent chacun de ses personnages avec parcimonie. Sa mise en scène, illuminée majoritairement par des éclairages naturels inquiétants, n’est qu’un trouble miroir construisant un jeu d’apparence dont la conclusion est aussi brutale qu’inattendue. Engager les hostilités par la main d’une innocente, et user à nouveau de cette dernière comme actrice de la sentence finale est un choix narratif particulièrement vicieux. Il n’en est pas moins efficace, bien au contraire, puisque c’est chamboulé, mais aussi amusé par ce retournement de situation malicieux, qu’on termine le film.

ImageImageImage

Les proies porte en lui la marque d’un cinéma révolu, caractérisé par une totale liberté d’expression et une tension sexuelle de chaque instant — Siegel s’amuse, en témoigne ce plan du fessier de la jeune Carole (que lui a emprunté Scorsese dans son Loup de Wall Street) —. Se mêlent dans le film de Siegel des thématiques très sensibles, mais elles s’inscrivent dans un script malin avec un humour noir saisissant. Il n’est en effet jamais question pour celui qui réalisera la même année le pétaradant Inspecteur Harry de jouer la carte du misérabilisme. C’est au moyen d’un humour acide qu’il déroule sa macabre symphonie dont les femmes sont les instruments. Sa troisième collaboration avec Clint Eastwood est l’occasion pour l’acteur d’user de son charme viril pour se construire un rôle de salopard un peu à contre emploi de ce qu’il avait l’habitude d’incarner jusqu’alors. Le résultat est sans appel, l’acteur prend un malin plaisir à jouer le don juan mal intentionné, son naturel est glaçant !

ImageImageImage
ImageImageImage

Dans de ce bal musette sans lumière où les vieilles filles sortent les griffes, chaque composante trouve sa place pour délivrer une réflexion très cynique sur la nature humaine. Quand l’urgence de la situation l’impose, les femmes n’hésitent pas à sortir le manuel pour une petite session bricolage — quelle séquence, on grince des dents avec chaque protagoniste ! — et l’homme en détresse use de son charme, quitte à racoler si nécessaire. Une partie de menteur menteur diabolique et amusante, qui se conclut par le sang, dans un dernier acte désenchanté ôtant définitivement à cette relecture singulière de l’image même du prince charmant toute la féérie qui y est habituellement associée.
Critiques similaires
Film: Proies (Les) (1971)
Note: 8,5/10
Auteur: Count Dooku
Film: Proies (Les) (1971)
Note: 7,5/10
Auteur: Alegas
Film: Proies (Les) (1971)
Note: 7,5/10
Auteur: Scalp

Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21367
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 21 Sep 2014, 20:42

L'un des rares Clint que je n'ai pas vu, ta critique pousse à la découverte :super:
Avatar de l’utilisateur
Dunandan
King Kong
King Kong
 
Messages: 20478
Inscription: Jeu 08 Sep 2011, 00:36

Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar caducia » Dim 21 Sep 2014, 20:45

Vu il n'y a pas très longtemps, je mettrais un note un peu plus basse mais c'est à voir. Un bon Clintou ! :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
caducia
Hulk
Hulk
 
Messages: 15105
Inscription: Sam 09 Juin 2007, 12:57
Localisation: on the red carpet

Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Dim 21 Sep 2014, 21:36

Il est terrible ce film et le fait d'avoir Clint en acteur principal c'est un bonus inestimable. :super:
Image
Allez, Mark, c'est Sophie qui te demande de revenir!
Avatar de l’utilisateur
pabelbaba
Superman
Superman
 
Messages: 23230
Inscription: Mar 29 Mar 2011, 13:23

Pas d'orchidées pour Miss Blandish - 8/10

Messagepar osorojo » Lun 22 Sep 2014, 21:46

Image


THE GRISSOM GANG
PAS D'ORCHIDÉES POUR MISS BLANDISH


++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Robert Aldrich (1971) | 8/10
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++


Une histoire d’amour improbable à la sauce Aldrich, c’est tout sauf banal et embaumé d’un agréable parfum de rose. C’est même tout l’inverse, le cinéaste n’hésitant pas à corser, plus que de raison, la galerie de personnages complètement allumés qu’il écrit pour l’occasion. Une sorte de relecture poisseuse de la famille Dalton, qui au lieu de faire des farces amusantes sort les mitrailleuses quand l’heure est venue de régler ses comptes.

ImageImageImage

Entre syndrome de Stockholm on ne peut plus glauque et parallèle gênant qui oppose un meurtrier essayant de se découvrir un cœur et un père aimant qui perd le sien lorsque le fruit de ses entrailles met en péril sa réputation, Pas d’orchidées pour Miss Blandish déroule, sans se presser, mais avec un sens du rythme admirable, une satire virulente de la nature humaine, tout en s’inscrivant, avec un volontarisme saisissant, dans la traînée corrosive du nouvel Hollywood.

ImageImageImage

Où ce choix extrême de s’entourer de personnages marqués par une exagération sans limite pourrait vite tourner à vide et sembler gratuit, Aldrich parvient à contenir l’exubérance de son script par une subtile montée en puissance de l’histoire d’amour impossible qu’il raconte. Laquelle trouve toute sa puissance dans l’opposition sociale de ses deux protagonistes, la jeune fille d’un bourgeois pas vraiment gentilhomme et le pire rejeton Dalton, dont la caboche un peu malade cache finalement plus de cœur que le père de la jeune femme, réputé pourtant respectable aux yeux du monde par son aisance financière.

ImageImageImage

Aldrich fait évoluer tout son petit monde dans un climat poisseux morbide qui imprime sur les visages une sueur dégoulinante les rendant tous répugnants. De la belle au bois dormant qui devient aussi repoussante que les défroqués du bocal l’ayant kidnappée, à cette starlette de pacotille qui ne parvient à se rendre désirable que lorsqu’elle est maquillée à outrance et violentée par des projecteurs trop puissants pour que l’on distingue pleinement son visage, tous sont marqués par une fatigue moite étouffant dans l’œuf tous leurs efforts pour se mettre à leur avantage.

ImageImageImage

Dans ce cadre abject, Aldrich peut alors dérouler son larcin sans se préoccuper du qu’en dira-t-on. Et si l’on peut craindre un retournement de veste de sa part, en dernière intention, lorsque, contre toute attente, il fait tomber sa cendrillon dans les bras du simple d’esprit maladroit qui l’accompagne, il n’en est heureusement rien. Le cinéaste reste fidèle à sa ligne de conduite et conclut son film de la pire des façons pour la morale bien pensante, de la meilleure pour nous, spectateurs un brin déviants. Non sans avoir pris soin de nous proposer un petit hors d’œuvre généreux, l’affrontement sanguinolent entre la famille de la vicieuse ‘Ma, planquée dans son outrancier night club, et toute la force policière de la région, il porte alors le coup de grâce, noir et définitif, typique d’une époque vénéneuse marquée par son absence la plus totale de concessions.
Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21367
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar angel.heart » Lun 22 Sep 2014, 21:48

Je l'ai en stock depuis un bon moment, celui-là. Ta critique me motive à le mater. :D

Sinon, bien content que tu ais apprécié le Siegel.
angel.heart
Robocop
Robocop
 
Messages: 9300
Inscription: Lun 28 Mar 2011, 14:55

Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar puta madre » Lun 22 Sep 2014, 21:51

Il fait partie de mes préférés d'Aldrich, celui-là. Good job, Oso! :super:
Image
Avatar de l’utilisateur
puta madre
Batman
Batman
 
Messages: 1570
Inscription: Lun 08 Juil 2013, 08:08
Localisation: Lille

Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Lun 22 Sep 2014, 21:53

Mici ! Les années 70, c'était quand même une putain d'époque 8)
Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21367
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Virgil - 6,5/10

Messagepar osorojo » Mar 23 Sep 2014, 20:47

Image


VIRGIL

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Mabrouk el Mechri (2005) | 6.5/10
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

CHALLENGE DÉCOUVERTE SEPTEMBRE/ OCTOBRE 2014 •


ImageImageImage
ImageImageImage

Le trait de cette leçon de boxe en dilettante est un peu trop forcé mais porte la fraîcheur de l’envie d’un premier film. Pour sa première droite dans l’univers du long métrage, Mabrouk el Mechri sort l’artillerie lourde en matière de mise en scène, quitte à se prendre parfois les pieds dans les cordes. On retiendra notamment ses saisissants panoramiques à 360° qui font leur petit effet et témoignent de toute la force de proposition du jeune réalisateur.

ImageImageImage

Si son ambition esthétique est à saluer, on pourra par contre lui reprocher d’être si soucieux de la ganache de ses images qu’il en oublie d’étoffer un peu plus son histoire, qu’il se laisse également un peu trop aller à la caricature facile de ses personnages pour combler le relatif manque d’ambition de son script. Virgil n’est pas vide de sens, loin de là, il se laisse simplement un peu trop porter par les fortes têtes qui lui donnent de la voix.

ImageImageImage

Jean-Pierre Cassel, par exemple, dont les cordes vocales sont montées sur ressorts, suffit, par sa seule éloquence, à faire de Virgil un moment très agréable. Armé de punchline à l’argot très fleuri, il est un vrai rayon de soleil dans cette fausse comédie dont le cœur est au contraire tourné vers le drame intimiste. Dans Virgil, la boxe est utilisée comme une métaphore à la difficulté de nouer une relation, l’originalité du film étant d’exploiter un sous genre à part entière à rebrousse poil. Ici, il n’est aucunement question d’une success story à la Rocky, ce serait même l’inverse, et à part quelques marrons distribués furtivement, il n’y a pas de quoi rassasier les affamés d’uppercut en matière de combat.

ImageImageImage

Malgré sa belle volonté de jouer avec les codes d’un genre peu fourni pour construire un propos touchant, Virgil porte la griffe d’un film dont la forte ambition n’a pu être pleinement assouvie. La caméra se veut précise et exigeante, mais les ambiances qu’elle filme pâtissent d’un manque de moyens évidents et l’histoire qui lie la belle imagerie est un peu diluée par des choix d’écriture cavaliers. On retiendra néanmoins une BO aux petits oignons, des acteurs qui s’amusent et quelques dialogues gratinés, qui en plus de générer un moment de divertissement très agréable, laissaient présager du futur prometteur d’un cinéaste ayant des choses à proposer. Il créera d’ailleurs la surprise 3 ans plus tard avec l’inattendu JCVD, avant d’aller faire le Yes-man aux États-Unis, pour y tourner un thriller peu glorieux. Lequel, espérons-le, lui permettra peut être de réaliser des projets plus personnels par la suite.
Critiques similaires
Film: Virgil
Note: 7,5/10
Auteur: Scalp

Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21367
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Rockatanski » Mar 23 Sep 2014, 21:48

Oso', tu es mon number one des critics-makers. :shock:

C'est un régal de te lire.

Je note le Aldrich dans ma short-list... un de plus ! :super:
Rockatanski
 

Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mar 23 Sep 2014, 22:19

Merci Rock pour le compliment, ça me fait plaisir :chinese:

Et tu fais bien pour le Aldrich ! :twisted:
Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21367
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Corps et le fouet (Le) - 7/10

Messagepar osorojo » Mer 24 Sep 2014, 20:39

Image


LA FRUSTA E IL CORPO
LE CORPS ET LE FOUET


++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Mrio Bava (1963) | 7/10
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

CHALLENGE DÉCOUVERTE SEPTEMBRE/ OCTOBRE 2014 •


ImageImageImage
ImageImageImage

Un peu bancal mais visuellement très stimulant, Le corps et le fouet vaut surtout le coup d’œil pour l’héritage qu’il laissa au genre horrifique. Premiers pas un peu timides mais francs du collier d’un réalisateur qui a marqué de son empreinte une grande partie des films d’horreur qui ont suivi, cette mélodie macabre en rais de lumière majeurs a tous les atouts d’une démonstration formelle implacable, qui parvient à faire oublier tous les à côtés moins réussis qui l’accompagnent.

ImageImageImage

Il y avait pourtant fort à faire. De la partition musicale un peu monocorde aux jeux très limites de la plupart des seconds rôles, en passant par un script qui se mérite, puisqu’il feignasse à écrire les quelques lignes liant ses principales thématiques, Le corps et le fouet souffre d’un manque d’homogénéité un peu gênant. En oscillation constante entre surprise formelle saisissante et scènes longuettes peu passionnantes, il faut être un amoureux des cryptes poisseuses, des châteaux inquiétants et des ambiances fantastiques dans leur forme la plus pure pour apprécier ce voyage réservé aux initiés.

ImageImageImage

Les autres trouveront sans doute le temps un peu long mais pourront se raccrocher à la très belle partition que jouent de concert le grand Christopher Lee et la très pitchoune Daliah Lavi, la relation qui les réunit à l’écran étant la réussite la plus totale de ce Bava. Une relation osée pour l’époque, témoignant d’une passion sadomasochiste nullement éthérée qui encore aujourd’hui, force l’admiration par sa totale liberté de ton. Lorsque le fouet fend l’air pour annoncer un câlin à venir, l’ambiance est particulière et pourtant, une furtive tension érotique en découle. Un réel tour de force, qui prouve si besoin en était tout la fougue de Mario Bava.

ImageImageImage

Le corps et le fouet n’est pas forcément l’œuvre la plus évidente d’accès de son auteur, son côté un peu brouillon et peu loquace rendent la séance quelque peu lointaine. Mais elle n’en reste pas moins une référence évidente du genre dans lequel elle s’inscrit, ne serait-ce que par l’expérimentation qu’y fait son auteur. Essais plus ou moins convaincants, qui deviendront, des années plus tard, la base formelle de cinéastes ayant puisé jusqu’à la rupture dans ce genre de bobine fiévreuse dont les ambiances formelles sont le principal atout. Comment, en effet, ne pas penser, devant les belles ambiances colorées du film de Bava, au Suspiria d’Argento qui rejouera, à sa façon, quelques années plus tard, ce ballet de couleurs mettant à mal bleus profonds, rouges passionnels et verts inquiétants jusqu’à l’ébriété rétinienne la plus absolue.
Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21367
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mer 24 Sep 2014, 20:48

J'ai le souvenir de m'être emmerdé à mort... Comme avec 90 % des Bava que j'ai vus en fait.
Avatar de l’utilisateur
Mark Chopper
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 43046
Inscription: Dim 12 Fév 2012, 13:14

Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mer 24 Sep 2014, 20:49

Ca m'étonne pas, j'aime ce genre d'ambiance, et je suis très indulgent quand ça claque formellement, mais je comprends qu'on sabre ce genre de film parce qu'on s'y ennuie :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21367
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mer 24 Sep 2014, 20:51

Avoue plutôt que tu aimes le fouet.
Avatar de l’utilisateur
Mark Chopper
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 43046
Inscription: Dim 12 Fév 2012, 13:14

PrécédenteSuivante

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 2 invités

cron


Founded by Zack_
Powered by phpBB © phpBB Group.
Designed by CoSa NoStrA DeSiGn and edited by osorojo and Tyseah
Traduction par phpBB-fr.com
phpBB SEO