[Alegas] Mes Critiques en 2015

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Alegas » Mer 01 Juil 2015, 22:54

BILAN JUIN 2015


Films vus :

Moyenne générale : 6,22

USA : 9
France : 4
UK : 2
Allemagne : 1
Mexique : 1
Autriche : 1
Chine : 1


149 : Ex Machina, Alex Garland, 2015, Ciné VOST : 7,5/10
150 : Aguirre, der Zorn Gottes, Werner Herzog, 1972, Blu-Ray VOST : 3/10
151 : Jurassic Park 3, Joe Johnston, 2001, Blu-Ray VOST : 3/10
152 : It Happened One Night, Frank Capra, 1934, DVD VOST : 6,5/10
153 : Jurassic World, Colin Trevorrow, 2015, Ciné VOST 3D : 4/10
154 : To be or not to be, Ernst Lubitsch, 1942, Blu-Ray VOST : 6/10
155 : Biutiful, Alejandro González Iñárritu, 2010, Blu-Ray VOST : 6/10
156 : Angst, Gerald Kargl, 1983, Blu-Ray VOST : 7,5/10
157 : Inside Out, Pete Docter & Ronaldo Del Carmen, 2015, Ciné VOST : 7,5/10
158 : The Taking of Tiger Moutain, Tsui Hark, 2014, Ciné VOST 3D : 4,5/10
159 : Citizenfour, Laura Poitras, 2014, Truc VOST : 6/10
160 : Attack the Block, Joe Cornish, 2011, Blu-Ray VOST : 6,5/10
161 : The Land Before Time, Don Bluth, 1988, Truc VF : 7/10
162 : Les Maudits, René Clément, 1947, Blu-Ray VF : 6/10
163 : Loin des hommes, David Oelhoffen, 2015, Truc VF : 7/10
164 : Jupiter Ascending, Andy & Lana Wachowski, 2015, Blu-Ray VOST : 8/10
165 : Titanic, James Cameron, 1997, Ciné VOST : 10/10
166 : Vincent, François, Paul...et les autres, Claude Sautet, 1974, TV VF : 4/10
167 : Mado, Claude Sautet, 1976, TV VF : 2/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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New York - Miami - 6,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 02 Juil 2015, 23:28

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It Happened One Night (New York - Miami) de Frank Capra
(1934)


Second film de Capra que je découvre et première déception. Déception relative cependant puisqu'elle est surtout liée à la réputation très élogieuse du film en question, car si It Happened One Night est indéniablement un bon petit film, j'ai beaucoup de mal à y voir un grand classique de cinéma, et j'ai encore plus de mal à comprendre la pluie de récompenses qu'il a pu avoir à l'époque, si ce n'est le fait qu'il a perpétué une sorte d'idéal de divertissement familial américain. Si ce film de Capra n'a pas réellement de gros défauts à souligner, c'est pour le coup la nature même du film que je trouve étrangement peu compatible avec l'aura dont bénéficie ce métrage. Loin d'être ce que je pourrais considérer comme un grand film de cinéma, cette pellicule est en revanche un divertissement efficace et pouvant être vu de tous. On y fait la part belle à un duo d'acteurs se basant sur le comique de confrontation avant d'entamer une inévitable love-story, l'écriture se révèle bien plus soignée que la mise en scène fonctionnelle, on y tourne en ridicule certains clichés d'une Amérique parfaitement reconnaissable et surtout on finit sur un joli happy-end prônant l'amour, le vrai. Je reconnais sans aucun problème au film son statut de film iconique, dans le sens où il a clairement inspiré bon nombre de productions du même genre jusqu'à aujourd'hui, mais j'ai réellement du mal à y trouver un classique indéniable, étant donné que le film en lui-même ne s'impose pas vraiment comme l'un des meilleurs du genre à mes yeux. Reste un divertissement fonctionnel qui fait le travail, ce qui est déjà vraiment bien, mais je m'attendais à bien plus.


6,5/10
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Film: New York - Miami
Note: 8/10
Auteur: jean-michel

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar maltese » Ven 03 Juil 2015, 10:36

Plutôt d’accord avec toi, un film « fondateur » on va dire, mais à voir aujourd’hui, ça n’est pas exceptionnel. Pour Capra, je te conseille plutôt Mr Smith goes to Washington et Meet John Doe :super:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Alegas » Ven 03 Juil 2015, 10:38

Ce sont les deux que l'on me conseille le plus souvent depuis que j'ai maté La Vie est belle, faut que je me les procure au plus vite.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Milkshake » Ven 03 Juil 2015, 10:52

Plutôt d'accord avec cet avis, j'ai trouvé ça juste sympa pour le film qui serait le fondateur (le premier ?) de la Screwball Comedy aussi eu un peu de mal avec l'actrice Claudette Colbert mais Clark Gable se débrouille bien ici. :super:

Après ce Capra est clairement pas du niveau des meilleurs Lubistch. Mais j'ai aussi pas mal de Capra à découvrir dont le Mr Smith goes to Washington souvent cité dans ces meilleurs, avec James Stewart ça sera forcément solide niveau acting.

Meet John Doe rien que le fait le duo soit Gary Cooper et Barbara Stanwyck, là aussi niveau acting ça doit être du haut niveau.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar maltese » Ven 03 Juil 2015, 12:29

Après, pour Capra, la style « engagé-éducatif » peut gêner (il y a des passages assez didactiques dans Meet John Doe), mais je trouve que ses films demeurent d’une actualité perturbante (bon, le côté très humaniste à part on va dire).
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Jupiter : Le destin de l'univers - 8/10

Messagepar Alegas » Ven 03 Juil 2015, 15:37

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Jupiter Ascending (Jupiter, le destin de l'univers) de Lana & Andy Wachowski
(2015)


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2012. Lana et Andy Wachowski sont en pleine production de Cloud Atlas, œuvre chorale devenue le plus gros budget de l'histoire du cinéma indépendant. Ils se voient proposer par Jeff Robinov, ancien agent, ami du duo et accessoirement PDG de Warner Bros de l'époque, de mettre en place un projet de science-fiction original et ambitieux. L'objectif de ce projet : permettre aux Wachowski de créer un univers inédit qui pourra être utilisé en cas de succès comme nouvelle licence propice à des suites. Pour faire simple, l'idée est de renouveler l'expérience Matrix au sein d'une Warner en manque cruel de nouvelles licences.

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Après un an de pré-production centrée sur la création de ce nouvel univers arrive Jupiter Ascending, premier opus d'une saga de science-fiction pensée comme une trilogie et qui, hélas, connaîtra une production plutôt houleuse, la faute très certainement au départ de Robinov en 2013, et donc à un manque d'intérêt du studio dans les dernières étapes de création du film. Entre des projections-tests peu concluantes, des reshoots imposés au Wachowski pour éclaircir l'intrigue et un décalage de la date de sortie de sept mois (le film était censé sortir en juillet 2014) pour cause de remontage, d'effets spéciaux pas finalisés et d'un marketing à repenser totalement, Jupiter Ascending avait, petit à petit, tout du blockbuster maudit. Il en résulte ce qu'on pourrait appeler un très beau massacre : certes le film a souffert de cette production, et cela se voit indéniablement, mais il reste néanmoins non seulement un spectacle euphorisant, mais surtout une œuvre qui reste profondément intègre aux thématiques de ses auteurs.

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On arrêtera rapidement la comparaison entre Matrix et Jupiter Ascending, puisque hormis l'appartenance au genre de la science-fiction et l'intégration d'un récit respectant les codes campbelliens, les deux œuvres n'ont finalement pas grand chose à voir. Les Wachowski ayant voulus dès le départ imposer un récit aux enjeux simples, la richesse que l'on pouvait trouver dans le sous-texte philosophique d'un Matrix se trouve plutôt ici dans la caractérisation d'un univers créé de toutes pièces. Ce monde empruntant autant à Star Wars, à la génération Métal Hurlant ou encore au Dune avorté de Jodorowsky (les soldats "sims" des Abrasax sont directement inspirés d'un concept-art du projet cité) qui s'avère être certainement la note d'intention la plus ambitieuse du métrage, au point de le desservir parfois.

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En effet, là où les Wachowski avaient réussis auparavant à concevoir un film one-shot qui présentait un univers sans trop en dévoiler, on trouve dans Jupiter Ascending une véritable frustration devant des concepts visuels et/ou thématiques géniaux qui, hélas, n’apparaissent parfois quelques secondes à l'écran. Le script de base de 600 pages ayant été réduit de moitié en cours de production, on peut se douter que le film aurait dû être plus long pour développer ces aspects, mais cela n'empêche pas un sentiment de réel gâchis, d'autant plus lorsqu'on constate qu'une suite n'aura sûrement jamais lieu, la faute à des retours financiers en deçà des espérances. Pour autant, la force de Jupiter Ascending est bien là, avec une volonté d'éloignement des codes visuels classiques du blockbuster américain.

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Là où un film comme Guardians of the Galaxy est conçu pour plaire visuellement au grand public, pour paraître instantanément cool, le film des Wachowski se complaît à ne suivre aucune mode, quitte à choquer et à se faire critiquer pour son soi-disant mauvais goût, et assume ainsi une direction artistique kitsch que n'aurait pas renié un blockbuster SF des années 80, cette fois avec des moyens qui rendent l'entreprise autrement plus éclatante visuellement. Sur ce point, on n'avait clairement pas vu le création d'un univers de space-opera aussi original depuis Star Wars, qui n'avait pourtant pas subi les foudres de la critique alors qu'il s'inscrivait lui aussi dans le fantasme d'une autre époque.

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Néanmoins, il se cache dans Jupiter Ascending un script pour le moins étonnant. Certes, les Wachowski ont voulu livrer un récit simple, mais pas pour autant simpliste. Ainsi, à la manière d'un Matrix Reloaded, le space-opera du duo se veut être ainsi bien plus que l'histoire typique d'un blockbuster typique, notamment en demandant au spectateur de ne pas s'arrêter à la surface. A première vue, Jupiter Ascending est donc un film à l'enjeu plutôt simple, puisqu'on y suit une héroïne qui doit, comme l'indique le titre, connaître son ascension et dépasser sa condition de départ, mais il semblerait que le public en vienne à critiquer cette apparente simplicité. Le montage de Jupiter Ascending n'aide peut-être pas (pourquoi révéler l'existence du reste de l'univers aussi tôt et ne pas les découvrir par les yeux de Jupiter ?), le film multipliant les péripéties et unités de lieux à une vitesse qui peut clairement rebuter à la première vision (la structure répétitive et évolutive n'aidant pas, ainsi le film a un véritable ventre-mou en milieu de parcours), mais le récit en lui-même est d'une logique imparable. Non seulement, comme dit auparavant, le film respecte les codes campbelliens qui oblige le héros en fin de cycle à retourner à sa condition d'autrefois, non sans avoir gagné une aventure et un pouvoir entre temps, mais on a aussi une vision du héros typique de l'écriture des Wachowski, à savoir un protagoniste dont l'évolution ne se fait non pas par l'action comme le ferait la plupart des blockbusters, mais par le choix.

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La trilogie Matrix le clamait haut et fort : ce qui importe, c'est le choix. Cela a toujours été ainsi le long de la filmographie des Wachowski, entre un Speed Racer qui affrontait les mêmes épreuves décisives que son frère décédé, un Zachry dans Cloud Atlas qui devait combattre les conséquences des choix de ses vies antérieures pour connaître la paix, ou tout simplement certaines répliques évocatrices de la série Sense8, il y a dans le cinéma du duo une volonté d'identifier les protagonistes par des décisions importantes. Ainsi, Jupiter Ascending n'est ni plus ni moins qu'une revisite contemporaine du conte de fées, avec des références ouvertement déclarées (Cendrillon, La Belle et la Bête) et des codes déformés (le prince à épouser, les bottes de sept lieues, le baiser, la forteresse à envahir pour sauver la princesse, la figure du dragon, etc...).

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Au premier abord, dans un tel contexte, le personnage de Jupiter n'est qu'une énième fille en détresse. En réalité, le personnage (actrice d'une descente aux enfers, à la manière de la divinité de l'amour Inanna, qui partage plusieurs points symboliques avec Jupiter, entre l'allusion à la fertilité et la liaison à une planète du système solaire) possède une évolution bien plus subtile, puisque là encore, ce sont ses choix en contradiction avec les codes du conte de fées qui la feront évoluer, que ce soit la vision du mariage comme une contrainte (le mariage est une affaire d'état, pas d'amour, comme le dit Titus), le refus du système matriarcal (Jupiter est prête à vendre ses ovules et se refuse à devenir une image maternelle pour les Abrasax), l'abandon de la famille au profit du bien commun, de la justice (choix déjà visible dans Speed Racer) ou encore la séquence finale où elle obtient ce qui lui permettra de s'envoler et donc de ne plus avoir à être secouru (le code campbellien est respecté : le héros retourne chez lui, en ayant obtenu quelque chose en plus).

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Le film est aussi l'occasion pour questionner directement ce qui pouvait se trouver en filigrane dans des films comme Cloud Atlas ou Matrix, à savoir la question de l'identité par le genre ou le pays. Ainsi, Jupiter se décrit dès les premières minutes du film comme une alien, née sans véritable pays, et doit ainsi découvrir par elle-même un univers où elle est automatiquement jugée pour ce qu'elle représente. Idem pour le personnage de Caine Wise, décrit comme un loup sans meute et montré tel un ange sans ailes (on pense forcément au personnage de Séraphin de la trilogie Matrix), qui est finalement un protagoniste-fonction (il doit sauver la princesse du conte de fées) devant apprendre à transcender les règles qui lui ont été imposées à sa fabrication génétique (la réplique de Stinger, "I know because of who and what you are, you're unable to say this, so I'll say it for you" prend alors tout son sens).

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Quand à la famille Abrasax, elle est loin d'être un trio banal d'antagonistes, puisqu'on y retrouve finalement des penchants modernes de différentes mythologies. Pendant que Kalique emprunte à Kalika, déesse hindouiste du temps (elle déclare elle-même que ce dernier est devenu la ressource la plus importante de l'univers), et que Balem s'inspire de Baal, divinité égyptienne qui assassine sa mère car elle refuse de vivre plus longtemps dans le monde humain, la relation entre Balem et Titus rappelle fortement celle d'Enlil et Enki, qui étaient chargés de cultiver, et donc de moissonner, les richesses de la Terre (l'humain donc, selon les Wachowski). A ce titre, Jupiter Ascending est bien plus qu'un blockbuster classique, il est non seulement une pièce logique au sein d'une filmographie étonnante, mais aussi un digne représentant de ce qui manque cruellement à Hollywood : un film qui transcende son statut pour partir dans des directions où on ne l'attend pas, quitte à perdre beaucoup de spectateurs en cours de route. De la même manière que les suites de Matrix qui avaient été très critiquées au moment de leur sortie, car elles ne correspondaient pas aux attentes basiques que l'on peut avoir d'un tel film, Jupiter Ascending est un film qui mérite qu'on s'y attarde, et qui ne doit pas être jugé de prime abord, afin de découvrir sa véritable richesse.

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Alors certes, Jupiter Ascending reste un métrage qui possède ses défauts. Outre la narration abrupte déjà évoquée, il faut reconnaître au film certaines errances dans son casting (Mila Kunis, dans un rôle prévu à la base pour Natalie Portman, se révèle être le plus gros point faible du space-opera tant elle se révèle incapable d'exprimer correctement la moindre émotion), une love-story insipide dans la façon dont elle est amenée, la caractérisation de certains personnages comme la famille de Jupiter (on sent la volonté de recréer une cellule logique comme celle de Speed Racer, mais sans que cela ne fonctionne), ainsi que quelques choix pour le moins risqués de la part des Wachowski (la séquence rendant hommage à Brazil s'accorde difficilement avec le reste). Mais ce serait bien dommage de condamner un tel film qui, à l'heure où chaque film à gros budget ressemble au précédent, cherche à proposer quelque chose d'inédit à son spectateur, quitte à se révéler bancal par moment.

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Que l'on aime ou pas, on ne peut cependant reprocher à Jupiter Ascending une maîtrise formelle de l'action. Le choix des Wachowski de ne pas céder au tout-CGI rend le film encore plus captivant dans ses morceaux de bravoure, à l'image de cette course-poursuite où quasiment chaque plan a réellement été tourné dans le ciel de Chicago. La comparaison avec la trilogie Matrix fait forcément un peu mal, tant il manque clairement le travail d'un grand chorégraphe pour rendre l'action exceptionnelle, mais l'ambition visuelle est telle que le film met une sévère claque à la quasi-totalité de la récente concurrence. Le climax final, d'une générosité totale et d'une pyrotechnie folle (certains mouvements de caméra sont juste dingues), est l'image même d'une séquence fantasme qui prend soudain vie, et même en dehors de l'action, les Wachowski arrivent à délivrer quelques beaux passages plein de grâces, à l'image de cette scène finale très romantique et symboliquement forte, se déroulant sur un coucher de soleil identique à celui du dernier plan de Matrix Revolutions (tout comme le film a commencé sur le plan final de Cloud Atlas). A cela se rajoute la superbe composition de Michael Giacchino, qui avait déjà officié sur Speed Racer, mais cette fois avec le mode opératoire hérité de Tom Tykwer, qui consiste à composer la musique avant même que le film soit tourné, et ce afin de laisser une liberté de ton et d'approche totale. Il en résulte l'un des plus beaux travaux du bonhomme, épique et lyrique à souhait, et qui rappelle énormément le travail d'un certain John Williams sur Star Wars, avec des thèmes évocateurs et inspirés.

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Malgré la gifle financière et critique que le film a subi, peu de doutes que Jupiter Ascending sera réévalué avec le temps, non pas comme un grand film, il a beaucoup trop de défauts pour cela, mais comme un divertissement qui osait faire un doigt d'honneur à tout ce que représente le blockbuster des années 2010. Non content d'offrir le film de SF le plus original depuis très longtemps, les Wachowski livrent aussi une pièce, bien que faiblarde par moment, totalement logique vis à vis de leur filmographie. Divertissement simple, mais pas simpliste, Jupiter Ascending est, sur beaucoup de points, le pendant déjanté et plus conventionnel d'un Matrix ou d'un Cloud Atlas. Si ce n'est certainement pas ce que le public attendait, de toute évidence, le temps saura rappeler que ce n'est pas la première fois qu'un film aura été jugé trop sévèrement à sa sortie, par manque de compréhension et/ou de recul.


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8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar lvri » Ven 03 Juil 2015, 17:23

Jolie critique, même si évidemment je suis loin d'être d'accord sur tout.
Visuellement, rien à redire, je pense qu'on a exactement le même avis. Par contre, sur le fond, moins convaincue par le :

ce n'est pas la première fois qu'un film aura été jugé trop sévèrement à sa sortie, par manque de compréhension et/ou de recul.


Ce n'est pas une histoire de compréhension, mais une histoire où les héros sont interprétés par des acteurs/actrices sans charisme ou personnalité. Le temps ne changera jamais ça ! Kunis et Tatum tuent Jupiter Ascending, et les quelques personnages intéressant sont de passage seulement quelques minutes ! C'est ultra sous développé à ce niveau là, et aucun film ne peut fonctionner si on ne croit pas aux personnages.

Jupiter Ascending est un film bourré de bonnes idées, à tout point de vue, mais personne n'est là pour les développer. Et dans 10 ans, ce sera exactement la même chose. Un gros gâchis, comme Lucas à pu gâcher toute la mythologie Star Wars lors de la prélogie.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Mr Jack » Ven 03 Juil 2015, 17:31

Y'a plus d'images que de texte, tu t'es cru dans Studio Magazine ?

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Alegas » Ven 03 Juil 2015, 17:36

lvri a écrit:Ce n'est pas une histoire de compréhension, mais une histoire où les héros sont interprétés par des acteurs/actrices sans charisme ou personnalité. Le temps ne changera jamais ça ! Kunis et Tatum tuent Jupiter Ascending, et les quelques personnages intéressant sont de passage seulement quelques minutes ! C'est ultra sous développé à ce niveau là, et aucun film ne peut fonctionner si on ne croit pas aux personnages.


Les personnages fonctionnent d'un point de vue logique et symbolique, donc à défaut de les aimer, de s'y attacher, on peut néanmoins très bien les comprendre et accepter de les suivre.
Kunis et Tatum, surtout Kunis, font clairement baisser le niveau qualitatif du film, mais les personnages existent quand même néanmoins par ce qu'ils véhiculent.
Donc non, en effet, le temps ne changera jamais les défauts du film, qui sont réels et bien présents, mais ce n'est pas pour autant que ça empêchera une réévaluation. Comme je disais récemment sur un autre topic, encore quelques années de super-héros et de blockbusters sans âmes et on regrettera des films comme Jupiter Ascending, un film bancal certes, mais au moins passionné et avec une vraie sincérité derrière.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar lvri » Ven 03 Juil 2015, 18:58

L'avenir le dira, mais je suis pas convaincu. Et si on doit tomber dans la comparaison avec les films de super héros actuels pour devoir le rehausser, ça craint un minimum quand même.
Kunis et Tatum, j'ai pas envie de les suivre. Ils ne montrent aucune motivation et semblent se foutre éperdument de ce qu'il se passe.
Les Abrasax oui, mais ils sont sous développés, et on ne laisse même pas une once de mystère autour d'eux.
Clairement, l'histoire, le fond, l'univers .... sont gachés par des personnages bancales, parfois mous, ou inexistant ou pour certains complètement laissé de côté.
Perso, le seul mot qui me vient à l'esprit c'est : frustration.
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Jurassic World - 3/10

Messagepar Alegas » Ven 03 Juil 2015, 23:44

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Jurassic World de Colin Trevorrow
(2015)


Les suites/reboot, pourquoi pas, encore faudrait-il que les producteurs se rendent compte que ça ne marche pas sur toutes les licences. Malgré l'énorme succès qu'il connaît actuellement, Jurassic World est l'image même du film inutile, souffrant terriblement à la fois d'une volonté de respecter à tout prix son héritage tout en offrant des nouveautés qui le rende vite ridicule. Jurassic Park 3 avait déjà été une sacré erreur, il est dommage de constater que la leçon n'a pas été retenue, tant ce nouvel opus paraît comme une parodie grossière du film original. Pourtant, le film commence bien avec un pitch de départ pas trop mal (le parc est enfin ouvert) et un respect évident pour le travail effectué auparavant par Spielberg. Malheureusement, une fois les dinosaures à l'écran, le film, ou plutôt le script, dévoile sa totale incapacité à renouveler correctement la chose. C'est d'autant plus choquant que le film lui-même annonce son aveu d'échec, en déclarant ouvertement dans une scène qui les dinosaures ne font plus le même effet que sur le public d'il y a vingt ans, et que l'idée d'introduire un dinosaure génétiquement modifié ne résumerait à rien.

Derrière cette volonté de créer une œuvre un tant soit peu méta se cache la problématique même des différents défauts du métrage : comment renouveler Jurassic Park sans tomber dans le ridicule ? Le défi est loin d'être remporté, car on frôle de peu le côté nanar de luxe que possédait le troisième film. Sauf que là où ce dernier assumait son second degré, on est ici devant un truc qui se prend tellement au sérieux qu'il en devient sacrément pathétique, l'apogée se trouvant dans un climax final totalement nawak qui sort tout droit d'une production Asylum. A cela se rajoute des personnages grossièrement écrits (le patron du parc, un coup s'en fichant des chiffres de son parc, un autre désireux de ne pas perdre quelques millions), des situations WTF (le T-Rex qui course Bryce Dallas Howard...), des storylines plus idiotes tu meurs (D'Onofrio...) ou encore un fan-service appuyé à fond les ballons, autant d'éléments qui démontrent ce que le film est vraiment : une grosse machine à fric qui se tamponne totalement de son spectateur. Hormis le score de Giacchino et la mise en scène fonctionnelle, il n'y a pas grand chose à retenir de ce film qui, à coup sur, connaîtra plusieurs suites dans les années à venir...


3/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar maltese » Sam 04 Juil 2015, 17:21

Chapeau pour ton analyse de Jupiter Ascending, c'est passionné et passionnant à lire, ça me donne envie de retenter le film à l'occasion (les captures d'écran donnent envie aussi, je pense que le fait de l'avoir découvert avec une 3D pourrie a contribué à ma -grande- déception) :super:
Cela dit, malgré les nombreux points intéressants que tu soulèves, j'ai l'impression que les points négatifs que tu évoques également font réellement trop de mal au film que pour qu'il soit vraiment réévalué. Au mieux, j'ai le sentiment qu'on peut effectivement y déceler un grand gâchis... Mais le montage hasardeux, la narration chaotique et répétitive, Mila Kunis, "I CREATE LIFE!!!" etc., je pense que j'aurai du mal à passer au-dessus.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Alegas » Sam 04 Juil 2015, 17:26

Le "I create life" je l'aime bien perso, un peu comme tout ce qui touche au perso de Redmayne en fait. Ok c'est du bad guy over the top et caricatural à l'extrême, mais il y a une façon de le représenter qui sied bien je trouve, un peu comme l'Agent Smith dans Matrix Revolutions en fait.
Et ouais sinon j'ai pas parlé de la 3D dans ma critique, elle est pas mauvaise en soi (le film a été tourné avec ce format donc c'est toujours ça de plus qu'une 3D post-prod) mais elle apporte clairement rien au film. Du coup, je suppose que ça a été une condition du studio pour que le film se fasse.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Jeux dangereux - 6/10

Messagepar Alegas » Mar 07 Juil 2015, 09:15

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To be or not to be (Jeux dangereux) de Ernst Lubitsch
(1942)


Malgré le fait que dès la première vision, je n'y voyait pas spécialement la grande comédie vendue un peu partout, j'avais quand même pris pas mal de bon temps devant ce film qui est certainement le plus réputé de la filmographie de Lubitsch. Néanmoins, j'avoue le revoir à la baisse avec cette seconde vision qui me confirme que le film joue beaucoup de son effet de surprise (que ce soit au niveau de ses gags ou de la façon dont il traite son sujet) et est donc beaucoup moins efficace à la revoyure. Alors il faut bien concéder au film une chose, c'est évidemment son script plutôt osé pour l'époque, jouant avec la nazisme de façon certes moins frontale d'un Chaplin, mais avec cette même volonté de le tourner en ridicule. Outre ce traitement, c'est sa capacité à enchaîner les situations rocambolesques qui fait toute sa saveur, et qui fait agir une troupe d'acteurs pour un résultat plutôt efficace, ou comment la vie, tragique et cruelle, devient le théâtre d'une immense farce dangereuse. Le film a toujours ses qualités, bien qu'il tire un peu en longueur, mais encore une fois la surprise joue beaucoup dans l'appréciation de l’œuvre, et je dois reconnaître aussi que j'ai toujours un peu de mal à y voir le chef-d’œuvre tant vanté, notamment à travers une mise en scène plus fonctionnelle qu'autre chose. A voir pour le reste, mais pour le moment le travail de Lubitsch est loin de me convaincre totalement, malgré son aspect indéniablement plaisant.


6/10
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