[Olrik] Critiquorama 2016

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Re: [Olrik] Critiquorama 2016

Messagepar Olrik » Mer 14 Déc 2016, 20:41

Joe Pesci ? Euh... Kitano ?
Attends, je vérifie... ah oué, 3.5 pour Hana Bi. Bon, restons stoïque et cherchons plutôt une explication. Il n'est pas improbable qu'on lui ait mal vendu le film et qu'il s'attendait à voir en fait un film de Kitano... Chika.
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D'où la déception.
A part ça, je ne vois pas comment expliquer la note.
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Re: [Olrik] Critiquorama 2016

Messagepar Mark Chopper » Mer 14 Déc 2016, 20:44

Perso je préfère Takeshi et de loin :eheh:

Je vais me laver les yeux avec les extraits du nouveau photobook d'Ami Tomite :voleur:
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Re: [Olrik] Critiquorama 2016

Messagepar osorojo » Mer 14 Déc 2016, 21:18

Merci pour tes 2 dernières review, j'mets les titres sur ma watchlist :super:

Et le nom de Kitano Chika dans les découvertes à tenter :eheh:
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One on one 2 - 8/10

Messagepar Olrik » Sam 17 Déc 2016, 12:16

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One on One
(Kim Ki-duk-2014)

Une lycéenne est attaquée dans une rue, la nuit, par plusieurs hommes qui la tuent en l’étouffant par un ruban adhésif. Quelques mois plus tard, c’est aux criminels et aux commanditaires du meurtre (ils sont sept en tout) d’en baver : traqués et arrêtés l’un après l’autre par un mystérieux groupuscule terroriste (composé aussi de sept personnes), ils vont devoir passer aux aveux après être passés brièvement (mais brutalement) par la case torture. Bienvenue dans l’univers magique de la Kim Ki-duk’s zone…


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Après le festival de bites coupées et le marché aux fruits frais…
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Elles sont fraîches mes pastèques !

que proposait Moebius, j’attendais de pied ferme ce One on One. Ayant pris soin de ne pas trop manger avant d’entamer son visionnage, j’appuyai sur « play », psychologiquement prêt à encaisser je ne sais quelle scène sanglante. Ça commença assez fort avec ce meurtre au gros ruban adhésif de chantier. Drôle idée mais je reconnus bien là l’imagination de ce vieux forban de Kim Ki-duk. Après, passée la surprise de cette scène, il faut reconnaître qu’il fut assez déroutante de voir un film du coréen dans lequel les personnages étaient doués du don de la parole. Ça change, et ça change même tellement que sur le coup j’ai moyennement aimé. Pour moi, les film de Ki-duk, c’est avant tout des personnages qui ne parlent pas, qui tirent la gueule et qui se maravent volontiers la tronche toutes les dix minutes avec les objets les plus inattendus qui soient. Cependant, lorsqu’arriva cette scène :
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Mais comment diantre ce jeune homme a-t-il pu avoir cette vilaine blessure ? Chut ! Après le ruban adhésif, c’est la deuxième surprise du chef Ki-duk.

… je repris espoir. Et quand quinze minutes plus tard je vis ceci :
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Une scène de cul totalement anti-érotique ! Molto bene !

… je ne fus plus très loin d’être conquis. Et mine de rien, j’étais à ce moment pris par une narration qui alterne les scènes d’aveux avec celles où l’on assiste au quotidien déprimant des sept tortionnaires. Mais plus que cela, difficile de ne pas être étonné par le contenu politique du film. Apparemment écœuré par la corruption politique qui sévit en Corée du sud, le père Ki-duk tient là le brulôt politique de sa filmographie. Avec le crime inaugural de la jeune fille, on se trouve face à la vilénie absolue d’un forfait commandité par une personne haut placée et exécutée par des hommes qui, parce qu’ils ont conscience d’être de simples rouages tenus par leur hiérarchie, n’ont aucune hésitation à exécuter leur proie. On retrouve là les effets de l’expérience de Milgram (déjà montrée dans I… comme Icare) ou encore une illustration de la servitude volontaire de La Boétie (plus que jamais d’actualité quand on voit la situation chez le voisin du nord). Les chaînes qui tiennent les rouages inférieurs sont là, chaînes qui au passage les rémunèrent grassement et leur permettent de mener finalement une vie pépère, ce qui permet toujours plus facilement de ne pas trop réfléchir à ce que l’on fait.

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Costard, bon vin et jolie petite amie : tout baigne ! Avec en prime des pulsions de petit kapo autoritaire dont le serveur va faire les frais.


C’est à ce refus de penser, d’avoir la moindre conscience, que le leader du groupuscule (joué par le massif Ma Dong-seok) va s’attaquer en forçant donc ces criminels à livrer des aveux écrits mais aussi à questionner, à s’interroger sur la portée de leur acte. Combattre le mal par le mal, telle est sa tactique pour retrouver un peu d’espoir dans un pays où tout est vérolé par la corruption. Il s’agit de pousser dans leurs derniers retranchements ces hommes par la violence, afin de le voir peut-être renaître en un nouveau citoyen. A ce petit jeu le résultat n’est pas toujours positif : un homme par exemple se suicidera après sa torture. Surtout, les échelons supérieurs sont beaucoup plus coriaces et, pourris de corruption qu’ils sont, paraissent bien peu capables d’exprimer des remords.

Quant aux terroristes, on s’aperçoit là aussi que ce n’est pas gagné. Punir les mauvais, oui. Mais pas trop non plus. Entre le leader du groupe et ses hommes, la violence est le point de désaccord qui va amener certains d’entre eux à se révolter. La violence est-elle le bon moyen ? N’est-elle pas ce qui les rabaisse au même niveau que ceux qu’ils combattent ? Pour le chef, inébranlable dans ses convictions et dans sa haine, aucune hésitation. Le voir défoncer la gueule d’un des criminels à coups de marteau crispe un peu les petits nerfs du spectateur et encore plus ceux d’une de ses complices qui sera la première à jeter l’éponge. Mais cette radicalité est-elle la seule à même de renverser l’ordre établi ? Ki-duk n’apportera pas de réponse précise à cette question. Ce qui est sûr, c’est que l’ultime scène ne baigne pas dans un optimisme rayonnant.

Reste qu’il est assez curieux de voir ce film alors qu’en Corée du sud sévit au même moment une vague de protestations sans précédent contre la corruption dans les hautes sphères de l’état. On imagine volontiers Kim Ki-duk en train de méchamment bicher en voyant ces centaines de milliers de manifestants dans les rues chaque samedi, montrant par là que le pays n’est pas encore constitué uniquement de rouages acceptant tout. Dans le film, on apprend que la jeune femme assassinée s’appelait Min-ju. Phonétiquement, il paraîtrait que Min-ju signifie « démocratie ». Si le film de Ki-duk est sans espoir sur la capacité du pays à protéger la démocratie, ce qui se passe en ce moment en Corée montre tout le contraire. Sorti en 2014, One on One apparaît en tout cas comme un film qui a peut-être cherché à être ce qu’inflige plusieurs fois le leader des terroristes à ses victimes : un électrochoc.


8/10

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Re: [Olrik] Critiquorama 2016

Messagepar Mark Chopper » Sam 17 Déc 2016, 12:22

Il est dispo quelque part son film tourné au Japon au fait (Stop) ? J'ai lâché l'affaire Kim Ki-duk après Dream, mais là je suis curieux.
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Re: [Olrik] Critiquorama 2016

Messagepar Olrik » Sam 17 Déc 2016, 13:16

Mark Chopper a écrit:Il est dispo quelque part son film tourné au Japon au fait (Stop) ? J'ai lâché l'affaire Kim Ki-duk après Dream, mais là je suis curieux.

Non, juste la bande-annonce à se mettre sous la dent.
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