[Caducia] Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

8mm - 7,25/10

Messagepar caducia » Mer 15 Juin 2022, 20:47

8 mm

De Joel Schumacher
avec Nicolas Cage, Joaquin Phoenix
Genre : drame
Durée : 2h03 min
1999

7.25/10


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Synopsis

"Privé" à Harrisburg, Pennsylvanie, Tom Welles mène une vie banale avec sa femme Amy et leur petite fille. Entre deux filatures pour adultère, il rêve de l'affaire exceptionnelle qui fera de lui un grand parmi les grands. Lorsqu'une richissime veuve lui demande d'enquêter sur le film 8 mm qu'elle a découvert dans le coffre de son défunt mari, Tom bascule dans un univers dont il ne soupçonnait pas l'existence. Les sévices et le meurtre de la jeune inconnue filmés sur la bobine sont-ils seulement une perverse mise en scène ou bien une terrifiante réalité ?

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Clairement déconseillé aux plus jeunes, même s'ils peuvent trouver plus choquant en l'espace de quelques secondes.
Joel Schumacher nous livre au départ un film de style policier qui se mute en revenge movie.
A la fois réaliste et fantasmé, une plongée dans le milieu de la pornographie à la fois via les rayons des sexshops accessibles à tous et les réseaux de trafics en tous genres pour avoir accès aux chefs d'œuvre plus glauques.

La mise en scène bien dark, montre la facette moins glamour d'Hollywood où les ados rêvant de l'American dream se retrouvent à faire des casting bien peu reluisants. Schumacher pose sa caméra sur les marginaux qui arpentent les trottoirs de LA, loin du cliché de la cité des anges et de ses villas luxueuses. Des plans suggestifs plutôt que du vrai voyeurisme appuyé , une ambiance poisseuse underground.
Beaucoup de sonorités qui fonctionnent et qui peuvent agacer, détourner l'attention du spectateur pour souligner ou faire durer le suspense.
Le coté marché noir clandestin des films porno manque un peu de crédibilité avec des stands selon les origines ethniques, qui ressemblent plus aux stands pays du monde de la foire de paris.

Coté action, les rares affrontements sont réalistes contrairement aux œuvres contemporaines, ce qui souligne le coté humain des personnages à la fois du coté du héros que du coté des pornographes. Nous n'avons pas des combats où les adversaires se prennent 15 coups de couteaux sans bronche, ce qui permet une respiration entre deux frappes.
L'enquête est aussi à l'ancienne avec le début du numérique et des téléphones portables. On se rend compte de la difficulté de l'époque de recouper les données, se creuser la tète pour avoir une nouvelle piste, éplucher les fiches papiers des disparu(e)s pendant des heures alors que de nos jours, tout ça se règle en quelques clics.

Cage livre une bonne interprétation, et comme le film ne peut pas tout montrer, l'horreur des images doit se voir et se ressentir sur le visage de son héros, c'est plutôt réussi (pas de surjeu à l'horizon)
De bons seconds rôles dont James Gandolfini, Peter Stormare qui endossent les rôles de bad guys avec brio sans en faire trop.

La seule lourdeur de 8 mm, pour nous faire des piqures de rappel comme quoi l'investigateur est un bon père de famille, ce sont les appels téléphoniques quotidien à sa femme et à son bébé qui n'apportent vraiment rien au script.


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Schumacher nous dépeint une triste réalité, et se demande à plusieurs reprises le but de ces vidéos extrêmes faites de violences gratuites et les réponses sont souvent pas très inspirées ou tragiques malheureusement. On aurait pu creuser et trouver des motivations plus convaincantes.
Il nous questionne aussi sur nos propres déviances et perversions, où est la limite entre le bien et le mal. A quel moment, Cage bascule dans l'illégalité et en fait une affaire personnelle., Est-ce mieux de régler ça par ses propres moyens ou d'impliquer le système judiciaire sans être sur du résultat final. Par exemple, Cage voit passer des vidéos pédopornographiques mais ne fait rien pour contrer cela, préférant se focaliser sur la victime dans le cadre de son enquête.
Un sous texte religieux avec les noms de personnages ou leur entourage, les thématiques de la culpabilité, de la rédemption, en gros de 7 péchés capitaux.
Malgré sa durée, très peu de temps morts, rythme plutôt soutenu.

De nos jours, ces réseaux sociaux qui sont pour certains des machines à fric à la recherche du buzz montre que le curseur se déplace de jour en jour pour plus de nudité, violences, provocations, bêtises en tous genre car c'est le nerf de la guerre.
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Re: [Caducia] Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Mer 15 Juin 2022, 22:14

Le Schumi le plus fréquentable après Chute libre.
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Re: [Caducia] Critiques en 2022

Messagepar ril » Jeu 16 Juin 2022, 06:25

Et avec génération perdue, l'expérience interdite, tigerland et phone game.
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Re: [Caducia] Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Jeu 16 Juin 2022, 06:26

Et Batman & Robin.
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Re: [Caducia] Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Jeu 16 Juin 2022, 08:32

Mais tu l'as revu depuis sa sortie ? :mrgreen:
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Re: [Caducia] Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Jeu 16 Juin 2022, 08:39

Des extraits.

Et je pense qu'il est moins chiant que le Fincher Lookalike qui vient de sortir. :mrgreen:
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Re: [Caducia] Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Jeu 16 Juin 2022, 08:43

Je ne vais pas te contredire.
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Hurlements - 4/10

Messagepar caducia » Lun 18 Juil 2022, 18:52

Hurlements

De Joe Dante
avec Dee Wallace, Patrick Macnee, Dennis Dugan, Christopher Stone
Genre : horreur
Durée : 1h31 min
1981

4/10


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Synopsis

Une série de meurtres effroyables terrorise la population de Los Angeles. Une jeune journaliste de télévision mène sa propre enquête.

Je ne sais plus si j'ai déjà vu ce film mais c'est possible, mais n'ayant pas accroché, il sera oublié rapidement.

Peut-être qu'à l'époque les effets spéciaux étaient impressionnants et avant-gardistes, mais avec le recul tout cela vieillit très mal.
Un scénario téléfilmesque et surtout très laborieux dans son rythme. Une ambiance prometteuse à la délivrance dans un bourg isolé aux us et coutumes particulières, aux habitants très collants mais aussi repoussants.
Je ne connais aucun acteur de la distribution sauf Patrick Macnee qui détone un peu dans une telle production.
Le soufflet retombe vite avec des aléas inintéressants au possible. L'ambiance n'est pas trop mal avec les décors brumeux, les lugubres mais ils sont mal exploités dans l'ensemble. Le malicieux Joe Dante aime semer des clins d'œil aux loups garous dans tous les recoins, ce qui apporte une touche de sympathie mais n'arrive pas à sauver le projet. Peu captivant, hésitant mais très sanglant.

que penser qde la transformation surprise de l'héroïne façon Yorkshire, c'est le summum du ridicule.
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Elvis - 7,75/10

Messagepar caducia » Sam 06 Aoû 2022, 19:58

Elvis

De Baz Luhrmann
avec Austin Butler, Tom Hanks, Olivia DeJonge
Genre : biopic
Durée : 2h39 min
2022

7.75/10


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Synopsis

La vie et l'œuvre musicale d'Elvis Presley à travers le prisme de ses rapports complexes avec son mystérieux manager, le colonel Tom Parker. Le film explorera leurs relations sur une vingtaine d'années, de l'ascension du chanteur à son statut de star inégalé, sur fond de bouleversements culturels et de la découverte par l'Amérique de la fin de l'innocence.


Je ne connais pas plus que ça Elvis et sa vie, mis à part ce que nous transmet la culture populaire, il en est de même pour ses chansons où les hits sont classiques qui sont perpétués de génération en génération à travers des reprises d'articles contemporains entre autres.

Baz Luhrmann aurait de quoi faire dans le clinquant ou le glauque avec une telle légende et a choisi de dépeindre un artiste pris dans les rouages du show business, constamment tiraillé entre son envie de voler de ses propres aile et la sécurité financière assurée par son manager véreux. Malheureusement, avec un succès d'une telle ampleur, il attire beaucoup de vautours qui se servent au passage, fait confiance à un peu n'importe qui et se voir ruiné au final (ce qui arrive encore de nos jours à des artistes ou jours de foot qui se font flouer en beauté).

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On aurait donc pu s'attendre à un enchainement de kitch mais la reconstitution reproduit fidèlement les diverses périodes du King, ses influences (il manque le coté écriture des chansons qui reste assez floue, un peu trop axé sur le coté financier / marketing que créatif artistiquement). On parle des quelques autres gros concurrents qui viennent faire de l'ombre à la légende de Presley, mais mettre en scène une rencontre, ça aurait été la cerise sur le gâteau (il faut écouter les histoires de Line Renaud à la place).

Quand on voit que le fameux déhanché à eu beaucoup de répercutions alors que ça ne dérangeait pas la société d'afficher les pin-up sexy, le jeune Elvis allait chambouler la société avec ses danses démoniques (et le rock and rock générer des voyous). De nos jours, ça twerke à tout va, et les divas du hip-hop réduisent les bouts de tissu d'année en année, que de chemin parcouru. Les puissants voient que la culture noire phagocyte la musique chantée par les blancs et que l'appétit de la jeunesse pour ce nouveau style met en danger les valeurs chrétiennes et dévergondent leurs ados.

Un biopic épuré du coté dark du king . Le réal montre un artiste passif et demeure très malléable sur son choix ou non d'utiliser une aide médicamenteuse pour boucler ses shows de Vegas, Elvis ne lutte pas très longtemps pour replonger. On sent que les héritiers ont donné leur aval et gommer un maximum les aspects les plus glauques, je pense que les coulisses devaient être beaucoup moins sages que ce propose ce biopic (les drogues dures semblent juste être des comprimés, aucune scène de sexe ni de nudité, pas de malbouffe, l'age de sa femme, un mort éclipsée car pas trop cinématographique etc...).

Finalement, les défauts d'Elvis sont assez rapidement effacés, le fait qu'il soit accaparé par le travail, qu'il ne puisse pas assurer le rôle du père ou du mari, qu'il trompe à tout va, c'est juste du détail puisque de toute façon il est manipulé par le Colonel. Les scènes d'engueulades avec le manager sont plutôt brèves et se finissent par un rabibochage, la souffrance psychologique d'Elvis est quasi inexistante ou peu palpable, juste un mal être du fait qu'il réalise que c'est le dindon de la farce mais tout reste assez intériorisé.

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La révélation, bien entendu, Austin Butler qui ne ressemble pas vraiment à Elvis, mais qui tout comme pour Aline, nous fait oublier les différences physiques par son attitude globale, un gros travail sur la voix et la danse. Impressionnant !!!
Tom Hanks est égal à lui-même: rien à signaler. Le maquillage est impressionnant mais pas si dérangeant.
Luhrmann choisit plutôt la sobriété, et heureusement avec un générique qui promet d'en mettre plein les yeux, le montage et les éclipses élégantes mais nécessaires sur certaines périodes permettent d'éviter l'ennui. J'apprécie en particulier ce biopic car il offre des morceaux dans la longueur contrairement à Rocketman ou Bohemian rapsody qui écourtaient les tracks.

Un plaisir de voir les coulisses du le show de 68, le références à la fameuse citation, la frénésie populaire.
Un biopic pour les amoureux de la scène et pas forcément d'Elvis, qui délaisse les aspects les plus glauques et décortique surtout la relation inflexible avec son public qui va au delà de son existence.
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Film: Elvis
Note: 7/10
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Wild men - 6/10

Messagepar caducia » Dim 21 Aoû 2022, 19:04

Wild Men

De Thomas Daneskov
avec Rasmus Bjerg, Zaki Youssef, Bjørn Sundquist
Genre : comédie
Durée : 1h 42min
2021

6/10


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Synopsis

Martin, en route pour un séminaire, décide dans un moment de folie de tout quitter et d’aller vivre comme ses ancêtres il y a des milliers d'années, avant que les supermarchés et smartphones ne viennent tout gâcher. Sa route croisera celle de Musa, un fugitif blessé, recherché par les autorités mais aussi par ses anciens complices. Leur odyssée les mènera aux confins de la forêt norvégienne, à la rencontre de policiers désœuvrés, de vikings, d’un lapin épris de liberté, et de truands éclopés.


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Un film danois rafraîchissant par son ton et sa météo. On suit Martin, un homme en plein burn out qui comme beaucoup de nos contemporains en a marre de son job, de sa famille, de monde moderne et ses notifications intempestives. Il décide de prendre ses cliques et ses claques pour aller vivre dans une forêt enneigée en montagne pour revenir à l’état sauvage, se retrouver et s’éloigner le plus possible de la civilisation.

Certes, il existe un mouvement sociétal avec une prise de conscience écologique, où les gens quittent les grandes métropoles pour se rapprocher de la nature, devenir autonome du point de vue énergétique, alimentaire etc.. le pourcentage de personnes qui sautent vraiment le pas de façon radicale demeure mince. On s’apercevra aussi que Martin sur le papier est revenu un homme des cavernes mais qu’en pratique il a conservé quelques outils modernes pour se sauver les miches. Le public découvre que la détermination de cet homme n’est pas si forte que cela, et qu’un retour en arrière est quasi impossible quand on a goûté au luxe d’un certain confort moderne.

« Wild men » souligne aussi le regard moqueur des citoyens face à un tel hurluberlu qui ne comprennent pas sa démarche et le prennent tout simplement pour un fou, sans réellement chercher à comprendre le fond de sa démarche ou son histoire.


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Pourtant Le spectateur va découvrir la part d’humanité de Martin qui est toujours prêt à aider son prochain, parfois empli de maladresse, parfois surprenant par son courage ou son habileté. Un des points forts du film de Thomas Daneskov, c’est l’aspect inattendu des situations qui repose sur les idées farfelues du duo principal.

Un film danois qui détonne, dans un contexte réputé comme rigoureux des pays nordiques, Daneskov insuffle un petit air de Fargo ou de « In Bruges » avec une randonnée semée d'embûches, de confessions, de rencontres de bras cassés en tous genres.

Décalé, divertissant, un héros qui malgré la succession d’échecs a une force mentale qui lui permet d’avancer sans vraiment s’apitoyer sur lui dans le feu de l’action.

Un survivaliste au grand cœur qui offre de bons moments humoristiques, mais s’égare parfois. Le script dépeint une société malade sans trouver une personne totalement équilibrée et heureuse. Il manque pourtant une scène de génie, un gag très marquant qui pourra donner une aura à ce métrage, un peu trop répétitif, qui s’enferme dans son concept.
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Re: [Caducia] Critiques en 2022

Messagepar osorojo » Dim 21 Aoû 2022, 20:07

Ça donne envie :super:
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Re: [Caducia] Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Dim 21 Aoû 2022, 20:12

Ca a l'air cool en effet. :D
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Don't worry darling - 5,5/10

Messagepar caducia » Dim 18 Sep 2022, 13:59

Don't Worry Darling

De Olivia Wilde
avec Florence Pugh, Harry Styles
Genre : thriller
Durée : 02h03min
2022

5.5/10


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Synopsis

La chronique d'une communauté isolée dans le désert californien en plein cœur des années 1950, au sein de laquelle une femme au foyer voit sa vie être chamboulée.


2eme long métrage en tant que réalisatrice, Olivia Wilde nous plonge dans un univers rétro singulier ou les années 50 sont à l' honneur. Avec un contexte promotionnel houleux et ses polémiques diverses, les tensions évoquées lors du tournage ne transparaissent heureusement pas à l'écran.

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Ses personnages évoluent dans une ville idéale où tout est carré, propre, précis et tout le monde y est heureux, car ils n'ont aucune raison a priori de sentir le moindre malaise.
Cet univers m'a un peu fait penser aux villes tests fabriquées pour les essais nucléaires aux US, isolées dans le désert californien.
Ses habitants se connaissent tous, travaillent pour la même société pour des projets de haute technologie tenus secrets. Comme dans les 50's, les hommes partent bosser pendant que ces dames passent leur temps à récurer la maison le sourire aux lèvres pour que monsieur puisse passer les pieds sous la table en rentrant. Ce qui est cohérent avec les esprits des fifties.

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Visuellement les costumes et coiffures sont élaborées, mis à part quelques perruques et maquillages outranciers qui le sont surement volontairement. En revanche, problème de mixage par moment où la musique prend le pas sur les dialogues qui en deviennent inaudibles.

Un univers pop, kitsch où tout se déroule dans accro car tout est millimétré et maîtrisé. Heureusement que son héroïne, Alice, incarnée par Florence Pugh va mettre son grain de sel et faire basculer l'histoire en voulant s'évader de cette cage dorée.

Le récit nous montre que cette communauté obéit à son gourou (Chris Pine) qui assène les ménagères de messages positifs pour conditionner leurs esprits à sa bonne parole, en répétant en boucle les mêmes slogans.

On retrouve comme dans Midsommar une Florence Pugh dans une situation inextricable et une ambiance paranoïaque, et si vous n'avez pas supporté ses gémissements et ses pleurs, fuyez (j'ai un peu mal à mes oreilles par moments). Harry Styles fait pale figure par rapport à la performance de F Pugh. D'un autre coté, le casting secondaire a du mal à exister car leurs apparitions sont trop brèves ou sans intérêt.

Dont worry darling fait preuve de beaucoup d' effets visuels pour entrecouper sa narration, qui ne sont pas là par hasard. On pourra y retrouver une inspiration façon Ryan Murphy, mélangeant des détails burlesques et horrifiques venant perturber cette immuable perfection.

un fameux twist vient nous expliquer le fin mot de l'histoire, et laissera beaucoup de monde sur sa faim car les explications délivrées sont très sommaires et auraient méritées d’être plus développées.


Un résultat plutôt décevant, peu subtil, répétitif pour bien nous faire comprendre que l’héroïne est comme un hamster dans sa roue. Psychologiquement peu abouti, mis à part Alice, les seconds couteaux font de la figuration et peu d’empathie se dégagent d'eux.
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Godland - 6,5/10

Messagepar caducia » Dim 18 Sep 2022, 21:09

Godland

De Hlynur Palmason
avec Elliott Crosset Hove, Ingvar Eggert Sigurôsson, Victoria Carmen Sonne
Genre : drame
Durée : 02h23min
2022

6.5/10


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Synopsis

Fin du XIXe siècle. Un jeune prêtre danois arrivé en Islande a pour mission de faire construire une église et de photographier la population au milieu de paysages inhospitaliers. Tandis qu’il s’acquitte de son devoir, une improbable histoire d’amour se développe en même temps qu’un violent conflit...

Une quête initiatique signée Hlynur Palmason qui nous transporte sur les pas d’un prêtre luthérien en charge de construire une église dans une contrée islandaise reculée.
Godland offre un style contemplatif qui permet d’apprécier la nature islandaise en toutes saisons. Palmason use du timelapse à merveille pour que le public voit l’évolution colorimétrique selon la météo et les mois.

Une nature sublime mais hostile, très verte mais très humide et difficile à pratiquer pour une expédition à cheval.
Le prête Lucas doit se plier aux ordres de ses supérieurs avec une quasi-obligation de partir mais cette mission devient aussi un défi personnel pour cet homme d’église, éduqué qui connait plus le confort d’une maisonnée que le couchage sous la tente.
Malheureusement pour lui, Lucas est danois et connait que quelques mots de vocabulaire islandais, ce qui va compliquer son voyage et le dialogue avec des compagnons islandais.
Un choc des cultures entre l’homme d’église qui cherche à fuir le groupe pour prendre des photos et capturer ses instants et les locaux qui gèrent le camp et la chasse ou la pèche pour juste survivre le temps du périple.

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Mention spéciale à Ragnar qui profite de la déficience linguistique de son invité pour chantonner des paroles insultantes ou de le mettre en situations difficiles. De la même trempe qu’un Robert Shaw, Ragnar maîtrise son sujet, l’art de la survie dans la nature et mener son petit monde jusqu’à l’objectif fixé. Ragnar aime se sentir supérieur dans des conditions qu’il dompte et se réjouit de la maladresse de son acolyte qui ne fait qu’incarner l’envahisseur danois.

Un film purement nordique qui met en scène des personnages tout en retenue, même si Ragnar est le personnage le moins coincé de tous, il préserve cette mentalité et ne dit pas tout ce qu’il pense. Godland n’est donc pas un film bavard, nous dévoile quelques us et coutumes du 19eme siècle de la société patriarcale. Les moments de spontanéité sont les bienvenus pour détoner avec la froideur globale du projet. Palmason capte à la perfection les expressions et gestes des enfants et les animaux domestiques qui contrastent avec l’ambiance formelle. Le cinéaste montre le coté sauvage et admirable de la nature mais le coté plus obscure du cycle de la vie n’est jamais loin.
Des décors esthétiques mais non praticables, peu à peu le rêve d’intégration et de pérennité s’éloignent.


Une ode à la nature, la difficulté à s’adapter à la rudesse islandaise et à ses autochtones, des images majestueuses mais un rythme Malickien qui pourra en rebuter certains.
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En los márgenes - 6/10

Messagepar caducia » Lun 19 Sep 2022, 12:49

En los márgenes

De Juan Diego Botto
avec Penélope Cruz, Luis Tosar, Juan Diego Botto
Genre : drame
Durée : 01h45min
2022

6/10


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Synopsis

Les histoires entremêlées d'individus au cours de la même journée. Parmi eux, la bataille acharnée d'une femme qui met tout en œuvre afin d'empêcher que sa famille soit expulsée de leur maison par une banque désireuse d'en reprendre possession.

Film choral sur le thème de la crise du logement en Espagne, « en los margenes » est le premier long métrage de Juan Diego Botto qui y interprète également le rôle du mari d’Azucena (Penelope Cruz). Un projet qui souhaite éveiller les consciences sur ces marginaux qui ont eu des accidents de la vie ou des problèmes d’intégration qui font qu’ils n’ont plus la capacité de régler les factures. Botto ne souligne pas forcément comme ses héros en sont arrivés là, c’est au spectateur de deviner quels sont les divers parcours de vie, mais « en los margenes » s’intéresse aux moyens existants pour les aider à s’en sortir à savoir les associations, les avocats spécialisés, les proches ...

Luis Tosar incarne un avocat spécialisé dans ce genre de dossiers, et passe ses journées à courir après le temps pour aider ses clients dans leur quotidien, administrativement ou moralement. Ce citoyen modèle qui bosse presque bénévolement en oublie ses proches au profit de ces inconnus. Et c’est donc en soutenant des marginaux qui risquent de finir à la rue que lui-même va subir le même sort.

Juan Diego Botto souhaite aussi exprimer une certaine solitude psychologique que nous subissons dans la société. Même en étant entourés physiquement de personnes, il y en a peu qui tiennent parole et agissent efficacement pour leur prochain, d’autres font juste de la figuration mais ne constituent pas un vrai soutien.
Transbahutés entre ces portraits croisés de personnes en souffrance de 7 à 77 ans, « en los margenes » démontre que ce genre de situations borderline peut toucher toutes catégories de personnes et qu’il n’y a pas de solution miracle.

Luis Tosar est toujours impeccable, crédible et investi dans son interprétation, mais j’ai été moins convaincue par Penelope Cruz affublée d’une coiffure improbable qui fait le minimum mais n’inspire pas tellement d’empathie. La relation tumultueuse entre l’avocat et son beau—fils Raúl (Christian Checa) est beaucoup plus tumultueuse et prenante, qui évolue en donnant un peu d’espoir au spectateur.
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