OZ de Tom Fontana [HBO]

[dagokhiouma]

change d'avatar et on en reparle.

edit: grillé par Mark

[Moviewar]

Tsss c'est même pas mon selfie avec lui en plus

Bande de jaloux.

[Moviewar]

Quelle intensité dans le final de la saison 1 !

[Mark Chopper]

T'attends quoi pour mettre un avatar Schillinger ? Ou Beecher à la rigueur.

[Moviewar]

Mais vous auriez plus rien pour me tirer dessus après ! Sauf si je mets Beecher

[Moviewar]

Saison 5 terminée. Fiou, du lourd pendant l'intégralité, et une grande classe permanente

La 4 en fait. Je viens de me faire spoiler comme un con en zappant une saison entière et en démarrant avec l'annonce de la mort d'un perso dès l'ouverture de la 6

[Moviewar]

The End.




Putain de série

[Mr Jack]

Je me refais le show.

Saison 1
"If god is in me, he's a tumour"
Dans l'histoire de la télé américaine, et quand on ouvre le livre de l'âge d'or le plus récent, on pense tout de suite à HBO. Les Sopranos, The Wire et Six Feet Under, en prime. Et à raison. Mais on oublie souvent que deux ans avant les séances canap de Tony, il y avait Oz. 1997 allait marquer la fin de l'hégémonie des networks. NBC et Steven Bochco avaient révolutionné le cop-show au début des 80’s avec Hill Street Blues ; en mettant une grosse dose de réalisme et de vie dans les rapports entre les flics au sein d’un commissariat. Le même Bochco, accompagné par David Milch (futur créateur de Deadwood, autre chef d’oeuvre signé HBO), avait perfectionné le genre avec NYPD Blues, dix ans plus tard. Le début des années 90 n’était pas marqué par une grande diversité, le choix était toujours limité aux séries policières, médicales et familiales, mais des OVNIS comme Twin Peaks (ABC) et The X-Files (Fox) avaient laissé présager comme un vent de renouveau. Et la volonté de plus de réalisme était évidente avec des séries comme E.R (NBC), sensation d’audiences et de critique mais tout de même très calibrée network. Le premier choc eu lieu en 1993, et la série adaptée d’un livre documentaire du bien nommé David Simon : Homicide : Life on the Street (NBC). Tout est dans le titre. Les meurtres sont explicités, le format est carré, austère, et l’adaptation très fidèle, avec la même volonté de montrer la réalité de manière documentaire. Montrer le réel, la rue, la mort. Ne rien cacher. Homicide va souvent aller loin et choquer la ménagère. Or, qui en était le showrunner ? Tom Fontana. La boucle est bouclée. Fontana se défait des chaines des networks et crée un véritable électrochoc. La volonté est encore plus radicale puisque Oz va tout montrer, de manière crue. Il va littéralement dénuder l’univers qu’il dépeint en ne cachant absolument rien, n’esquivant aucun sujet. Nudité frontale, morts ultra-violentes, homosexualité, racisme, religion, mais sans jamais provoquer gratuitement. Au fil des épisodes, les sujets s’affinent et chaque épisode traite un sujet lourd avec plusieurs angles de vue. Alors si parfois le monde de la politique est montré de manière assez superficielle (la faute à un acteur jouant le gouverneur assez limité), le reste est d’une subtilité assez folle et d’une justesse très crue, elle aussi. Fontana remet en cause à peu près tout et son cynisme est assez cruel. Aucune rédemption, le choix est une illusion puisque tout est décide d’avance. Le racisme est systémique et dépasse le pouvoir des politiques puisqu’il est ancré dans la culture américaine même. Dieu est un cancer. Bref, tout y passe et même si le format a un petit peu vieilli, Oz est une série capitale pour tout sériephile qui se respecte. Doté d’un casting 5 étoiles (des acteurs qui vont illuminer plus d’une série, la décennie suivante) et des personnages incroyables. Tobias Beecher, en prime, qui représente la vision du système et du rêve américain aux yeux de Fontana.
8/10

[osorojo]

Sympa ton paragraphe

Toujours pas vu Homicide : Life on the Street (NBC), faudrait que je rattrape..

Pas vu non plus Hill Street Blues, ni NYPD Blues, mais vu ce que t'en dis, ce sera moins ma came.

Tu me donnes bien envie de me refaire Oz aussi. Ça fait un moment que ça me titille de me refaire tous les show de l'âge d'or qui m'ont fait adorer les séries.

[Mr Jack]

Thanks.
Je te conseillerais plus Homicide, en effet. Mais les trois sont très difficilement trouvables, surtout en France. Y'a des DVD en import mais c'est un peu galère.

Sinon:

Saison 2
"- Hope is all we have !
- No. All I have iz Oz."
La saison 2 démarre dans le bain des émeutes de la fin de saison précédente, et par un premier épisode très « Homicide : Life on the street »-esque avec presque une heure d’enquête sur les responsables du gros bordel qui a amené à la mort de huit détenus et des dizaines de blessés. L’épisode, s’il ne brille pas par sa mise en scène particulièrement soignée (Nick Gomez étant un réal classique de networks) amène tout de même tout ce qui fera le sel de cette saison, puisque les répercussions des émeutes, qu’elles soient judiciaires ou politiques, se feront ressentir pendant encore longtemps. La vérité est omise, masquée, pour protéger son statut. Mais rien n’est simple à Em City. Si on cache la vérité, c’est surtout pour soi-même survivre, même quand on est maton. Puisque la vie est une pute et puis tu meurs, comme disait l’autre, alors faut bien continuer à faire vivre ses gosses, même si on parjure, même si on tue. Que l’on tue pour se venger ou pour survivre, cela revient au même, à Oz, puisque tout le monde est un pêcheur. Pendant ce temps là, McManus essaie d’apprendre de ses erreurs et construit un programme d’éducation en brandissant ses grands principes moraux, et tente de les imposer à ses détenus. Comme d’habitude, cela amène à la catastrophe, puisque dans la jungle de Oz, l’homme est un loup pour l’homme. Il est en danger permanent, et pour survivre, il doit se défendre. Et à Oz, il ne se défend pas avec des mots. Bel exemple bien cynique, une fois de plus, avec ce personnage de Poet, un dramaturge, donc, qui s’aide de son talent pour les mots pour se faire publier hors les murs de la prison, qu’il réussira même à quitter, tout ça pour revenir quelques semaines plus tard. Pourquoi ? Parce qu’en quittant Oz, il a gardé en lui ses péchés et ses addictions, qui l’ont amené à se défendre pour sa vie et à tuer de nouveau. Retour à la case départ, vous n’empochez pas 20 milles francs. L’espoir n’est rien, Oz est tout ce que vous avez. Fontana enfonce le clou avec l’histoire du viol de la fille du doyen en imprimant dans les pensées de ses personnages que nul n’est à l’abris de ses pulsions cognitives, même Glenn, pourtant un modèle d’équilibre mental et physique, qui s’en prendra à un détenu latino parce que sa fille s’est faite violée par un latino. Perdre son compas moral, c’est ce qui vous arrive si vous franchissez la porte d’une prison, quel que soit votre poste ou votre statut. C’est comme une maladie qui s’implante en vous et qui vous ne lâche pas. Cette saison est aussi celle de Ryan O’Reily, un personnage qui était beaucoup ambigu et intéressant en saison 1 et qui devient un peu lourd au fil du temps, à l’image de son histoire avec l’infirmière Nathan. Son équilibre reviendra plus tard avec l’arrivée de son frère à Em City. Mais comme en saison 1, Oz, c’est surtout Tobias Beecher, qui après s’être émancipé de l’innommable Schillinger, fait la rencontre de Keller, joué par Christopher Meloni. Un personnage fantastique de plus et une histoire d’amour/haine vraiment passionnante à suivre. Tout de suite, l’alchimie est explosive et chacune de leurs interactions laisse le doute sur la finalité de la scène. Que ça finisse en longue étreinte amoureuse ou en scène de violence crue, un vrai duo est né et il va marquer la télé à tout jamais. On note aussi dans cette saison l’arrivée du côté mystique du show, tant par la fantaisie plus prégnante des monologues de Hill dans son cube de verre, que par la spiritualité naissante chez Adebisi qui le mène jusqu’aux frontières de la folie ; ou par les mises en scènes toujours plus stylisées des arrestations de chaque détenu. Un petit truc que la série va installer, petit à petit, tant dans la forme, que dans le fond. Une très bonne saison, donc, avec une légère surdose irlandaise et latino, mais qui va plus loin dans ses thématiques et qui pousse son style jusqu’à l’affirmation d’un vrai show à part, prêt à entrer dans la légende (de la saison 4, on en reparlera…).
7.5/10

[lvri]

Dommage que cette série ne soit pas dispo sur OCS ou en bluray... Elle est dispo sur une autre plateforme en France ?

[Mr Jack]

Nope, j'ai cité que des séries dispo nulle part.

J'ai l'intégrale en DVD (Homicide, aussi, d'ailleurs).

[osorojo]

Basée sur le livre de David Simon si je me plante pas Homicide ? D'ailleurs, ça peut ptet t'intéresser, j'me suis lu ça l'année dernière (acheté le coffret intégral sur un coup de tête à Cultura ^^) et c'était sympa (adapté du bouquin de SImon).

[lvri]

Nope, j'ai cité que des séries dispo nulle part.

J'ai l'intégrale en DVD (Homicide, aussi, d'ailleurs).

Les DVD d'OZ sont pas trop dégueu ? Du coup, je vais me laisser tenter plutôt que d'attendre (si je l'avais fait pour Six Feet Under, j'attendrais toujours ...).

[angel.heart]

Faut que je me motive, ça fait presque 10 ans que j'ai le coffret sous blister...