BE KIND, REVIEW!

Il faut vraiment rétablir la vérité.

2/10

Notre Dame Brûle de Jean Jacques Annaud - 2022

Annaud est un cinéaste français vraiment à part, il a certainement la filmographie la plus diversifiée du cinéma français et aussi une des plus belles mais les très grands films (Coup de Tête, Au nom de la Rose) cotoie les trucs honteux (Minor) et ici malheureusement ça vient se ranger dans les mauvais films de Annaud. Alors sur le papier un film catastrophe c'est directement original car y a 0 équivalent en France sauf que c'est un genre très codifié et très vite limité par la nature de la catastrophe et ici c'est encore plus limité par le coté histoire vraie.
Alors qui dit pompier dit Backdraft et on est loin, très loin du grand film de Howard, on est plus près de Volcano en fait. Le film choisit d'avoir aucun personnage principal, on suit donc personne en particulier, ce qui en soit est pas un problème mais vu qu'on a un casting plus que limite on a vraiment personne à qui se ratacher pour suivre cette intrigue guère palpitante car on est clairement devant un film sans enjeu, ben oui spoiler mais Notre Dame a bien cramé sa mère et les pompiers ont pas pu faire grand chose et ici le film est finalement limité par son coté très français, 0 héroïsme, 0 ampleur. On va donc suivre des pompiers qui passent plus de temps à discuter qu'a se battre contre le feu et je vais pas parler de l'intrigue avec les reliques à sauver, on dirait une comédie tellement on se retrouve devant des perso un peu concon (en étant gentil parce que le maitre des clés c'est un putain de gag et par charité je vais pas parler de la vieille et son chat).
Annaud essaye de faire du cinéma avec des split screen, des images d'archives, une grande diversité de plan (enfin ça reste moche) mais on est devant un film sans enjeu et sans sensation de danger, tout ça est vain et l'impression c'est qu'on devant un docu fiction, on a jamais peur pour les personnages (bon déjà on les connait pas donc c'est balek mais en plus c'est jamais réellement impressionnant). On suit donc ça sans aucune implication et on a plus l'impression de voir un reportage de W9 sur les pompiers qu'un film.
Un des pires films de Annaud. Le sommet de ce qu'on appelle les films inutiles.

J'avais déjà oublié l'usage foireux des split screens.

Scalp a écrit:très loin du grand film de Howard

Rien que ça.

Bah ça reste la référence du film de pompiers.

Alors sur le papier un film catastrophe c'est directement original car y a 0 équivalent en France sauf que c'est un genre très codifié et très vite limité par la nature de la catastrophe et ici c'est encore plus limité par le coté histoire vraie.

C'est un peu le cœur du problème, en effet.

Ben ça reste le mètre-étalon de son sous-genre, en plus d'être un vrai défi technique jamais égalé depuis.

Edit : Mark m'a devancé.

En terme de personnages, on est plus sur des groupes qu'autre choses. Les Pompiers, la population, les officiels (état et cathédrale) et évidemment la cathédrale elle même. Annaud aurait choisi de créer un perso ultra héroïque sautant de gargouilles en gargouilles avec sa lance à incendie qu'on lui serait tombé dessus. Il a fait un choix, qui divise clairement, et chaque vision se respecte... Y'a pas de vérité, juste une opinion.

Avec des vrais acteurs dedans, contrairement au film d'Annaud.

Je n'échange pas De Niro contre le Maître des clés en Vélib'.

chaque vision se respecte

Je ne vois pas pourquoi. Il n'y a que deux personnages : le pompier héroïque et l'obstacle débile (Annaud ridiculise tout ce qui ne porte pas d'uniforme).

C'est tellement un sketch la chasse au relique. Y a rien qui va dans la narration, mais c'est imputable au sujet lui même, y a rien à raconter, c'est juste un batiment qui brule. Depuis quand on fait un film sur des dégâts matériels.

Bah en l'occurrence c'est pas juste un film sur un dégât matériel, c'est aussi un film sur l'émotion qui ressort de cette destruction.

Ça ressortait plus dans les reportages télé de 5 mn de l'époque que dans le film.

Et je le répète : pourquoi ce choix de faire passer chaque civil, sans exception, pour un incompétent / un débile / un obstacle ?

Je ne demandais pas Paul Newman dans le rôle de l'architecte, mais le hipster à chaussures jaunes qui se fait rembarrer systématiquement par le pompier en chef, c'est gênant.

A part avec le conservateur, je n'ai pas eu cette impression.

Alegas a écrit:Bah en l'occurrence c'est pas juste un film sur un dégât matériel, c'est aussi un film sur l'émotion qui ressort de cette destruction.

Bizarre, peux-tu préciser quels passages ont généré de l'émotion chez toi ? Parce que j'ai justement eu cette désagréable sensation que le fait de tout traiter à distance sans générer aucune empathie pour aucun personnage m'a personnellement privé de ressentir quoique ce soit, sinon un peu de dégout pour la destruction de la cathédrale elle même, mais bon, comme le dis Scalp, en dehors du gâchis niveau patrimoine, pas de quoi sortir les Kleenex

J'allais répondre, mais après tu va probablement me dire que je te considère émotionnellement pas équipé pour ressentir le film.

Mark Chopper a écrit:Je ne vois pas pourquoi. Il n'y a que deux personnages : le pompier héroïque et l'obstacle débile (Annaud ridiculise tout ce qui ne porte pas d'uniforme).

Je me répète, je ne vois pas des personnages mais divers groupes représentants. Des groupes de personnes. Des pompiers qui se battent contre les flammes. Des officiels qui paradent et ne prennent aucune décision. Des hommes de foi qui fonctionnent en mode panique... Je comprends vos différentes critiques (notamment sur le jeu des acteurs), mais selon moi c'est anecdotique. Le film m'a touché, alors même que le côté religieux me passe au-dessus (comme Annaud soit dit en passant). Le film présente les difficultés rencontrées et comment ils ont réussi leur sauvetage. Et techniquement, Annaud et ses équipes ont fait un sacré boulot.
Je doute que transformer cet évènement en film badass avec des équivalents à Kurt Russel aurait fonctionné (et je lis déjà les critiques sur BKR... "Annaud réalise le backdraft du pauvre, il aurait dû éviter de se frotter au genre...".