Tigerland - 7,5/10
Posté: Jeu 13 Oct 2011, 19:30
Bleach bypass , shakycam, 16mm, grain forcé, des prises de vues serrées et proches des personnages ...Schumacher tient là le digne descendant de Platoon auquel le réalisateur vient greffer des allures de Full Metal Jacket (la première partie) et présente un film dont le visuel peut en rebuter certains . La base est simple : avant de partir pour la Viet-Nam, les jeunes recrues doivent passer l'entrainement au camp « Tigerland » dont la structure et la topographie ressemble au terrain que s'apprêtent à affronter les jeunes hommes. Schumacher aborde ce camp grâce )à 3 personnages principaux : le meneur né pourtant rebelle et anticonformiste un peu anarchiste, le jeune nouveau volontaire pleins d'illusions et enfin le fou, le psychopathe dérangé qui entre en conflit direct avec Bozz (Colin Farell épatant, le rôle parait avoir été écrit pour lui et c'est sans conteste un de ses meilleurs rôles) et le reste du casting, secondaire mais investit et touchant comme Clifton Collins Jr.La mise en scène c'est de la pur caméra à l'épaule, ça colle bien au sujet , c'est assez maitrisé même si parfois les mouvements saccadés ne sont pas très inutiles voir même plus énervants (comme la discussion en champ-contre-champ des soldats sur le camion).
Avant tout, le film se veut préquelle de Platoon car le trio du film forme en filigrane celui du film d'Oliver Stone. La mise en scène est semblable, on sent que Schumacher ne veut pas faire dans la finesse ni dans la belle image : c'est brut et âpre mais c'est aussi l'atout principal du film en plus de l'intérêt de transposer la vie des soldats du Viet-Nâm bien avant , à l'entrainement où déjà torturés, ces jeunes types étaient voués à la mort ou la folie, Le film est clair : le Viet-Nâm a été préparé avec sauvagerie et colère alors même qu'au front la bataille tournait au désavantage des USA.
Clin Farell donne vie à un personnage contradictoire qui envoi chier l'armée, ses valeurs et ses valeurs mais n'a pas le « courage de partir ». C'est finalement l'homme le plus révolté qui est malgré lui le plus apte à partir au combat.
Concernant la vie des soldats, c’est vraiment bien écrit, c'est poignant, sincère , ça sombre jamais dans la pathos. Le Viet-Nâm avant le Viet-Nâm . Sans aucun doute dans le top 3 du réalisateur avec Phone Game.