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Tigerland - 7,5/10

MessagePosté: Jeu 13 Oct 2011, 19:30
par Waylander
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Bleach bypass , shakycam, 16mm, grain forcé, des prises de vues serrées et proches des personnages ...Schumacher tient là le digne descendant de Platoon auquel le réalisateur vient greffer des allures de Full Metal Jacket (la première partie) et présente un film dont le visuel peut en rebuter certains . La base est simple : avant de partir pour la Viet-Nam, les jeunes recrues doivent passer l'entrainement au camp « Tigerland » dont la structure et la topographie ressemble au terrain que s'apprêtent à affronter les jeunes hommes. Schumacher aborde ce camp grâce )à 3 personnages principaux : le meneur né pourtant rebelle et anticonformiste un peu anarchiste, le jeune nouveau volontaire pleins d'illusions et enfin le fou, le psychopathe dérangé qui entre en conflit direct avec Bozz (Colin Farell épatant, le rôle parait avoir été écrit pour lui et c'est sans conteste un de ses meilleurs rôles) et le reste du casting, secondaire mais investit et touchant comme Clifton Collins Jr.La mise en scène c'est de la pur caméra à l'épaule, ça colle bien au sujet , c'est assez maitrisé même si parfois les mouvements saccadés ne sont pas très inutiles voir même plus énervants (comme la discussion en champ-contre-champ des soldats sur le camion).

Avant tout, le film se veut préquelle de Platoon car le trio du film forme en filigrane celui du film d'Oliver Stone. La mise en scène est semblable, on sent que Schumacher ne veut pas faire dans la finesse ni dans la belle image : c'est brut et âpre mais c'est aussi l'atout principal du film en plus de l'intérêt de transposer la vie des soldats du Viet-Nâm bien avant , à l'entrainement où déjà torturés, ces jeunes types étaient voués à la mort ou la folie, Le film est clair : le Viet-Nâm a été préparé avec sauvagerie et colère alors même qu'au front la bataille tournait au désavantage des USA.
Clin Farell donne vie à un personnage contradictoire qui envoi chier l'armée, ses valeurs et ses valeurs mais n'a pas le « courage de partir ». C'est finalement l'homme le plus révolté qui est malgré lui le plus apte à partir au combat.

Concernant la vie des soldats, c’est vraiment bien écrit, c'est poignant, sincère , ça sombre jamais dans la pathos. Le Viet-Nâm avant le Viet-Nâm . Sans aucun doute dans le top 3 du réalisateur avec Phone Game.







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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Jeu 13 Oct 2011, 19:36
par Heatmann
:super: OUh yeah

j adore ce film aussi , schumi c est un pourri mais la , c est clairement sont meilleur film quoi et une belle reussite a part dans sa filmo , bon j aime bcp aussi falling down .

je garde un bon souvenir de The client , a time to kill aussi mais ca fait longtemp que j ai pas revue ca , batman forever c est sympas, tout le reste c est dla merde :mrgreen: phone game ca se regarde une fois mais c est pas top , c est quoi ton top 3 way ???

comment j aime bien le perso de Bozz et comment il "disparait" a la fin ..

Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Jeu 13 Oct 2011, 19:39
par Waylander
Booz pour moi c'est le meilleur et c'est un mec ultra charismatique façon Tyler Durden qui pourrait devenir une icône du cinéma direct. 8) La fi nc'est ultime.

Mon top 3 du réal : Tigerland- Phone game- chute libre (pas vu depuis longtemsp). Bon après 8mm ça passe idem pour l'expérience interdite.

Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Jeu 13 Oct 2011, 19:42
par Heatmann
oh putain 8 mm je peut pas encadrer ce film ... :evil: ouai chute libre moi j aime bcp , revue l annee dernier et j aime toujour autant le propos .

on est d accord sur Bozz , un mec qui a des burne , mais aussi une phylosophie , jem souvient c est la 1er fois que je voyait le gros potentiel de farrel , j adore la scene ou sont superieur lui passe un interogatoir et lui dit qu il a l etoffe d un meneur et bozz l envoie peter, tres tres bien ecrit tout ca

Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Ven 14 Oct 2011, 12:01
par Milkshake
Tiens Chute Libre pas vu mais il parait que le clip de Disiz est meilleur que le film. :mrgreen:

Phone Game et ce Tigerland c'est ce que Schumi a fait de plus efficace le reste c'est pas terrible.

Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Ven 14 Oct 2011, 13:42
par Scalp
Milkshake a écrit:Tiens Chute Libre pas vu mais il parait que le clip de Disiz est meilleur que le film. :mrgreen:


Carrément, mate le clip de Disiz c'est amplement suffisant.

Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Ven 14 Oct 2011, 16:48
par Milkshake
Non mais c'est bon je l'ai assez vu étant ado.

Jeune fille de l'eau (La) - 6,5/10

MessagePosté: Sam 15 Oct 2011, 12:44
par Waylander
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Shyamalan revisite pleinement le conte pour enfant en instaurant son intrigue dans un lieu très banal , résidence confinée où bégaye un concierge torturée par un lourd passé tragique. Proche d'une thématique Spielbergienne, le réalisateur d'Incassable signe pourtant un de ses films les plus fainéants; Malgré tout, son style privilégié quelques idées sympathique comme les dialogues où le champ-contre-champ est très transgressé : le cinéaste se fixe presque essentiellement sur un acteur et nous laisse juste entrapercevoir un ¾ de l' interlocuteur de dos voir même rien du tout, Beaucoup de scènes sont construites ainsi : le jeu d'acteur (surtout de Giamatti) et donc bien mis en avant (d'ailleurs son rôle est très émouvant, le personnage ô combien attachant car comme chez Spielberg, le héros le devient malgré lui dans une situation banale jaillit l'extraordinaire : l’américain moyen et banal est donc porté au rang d’icône : l'analogie avec Richard Dreyfuss est évidente).

L'atout du film repose donc sur deux acteurs convaincants (même si Dallas Howard n'aura pas eu à faire grand-chose à part prendre ses jambes entre ses bras) et une relecture conte/fantasy/fantastique légère mais agréable sans pour autant transcender ou apporter du renouveau, Malgré la platitude du film et son acte final à rallonge sans aucune tension (d’ailleurs le rôle du critique de cinéma présente rien que pour le ridiculiser dans la scène de son meurtre auquel on ne revient jamais est là pour pointer du doigt ceux qui l'ont descendus mais son film n'est pourtant pas si original et jamais surprenant : sa mise en abyme pas subtile sur son travail peut être mal interprétée : il joue dans le film le rôle d'un jeune écrivain dont les textes vont changer le monde..). Reste le design des créatures qu'il montrent finalement un peu trop alors qu'on sent bien que son but était de rester dans le mystère et la pénombre, tout est finalement plus amusant qu'autre chose dans cette Jeune fille de l'Eau assez transparente et dont l’apparition subite ne set qu'à libérer un home de ses peines.

La sublime musique de James Newton Howard ((qui flirte largement plus et mieux avec la féérie et le conte que le film lui-même finalement restreint mais à travers lequel on sympathise rapidement avec les personnages clés tous finalement « normaux » : on s'identifie vite et ça forme une ode à l’espoir , à l’âme d'enfant qu'on intériorise et qu'on dissimule bien trop..) relève le niveau de l'intrigue basique et facile ( qui prend pourtant racine, comme chez Spielberg, dans la vie quotidienne et à l'instar de film comme ET, Starman et cie, la Narf interprétée par Bruce Dallas Howard représente une des dernières survivantes de l’univers féerique d'autrefois dont on ne découvrira pourtant jamais le monde par nos propres yeux. Simpliste et classique mais pas dénuer d'originalité, La jeune fille de l'eau se regarde facilement , sans passion pour autant. La storyline d’ouverture où les dessin primaires nous dévoilent le bakground des Narfs et de la chute de l'Homme c'est gentillet mais ça colle au sujet.

A noter : Quand l’aigle géant emporte la Narf, Shyamalan se permet un hors-champ des plus sublimes et des plus intelligents qui soient (puisque , mis au même niveau que le personnage de Giamatti, le spectateur ne peut pas voir la scène de ses yeux puisque cela lui est interdit et par un tour de passe-passe , avec un onirisme et une magie envoutante portée par le thème magistral de JNH, on tient là le meilleur plan que film).
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Cleveland finit seul au bord de la piscine où commença l'histoire, le film finit sur cette note poétique , triste à la magie débordante, l'essence même du film en une scène.


Cronos - 7/10

MessagePosté: Dim 16 Oct 2011, 20:01
par Waylander
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Premier film de Guillermo Del Toro donc forcément limité par les moyens et l'expérience mais force est de constater que malgré l'imagerie plutôt sobre du film, le cinéaste mexicain se rapproche énormément des thèmes de Cronenberg : même la mise en scène et la photo son semblable aux premiers film du réalisateur d'History of Violence. D'une très courte durée, l'intrigue se révèle plutôt simple mais l'intérêt se situe principalement dans la relecture du mythe du Vampire auquel Del Toro insuffle son propre univers (ainsi qu'un charme touchant : la petite fille qui installe confortablement son grand-père dans un coffre à jouet qu'elle a au préalable vidée (en lieu et place du cercueil régénèrent de Dracula) : belle métaphore de la perte de l'innocence et de l'acceptation de la différence, de la vieillesse et de la mort pour la petite et pur le vieux c'est comme un retour en enfance qui lui sauve finalement la vie): les mécanismes (qu'on retrouvera surtout lors du générique d'Hellboy 2) , les parchemins antiques avec notes et croquis fantastiques , les insectes (qu'on retrouve dans son second film Mimic), l'enfance et la vieillesse (présent aussi dans son 3ème film) et bien évidemment le genre fantastique déjà minimaliste : un mécanisme « organique » permet à son porteur la vie éternelle toutefois cauchemardesque (le film fait vraiment penser à Kafka par moment) puisque celui-ci mute en une sorte de mort-vivant à la peau humaine en décomposition laissant apparaitre une nouvelle enveloppe blanchâtre. Par bien des aspects le cinéma de Del Toro trouve véritablement ses germes à travers Cronos : certains mouvements de caméras , travelling et plans-séquences renvoient toutefois à tout un pan de la maitrise formelle de Del Toro : le 360° sur la tête du personnage principal en train de mourir, la caméra qui monte le long d'un escalier, tout est ici bien évidemment loin d'avoir une aussi belle photo que l’Échine du Diable ou Pan mais les prémices de la filmographie très inspirée d'un passionné du fantastique - autant littéraire (Edgar Allan Poe) que cinématographique (influence de la Hammer et des vieux films de monstres évidente) sont bien là.



On retrouve même Ron Perlman (Hellboy 1 et 2, Blade 2) et Federico Luppi (l’Échine du Diable) ici déjà bien investit dans son rôle. Del Toro mettait déjà un enfant en scène , une petite fille par laquelle l'intrigue évolue : elle assiste à la transformation de son grand-père sans rien pouvoir faire pour l'aider et par silence elle ne fait qu’accompagner lentement celui-ci vers la mort et un dernier plan des plus équivoques.Évidemment le film n'a pas encore la beauté cruelle d'un Labyrinthe de Pan ou l'écriture pessimiste de l’Échine du Diable mais le premier film du metteur en scène bénéficie d'un telle profondeur mythologique (le vampire, l'occulte, l'Histoire) - pourtant à peine survolée par l'ouverture – et d'une telle originalité (le fantastique comme prétexte à raconter une véritable histoire intimiste tout en non-dits. L'enfant est confronté à au plus profond démon de l'Homme mais sans regard critique puisque l’innocence féminine parait plus "compréhensive" , réfléchie et pacifiste chez Del Toro (dans l’échine du Diable les enfants sont des garçons et usent de violence pour abattre leur bourreau)  : elle ne voit donc qu'un vieillard qui tente de survire (elle l'y aide même sans jamais poser de questions).





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Niveau casting c'est sur que cette petite fille n'a pas été dirigée comme celle du Labyrinthe de Pan : elle est plus jeune encore et surement moins talentueuse : Del Toro ne lui offre pas spécialement de scènes et ne lui donne pas de relief -ni au couple des grands-parents- mais le mécanisme du film et la cure de jouvence qu'il propose ne peuvent contrecarrer l’ambition première du film qui est de dresser un portait humain assez mélancolique où la mort ne peut finalement pas être reniée sans y perdre son âme. Le côté gore du film est plutôt modéré, élégant et cela offre quelque scène crue très épurée. Cronos est un petit bijou à l'ensemble forcément limité mais à l'ambition pertinente où le film de genre se mêle avec le film d'auteur comme chez Spielberg, James Cameron ou dans une moindre mesure Peter Jackson.


Del toro fait encore mieux ,avec plus de subtilité et de retenue (qui le trahissent sur l'émotion par contre) niveau écriture et narration mais avec un eu moins de talent formel (j’entends par-là : un langage ciné un soupçon moins riche que les autres mais finalement personne let cohérent avec les maitres du cinéaste. A noter : le maquillage final de l'acteur fait penser sur quelques plans à la créature de Frankenstein (Déjà 8) et en attendant de pieds fermes SON Frankenstein) et les deux plans "western" sympas qui ne font que prouver encore une fois le bon gout du réalisateur éclectique et lucide qu'est Guillermo.

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Mouche (La) - 7,5/10

MessagePosté: Mar 18 Oct 2011, 20:47
par Waylander
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La Mouche reste à ce jour un des chefs d’œuvre de Cronenberg , accessible et bien moins hermétique de par son esthétique mais aussi de son casting et de ses personnages plus touchants et plus simples aux premiers abords qui permettent de plus facilement s'identifier. En élargissant le public potentiel, le réalisateur du Festin Nu puise donc encore une fois dans le mythe Kafkaien en y apportant un savoureux mélange d’histoire d'amour, de sf, de fantastique ,d'horreur et de sincérité sans pour autant délaisser ses thèmes favoris. A travers la Mouche, Cronenberg hisse certainement son cinéma vers plus d'opportunité commerciale tout en posant les bases d'une histoire extrêmement cohérente avec la substance même de son art. Même sa mise en scène est plus recherchée (en restant toujours très sobre) et loin de ses films les plus moches (chromosome 3 et cie) il se permet ici plus d'immersion avec un langage ciné un poil plus touffu : la gestion de l'espace , des travellings plus amples, une photo moins criarde et moins encrée dans son époque. Quelques ambiances permettent au film de posséder quelques plans sympas ( la fumée atmosphérique, la lumière incandescente des appareils de téléportations etc...).

Entre la persévérance destructrice d'un scientifique reclus en manque de reconnaissance et a à son la forme physique addictive ou encore le retour en arrière de l'être évolué qu'est l'humain jusqu'à cette forme improbable -résultat d’une mutation imprévue entre deux extrémités du chainon évolutif- et répugnante , Cronenberg signe encore une fois une pure tragédie où les limites de la science n'a d'égal que la psyché des hommes qui l'alimentent par leurs théories et leurs recherches douteuses permettant à la fois un bon en avant et un retour en arrière (d'ailleurs les « machines « deviennent presque des « ponts » non plus seulement que pour l'espace mais aussi le Temps vu le parallèle et l'ironie du sort proposé par la scénario : en voulant faire gravir des échelons à la science, donc à l'Homme, le personnage fait génétiquement marche-arrière vers une forme de vie conspuée et hait par l'être humain : l'insecte) ; les personnages du cinéaste sont bel et bien encore une fois confrontés à un être marginal très sympathique au début mais dont la mutation ne va engendrer que des atavismes violents au début puis inhumain par la suite (l’organisation politique que le personnage voudrait tant apporter au monde insecte dont il s'apprête à faire partie en acceptant son sort qu'il pense avant tout être le point de départ d'une évolution génétique nécessaire. Illusion de l'esprit humain toujours en quête de savoir ; celui qui aveugle et qui « emprisonne » littéralement l'âme (Brundle est un scientifique cliché, marginal, solitaire et toujours chez lui, dans son labo).





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La Mouche reprend des codes qu'elle transforme un peu : le chercheur ne « créé » pas une créature mais devient lui-même l'objet de ses expériences en devenant une créature qu’il ne désirait pas. Métaphore des déformations et maladies des bonds en avant de la Science (Tchernobyl, Hiroshima, les manipulations génétiques, les expériences sur les animaux...) ? En tout cas, le long-métrage possède tout ce qu'il faut pour devenir LA référence du genre, brut et sans concessions où seul le début et la fin semblent un poil trop précipités. Le casting est top surtout concernant Jeff Golblum qui signait là son meilleur rôle à n'en point douter : l'évolution est parfaite (tout comme l'aspect physique sans SFX : juste des maquillages affreux où la décomposition de la forme humain détient encore aujourd'hui le record de la plus gerbante qui soit (le suc gastrique c'est d'un crade).






Le dénouement est assez ultime en son genre avec tout un mélange d'ambiances (sf pour les machines, fantastique pour la fumée, film de monstre avec l'apparition finale de Brundle-mouche et la musique déchirante d'Howard Shore sur laquelle l'annonce du coup de fusil sonne comme un salut émouvant à la descente aux enfers vécue par de Brundle.Sans traitement pathos ni trop complexe (vu le sujet ça aurait pu être lourd à regarder) mais en se rapprochant de film comme ALTERED STATES , dépouillé et dérangeant car effleurant de près ou de loin la métaphysique avec une fluidité narrative permettant au public de suivre le fil de l'intrigue avec intérêt : le mélange entre vie de couple désuète attachante, l’évolution de Goldblum (linéaire mais efficace et surprenante) et les thèmes du réalisateur se fondent à merveilles dans The Fly.






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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mar 18 Oct 2011, 20:53
par jean-michel
Excellente critique de fly !! :super: très réfléchie !

Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mar 18 Oct 2011, 21:09
par zack_
J'ai toujours le coffret avec les 5 films à voir :oops: J'avais vu le 1 a l'époque que j'avais bien aimé

Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mar 18 Oct 2011, 21:42
par Milkshake
Cronos montre tout l'amour de Del Toro pour les mécanisme d'horlogerie, on les retrouve presque dans tous ces films par contre l'histoire de Cronos est assez bateau c'est sauvé par quelques passages à l'ambiance fantastique.

Pour la mouche en lisant ta critique on pourrait penser que tu serais un peu plus généreux sur la note, en tout cas c'est clairement le meilleur (le seul ?) "divertissement" de Cronenberg, son film le plus efficace.

No Limit - 6,5/10

MessagePosté: Ven 21 Oct 2011, 21:05
par Waylander
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A l'heure où nos écrans de TV et nos salles de cinéma perpétuent la mode des tortur-porn douteux et gratuits, No Limit se pose comme un film policier avant de dériver vers une pure auto-critique de la politique militaire américaine. Les passages de tortures sont bine moins graphiques que l'on peut croire avant de voir le film : en laissant de côté la violence et le gore potentiel attendu par une flopée de pseudo-cinéphiles, le réalisateur met surtout en avant un personnage très ambiguë dont l’interprétation de Samuel Lee Jackson fait son petit effet même si sous bien des aspects, ce rôle ensemble un peu pépère (comme des vacances) pour l'acteur. Formellement et narrativement parlant, le film lorgne bien plu du côté d'un long pilote de série (les gimmicks avec les chapitres formés par l'écriteau d'un jour de la semaine, pareil pour les lieux) à cause du sujet vu et revu à la TV .


De plus, peu voir pas d'idées de mise en scènes ne jonchent le film. C'est souvent basique, rien d'étonnant ni de surpris à ce niveau. L'intérêt réel du long-métrage repose donc surtout sur le bourreau et l’ambiguïté de l' intrigue, des motivations terroristes, de la stratégie du gouvernement américain pour contrer le fléau terroriste et la limite des méthodes utilisées. Le réalisateur a lui-même du mal à se positionner tant le débat est difficile : d'un coté on a de l'empathie pour le terroriste que campe un ,,très crédible mais de l'autre on ne peut que se ranger de l'avis de H. la frontière entre la morale et l'immoral n'est finalement qu'une question de point de vue mais surtout de situation : Carrie Anne Moss et son personnage le montre bien : au tout début elle est face à une violence barbare qu’elle ne comprend pas puis, une fois confronté à la foi du terroriste (quand elle pense l'avoir fait cracher le morceau) c'est elle-même qu'elle renie en écoutant non plus sa raison ni son cœur mais l'instinct. Sans aller bien loin à tous les niveaux, ce petit film qui se suit agréablement n'est pas du tout une révolution ni un renouveau du genre (il existe bien mieux concernant les mêmes thèmes et surtout mieux écrit, plus captivant, plus haletant) puisque le film n'est pas très crédible : le hangar ,les mecs qui regardent les interrogatoires vicieux( encore un parallèle sur le voyeurisme déplacé et dérangeant), les liens qui unissent les personnages, tout est trop en surface, mal amené, on y croit pas forcément à cette intrigue prétexte à dénoncer plus qu'à mettre concrètement en images.Autant réaliser un reportage coup de poing car un des buts principaux de No Limit est bien de coller un uppercut mais ce n'est pas avec l’intelligence ni la virtuosité formelle qu'il y parvient. En assenant le public de deux éléments assez provocs dans la démarche (la femme et les gamins) le réalisateur en fait trop, et pour ma part, j’ai décrocher quand la nana se fait égorger. Je ne croyais plus en cette histoire ni en sa finalité. Je savais que ça se terminerait avec une fin brutale et suggestive mais l'effet escompté n'est pas à la hauteur : même le personnage principal du film n'arrive pas vraiment porter le film sur ses épaules alors que ça aurait du être le concept même du film. Brosser un peu plus son background, ses liens mystérieux avec le gouvernement...n'aurait pas nuit au film. Concernant le terroriste c'est juste comme il faut : le visage honnête et sincère de l'acteur laisse apparaitre personnage comme une victime (et ça c'est vraiment iconoclaste pour les USA : pour une fois l' »Arabe » n'est pas ce cliché ambulant du barbu représentant le Mal que l'on doit à tout prix éliminer) et sa scène clé du film (quand il crache ses motivations et s'énerve avec énergie) à de quoi clouer le bec à n'importe qui (c'est ce qui arrive à ceux qui l’entourent). Son discours est celui d'un homme , un père de famille, plus que celui d'un meurtrier. Les Américains sont d'ailleurs bien moins attachants que lui et en cela le fil mest réussit et atypique .La violence comme ultime moyen de revendication pour les uns ; exutoire pour les autres. En conclusion c'est juste sympa, ça ne va pas assez loin dans son discours, c'est sans envergure et aux enjeux vus et revus.

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Frissons de l'Angoisse (Les) - 6/10

MessagePosté: Ven 21 Oct 2011, 21:24
par Waylander
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Le Giallo :Autant dire de suite que mon entrée en matière fut déstabilisante.Fils ainé de Psycho d'Hitchcock et frère du slasher contemporain, ce genre italien peut facilement rebuter pour son esthétique baroque et aujourd'hui un brin vieillotte et ringarde, dépassée mais ô combien efficace pour ce qui est de l'angoisse justement : ce n'est pas « agréable » de s'immerger dans l'univers d'Argento. Il faut dire que certains choix artistiques sont surprenants : les éclairages , les décors théâtraux...choix indiscutablement personnels mais en découvrant cela de nos jours forcément ça peut dérouter. Loin de léché ses films, Argento parsème pourtant Deep red d'une technique irréprochable où les plan-séquences multiples façonnent l’œuvre comme rarement nous l’avions vu auparavant : la caméra se balade parfois longtemps avant d'en arriver au sujet principal (des personnages, un objet etc...) : parfois, c'est justifié parfois c'est purement gratuit mais le tout forme essentiellement le style du cinéaste. Le mouvement de caméra qui dévoile plusieurs objets importants est une bonne idée ; certains plans sont très atypiques (on ne cadre jamais ainsi) mais ça colle à l'ambiance voulue et au style.

En ne découpant que très peu son film cela instaure deux choses paradoxales : l'ennui et la fluidité de l'intrigue marquant ainsi un vrai fossé (aujourd'hui franchement obsolète) entre celle-ci et les meurtres bien plus cut. Un plan de la main du tueur, un pal des ses chaussures, un plan de l'arme , un plan de sa main qui prend l'arme etc... On ne peut nier l'impact qu'à eu ce genre sur le cinéma : le slasher et même certains épisodes TV où les protagonistes poursuivent un tueur mystérieux , toujours montré sous la taille ou un peu au-dessus. Les gants de cuir, la veste de cuir, le chapeau, les armes tranchantes et reluisantes, la vue subjective du tueur qui met le public dans la peau d'une personnage malsain (le méchant donc) dont il ne connait pourtant pas l'identité et la mise en abyme aurait pu être géniale si le film avait traité d'un délire schizophrénique qui aurait pu impliquer plus profondément le spectateur....Tout un pan de ce cinéma est emprunt de codes aujourd’hui traités différemment mais se basant sur les mêmes principes dramaturgiques.

Les meurtres sont très graphiques, mais loin d'être choquant (ou alors à l'époque) sans tomber dans le gore. Le tueur ne bénéficie hélas pas d'une aura fascinante ou au contraire très angoissante : c'est surtout l'ambiance qui s'en charge car l'histoire, le background et les scènes ne caméra subjective du meurtrie ça reste des procédés assez banals dans le film et pas très subtils. Pour se sentir happé par la storyline faut quand même pas être très exigeant : le creux des personnages et le spontané « vide» qui les entourent parfois laisse de marbre : la scène dans la rue, de nuit, face au bar c'est assez choquant à ce niveau.

Bref, le suspens n'est pas très passionnant à cause d’une narration qui se veut intelligente (tout est fait pour que l'on croit dur comme fer que le tueur est en fait une tueuse, la journaliste, mais en fait il s 'agit d'une autre femme, qu'on voit une fois dans le film, qui n'a aucune présence ni crédibilité tout comme son background et celui de son fils(c'est passer à la trappe pour surprendre à la fin mais ça ne surprend pas du tout puisque rien ne donnait du relief au personnage). Autant le tout est très bien géré autant ça semble gratuit : en faisant de la journaliste la vraie tueuse, on aurait pu avoir un trauma super développé avec une femme schizophrène qui entend des voix , qui mène l'enquête pour effacer les preuves etc... mais Argento, préfère laisser ça de coté et parler d'un truc dont on se fout royalement. A côté de ça le casting n'est pas exceptionnel et l’interprétation très moyenne (le flic est ridicule, certaines scènes sont vraiment minables en terme de jeu : la blonde du début...)

Avec un style très épuré bourré de travellings et de zooms (technique du pauvre pour faire croire à un travelling), le réalisateur s'accorde une bande originale assez horrible et inaudible où le main theme atroce , répétitif et strident met pourtant mal à l'aise. Les autres morceaux sont atroces , mal utilisés et paraissent franchement en décalage avec le film. Tout comme l'utilisation de la musique enfantine (encore un élément repris dans plusieurs slashers ou film violent : on pense notamment à du Kubrick (Orange Mécanique) où encore le coup de la marionnette assez flippante qui jaillit de nulle part sur son vélo (on pense à Saw et Dead Silence). En définitive, Les Frissons de l'angoisse inquiète autant qu'il déplait par un maniérisme limite amateur.






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