Halloween 2 Rob Zombie
Image 8.5/10: Pas si irréprochable que cela. Dans l'ensemble Wild side se fend d'un travail plutot bon mais qui aurait gagné à etre supérieur sans ces nombreux plans nocturnes beaucoup trop bruités. Du grain pour faire 70's je veux bien, mais là c'est un peu bordélique. Pour le reste, c'est du Wild Side.
Son 10/10: Vu en VO Dts HD (normal, faut toujours voir un Zombie en VO) et cette piste est à l'image du film, un vrai déchainement de violence, de giclures, d'os brisés, de jump scares sur toutes les enceintes. La répartition est optimale soutenue par un caisson savamment dosé.
Film 6.5/10: Malgré de très nombreux défauts, le génial Rob Zombie réalise un film roublard bien moins basique qu'il n'y parait.
Passage obligé après le succès largement mérité du premier opus, Rob Zombie se voit rempiler pour torcher une suite afin d'amasser des dollars et renflouer les caisses des deux gros ploucs de la Weinstein company. Se faisant passer pour un bon petit soldat, Rob réalise un premier tiers basique reprenant la trame de la séquelle originelle de Rick Rosenthal. Appliqué dans son vrai faux remake, la réalisateur métalleux offre une première demi heure maitrisée, apre, sèche, hardcore ou la violence est encore plus graphique que le précédent. Son Michael Myers est devenu totalement décomplexé, délesté du travail effectué par le Dr Loomis.
Comme souvent chez Zombie, la mort est sale et on crève dans d'atroces souffrances sous les très nombreux coups de couteaux ou de hache, c'est au choix. Mais là ou Zombie prend tout le monde de cours y compris ses propres producteurs exécutifs (ces cons n'ont rien vu venir!), c'est dans ce twist gratuit étant plus un prétexte à offrir sa vraie vision du croquemitaine. Dès lors le film bascule dans une sorte de drame psychanalytique plus ou moins réussi. J'avoue avoir bien apprécié la campagne d'humanisation du mythe. Ce second opus se mu donc en une gigantesque destruction du mythe Myers ou Zombie n'hésite pas à le mettre en danger (on voit clairement son visage, on le rend humain lui qui n'était que "The Shape" dans le chef d'oeuvre de Carpenter).
La ou le bas blesse évidemment, c'est dans l'implication de la famille défunte dans les actes du tueur. Les visions sont bien glauques mais était ce bien nécessaire de nous les imposer à chaque plan. Plus drame que slasher, ce Halloween 2 impose une fois de plus toutes les figures de style Zombienne. La jeunesse est toujours aussi crade et délurée, les fuck fusent dans tous les sens, les meufs n'hésitent pas à réclamer de la golden shower et le réalisateur se régale toujours autant à filmer les poubelles de l'Amérique. Il est clair que le chaland attiré par du Jason Vorhees juste pour faire sursauter sa nana risque fort de déchanter. Néanmoins, on ne perd pas de vu le genre dans lequel a évolué Myers et le croquemitaine, malgré le changement de ton, continue de dégommer du monde avec une brutalité qui fait plaisir (comme ce défonçage en règle à la Rangers à mi film) tout cela se faisant au service d'une vraie histoire tranchant nettement avec les slashers classiques.
Les failles du film concerne également le casting. A trop vouloir désacraliser Myers, le réalisateur néglige considérablement les personnages à commencer par le docteur Loomis, lui qui était vraiment l'un des artisans de la réussite du premier en tenant tete au boogeyman. Ici, on a bien du mal à croire qu'après avoir été un fervent défenseur de la famille Myers, il devienne une raclure pareille sans ame. Ok le mec s'est fait griser par le succès, mais un virement à 180 comme ça, c'est juste pas cohérent meme deux ans apres les faits. Bon après, on a un peu le meme soucis que le précédent avec une floppée de biatchs sans talent jacassant et vosciférant du fuck à tire larigots. Finalement, on prendra bien plaisir à les voir se faire charcuter de plus belle. La vraie bonne surprise c'est la montée en puissance de Brad Dourif qui voit son role s'étoffer. Plus humain que le reste du casting, il est peut etre celui qui réussit le mieux à faire passer cette dimension dramatique du film. Pour le reste, Tyler Man fait son taf avec savoir faire et Zombie, en bon Tarantino de l'horreur, continue son recyclage d'acteurs de troisième zone en resuScitant par exemple la vieillotte Margot Kidder en psy dépassée.
En ce qui concerne le montage à privilégier, les deux fins sont sympathiques bien que différentes dans la forme. Le DC offre un final plus emphase avec l'aspect dramatique du film et qui respecte aussi la logique des apparitions de la mère avec un plan final faisant clairement écho au Anthony Perkins de Psychose. L'autre fin se pose dans la meme logique mais avec une approche plus grand guignol mais pas déplaisante non plus.
OVNI maladroit, Halloween 2 est un slasher atypique se voulant surtout comme la mise à mort d'une figure mythique. Un peu comme si Rob Zombie avait décidé que tout a été dit sur le tueur d'Haddonfield et qu'il était temps d'en finir. Dans cette optique là, le film de Rob se pose comme une digne conclusion à cette saga qui aura vu se cotoyer le très bon et le grand n'importe quoi.