Page 8 sur 22

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Lun 13 Fév 2012, 11:05
par Hannibal
Dommage que tu n'aies pas aimé le film Alinoe mais tu mets quand même une note correcte donc tu reconnais des qualités au film. Personnellement, je trouve que le montage déstructuré donne toute sa puissance au film. En tout cas merci d'avoir pris le temps d'écrire dessus pour dire ce qui ne t'a pas plu.

Assault - 8,5/10

MessagePosté: Mer 15 Fév 2012, 20:20
par alinoe
Assaut

Réalisé par John Carpenter

Avec Austin Stoker, Darwin Joston, Laurie Zimmer
Thriller, USA, 1h31- 1976

8,5/10

Image

Résumé : Le lieutenant Bishop, se voit confier pour son premier jour dans la police de Los Angeles, la surveillance d’un commissariat presque désert, le Central 13 qui sera définitivement fermé le lendemain. Un bus transportant des prisonniers est contraint de faire une halte au Central, puis un homme affolé s’effondre dans le commissariat et peu après le Central est attaqué. Les derniers occupants du commissariat et les prisonniers doivent s’unir pour survivre au siège…

Ce huis -clos toujours aussi efficace malgré le poids du temps qui passe, prouve qu’avec du talent, un petit budget n’est jamais un frein pour distiller une ambiance immersive et oppressante. En s’appuyant sur la paranoïa grandissante des personnages, sur quelques notes de musique répétitives et sur des assaillants déterminés au contour indéfinissable et aux motivations floues, Carpenter parvient à transmettre au spectateur, un profond sentiment de tension et de claustrophobie.

Image Image Image

Ce deuxième film porte déjà les prémices de ses choix privilégiés de mise en scène : l’utilisation du cinémascope et des plans fixes, les compositions au synthétiseur, les éclairages minimalistes et surtout une volonté de se concentrer sur l’essentiel pour donner rythme et intensité à son histoire. Quelques plages de silences brusques judicieusement placées assurent une tension crescendo et quelques scènes bien dosées viennent pour un temps très bref désamorcer l’ambiance pesante (le gag de la cigarette ou le jeu de la « patate »).

Image Image Image
Image Image Image

Assaut annonce également certaines des thématiques de prédilections du réalisateur : un goût affirmé pour les intrigues dans des espaces clos et surtout une approche quasi documentaire et plausible des évènements qui se produisent. Le mal qui est au cœur de l’œuvre de Carpenter est toujours décrit comme un élément tangible, une chose réelle. Dans Assaut, il est présenté sous la forme d’une force malfaisante en marche symbolisée par cette multitude anonyme et menaçante qui sème la terreur. Dès la fin des années 70, Carpenter joue sur une des grandes peurs des sociétés contemporaines, alors peu exploitée : l’escalade de la violence urbaine et la capacité d’une foule déchaînée à semer la panique. Carpenter est aussi un des premiers réalisateurs à proposer une vision quasi désertique et « no man’s land » de la banlieue de Los Angeles.

Relecture modernisée particulièrement réussie du western Rio Bravo de Howard Hawks (comme l’affirme lui-même Carpenter), Assaut se teinte aussi d’un zest de thriller urbain et d’un soupçon de survival. On regrettera juste une interprétation pas toujours à la hauteur de la réalisation. Si Austin Stoker est plutôt bon dans le registre du jeune policier intègre, je trouve Darwin Joston beaucoup trop lisse pour interpréter avec conviction le rôle d’un prisonnier charismatique et Laurie Zimmer trop froide et distante dans le rôle de Leigh. Des défauts vraiment minimes en comparaison de toutes les immenses qualités de cette œuvre de jeunesse.

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Mer 15 Fév 2012, 20:24
par Alegas
Y'a ma critique qui arrive ce soir pour celui-là, ce sera bien moins glorieux. :mrgreen:

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Mer 15 Fév 2012, 20:37
par Mark Chopper
Il va falloir que je l'achète pour le revoir et le noter, parce que cette moyenne ce n'est tout simplement pas possible...

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Mer 15 Fév 2012, 20:42
par Val
J'allais écrire la mienne, ça va être dur maintenant.

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Mer 15 Fév 2012, 20:48
par alinoe
il faut absolument que tu fasses ta critique Val, pour effacer l'infamie des notes de Solodzo, Logan et bientôt Alegas :mrgreen:

Double Détente - 7/10

MessagePosté: Jeu 16 Fév 2012, 21:11
par alinoe
Double détente

Réalisé par Walter Hill

Avec Arnold Schwarzenegger, James Belushi, Ed O'Ross, Peter Boyle, Gina Gershon, Laurence Fishburne
Action, USA, 1h46- 1988

7/10


Résumé : Ivan Danko, un policier russe, est envoyé à Chicago pour ramener Rostavili, un dangereux trafiquant de drogue…

Image Image

Buddy movie des années 80, dans lequel Walter Hill reprend sa recette gagnante de 48 heures (tandem antagoniste, punchlines réjouissantes et chasse à l’homme en milieu urbain) tout en apportant un zest de fraicheur sibérienne. Ce cocktail d’action et d’humour est surtout resté dans les mémoires grâce à son contexte atypique qui s’appuie sur le rapprochement USA/URSS initié par la perestroïka. Un héros venu de l’Est, c’est tellement novateur pour l’époque, que rien que pour cet aspect là, le film mérite le détour.

Décontraction, poursuites chocs, gunfights, mémorable introduction en Russie réussissent à effacer les défauts du film, parmi lesquels un montage sonore presque nanardesque (bruitage des coups proprement hilarant au début du film) et un duo tout de même très cliché (le policier russe forcément froid, monolithique et carré, et le policier américain forcément peu respectueux du règlement, flemmard et très baratineur). D’un côté Schwarzenegger massif et inexpressif très crédible dans le rôle d’un policier russe et de l’autre James Belushi dans le registre qu’il préfère : le cabotinage à outrance. Un duo mal assorti qui fonctionne bien et parvient aisément à nous divertir. Ed O’Ross est comme souvent, excellent et charismatique dans le rôle du bad guy. Peter Boyle est également très bon dans le rôle du chef de la police hyper stressé, tout comme Laurence Fishburne en policier carriériste.

Double détente est assurément pour moi, un vrai Feel Good Movies.

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Jeu 16 Fév 2012, 21:46
par Jimmy Two Times
Ah, que c'est bon la nostalgie... Je me rappelle de l'époque où mes vieilles VHS de Schwarzy et Stallone remplaçaient mes jouets dans mon coffre... :(

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Jeu 16 Fév 2012, 22:31
par Heatmann
et gina ghershon qui fait de l aerobic :bluespit:

Doulos (Le) - 8,75/10

MessagePosté: Lun 20 Fév 2012, 17:17
par alinoe
Le Doulos

Réalisé par Jean-Pierre Melville

Avec Jean-Paul Belmondo, Serge Reggiani, Jean Desailly, Michel Piccoli, Aimé de March, Fabienne Dali
Polar, France, 1h50- 1962

8,75/10

Résumé : Dès sa sortie de prison, Maurice Faugel se lance dans un nouveau cambriolage qu’il prépare avec l’aide de son ami Silien, que le milieu soupçonne d’être un indicateur de la police, un « doulos »…

Image

Jean-Pierre Melville, le maître du polar français surfe sur les codes du film noir américain pour nous livrer une superbe adaptation du roman éponyme de Pierre Lesou. Le plus américain des cinéastes français, nous déclare son amour pour ce courant cinématographique qui connu son heure de gloire dans les années 40/50, en truffant son film de symboles : voitures américaines, décors intérieurs et paysages suburbains qui donnent l’impression que l’action se situe de l’autre côté de l’Atlantique (scène du réverbère qui rappelle le Faucon Maltais, cabine téléphonique typique des mégalopoles américaines, barman qui sert du bourbon ou du scotch, manchettes et gros titres des journaux utilisés pour faire avancer l’intrigue, les night club s’appellent le New York ou le Cotton Club, le bureau du commissaire Clain est la réplique de celui de City Streets, Chapeau mou et imperméable sont empruntés au Philip Marlowe du Grand Sommeil…), j’ajouterai que le personnage de Silien rappelle le Dix Handley de Asphalt Jungle avec une part d’ombre plus visible et que Faugel avec son air fatigué n’est pas très éloigné du Tony le Stéphanois de Jules Dassin.

La mise en scène de Melville, à l’opposé du réalisme, s’attache aux errances urbaines dans des paysages glacés et intemporels ou dans des décors nocturnes anachroniques (telle la maison gothique du receleur), elle s’accorde donc à merveille au style du Film noir avec ses ombres portées, ses gros plans sur des objets ou des mains, ses jeux de miroir, ses éclairages fabuleux qui magnifient un noir d’encre, ses effets de brume et ses visages dissimulés dans l’ombre. Autant d’artifices destinés à laisser le spectateur dans l’incertitude du prochain traquenard, à le perdre dans le dédale de fausses pistes concoctées par le scénario. Melville est aussi assurément le maître des séquences d’introduction et celle du Doulos ne fait pas exception à la règle, tant ce long travelling qui suit les déambulations de Faugel jusqu’à la demeure isolée de son receleur, est un modèle de perfection.

Image Image Image

Le scénario du Doulos dont la subtilité et la complexité, n’ont d’ailleurs rien à envier au Grand Sommeil, nous plonge au cœur du jeu de dupes, de manipulations, de dissimulations et de meurtres qui anime le quotidien des bas-fonds. A travers l’histoire de ce « doulos », de cet informateur, le spectateur explore les relations flics/gangsters, ainsi que la mécanique du cambriolage (préparatifs et scène de l’hôtel particulier) ou encore celle du crime (scène du coffre) . Une ombre de mélancolie et un air de tragédie planent sur les personnages engagés dans un double jeu perpétuel entre loyauté, mensonges et trahisons. Une impression renforcée par la bande son jazzy de Paul Misraki, aux accents lancinants et hypnotiques assez proche du style de Bernard Hermann. Dans cet engrenage de violence et de fatalité, il n’y a guère d’autre choix que « mourir…ou mentir ». Le Doulos est une œuvre peuplée de personnages solitaires même s’ils semblent cheminer ensemble pour un temps, qui pensent à tord être maîtres de leurs actes et de leur destin, mais un dernier coup du sort viendra changer la donne, dans un double flashback magistralement bien amené. En ce sens, Le Doulos est véritablement un film noir pessimiste.

Comme souvent dans le cinéma de Melville, les personnages possèdent une réelle épaisseur. Tous sont profondément ambigus et sont superbement interprétés, même les seconds rôles (Jean Desailly, Michel Piccoli, René Lefèvre ou encore Aimé de March, Fabienne Dali, Monique Hennessy). En somme, la dualité des personnages s’accorde au jeu de dissimulation et de mort de l’intrigue. Belmondo est parfait dans le rôle de Silien, personnage taciturne qui obéit à sa propre éthique, mélange de loyauté, de supercherie et de violence. Serge Reggiani est tout simplement fabuleux dans le rôle de Faugel, usé, revanchard et bien plus roublard qu’il n’y paraît.

Quelle est la part de vérité et de mensonges dans chaque version de l’histoire ? A chacun de se faire sa propre opinion. Le Doulos est un superbe hommage au film noir, profondément ambigu et terriblement sombre.

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Lun 20 Fév 2012, 17:25
par Scalp
Ca fait longtemps qu'on a pas donné l'avis de Tarantino sur un film :mrgreen: alors pour lui le Doulos c'est le meilleur script de l'histoire du ciné.

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Lun 20 Fév 2012, 17:27
par Alegas
C'est un marrant Tarantino.

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Lun 20 Fév 2012, 17:28
par Scalp
Moins que toi quand même.

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Lun 20 Fév 2012, 17:29
par Alegas
Ouais je sais ma note c'est un gros running gag poilant.

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Lun 20 Fév 2012, 18:22
par Dunandan
Très belle critique Alinoé :super: j'aime beaucoup ta conclusion, qui s'accorde d'ailleurs avec la mienne.