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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Ven 15 Mar 2013, 19:52
par Scalp
:eheh:

Evil Dead - 7/10

MessagePosté: Ven 15 Mar 2013, 21:49
par Jack Spret
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Le film culte d'un réalisateur original.

Evil Dead, on a beau le voir et le revoir, il arrive toujours à installer son ambiance morbide dès les premières minutes. A peine âgé de 20 ans, Sam Raimi concocte avec ce film un véritable monument de l'horreur qui deviendra culte avec le temps, les années n'ayant aucune prise sur sa capacité à nous terrifier et...nous amuser. Car c'est bien là qu'il se démarque des autres productions horrifiques (Wes Craven et cie): offrir son lot de chocottes au spectateur par l'intermédiaire du rire. Une tentative honorable et payante qui a permis à Sam Raimi de se frayer un chemin, aidé d'une horde de fans hallucinés et d'un acteur fétiche porté aux nues.

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Le bon vieux week end pastoral vire au jeu de massacre.

Car qu'est-ce que serait Evil Dead sans Bruce Campbell ? Même s'il n'a pas les atouts qui lui confèrent une icone de sauveur lors du film, c'est son charisme, sa présence et ses mimiques qui vont lui permettre de hisser le personnage d'Ashley au panthéon des stars. Bien qu'amateurs, les deux compères vont donner le maximum de leur personne pour faire fonctionner la machine. Campbell force le trait et joue la victime qui tente de rationaliser un phénomène démoniaque et Raimi le suit dans cette nuit cauchemardesque en faisant virevolter sa caméra tout autour. En véritable virtuose, il enchaîne de nombreux plans et de nombreuses scènes qui resteront dans les mémoires collectives comme ces vues subjectives, ces plans séquences hallucinants, la nécrodendrophilie (merci Google), les maquillages artisanaux, les rires hystériques des démons, les hectolitres d'hémoglobine.

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Raimi dose le rythme de son délire sanglant avec des pointes dramatiques.

Tout ces éléments contribuent à donner un aspect comique et second degré à son film d'horreur, permettant ainsi de dépasser les limites du soutenable pour un oeil peu averti à de telles images (un démon s'arrache une main avec les dents !) et rendant accessible un genre beaucoup trop délaissé car trop élitiste. Ayant fait mes armes dans l'horreur avec Evil Dead, c'est peut être l'une des raisons qui me pousse à avoir un regard beaucoup plus extérieur à l'horreur qui nous est montré à l'écran dans des productions plus sérieuses.

7/10


Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Ven 15 Mar 2013, 21:52
par Killbush
Bah c'est très bien tout ça, et puis j'avais oublié deux gros APPROVED pour tes critiques du Hill et du meilleur film d'action de l'univers :super:

Evil Dead 3: L'armée des Ténèbres - 6/10

MessagePosté: Sam 16 Mar 2013, 12:18
par Jack Spret
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Un virage à 180° dans le grand n'importe quoi !

Se déroulant chronologiquement juste après Evil Dead 2, cet Army of Darkness est un peu l'équivalent du Temple maudit chez Indiana Jones. Parodique, plus sombre mais moins violent (les squelettes ne saignent pas, ce qui est normal), la team Raimi (Sam et Ivan) décide laisser plus de place aux gags qu'à l'horreur pure. En résulte un épisode en demie-teinte, où l'humour noir tient la dragée haute aux démembrements et autres joyeusetés sanguinolentes. Négligeable tant le deuxième opus se suffit à lui même, il n'en reste pas moins une excellente suite qui permet de se concentrer davantage sur Ash et de le rendre encore plus mythique aux yeux des fans.

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Les démons sont toujours aussi joueurs et malfaisants.

En projetant Ash dans une faille spatio-temporelle et en le faisant arriver en plein Moyen-Âge, Raimi s'offre le luxe de balancer des gags un peu faciles sur la "distance" qui sépare les personnages. Faiblard aussi bien dans sa mise en scène (on est très loin de l'inventivité et de l'originalité du 2, voire d'Evil Dead premier du nom) que dans ses mises à mort, l'aspect cartoon passe tout de même mieux que dans Mort sur le grill. Le cinéaste semble avoir appris de ses erreurs (si si, Crimewave en était une) et se lâche complètement. Et ne boudons pas notre plaisir car c'est si jouissif de voir un type dégommer du démon au Remington calibre 12 en pleine époque médiévale qu'on pardonnerait tout et n'importe quoi.

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Ash est iconisé à mort dans l'introduction !

La bande originale m'a rappelé le Poledouris de Conan et mes longues heures d'écoute de la saga audio Le Donjon de Naheulbeuk. Un vrai retour en adolescence. Espérons que Sam Raimi revienne avec une idée en béton armé pour son futur Evil Dead 4 qui rue déjà dans les brancards et promet un retour aux sources du vraie génie artistique.

6/10


Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Sam 16 Mar 2013, 12:41
par Alegas
Jack, par curiosité, t'aimes bien les Spidey ?

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Sam 16 Mar 2013, 12:46
par Jack Spret
De mémoire, je mettrai 7,5 au premier et 7 au second.
Par contre, jamais vu le 3

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Sam 16 Mar 2013, 12:49
par Scalp
Tu mettras 3 :mrgreen:

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Sam 16 Mar 2013, 12:57
par Jack Spret
Si je le regarde un jour :mrgreen:
Pour l'instant, je me le suis pas prévu mais on ne sait jamais.

Bon allez, je m'en vais voir Cloud Atlas :super:

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Sam 16 Mar 2013, 17:10
par Dunandan
Hé hé on met quasiment les mêmes notes au Spidey (le 2 est mieux maîtrisé mais je préfère l'histoire du premier et quelle première demi-heure !). Bon par contre Evil dead 3 est un good feeling movie pour moi, je lui mets 7.5 à l'aise :mrgreen:

Monde Fantastique d'Oz (Le) - 5,5/10

MessagePosté: Sam 16 Mar 2013, 18:43
par Jack Spret
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Un conte familial aussi inoffensif que coloré.

Après avoir vu et/ou revu les débuts de Sam Raimi, ça fait quelque chose de voir un tel film prendre vie sous sa houlette. Même s'il semble se satisfaire de rentrer dans la case du divertissement grand public (sa trilogie Spider-Man parle d'elle même), il semble également vouloir revenir aux fondamentaux. Oz est le pont parfait pour réaliser une renaissance (Evil Dead 4 va-t-il être l'électrochoc qui sortira Raimi de sa torpeur ?) et regagner ainsi la confiance de son public ? Ou alors ce film estampillé Disney serait-il la signature de son arrêt de mort artistique au sens personnel du terme (car Oz a de grandes qualités visuelles), tout juste bon à rallier à sa cause les parents et les enfants en mal de conte de qualité ? Il serait préjudiciable de ranger le nouveau Raimi dans le même panier qu'Hansel et Gretel ou Blanche neige et le chasseur, revivals next-gen d'histoires éculées, tant il se présente comme la promesse d'un monde nouveau. Ni meilleur, ni pire, juste nouveau.

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La profondeur de champ est stupéfiante.

Et éclatant. En bon élève de la maison Disney, Raimi ne nous épargne rien des paysages bucoliques et enchanteurs, des créatures mignonnes et des personnages où la caricature fricote avec le manichéisme le plus complet. Seul Oz, dont son charme n'a d'égal que son égoïsme est véritablement torturé et en proie au doute. Il cherche à changer, à devenir meilleur et à accomplir de grandes choses, mais sa nature perverse le pousse au vice et à l'individualisme. Ne serait-ce pas là une part sa personnalité que Raimi projette dans son magicien ? Le monde fantastique d'Oz ressemblerait donc à une quête identitaire où les deux sorcières rivales représentent ces deux pans de publics qu'il cherchent à satisfaire. D'un côté, les inoffensifs citoyens d'Oz. De l'autre, les vilaines sorcières et leurs babouins volants aux dents acérés. L'un est lumière, l'autre est ténèbres et une conciliation étant impossible pour les spectateurs, Raimi cherche tout de même à imprégner de noirceur son conte d'une beauté plastique aussi lisse qu'époustouflante.

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Les rivalités fraternelles sont dépourvues de sentiments.

Et pourtant, le film nous plonge dans un Kansas lointain avec une image en 1:33 et noir et blanc qui m'a immédiatement rappelé ma projection de The Artist. Oz nous est vulgairement dépeint mais on sait dores et déjà qu'il est loin d'être aussi fantastique que le monde dans lequel il va être projeté. James Franco cabotine tout du long avec des mimiques qui n'ont pas du tout leur place et le ridiculise, transformant ce charlatan galant en un vulgaire phénomène de foire, au même titre que les nains, les singes volants et les poupées de porcelaine qui croiseront sa route. Si sa destinée peut émouvoir les plus jeunes, les parents regretteront une narration trop lisse et linéaire, une prise de risque minimum dans la mise en scène et des acteurs très peu investis.

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Où est passé l'artisan, père d'Evil Dead ?

La 3D est nullement convaincante, hormis dans sa première demie-heure où Raimi s'impose des plans justifiant le prix excessif de la place de cinéma. Et même si l'on gagne en profondeur de champ, ça n'est que de la poudre aux yeux car le périple d'Oz ne durera pas, le groupe hétéroclite sillonnant trois pauvres endroits sans âme (un château vide, une forêt sombre et un château moins vide). Seul la supercherie orchestrée par Oz à la toute dernière bobine redonne ses lettres de noblesse au cinéaste. Pas de magie puissante et destructrice, juste des trucs et astuces de magicien qui fonctionnent et qui redonnent foi en la capacité qu'à Raimi de faire du bon avec du vent. Tout est dans l'illusion et aucun ordinateur ne saurait surpasser l'imagination humaine. Une leçon de vie dans un Disney ? Normal après tout.

5,5/10


Cloud Atlas - 9/10

MessagePosté: Dim 17 Mar 2013, 16:56
par Jack Spret
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Un film somme qui compile tout un prisme d'émotions.

Audacieux et avant-gardiste, Cloud Atlas fait ni plus, ni moins l'effet d'une bombe dans le cinéma actuel. Que ça soit dans l'invention d'une nouvelle forme de narration, la capacité de relier différents genres et époques ou la volonté de toucher au sublime et de redéfinir le cinéma en chamboulant nos partis pris sur notre faculté à le percevoir comme un seul et unique art, les Wachowski ont su tirer leur épingle du jeu par un travail d'écriture colossal. Bien que le mélange des six histoires soit différents de celui du roman, le film ne perd jamais en fluidité et anticipe l'ennui qui pourrait poindre devant tel ou tel segment par un chamboulement spatial et chronologique qui peut en effrayer plus d'un. Chaque ingrédient donne à la recette, une fois terminée, sa saveur inégalable et c'est à nous, spectateurs, de rajouter les condiments nécessaires en apportant notre bagage, aussi bien sentimental que mental.

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Le journal de la traversée du Pacifique d'Adam Ewing (1849)

De la fresque historique à la romance dramatique, du polar tendance blaxploitation à la farce tragi-comique, de la science-fiction à l'anticipation post-apocalyptique, les trois réalisateurs se sont attelés à donner le meilleur d'eux même, quelque soit le genre abordé. Il en résulte un sentiment de perfection dans chaque segment, où la maîtrise s'observe par la capacité à engloutir complètement l'attention du spectateur. Le pari était risqué tant ce système, perfectible mais réussi, fait fi de tout ce à quoi on peut s'attendre et propose une expérience sincère et bouleversante. Si certains segments sont moins intéressants que d'autres, ça n'est pas tant dans leur scénarios qu'il faut chercher la bête noire mais dans la difficulté à concilier trois visions artistiques dans un seul et même film, certaines transitions de cinéastes se voyant comme le nez au milieu de la figure.

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Lettres de Zedelghem (1936)

Wagnérien en diable, cet opéra filmique aux doux accents rêveur et mélancolique s'apprécie comme une symphonie: non pas en fermant les yeux mais en ouvrant son âme à ce que l'art peut accoucher de plus intense. Si au bout d'une heure de bobine, vous n'êtes toujours pas plongé dans l'histoire, bouleversé par les destins tragiques qui s'enchaînent ou touché par la grâce des images, inutile d'aller plus loin. Comme la musique classique a ses détracteurs, le cinéma d'avant-garde (certains diront new-age) n'est pas fait pour tous les regards et toutes les sensibilités. Il suffirait alors de ne s'intéresser qu'un à un seul segment, votre préféré ou celui que vous détestez le moins, afin de vous rendre compte que tel un instrument de musique, chaque segment a sa propre partition et peut être joué seul ou en orchestre.

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Demi-vies, la première enquête de Luisa Rey (1973)

Sans jamais avoir la prétention d'apporter des réponses philosophiques et existentielles au tout-venant, Cloud Atlas peut se targuer d'être rassembleur (un genre est susceptible de nous plaire) et fédérateur (la vie, l'amour et la mort sont les trois piliers de notre existence). La réincarnation, le salut de notre âme, notre contribution au monde, qu'elle soit posthume ou non, ne sont que des dérivés de ses trois mots. Peut importe la place qui nous est accordée dans le monde, chaque vie a la même valeur et chaque être humain n'est pas si différent d'un autre. Une leçon de morale où la preuve de notre égalité devant Dieu, Sonmi ou qui que ce soit d'autre n'est plus à faire.

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L'épouvantable calvaire de Timothy Cavendish (2012)

Nos actions et nos préceptes se répercutent inlassablement dans l'avenir, comme des ricochets temporels où chaque rebond ferait avancer ou reculer l'Histoire. C'est dans cette optique que les cinéastes ont décidé de faire en sorte que chaque acteur apparaissent plus ou moins dans chaque segment. Travestis ou non, la notion d'égalité devant les sexes s'explique notamment par le fait qu'une âme soit asexuée et qu'elle puisse prendre possession de n'importe quel être humain, sans distinction d'âge, de sexe ou de race. Bien qu'il soient grimés à outrance (Hugo Weaving gagne la palme en nurse démoniaque), aucunes prothèses, aucuns maquillages ne sauraient dissimuler la manière dont chacun nous perçoit. Ce sont nos actes qui nous définissent et non pas notre apparence.

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L'Oraison de Sonmi-451 (2144)

Poétique et métaphysique, Cloud Atlas est une oeuvre complexe et condamnée à ne pas être comprise en une seule vision. Ses 180 minutes, rebutantes au premier abord, sont nécessaires afin d'éviter de devoir condenser tous ses questionnements qui nous assaillent et nous permettre de faire les ponts mentaux susceptibles de nous rendre compréhensible et immersif le voyage humain que le film représente. Plus que la forme, c'est le fond qui prime et notre capacité à recevoir l'enseignement désiré sera proportionnelle à notre ouverture d'esprit. Aussi bien divertissant que complexe, autant drôle qu'émouvant, le temps ne doit pas être une contrainte. Qui s'arrêterait à 3 pauvres heures lorsqu'il nous est proposé de voyager à travers près de 500 d'histoires humaines ?

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La Croisée d'Sloosha pis tout c'qu'a suivi (2321)

Une fresque magnifique, loin des standards du cinéma américain, où la volonté de trois hommes peuvent suffire à engendrer des miracles visuels et narratifs. Un film où l'amour est le sentiment prédominant, à l'image de cette petite fille demandant à son grand père s'il aime toujours sa femme. C'est bel et bien ce sentiment noble qui a poussé tous ces personnages à s'investir, se dépasser et se remettre en question. L'amour de son prochain, de la musique, de la vérité, de la liberté, d'un idéal ou d'une terre natale. Cloud Atlas est un film qui se visionne à coeur ouvert.

9/10


Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Dim 17 Mar 2013, 17:36
par Mark Chopper
Petit détail technique : je ne suis pas trop fan du texte centré.

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Dim 17 Mar 2013, 17:43
par Jack Spret
OK.
De toute manière c'était un test, j'avais pas de retours négatifs donc j'ai continué.
Mais c'est juste que ça me faisait chier de centrer juste les images avant :mrgreen:

Re: Cloud Atlas - 9/10

MessagePosté: Dim 17 Mar 2013, 17:48
par Alegas
Jack Spret a écrit:Chaque ingrédient donne à la recette, une fois terminée, sa saveur inégalable et c'est à nous, spectateurs, de rajouter les condiments nécessaires en apportant notre bagage, aussi bien sentimental que mental.


La clé du cinéma des Wachowski. :super: Ne jamais tout donner au spectateur ce qu'il attend, et le laisser faire partie intégrante de la qualité du film en terme de ressenti.

Jack Spret a écrit:Comme la musique classique a ses détracteurs, le cinéma d'avant-garde (certains diront new-age) n'est pas fait pour tous les regards et toutes les sensibilités. Il suffirait alors de ne s'intéresser qu'un à un seul segment, votre préféré ou celui que vous détestez le moins, afin de vous rendre compte que tel un instrument de musique, chaque segment a sa propre partition et peut être joué seul ou en orchestre.


Totalement, ça peut paraître prétentieux de dire ça, mais dans le cas des Wachowski c'est totalement vrai. Rien ne dit que le futur du cinéma se trouve là, mais les expérimentations à tout les niveaux dans leurs films en font des œuvres avant-gardistes.
Et pour ce qui est des segments, le contraire est aussi vrai. Car je doute que chaque segment ait autant de puissance émotionnelle et visuelle si l'on enlève toute l'alchimie créée par le montage d'origine.

Jack Spret a écrit:Plus que la forme, c'est le fond qui prime et notre capacité à recevoir l'enseignement désiré sera proportionnelle à notre ouverture d'esprit.


Ouais bah là y'a pas photo, tu va y avoir droit :

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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Dim 17 Mar 2013, 20:02
par Jack Spret
:super:
Ma copine veut le voir, j'ai hâte d'y retourner :bluespit: