BE KIND, REVIEW!

Pas mal mais on me l'avait un peu trop survendu comme un truc exceptionnel alors que c'est juste un film sympa qui a ses qualités et ses maladresses. Forcément, ça fait un peu penser à American History X, les deux métrages étant chacun des premiers films sortis à quelques mois d'intervalle et évoquant la place du néo-nazisme dans la jeunesse américaine. Sauf que là où le film de Tony Kaye est une œuvre coup de poing, The Believer se veut plus dans l'analyse d'une figure pour le moins étonnante, à savoir une sorte de Messie du néo-nazisme qui s’avérera par la suite être un juif dénigrant ses propres croyances. Le sujet est en or, et malgré plusieurs défauts le script arrive à faire la part belle à ce personnage ambiguë dont la force est sa contradiction constante. Oui, le récit possède ses maladresses (les nombreux flashbacks ne sont pas d'une grande utilité, loin s'en faut), oui ce n'est pas toujours subtil, la faute à une forme Sundance style qui a tendance à en faire trop dans l'usage d'artifices gratuits, mais le fait est qu'on ne peut enlever à The Believer sa capacité à intéresser le spectateur envers un personnage totalement incompréhensible. Le film doit par ailleurs beaucoup à Ryan Gosling qui trouve facilement un de ses meilleurs rôles, à mille lieues de ce qu'il fera par la suite, en possédant une vulnérabilité et une présence pour le moins étonnante de sa part. Et là où le film s'avère sacrément intéressant, c'est finalement dans son analyse d'une haine ancestrale qui trouve son apogée dans un monologue captivant et bouleversant où est évoqué le pouvoir de l'indifférence face au peuple juif. Si le film est loin d'être parfait, il n'en est pas moins intéressant pour les idées qu'il développe, et pour le portrait qu'il dégage d'un personnage hautement singulier.

Après une première expérience de long-métrage qui s’avérera catastrophique, James Cameron réalisa ce qu'il allait considérer comme son vrai premier film, une œuvre entre la SF et le survival qui, sur le papier, aurait très bien pu devenir une énième série B 80's parmi tant d'autres, mais qui deviendra finalement un film indispensable pour l'époque et le genre. Plus besoin de présenter Terminator, tant le film est aujourd'hui bien ancré dans la culture populaire, même si ce n'est pas toujours pour les bonnes raisons, mais il est toujours bon de se rappeler à quel point le film initiateur d'une franchise iconique était finalement un film assez humble. Réalisé pour une somme dérisoire, composé d'un casting d'acteurs quasiment inconnus du grand public, le film transpire la débrouillardise de chaque aspect de la production, que ce soit dans la façon de filmer la ville en pleine nuit ou dans la composition d'un univers post-apocalyptique. C'est d'ailleurs véritablement ce qui fait le charme de ce métrage, car si le mythe Terminator ne prendra réellement vie qu'avec le second opus plus ouvert au grand public, James Cameron signait déjà un film important, que ce soit dans les thématiques qu'il développe ou tout simplement dans son esthétique (la façon de filmer le Terminator est sacrément efficace sur ce point).



A y réfléchir, le seul véritable défaut du métrage serait sa position en tant que film des années 80. Si l'esthétisme de l'époque est nécessaire (on parle tout de même d'un film sur le voyage dans le temps), on ne peut pas vraiment en dire autant de la composition musicale du film qui, hormis le thème principale, est assez limitée de par l'utilisation du synthétiseur. Autre point regrettable, le fait que Cameron présente d'emblée un monde post-apocalyptique, là où il aurait été appréciable de connaître, en tant que spectateur, la même révélation que Sarah Connor quand à l'existence d'une guerre future. Pour autant, ces reproches sont de l'ordre du chipotage, tant Terminator arrive, malgré des moyens très limités (il suffit de voir l'animation image par image qui, il faut l'avouer, a vieillie même si elle ne manque pas de charme, le reste des effets de Stan Winston étant intouchables) à s'imposer comme une œuvre totalement aboutie sur nombre d'aspects. Le point de départ d'un cinéaste qui, par la suite, allait devenir le Roi du Monde en imposant à Hollywood un sens inné du grand spectacle.

Films vus :

Moyenne générale : 6,26

USA : 20
UK : 3
France : 2
Danemark : 1
Italie : 1
Allemagne : 1
Japon : 1


91 : Magnum Force, Ted Post, 1973, Truc VOSTA : 7/10
92 : Reign of Fire, Rob Bowman, 2002, Truc VOST : 6/10
93 : César et Rosalie, Claude Sautet, 1972, TV VF : 7/10
94 : Ronal barbaren, Kresten Vestbjerg Andersen, Thorbjørn Christoffersen & Philip Einstein Lipski, 2011, Blu-Ray VOST : 4/10
95 : Giornata nera per l'ariete, Luigi Bazzoni, 1971, Truc VOST : 4/10
96 : Payback, Brian Helgeland, 1999, Truc VOSTA : 7,5/10
97 : Quantum of Solace, Marc Forster, 2008, Truc VOSTA : 4,5/10
98 : Shaun the Sheep Movie, Mark Burton & Richard Starzak, 2015, Ciné VO : 8/10
99 : Der Himmel über Berlin, Wim Wenders, 1987, Blu-Ray VOST : 5/10
100 : The Believer, Henry Bean, 2001, DVD VOST : 6/10
101 : Get Carter, Mike Hodges, 1971, Blu-Ray VOST : 7/10
102 : Ziegfeld Follies, Vincente Minnelli, 1946, Truc VOST : 6,5/10
103 : Lost River, Ryan Gosling, 2015, Ciné VOST : 1,5/10
104 : This Boy's Life, Michael Caton-Jones, 1993, Truc VOSTA : 8/10
105 : Thief, Michael Mann, 1981, Blu-Ray VOST : 7,5/10
106 : The Water Diviner, Russell Crowe, 2015, Ciné VOST : 3,5/10
107 : The Killers, Robert Siodmak, 1946, Ciné VOST : 6,5/10
108 : The Road To El Dorado, Éric Bergeron & Will Finn, 2000, Truc VOST : 7,5/10
109 : The Great Mouse Detective, Ron Clements, Burny Mattinson, David Michener & John Musker, 1986, TV VOST : 7/10
110 : Anastasia, Don Bluth & Gary Goldman, 1997, TV VF : 5/10
111 : Flushed Away, David Bowers & Sam Fell, 2006, TV VOST : 7/10
112 : The Host, Andrew Niccol, 2013, Truc VOST : 0,5/10
113 : Le Deuxième Souffle, Jean-Pierre Melville, 1966, Truc VF : 8/10
114 : Sanbiki No Samurai, Hideo Gosha, 1964, Truc VOST : 5,5/10
115 : Avengers : Age of Ultron, Joss Whedon, 2015, Ciné VOST : 5/10
116 : Terminator, James Cameron, 1984, Blu-Ray VOST : 8,5/10
117 : Gattaca, Andrew Niccol, 1997, Blu-Ray VOST : 10/10
118 : Terminator 2 : Judgment Day, James Cameron, 1991, Blu-Ray VOST : 10/10
119 : Furious 7, James Wan, 2015, Ciné VOST : 2/10


Découverte du mois :




Autres découvertes marquantes :