[Waylander] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Waylander » Dim 13 Avr 2014, 09:20

Tu apprendras rien. Avec Dunandan oui mais là j'ai écris sur le film avant tout. Je n'ai pas fais comme pour LIFE OF PI à me taper tous les livres qui l'ont influencés pour faire un truc carré mais 10 pages et les réflexions sur mes pavés ne me donne pas envie de la poster. :mrgreen:
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 13 Avr 2014, 09:21

Mark Chopper a écrit:
Waylander a écrit:
Voici la version plus courte de ma critique :


:mrgreen:

:eheh:
Tocard, va :mrgreen:
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Dim 13 Avr 2014, 09:25

Si tu développes sur Russell Crowe qui joue le même rôle depuis 14 ans, ça me va :chut:
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Waylander » Dim 13 Avr 2014, 09:30

" dont un Russel Crowe qui peine sortir de ses mimiques habituelles "
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Dim 13 Avr 2014, 09:30

Oui, je l'avais lu, c'est pour ça.
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Dim 13 Avr 2014, 12:30

Géniale ta critique Way, je te rejoins sur quasiment tout les points.
Maintenant, faut que je trouve aussi le courage d'en faire une critique, j'ai revu The Fountain juste après et c'est incroyable de voir à quel point les deux films se répondent, au point d'avoir des éléments précis en commun (genre la fleur qui pousse toute seule dans Noé c'est EXACTEMENT la même que celle de l'Arbre dans The Fountain).
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Waylander » Dim 13 Avr 2014, 12:51

Ca se rejoint sur plusieurs points :

- les projets bds/films
- les visions oniriques
- La Bible
- La renaissance , le recommencement, la mort.

Mais THE FOUNTAIN est bien plus réussit ne serait-ce que sa BO, son casting et l'acting. Même visuellement c'est meilleur. Par contre Noé sérieux les Géants j'ai kiffé leur histoire et leur design archaïque et difforme (d’ailleurs, promo réussit car totalement absents des trailers et cie).
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Dim 13 Avr 2014, 12:55

La promo elle est magique à ce niveau là, et c'est pas étonnant que pas mal de gens ressortent avec l'impression de pas avoir vu le film qu'il voulait voir. En voyant les BA, tu t'attends au truc classique sur le Déluge, et finalement tu ressors avec Noé meet Mad Max meet Fantasy. :mrgreen:

Mais ouais sinon d'accord avec toi, ma préférence va aussi à The Fountain, mais Noé est juste fascinant dans sa façon de détourner un blockbuster classique. C'est sacrément couillu à ce niveau là.
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Hulkiss » Dim 13 Avr 2014, 21:14

Une superbe critique de bout en bout pour un film qui promet d'être un grand moment, merci Way :super:
Si je l'avais déjà vu, j'aurai collé un gros approved à coup sûr :D
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Cenatra » Dim 13 Avr 2014, 22:47

Tout le monde se fout de ton approved en faite :mrgreen:

C'est de l'humour hein
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Maniac (2012) - 6/10

Messagepar Waylander » Sam 26 Avr 2014, 18:23

J'ai vu le remake de MANIAC : alors autant je trouve le concept à la fois intéressant et de très mauvais goût pour plusieurs raisons : l'idée d’un film entier (ou presque) en vue subjective peut être intéressant autant dans Maniac ça se résume à trois pauvres pensées du tueur. Au final , c'est vraiment une simple démo technique (peut-être déjà vu ailleurs) réussit on peut pas le nier (on pense pas malà du Giallo quand même -scène qu'on voit souvent quand le tueur débarque, je crois dans Psycho aussi ?) mais ça n'apporte rien à l'histoire car on a finalement pas plus que ça l'impression d'être dans la peau du tueur.

Certains réalisateurs ont du mal avec l'immersion et l'identification : ce n'est pas que "physique" c'est aussi une approche, un tueur développé, crédible, bien écrit, qu'on puisse plonger dans ses pensées, dans sa biographie (comme le livre d'Ellroy un tueur sur la route) mais là , le film est trop court et peu intéressant car quasiment pas écrit. Pourtant, je sors d'un livre de psy sur les tueurs et le portrait assez succin nous dévoile déjà quelque chose de fortement présent chez la plupart: l'enfance pourrie , le rapport avec la mère, l'inceste en filigrane - métaphorique- la schizophrénie, la solitude, la faiblesse etc....Film peut-être trop subtil, pas assez explicite et surtout trop "tape à l’œil". Je pensais au tout début que la caméra subjective n'était qu'un petit effet pour quelques scènes. Sur le long terme ça m'a un peu saoulé. Je ne pense pas qu'on doive en arriver là pour "être dans la peau" d'un tueur (ce que je trouve malsain et ambigu).

Un vrai film "objectif" sur le sujet (portrait psychologique) devrait au contraire être entièrement vu de l'extérieur et raconter la biographie d'un tueur de l'enfance à son premier meurtre ou plus (soit de manière linéaire, soit sous forme de flash-back) : ça peut être narré par un psy ou par le tueur lui-même et le public se fera son opinion sans qu'on vienne lui asséner un propos Freudien de seconde zone. C'est ce qui est brossé avec MANIAC mais la durée, le concept et surtout l'écriture foutent tout en l'air. Elijah est plutôt crédible : faible, petit, sans carrure, malaise social, trauma enfance-mère, solitude... Un regard parfois vide et parfois emplit de douleur, de peur. Ça change des tueurs flippants caricaturaux et invincibles. Là on est plus proche de la réalité (bien qu'il n'existe pas de schéma unique) que Jason ou Myers :mrgreen: . Film raté, très cru, bancal, concept mal exploité (le portrait) et sur-exploité sur la forme.

6/10
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 28 Avr 2014, 03:46

T'as vu l'original ? Pas sûr que ça te plaise mais dans le genre je trouve ça très bien. Sinon j'ai entendu parler d'un roman sur la schizophrénie qui pourrait t'intéresser si tu ne l'as pas déjà lu : les 1001 vies de Billy Milligan (par le même mec qui a écrit les fleurs à algernon).
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Waylander » Mer 30 Avr 2014, 16:07

Merci du conseil je ne connais pas.





Sinon , j'ai lu la suite de la bd NOE , je n'avais que les deux premières (pas top à mon sens) et mon avis à changé :


La BD me semble bien plus personnelle que le film.
En effet, la bd "ose" largement ne serait-ce que par son style : la couleur rouge/orange est omniprésente dans le premier tome, c'est intemporel et on ne sait pas si c'est sur la Terre tellement ça ressemble à Mars, à une planète rougeâtre, l’ambiance est clairement typé western, fantasy SF post-apo mais encore plus que dans le film croyez-moi. On y voit même une grande cité absente du long-métrage....


Ensuite, il y a des petites différences
(Noé ne se voit pas entrain de manger de la viande dans le camp des hommes en fait il s'énerve contre son fils qui a malencontreusement tué un lézard et le gifle. C'est là qu'il prend conscience de ce qu'il est lui-aussi. Un homme).


Ensuite, les animaux sont clairement un mix de ceux que l'on connait et d'une version préhistorique, on dirait vraiment des animaux d'un autre âge (alors que dans le film on ne voit pas vraiment et d'après ce que j'ai bien observé les animaux sont identifiables clairement). Les Gardiens sont organiques dans la bd (mais leur storyline est la même). Je préfère le design du film. Ce qui intéressant d'ailleurs avec Noé c'est qu'Aronosfy a justement tout fait pour qu'on ne puisse rien identifier : en gros, c'est archaïque, c'est imaginaire, c'est du mythe. C'est donc loin d'être pro créationniste , pro religion , etc..c'est clairement une relecture dont l'importance est le message sur l'Homme et son rapport aux siens, à la Nature et à Dieu.



La BD ne fait dans la douceur : même le design des persos est plus barbare, plus antique et certaines gueules ne sont pas du tout occidentales ça colle beaucoup mieux à la Bible, aux tribus de l'"époque" et de leur origine sémitique. La nana qu'ils retrouvent est bien bronzée dans la bd dans film pas du tout (genre de détail qui me gonfle).

Autre chose :
la scène avec la nana que sauves Cham : dans la bd elle monte dans l'Arche , Noé ne l'accepte pas et la balance , un géant la ramasse et la refous avec les autres hommes. Plus tard, les rescapés sur le rocher immergé à moitié : Noé sort sur le toit avec les siens. Ils les regardent. La femme de Noé lui dit quil ne s'agit que d'innocents, femmes et enfants mais Noé refuse d'y aller.


Le combat avec Akkad dans l'arche est un peu différent. Il se déroule sur le toit, sous la pluie et Cahm tue Akkad par derrière et ne sauve pas Noé qui s'agrippe au bord de l'Arche. Ca va quand même plus loin que le film.


Les fils de Noé se battent contre lui pour l'empêcher de sacrifier les jumelles. Les petits morceaux de pierre brillantes n'existent pas dans la bd. Noé ne détruit pas le petit radeau de son fils c'est juste un gros poisson qui le renverse en fonçant dedans. Les scènes intimistes entre Noé et sa femme ne sont pas dans la bd et la bd n’insiste pas sur la consanguinité et le fait que les filles seront pour les fils de Noé mais c'est sous-entendu par une citation de la Bible à la fin.

Le meilleur :[Position=] sans doute la scène de la naissance puisque Noé débarque en tenu spéciale et des animaux réveillés l’accompagnent et lui obéissent. Ce sont eux qui vont s'emparer du fils restant et des deux femmes (sans leur faire de mal) afin que Noé puisse tranquillement s'emparer des jumelles mais son fils quelques animaux.

Bon sinon on nous saoule pas avec 15 fois les mêmes visions. Surtout celle de l'Arbre et du serpent. Mais niveau dialogues et écriture ça laisse franchement à désirer (le "méchant" du film est 100x supérieur à l'original de la bd). Sinon c'est le même message écolo (je préfère le film car je suis plus attaché au cinéma , c'est plus développé, plus subtil mais la BD est visuellement plus aboutie , moins "réaliste" , moins écrite aussi dommage mais plus mythique (dans le sens où les mythes ont généralement des univers très riches mais des personnages simplistes). A lire avant de voir le film je pense.[/Position]

Bref, les deux sont complémentaires. Deux œuvres imparfaites mais dont il faut saluer la prise de risque.
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Godzilla (2014) - 7,5/10

Messagepar Waylander » Jeu 22 Mai 2014, 20:07

Critique imbuvable je sais... même moi ça me saoule. :roll: Je culpabilise tellement de faire si long que j'ose à peine la poster. Complexe d'infériorité ? Petite bite qui compense ? Qu'en pense le psy de Mark ?




Afin de clarifier les choses sur le nouveau film de Gareth Edwards , j'en remets une couche ici via une critique explicative du pourquoi je pense qu'il faut défendre la nouvelle version américaine de Godzilla.

Image



A MONSTER.
NO, A GOD.


60 ans après le premier Gojira réalisé par Ishirô Honda , un jeune réalisateur américain se voit confier le projet d'un reboot de la saga après l'essai raté de Roland Emmerich. Après "Monsters" , le cinéaste reste tout de même proche de ses thématiques tout en collant de près ses pères : Spielberg et la saga Godzilla. Quid du respect de l'oeuvre originale et de l'humilité d'un réalisateur sans grosse expérience ?

A la fois un profond respect pour l'origine du mythe ( Le Japon) et ses films, ce nouveau Godzilla ne cherche pas à occulter ses racines japonaises . En effet, toutes les affiches ainsi que le titre du film sont à la fois en anglais ET en japonais. Vers le début du long-métrage, on voit un poster de films de Kaijus , on a aussi une partie de l'intrigue au Japon , un acteur nippon et quelques petits dialogues en japonais non sous-titrés (de mémoire). D'une part ces différents clins d’œils prouvent que le réalisateur et tous ceux qui ont travaillés sur ce projet respectent Godzilla mais ça montre une certaine évolution de la mentalité américaine plutôt hermétique à ce qui se passe hors du territoire sauf que ça concerne la pétrole :mrgreen: .

Passons au scénario du film (l’élément le plus décevant) : On peut pas vraiment s'étonner du résultat pour plusieurs raisons : blocbuster de 160 millions de dollars et les deux noms qui tiennent la plume font peur. Un scénariste sans expérience et l'autre nous a pondu Doom et les Expendables.... :roll: Il semblerait que Frank Darabont ait retouché le script ce qui peut expliquer le très bon point du scénar à savoir : le ton.

Certes l'histoire, les clichés, les personnages et les enjeux sont mal exposés ( La transparence des persos a un sens mais au prix de l'émotion et de l'identification voir même l'immersion) mal tissés, mal expliqués, mal amenés mais on ne peut nier que le ton du film se rapproche énormément de War of the Worlds de Spielberg ce qui ne peut pas nous déplaire quand on se plaint à longueur de temps que le cinéma américain à gros budget s'enlise dans la niaiserie, la connerie, le sexe et le fric. Bay , Emerich pour ne citer que les plus friqués mais aussi Cameron qui s'enfonce de plus en plus dans la blockbuster typé Disney. A notre époque, le cinéma de ce type nous laisse perplexe 90% du temps à cause des scénarii. Heureusement, des mecs comme Del Toro, Jackson, Snyder relèvent un peu le niveau voir beaucoup grâce à certains films.

Revenons à l'histoire :
Godzilla est le survivant d' une espèce à part entière qui existe depuis des millénaires et dont la survie dépendait du nucléaire. Avec l'évolution de la planète, le seul moyen de survivre fût de se rapprocher du centre de la terre donc de s'immerger dans les profondeurs et de creuser d'immenses cavernes. Mais Godzilla n'est pas seul. Il existe d'autres espèces : les Muto. Bien des siècles plus tard, on apprend que l'armée américaine ne testait pas leurs bombes H par plaisir mais tentait seulement de tuer Godzilla. En vain.
Jusqu'ici c'est plutpot sympa, on a un bonne mythologie , le film commence de manière classique avec la scène des fouilles archéologiques habituelle , une musique tonitruante, un générique d'époque avec images d'archives et cie. Le souci du film c'est qu'en 10 min on nous flingue un personnage.

Au bout de 30 min un second ! alors que c'était le plus intéressant et le mieux interprété. Cranston en impose et son obsession maintient le suspens et nous tient en alerte. Toute la première partie de ce film n'est pas différente d'un Jaws ou d'un King Kong. Exposition des personnages, de la famille, du rapport entre le père et le fils (on est là en plein dans des thématiques Spibergienne). Tout avance mais lentement en gardant Godzilla bien au chaud. On voit seulement son épine dorsale et au moment où l'image d'archive nous le montre entrain d'émerger .."cut". Rien de plus frustrant mais rien de plus bandant ! Les préliminaires c'est ce qu'il y a de plus excitant non ? :mrgreen: Bon ok le background est vite expédié, Godzilla sort un peu de nulle part et la fin est vite enterrée.

Bref, l'ensemble possède pleins de bonnes intentions mais se fourvoie complètement dans une insipidité conséquente et c'est là le problème. Que le film tente de faire autre chose que 90% de la prod américaine c'est une chose mais le casting est sous-exploité, les dialogues , l'intrigue et les relations entre personnages totalement fade. En gros on se fout royalement de leur sort ce qui même quand on veut faire original et atypique n'est pas une bonne technique dramaturgique. Ce qui favorise sa réception quand on aime les sous-textes c'est ce message sur l'Homme et la Nature : L'Humanité n'a aucune emprise sur les Kaijus. Ils ne peuvent rien faire contre eux du coup, les personnages sont écrits de telle sorte qu'ils subissent plus qu'ils ne participent à ce combat de géants préhistoriques.

C'est là que le film se rattrape : Godzilla et les Muto font leur vie, ils se combattent, ils se foutent de l'Humanité. Ils ne cherchent ni à tuer les hommes ni à les sauver. Les Muto cherchent à s'accoupler tandis que Godzilla chercher les Muto pour les tuer car c'est son rôle naturel. Il ne se nourrit pas d'eux , ils les tuent pour restaurer l'équilibre. C'est sa mission et à aucun moment les 3 monstres n'ont de considération pour les hommes qui ne sont que des fourmis sous leurs pas démesurés. Au Japon ce n'est pas un traitement original mais aux USA ça l'est totalement , au même titre que la Guerre des Mondes ou même Cloverfield. Originalité ne veut pas dire révolutionnaire et encore moins précurseur. Ça sous-entend juste que c'est rare de voir autant de millions dans des projets aussi atypique que ce soit au niveau de la formeu, du fond, du ton etc cie.

Pour en revenir sur la débat Occident/Orient et originalité :
Quand on étudie un courant philosophique , une langue, une technologie, une avancée dans l'agriculture ou n'importe quoi on peut l'étudier en élargissant la vision de l'étude en question jusqu'à atteindre l'universalité mais dans ce cas on en finit pas. Dans pleins de disciplines on tend d'abord à étudier quelque chose dans un territoire donné , à une époque donnée, une culture donné. Ce n'est pas parce qu'un mythe existait bien avant la Bible que sa version biblique n'est pas originale quand on prend soin de la cantonner à la culture dans laquelle elle émerge de nouveau, avec de nouveaux mots, une nouvelle forme , un message un poil différent : la nouvelle mouture d'un mythe peut renverser tellement de codes d'une société que même si l'idée de base est bien plus vieille, l'effet constaté sur le moment de sa renaissance peut avoir bien plus d'impact que l'originale. Ce n'est pas parce qu'un peuple avait la roue avant l'autre que quand celui-ci l'a eu ce ne fut pas "original" ou révolutionnaire pour lui.

Parfois , on a une vision trop universelle des choses et parfois on a tendance à ne voir que le bout de son nez. De plus, ça dépend tellement de la réussite commerciale et de la notoriété que retrouver les vraies idées originelles de toute chose serait un travail impossible. Demain je me pointe, je prend les idées d'un mec qui n'a jamais percé ou peu connu et hop je me hisse comme précurseur.

Donc pour Mark : je n'occulte pas les films japonais Gojira mais je ne préfère pas en parler car de mon côté je vois un énorme fossé entre des films assez vieux en carton pâte costume issu d'une culture, d'une époque et d'un trauma très différent du 11/09, de la culture américaine et du cinéma blockbuster très codé et très balisé de notre époque. J'ai peut-être tort, je n'ai jamais dit que j'avais raison. Ajoutons à cela que je ne suis pas du tout expert dans le genre japonais ni dans la saga en question...








Scène hautement symbolique d'une force de la nature qui s'interpose pour protéger (inconsciemment) l'espèce humaine.



Le public est habitué à voir l'Homme se sortir de toutes les situations ce qui n'est pas le cas ici. Godzilla 2014 est fataliste, insipide, picturalement sublime, poussiéreux, dark et solennel. Les protagonistes ne sont que le reflet de l'Humanité impuissante mais malgré tout le sous texte , le message n'a pas la portée qu'il aurait pu avoir avec une meilleure écriture. Effectivement, on a parfois l'impression de voir plusieurs scénettes -qui en imposent 80% du temps quand ça concerne les monstres- (à la manière des différents clip TV diffusés sur la toile) que de vraies scènes qui s’enchevêtrent dans une logique et une efficacité flagrante. Pour une fois, le héros est un jeune militaire qui ne fait absolument rien de vraiment héroïque. Ça c'est cliché ? Au final ,ce Godzilla tranche quand même avec pas mal de clichés tout en se basant dessus pour construire son scénario. Le scientifique meurt bêtement sans avoir rien fait d'autre que poursuivre une chimère sans rien proposer, le militaire rate sa mission finale (il n'aura fait que deux choses : sauver un gamin et retrouver sa femme et son gosse et l'autre homme de science semble ambiguë quant à sa fascination pour Godzilla. On n'est pas habitué à ce type de blockbuster malgré la mode post-11/09.


En l'état, le Godzilla 2014 est un film très sombre, très 1er degré, sans nanas en string, sans grosses bagnoles et on ne s'en plaindra pas. Gareth Edwards développe le mythe en gardant en tête le film de 1954 (pour le coup lui aussi était sombre, dépressif et fataliste quoique le final laisse un espoir pour l'Homme puisque celui-ci arrive à détruire le monstre) et le personnage interprété par Cranston nous rappelle le scientifique du 1er film de la franchise. Le trauma sur le nucléaire est toujours présent mais exploité différemment (ce qui arrive au Japon se répercute aux USA comme un retour de manivelle d'Hiroshima et Nagasaki , une vengeance cinématographique dans laquelle les USA intouchables se font péter la tronche par 3 monstres alors même que le nucléaire était sensé être l'arme ultime contre tout et tous), on a aussi un clin d’œil au trauma nippon via la montre à gousset de Watanabe. En mixant à la fois le film de 54 et les autre œuvres nanardesques estampillés Gojira, Gareth arrive tout de même à faire remonter la pente à un genre qui au départ tient surtout du pur divertissement con-con. En 1933, King Kong posait certaines bases du film de monstres avec une technique irréprochable pour l'époque ce qui n'était pas le cas du 1er Gojira (mais dont le ton et le scénario était bien plus originaux et bien moins divertissants).

En effet, le film de 2014 n'invente rien quand on compare toutes les origines , les genres et les cultures mais quand on s'intéresse ensuite à l'évolution d'un type de cinéma déterminé par l'origine, la culture et l'époque, le nouveau film enterre bel et bien tous les films de la saga en plus d'être particulièrement singulier au même titre que les films sus-cités.

La réalisation, sur tous les plans, demeure ce que le film a de meilleur et de plus travaillé : chaque plan su Godzilla lui rend hommage et le met en valeur comme jamais au cinéma. La photographie excelle dans les ambiances brumeuses, poussiéreuses et apocalyptiques. Les tons gris, rouge et noir renforcent clairement cette idée d'un combat de longue durée, nucléaire, électrique et insaisissable. Les Kaijus nous surpassent, nous renvoient à notre condition et nous rappelle que nous ne valons pas grand-chose. Après avoir validé plusieurs codes du genre , Gareth s'emporte et s'autocite (Monsters) : voir la scène du câlin des Kaijus clairement là pour nous montrer que ce sont des êtres vivants avec des émotions, un instinct de survie (la procréation) mais aussi les différents plans sur les monstres vu par les médias. On les voient bien mais pas directement.





Gareth joue avec nos attentes et s'amuse de notre frustration pour nous en foutre plein la gueule sur pas mal de scènes finales. En jouant avec les ellipses , le réalisateur n'oublie pas que l'intérêt de ce type de films sont les monstres mais que trop de temps de présence et de vision peut justement nous rebuter et détruire totalement le fantasme de l'imagination que véhicule ces mythes du cinéma. Le film de 54 mettait plus de 40 min à nous dévoiler la créature et on ne le voyait vraiment qu'une dizaine de minutes. Les dents de la mer c'était la même chose. Gareth Edwards a été à bonne école alors que la saga est très connue tandis que peu de gens ont vraiment vus les films :mrgreen: et les considèrent comme des merdes à la hauteur d'un épisode de Bioman. 2014 est l'année de la crédibilité (à tous les niveaux : esthétisme (bien que le design des Muto soit assez étrange : moins organique que robotique à mon goût c'est dommage et Godzilla est un peu trop gros du bas- réalisation, jeu d'acteur, ton, SFX) pour une saga qui vire depuis 10 ans au jeu de quel film sera le plus bidon.

Qu'il s'agisse de la première apparition avec le tsunami , les fusées éclairantes, le rugissement, toutes les scènes dans la brume, sous le pont et ce gros final en ville avec la musique de Ligeti (que l'on retrouve dans 2001 a space odyssey) : c'est une pure tuerie visuelle. La scène des parachutistes et la vue à travers le masque c'est THE scene ! Les apparitions de Godzilla en impose (le plan avec l'orage, les nuages noirs, ce combat tout en éllipse qui nous laisse imaginer une bonne partie du combat titanesque , l’apocalypse, un combat de dieux, dans la pénombre, les décombres et la poussière, ce putain de souffle nucléaire qui arrive lentement avec Ligeti.... :love: 10-15 min de folie (de mémoire toute le final dure 20 min au moins). Crépusculaire à souhait. Toute la première partie se voit comme un film qui tente de montrer une catastrophe par le biais de témoins éloignés (donc plans larges) ce qui en live correspond tout à fait au public d'une salle de cinéma témoin d'évènements fictifs du haut de leur siège confortables. Ce qui est bien plus immersif peut-être que le feu de l'action puisque ça exacerbe la tension, l'incertitude, l'angoisse et la peur qui augmente à mesure qu'on découvre les dégâts et qu'on jauge ce qui a pu les causer. Les choses changent quand on sait ce qui se passe et pourquoi. Le plan de l'épine dorsale sur la vitre du bus scolaire est la preuve que le jeune réalisateur s'inspire de Spielberg. On observe la réaction des personnages face à ce qu'ils voient et cela permet de nous montrer Godzilla de manière indirecte.




Une version longue s'impose. Plusieurs plans des trailers ne sont pas dans le film et on sent parfois les coupes au niveau des scènes intimistes.

Les critiques très négatives me consternent quand elles balancent des détails à la con comme :

- Godzilla est gentil : bah non il est indifférent à notre sort et quand il arrive à Honolulu il provoque un tsunami qui bute pleins de gens. Ensuite, on se doute bien que sous ses pas des gens meurent tout comme pendant les gros combats avec les Muto bien que ce soit pas montré.A l'opposé, un Godzilla qui casse tout et bute tout le monde gratuitement ce serait plutôt ça la belle connerie.
- Godzilla repart comme s'il avait fait un pacte avec l'humanité : non il repart parce que sa mission est terminé. Il ne porte jamais un regard sur nous. Il n'est ni bon ni méchant.
- Godzilla esquive un bateau en passant dessous : ouais et ? Quand on nage et qu'un truc non identifié de la taille d'un ballon de basket se trouve juste devant nous on fonce dessus parce qu'on fait 5x sa taille ? :roll: Enfin si c'est ça qui fait du film une daube sans nom on repassera....
- On ne voit pas assez Godzilla : et ? Quand c'est Jaws , Guerre des Mondes ou Cloverdield ça ne gène personne de très peu de voir d'action , de monstre etc...quand c'est Godzilla c'est naze ? Et quand c'est Pacific Rim fluo qui en montre des tonnes on se plaint que ce soit "trop". :eheh: Le trailer de Godzilla vendait exactement ce que le film est .
- Rien ne justifie l'ambiance finale : ah bon ? Et l'orage plus tous les bâtiments détruits ce qui donnent plein de poussière ca justifie pas ?Les cendres des incendies provoqués par les explosions ?
- On ne voit pas ce qui se passe durant quelques scènes hors champs : et ? C'est justement un parti pris on adhère ou pas mais ça donne souvent quelque chose d'original et de terriblement flippant. Rien de mieux pour faire saliver que de frustrer un peu en mettant le cerveau des gens en ébullition jubilatoire. Notamment sur ses 4 scènes :

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Auteur: osorojo
Film: Godzilla (2014)
Note: 5,5/10
Auteur: caducia
Film: Godzilla (2014)
Note: 2/10
Auteur: Mark Chopper
Film: Godzilla (2014)
Note: 5/10
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Waylander
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Val » Jeu 22 Mai 2014, 20:29

:super:
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