[Alegas] Mes Critiques en 2017

[Mark Chopper]

Tu l'as regardé en entier ? Il y a des variations d'intensité, c'est pénible, j'ai lâché rapidement.

[Alegas]

J'ai regardé juste quelques extraits pour vérifier la qualité, mais c'est le prochain Duvivier que je compte regarder avec La Bandera et Marie-Octobre.

[Alegas]

The Aristocats (Les Aristochats) de Wolfgang Reitherman
(1970)

Dans ma tendre enfance, c'était l'un des Disney que je préférais, celui que je pouvais regarder en boucle sans jamais m'ennuyer. Mais ça, c'était avant . Le revoir aujourd'hui me permet de me rendre compte de certaines choses, et notamment de la situation précaire dans laquelle était le studio Disney, alors en deuil de son créateur et guide. C'est bien simple, Les Aristochats a tout du projet bancal et bâclé qui cible un public large pour renflouer au maximum les caisses, et la première chose qui choque à la vue du script, c'est évidemment la filiation très proche avec Les 101 Dalmatiens, qui a globalement la même intrigue (une famille animale kidnappée, et qui doit retrouver son chemin jusqu'au foyer, le tout sur une ambiance parfois jazzy) au point qu'on se demande si l'idée n'était tout simplement pas de recréer le succès du film original.

Surtout qu'à côté de ça, c'est pas spécialement l'écriture qui va sauver le film, entre la construction scénaristique à base de scénettes, les personnages secondaires qui n'apportent rien (les oies, le cheval, je parle même pas des deux chiens de campagne qui sont clairement une caution humoristique et rien d'autre) et surtout le bad-guy, tellement raté qu'on est limite plus de son côté qu'autre chose (le mec bosse toute sa vie pour une nana fortunée qui décide de donner son héritage à ses chats, et on en fait la menace du film, paye ta morale ). Et puis même le côté famille bourgeoise qui se retrouve à la rue est même pas spécialement exploité, ça n'apporte aucune évolution aux personnages alors qu'il y avait clairement quelque chose à faire. Visuellement, j'ai encore envie de dire que ça copie à fond Les 101 Dalmatiens, avec un minimalisme marqué à chaque dessin, sauf qu'ici ça fait donne vraiment l'impression d'être fait par manque de budget, et le pire c'est de constater que sur certaines animations on peut voir apercevoir le layout. Le film a beau avoir quelques jolies idées visuelles (notamment sur la partie jazz, la seule scène du film qui sort du lot), Les Aristochats donne une impression d’œuvre finie à la va-vite. A l'instar de Robin des Bois, film suivant du studio, Les Aristochats est un peu l'image même de ce qui n'allait pas chez Disney à l'époque.

4,5/10

[Mark Chopper]

Nan mais tu nous refais vraiment le coup de la rétro James Bond en fait

[Alegas]

Mais nan, je suis juste dans la période creuse là.
Une fois arrivé aux années 90, tout ira mieux.

[Mark Chopper]

Encore 20 ans quand même.

[Alegas]

Mais seulement 5 films (sachant que j'ai déjà critiqués Robin des bois, Rox et Rouky et Basil détective privé).

[Mark Chopper]

Tu n'es pas à l'abri d'en revoir à la baisse.

En fait, t'aurais peut-être dû attendre d'avoir des enfants avant de revoir tout ça.

[Alegas]

Je le fais tant que j'ai encore un peu d'objectivité sur ce genre de films. Sinon après je deviendrais comme Scalp, Jimmy et tant d'autres.

[Val]

et surtout le bad-guy, tellement raté qu'on est limite plus de son côté qu'autre chose (le mec bosse toute sa vie pour une nana fortunée qui décide de donner son héritage à ses chats, et on en fait la menace du film, paye ta morale ).[/justify]

J'ai revu des passages du film avec mon neveu il y a peu et j'ai halluciné devant ce qui arrive à ce pauvre Edgar effectivement.

Sinon, je les aime bien moi, les chiens.

[Alegas]

Bah les chiens en soi ils sont rigolos (même si c'est un peu les mêmes gags répétés trop souvent), ils donnent même les scènes "d'action" les plus rythmés du film. Mais concrètement, tu peux facilement les enlever du film sans que ça influe en quoi que ce soit sur la trame scénaristique.

[lvri]

Nan mais tu nous refais vraiment le coup de la rétro James Bond en fait

Mieux vaut une rétro Disney je pense.... Si j'avais su...

Bientôt Aladdin ! Perso, ça reste mon préféré. Et jamais déçu aux revisionnages ! Hâte de voir tes critiques sur Mulan et La Belle et la Bête quand même !

[Alegas]

Celles de La Belle et la Bête et Aladdin sont déjà dispos dans la base. (mais je cache pas qu'à la revision la note d'Aladdin pourrait grimper, je garde d'excellents souvenirs de la fois où j'ai pu le revoir en salle)

[lvri]

Je vais aller les lire

[Alegas]

Logan de James Mangold
(2017)

Il en aura fallu du temps, mais le voilà : le meilleur film de l'univers X-Men depuis presque quinze ans, et autant dire que la patience est récompensée car on se retrouve en plus avec le meilleur film de la saga, et le meilleur film de son auteur. On pouvait avoir des attentes assez hautes sur ce film, mais Jackman et Mangold ont dépassés leurs limites sur ce coup là. Déjà, ce qui fait plaisir, c'est de voir un film rattaché à l'univers sans qu'on nous donne un coup de coude toutes les cinq minutes. Oui, on peut se poser des questions légitimes sur ce qui a pu se passer entre Days of Future Past et Logan, mais au fond, on s'en fiche : Mangold réalise un film à la fois profondément ancré dans la saga (la relation Logan/Xavier qui atteint un sommet d'émotion, l'évolution de Wolverine, et puis la finalité pourrait être celle de la saga X-Men en général) mais aussi un film qui, finalement, pourrait se suffire à lui-même, puisqu'il possède sa propre histoire indépendante, et des influences qui lui sont propres.

Ceux qui attendaient un banal film sur Wolverine seront décontenancés : on est plus ici face à un road-movie crépusculaire aux accents westerniens que devant un film de super-héros à proprement parler. D'ailleurs, la figure héroïque est totalement déconstruire pour faire apparaître Logan comme ce qu'il est : un homme qui aurait voulu vivre une existence simple et qui est condamné à supporter le poids du temps et des pertes. De tout les films de la saga, Logan s'avère donc être le plus humain, celui qui délaisse le spectaculaire (mais pas l'action) pour se concentrer sur ce qui fait réellement la force d'un récit tragique, et ça, de la part d'un blockbuster à 100 millions, c'est une aubaine rare. Véritable baroud d'honneur à un personnage qui a été traité avec beaucoup de répétition par le passé (en témoigne son caméo dans Apocalypse, qui n'apporte rien de plus à ce que l'on savait déjà), Logan est un film sincère, certainement longuement réfléchi par son réalisateur et son interprète, et c'est ce qui le rend assez unique dans le paysage hollywoodien, et qui provoque certainement son succès auprès du public.

Surtout qu'à côté de ça, Mangold ne lésine pas sur ses intentions de base. Que ce soit par la violence graphique affichée à l'écran, ou par la résolution de certaines séquences (le passage de la ferme, à la finalité inconcevable pour un film de ce genre), cet adieu à Wolverine marque par son parti-pris assumé, qui décuple grandement l'émotion qu'il dégage. Film viscéral à la mise en scène soignée, et à l'interprétation remarquable (Jackman n'avait pas été aussi bon depuis The Fountain) c'est une réussite qui, on l'espère, saura faire réfléchir les producteurs sur le bien-fondé de la qualité face à la quantité.

8/10