
Within our gates de Oscar Micheaux
(1920)
(1920)
Si je vous demandais de me dater le plus vieux film réalisé par un afro-américain, il est peu probable que vous remontiez jusqu’aux années 20. Pourtant, et je l’ai découvert il y a peu, la sortie de Naissance d’une nation à la fin des années 10 a tellement choqué la communauté noire que cette dernière a fait tout son possible pour contre-attaquer sur le même terrain que Griffith, donnant lieu par la même occasion aux premiers casting composés quasi intégralement de personnes de couleurs dans un film américain. Si Within our gates n’est pas à proprement parler le tout premier film réalisé par un afro-américain, il est en revanche le plus vieux visible à ce jour, ce qui n’était pas toujours le cas car le film a longtemps été considéré comme disparu avant qu’une copie soit miraculeusement retrouvée en Espagne. Malheureusement, et l’histoire du cinéma l’a prouvé à maintes reprises, ce n’est pas parce qu’un film est historiquement important qu’il en est pour autant un bon film, et ça se vérifie ici aussi. Le film ne manque pourtant pas de bonnes intentions, notamment avec sa volonté de dépeindre toute une situation raciale dans les Etats-Unis de l’époque (ça va jusque dans les intertitres où certains sont écrits avec le langage noir de l’époque), le soucis c’est que tout est drivé par une histoire jamais captivante, et au final ça donne l’impression de tout traiter en surface vu que l’effort est concentré sur le mélodrame plus que sur le portrait d’un pays ou d’une communauté.
Mais là où la déception prime, c’est clairement du côté de la mise en scène. J’ai lu des critiques où des personnes n’hésitaient pas à dire que Micheaux était supérieur à Griffith techniquement, et pour le coup j’aimerais bien savoir en quoi, car chez Griffith on a du rythme, un vrai montage et de la composition de cadre, alors que chez Micheaux ça donne l’impression que la caméra est posée et basta. En plus, et j’ignore si ça vient du fait que la copie retrouvée a dû être retravaillée au niveau des intertitres, mais ça explique énormément de choses par les textes et non par l’image, et pour le coup plus je regarde des films muets moins je supporte le fait de devoir se taper vingt secondes de cartons pour dix secondes d’images. Bref, c’est historiquement très intéressant, mais j’aurais quand même bien du mal à le conseiller. Le même film réalisé par un blanc avec un casting blanc aurait été complètement oublié.
Mais là où la déception prime, c’est clairement du côté de la mise en scène. J’ai lu des critiques où des personnes n’hésitaient pas à dire que Micheaux était supérieur à Griffith techniquement, et pour le coup j’aimerais bien savoir en quoi, car chez Griffith on a du rythme, un vrai montage et de la composition de cadre, alors que chez Micheaux ça donne l’impression que la caméra est posée et basta. En plus, et j’ignore si ça vient du fait que la copie retrouvée a dû être retravaillée au niveau des intertitres, mais ça explique énormément de choses par les textes et non par l’image, et pour le coup plus je regarde des films muets moins je supporte le fait de devoir se taper vingt secondes de cartons pour dix secondes d’images. Bref, c’est historiquement très intéressant, mais j’aurais quand même bien du mal à le conseiller. Le même film réalisé par un blanc avec un casting blanc aurait été complètement oublié.
3,5/10






















) ou dans ces scènes grandiloquentes où ils sont tournés en ridicule (les orgies costumées évidemment, mais aussi cette savoureuse démonstration d’un canon qui tire toujours à côté de sa cible), mais à côté de ça Tavernier peine vraiment à rendre le fil rouge vraiment captivant. C’est assez confus, on ne comprend pas toujours qui se joue de qui, et c’est entrecoupé de longs passages introspectifs sur Noiret qui me donne l’impression d’aboutir sur pas grand chose. Bref, c’est assez foutraque dans l’ensemble, et je suis pas certain que ce soit vraiment voulu. Heureusement, ça se rattrape légèrement sur la fin, notamment avec la jolie séquence finale qui éclaircit le propos que souhaitait atteindre Tavernier : plus d’un demi-siècle avant la Révolution Française, la noblesse était déjà condamnée à périr par la colère du peuple.


