[Alegas] Mes Critiques en 2021

[Mark Chopper]

Alice in Wonderland, Tim Burton, 2010, TV VOST : 0/10

Ce n'est pas souvent que tu mets une bulle.

[Alegas]

C'est vrai qu'il remonte à loin mon dernier 0, je ne me souviens même plus quel film c'était.

Mais là, je ne peux décemment pas mettre le moindre point tant j'ai tout détesté. J'avais évité le film jusqu'ici parce que je me doutais bien que c'était le pire Burton, mais je ne m'attendais pas à une catastrophe pareille.
Je ne sais pas si c'est le fait de découvrir le film 11 ans après sa sortie, mais j'ai trouvé ça d'une mocheté absolue, que ce soit en termes de DA ou de CG (qui composent de toute façon 95% du film).
Et je ne parle même pas du script qui fait un gros doigt d'honneur au bouquin d'origine : transformer Alice aux pays des merveilles en espèce d'aventure heroic-fantasy façon Narnia, fallait oser.

[Scalp]

Pour le pire y a bataille avec Charlie et la Chocolaterie.

[Alegas]

Charlie au moins ça respecte l'esprit du matériau d'origine, on peut difficilement lui enlever ça.

[Mr Jack]

Charlie c'est nul mais Alice c'est top 10 des pires films des années 2010.

[Dunandan]

Charlie c'est du 6 un bon jour...

[Mark Chopper]

Un jour où tu te fais sucer par deux filles et où tu gagnes au loto ?

[Alegas]

Berg-Ejvind och hans hustru (Les proscrits) de Victor Sjöström
(1918)

Pas convaincu par ce Sjöström à la réputation élogieuse (genre souvent cité parmi ses meilleurs films), alors clairement c’est sympa et y’a plein de choses bien dedans, mais après avoir découvert plus tôt dans l’année Ingeborh Holm et Terje Vigen j’ai l’impression de voir le réalisateur qui se répète, sans pour autant retrouver la puissance de ses précédents métrages. On va suivre l’histoire d’un ancien voleur qui cherche à se refaire une vie, et qui va rencontrer une fermière avec laquelle il va tomber follement amoureux, mais manque de bol il est repéré par le shérif du coin et va être obligé de partir faire sa vie avec sa compagne dans une grotte de la campagne environnante. Bref, un pitch pas hyper réjouissant à première vue, et qui s’avère être le gros point faible du film : passer plus d’une heure et demie sur ça me paraît vraiment too much.

D’autant que même en y passant du temps, je n’ai pas ressenti l’émotion que Sjöström pouvait apporter à ces films précédents, et là on a beau passer une moitié de film sur la romance qui se crée, on ne croit jamais à ce que l’on nous montre, ça fait trop coup de foudre au premier regard. Heureusement, la seconde moitié dans la campagne est plus intéressante, mais ça manque singulièrement de rythme et de scènes fortes : sur tout le film, je ne retiens que le passage de la falaise (techniquement impressionnant pour le coup, je me demande comment il ont pu filmer ça) et le final qui est fort même si ça me paraît un peu facile de faire quelque chose d’aussi noir. Au final, c’est clairement pas le film que je retiendrais de la filmo du suédois, il a fait bien mieux avant et après.

5,5/10

[Alegas]

Ninotchka de Ernst Lubitsch
(1939)

Vraiment très sympa cette comédie de Lubitsch qui est, pour le moment, mon film préféré du réalisateur. Sur un pitch basique mais assez étonnant (un riche français et une russe dévouée à sa patrie tombent amoureux), Lubitsch livre un métrage particulièrement drôle et au rythme soutenu, et qui s’impose à mon sens comme une référence de la comédie US de l’époque (plus qu’un To be or not to be que je trouve un peu surcôté). Ce film, c’est un peu la base même de la romcom telle qu’on la connaît aujourd’hui, tous les ingrédients sont là, autant dans la caractérisation des personnages que dans la façon dont évolue le récit, et c’est dingue de voir à quel point une formule concoctée il y a près d’un siècle est toujours abondamment utilisé dans ce genre filmique.

Alors clairement, il ne faut pas être partisan communiste et prendre ce film au premier degré pour espérer l’apprécier : époque oblige, ça joue à fond dans le contraste entre les deux nations présentées (France, pays libre où le bonheur se trouve facilement, URSS où on déshumanise les êtres pour servir le bien commun) et il ne faut pas chercher de la profondeur de ce côté là tant c’est vraiment utilisé comme contexte et ressort comique en assumant cette caractérisation grossière. Mais le fait est que ça marche, et pour peu qu’on adhère au concept le film est vraiment une succession de moments aussi drôles les uns que les autres, mention spéciale au trio de russes, qui se découvrent une passion pour la façon de vivre capitaliste, qui est bien gratiné dans son genre. A cela s’ajoute la romance qui fonctionne très bien, il y a un joli équilibre entre humour et bons sentiments, et je pense que ça doit autant à la présence de Billy Wilder au script qu’à l’alchimie du duo Garbo/Douglas (le film bénéficiant en plus du fait que c’était la première comédie de Garbo, et ça en joue sur le personnage qu’elle incarne, puisqu’il faut chercher à le faire rire durant le premier tiers). Même formellement, c’est bien foutu, y’a rien de spécialement renversant mais c’est clairement une comédie où on peut dire qu’il y a une mise en scène derrière. A ranger parmi les réussites comiques de l’époque, ni plus ni moins.

7,5/10

[Alegas]

Le ciel est à vous de Jean Grémillon
(1944)

Un peu déçu par ce Grémillon dont j’attendais peut-être un peu trop. C’est clairement un bon film, mais vu le sujet j’espérais quelque chose de l’ordre qualitatif de L’amour d’une femme, et même si ça y ressemble par bien des aspects c’est aussi un film qui se tient moins bien. Comme L’amour d’une femme donc, on est clairement dans du film féministe avant l’heure : on va suivre un couple dont le mari est un réparateur mécanique doué, alors que la femme se contente de rester au foyer, jusqu’à ce qu’un aérodrome se met en place à côté de chez eux et que la femme se découvre une passion pour piloter les avions. Sans surprise, plus qu’un film sur l’aviation, c’est davantage un film sur l’émancipation d’une femme, et même d’un couple en général : non seulement la femme prend de plus en plus d’assurance en cours de récit, mais on constante en plus un gros changement dans le rapport de force entre ce couple, qui commence façon classique pour l’époque (l’homme travaille pendant que la femme s’occupe des enfants) et qui va aller sur quelque chose de résolument moderne (plus le film avance, moins le personnage de Vanel prend des décisions et laisse sa femme prendre les rênes de sa propre destinée).

Le souci à mon sens, c’est qu’autant l’émancipation avait des répercussions dans L’amour d’une femme, qui venait noircir le tableau et donner de la profondeur au récit, autant ici c’est résolument plus classique et sans surprise : une fois que la femme découvre sa passion on devine vite où ça va aller, et la suite du récit ne va pas faire mentir cette intuition (au point de rendre le suspens final autour du retour de l’héroïne un peu inutile). Ça donne une histoire pas désagréable à suivre, mais qui manque d’un petit quelque chose pour être réellement marquante, et qui a en plus quelques longueurs alors que le film n’a pas une durée énorme. Du coup, c’est plus du côté de la mise en scène de Grémillon (fonctionnelle mais classieuse), de l’ambiance décrite (le petit bled français avec les personnages du médecin ou de la belle-mère) ou du jeu des comédiens (Madeleine Renaud et Charles Vanel sont excellents) qu’on va retenir des choses après vision. Un Grémillon plein de qualités donc, mais je lui préfère clairement Remorques ou L’amour d’une femme.

6,5/10

[Alegas]

History of the world : Part 1 (La folle histoire du monde) de Mel Brooks
(1981)

Premier film de Mel Brooks que je découvre, et c’est peut-être pas celui par lequel j’aurais dû commencer. Sur le papier, ça vendait un truc plutôt cool : la revision humoristique de grandes périodes de l’histoire, façon Three Ages, mais à l’arrivée ça fait vraiment pas sensation. Le début du film est pourtant prometteur : ça cite 2001, ça fait des blagues sous la ceinture, ça enchaîne les petites scènes, ce qui fait que c’est pas chiant à suivre, et les meilleurs moments du film sont clairement dans cette introduction (Moïse et les quinze commandements ). Puis arrive toute la partie romaine et là le film se tire clairement une balle dans le pied en voulant raconter une vraie histoire. Le problème, c’est que ça ne marche jamais, ça ne raconte rien d’intéressant, c’est souvent prétexte à des gags pas terribles et le rythme comique est affreusement mal géré. Globalement, on a plus l’impression d’être devant un Scary Movie que devant un film des ZAZ ou des Monty Python, ça pose le niveau qualitatif. La partie Révolution française ne relève pas le niveau, seule l’annonce de la fictive Part 2 revient donner un sourire (les juifs de l’espace ) ainsi que le court intermède musical sur l’Inquisition. Bref, c’est vraiment pas terrible, j’ose espérer que les autres films de Brooks sont d’un autre niveau.

4/10

[Mark Chopper]

c’est souvent prétexte à des gags pas terribles et le rythme comique est affreusement mal géré

Mel Brooks powa.

[Dionycos]

Mimi Leder passe à la réalisation (AKA l’ancêtre de toutes ces réals d’aujourd’hui qui passent sur un blockbuster alors qu’elles n’ont aucune idée de comment filmer l’action).

Pas d'accord. Elle a fait du bon boulot sur Urgences et Le Pacificateur.

Aucun souvenir de la merde dont tu parles par contre.

Je rebondis là-dessus presque un mois après.
Mimi Leder est loin d'être aussi nase que tu le prétends, je me joins à Mark. Elle a fait un super boulot sur The Leftovers, dont elle a signé un bon quart des épisodes, et pas des moindres (le magistral dernier épisode de la saison 2 ainsi que le final de la série).

[Alegas]

Pas vu ces épisodes mais pour le coup je distingue vraiment la réal d'un film par rapport à celui d'un épisode de série. Nombreux sont les réals doués dans l'un mais terriblement mauvais dans l'autre, et inversement.

[Mark Chopper]

Je ne pense pas qu'on ait confié la mise en scène de blockbusters à Mimi Leder à l'époque juste parce que c'était une femme.

Plutôt parce qu'elle était bonne technicienne (et donc capable de filmer l'action... Rien à voir avec l'ère post #metoo). Mais elle a dû se faire bouffer sur Deep Impact.