Le mélange fonctionne bien, je suis d'accord. Mais les personnages sont si fades
(le perso principal, c'est un pantin du début à la fin, et dans le final, il nous la joue bg en mode James Bond )
C'est ronflant tout du long et même si mon intérêt était éveillé par le fait qu'on ne sache pas du tout où on nous emmène, j'ai trouvé le résultat final plutôt ringard.
Heureusement qu'elle est là la petite:
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Inspiré par Kurosawa et ses chambaras aux personnages humanistes, Hideo Gosha va pousser plus loin l'imagerie du samouraï en livrant une face sombre. Dans une société totalement hiérarchisé ("N'oublies pas ton rang" de l'administrateur à sa fille est plutôt parlant), le cinéaste choisit de s'attarder sur la figure de paria du rônin pour critiquer cette société basée sur des valeurs intrinsèquement liées à la richesse. De plus, il rabaissera la notion d'honneur au rang d'idéal perdu en faisant des samouraïs de vulgaires électrons libres, cherchant leurs propres intérêts dans des histoires qui les dépassent. Dans le film, la destinée des vagabonds n'est jamais mise en avant. Ce sont eux qui s'arrêtent en chemin, choisissant ou non de prendre parti. Des grains de sable dans les rouages de la société qui les rendent encore plus dangereux aux yeux des administrés.
Empruntant beaucoup à l'imagerie du western spaghetti, qui n'en est encore qu'à ses balbutiements, 3 samouraïs hors-la-loi est un film d'une efficacité redoutable. Et il est d'autant plus singulier que c'est la première réalisation de Gosha. En futur artiste du genre, il surprend son monde en proposant une histoire somme toute assez basique, mais qui parvient à compiler énormément de thèmes en à peine 1h30. Et si l'homme tient une place prépondérante dans les enjeux du scénario, la figure de la femme, morcelée en trois âmes bien distinctes (la rebelle, la lâche, la volage) tient lieu de miroir lorsqu'elles se retrouvent face à chaque rônin. Sans être au cœur de l'intrigue, elles nous permettent de voir évoluer les trois protagonistes dans leurs choix et leurs mentalités, permettant de saisir lequel d'entre eux est le plus à même de saisir sa destinée à bras le corps lorsqu'elle se présente à lui.
A peine son pied posé dans le monde du 7ème art, Hideo Gosha rivalise de talent avec les plus grands, tant dans sa recherche de plans et sa mise en scène soignée que dans l'innovation qu'il apporte au genre qu'il côtoie. Le noir et blanc somptueux souligne parfaitement le côté sombre de l'homme en plongeant dans un fort contraste entre les scènes libératrices (le combat final en plein soleil) ou punitives (le châtiment du fouet dans la geôle). Ses mouvements de caméra, fluides et inspirés, tendent à embrasser toute la portée des personnages et de leurs faits et gestes (le visage éclairé du rônin avant qu'il se fasse attaquer, synonyme de sa concentration exemplaire). Tout est calibré au millimètre près, dans les chorégraphies originales (les combats en courant), l'entrée en scène de chaque protagoniste (plan arrêté pour Shiba, plan séquence pour Kikyo, plan fixe pour Sakura) et la gestion de l'espace lors des dialogues. 3 samouraïs hors-la-loi administrateur
3 samouraïs hors-la-loi est bien plus qu'une leçon de cinéma. C'est un chambara déjà empreint d'une teinte pessimiste et mélancolique, où le code du bushido et l'honneur sont tout autant bafoués que n'importe quelle autre loi. Fort de son apprentissage durant le tournage et de l'excellente réception de son oeuvre dans son pays (et pas uniquement, Leone lui repiquant l'idée du trio pour Le bon, la brute et le truand), Hideo Gosha peut se targuer dès sa première oeuvre d'avoir déjà fait montre d'un style percutant et soigné, toujours au service de son histoire et de ses personnages. Du grand art !
8,5/10
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Excellent ce chambara au goût poussiéreux à la manière des westerns spaghettis (et aussi du Garde du corps avec lequel il entretient un lien évident par son personnage principal)
Non mais ça existe les bons films, faut pas se voiler la face
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Les notes, c'est une chose. Les mots que je met entre les images et la note, c'en est une autre
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Mark Chopper a écrit:Sinon, je veux bien lâcher Alegas sur le coup.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."
Nan mais en plus y'a moyen que je l'aime ce film. Après tout j'avais bien apprécié Goyokin.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."