[Alegas] Mes Critiques en 2013

[Jimmy Two Times]

Ça a déjà débattu mais je ne suis pas d'accord avec les propos que tu prêtes au film. Pour le coup, tu intellectualises un peu trop un sous-texte inoffensif à mon sens. Surement le coup de la déception....

[Alegas]

Bah j'intellectualise pas, bien au contraire. je simplifie le propos tel qu'on peut le percevoir au premier degré.

[zack_]

Ben passes au second car le film ne démontre pas ça. C'est pas parce que Jack est Sullivant qu'il réussira. Il passera par la petite porte comme tout le monde.

[Alegas]

Je parle pas du parcours de Sullivan là, je parle de celui de Bob.

[Alegas]

Elysium de Neill Blomkamp

(2013)

Quatre ans après le succès critique et public de District 9, Neill Blomkamp revient pour son second long-métrage avec Elysium, encore une fois un film de SF à l'ambition largement supérieur, que ce soit au niveau de l'intention ou du budget. A la surprise générale, là où beaucoup s'attendaient à la confirmation d'un talent, on a finalement une sacrée déception au vu de ce qu'aurait pu être le métrage. C'est bien simple, l'impression d'être devant un District 9-bis où l'on aurait enlevé une grande partie des qualités pour mieux faire ressortir les défauts se fait clairement ressentir. Si le premier film de Blomkamp était loin d'être une merveille d'écriture, il avait le mérite d'aller droit au but et d'être seulement un film de SF typé actionner. Dans Elysium, on cherche à faire ressortir des grands propos sur la lutte des classes et le capitalisme, sauf que tout a été vu bien mieux ailleurs, d'autant que dans le cas présent tout est présenté de façon tellement manichéenne que le film se résume à un bête gentil contre des bad guys pour sauver la majorité d'un peuple de la misère. Idem pour la caractérisation simpliste des personnages et les rebondissements prévisibles, Blomkamp se révèle vraiment peu subtil dans son écriture, et c'est d'autant plus dommage de constater qu'il en est de même pour sa mise en scène.

Alors certes, ses ralentis ont de la gueule, certes ce n'est pas dénué d'idées, mais globalement c'est de la caméra à l'épaule inutile et grossière (alors que dans District 9, elle avait un sens étant donné que le film démarrait de façon documentaire) et un montage peu lisible en plus d'être dénué de subtilité (l'épilogue au ralenti est bien gerbant). Le potentiel était là, mais il ne reste finalement qu'un film largement oubliable qui donne vraiment l'impression d'une répétition dans la carrière de son auteur. Reste donc un casting correct (mention spéciale au bad guy, bien charismatique) et des effets visuels plutôt joli, mais c'est bien peu par rapport aux attentes que l'on était en droit d'avoir. Peut-être que la collaboration avec Peter Jackson était plus utile qu'on ne le pensait et que Blomkamp n'a pas encore les épaules pour tenir un aussi gros projet, ou alors c'est une simple erreur de parcours. Réponse au prochain film.

NOTE : 5/10

[Dunandan]

Totalement d'accord.

[Jack Spret]

J'avais beaucoup aimé District 9 et j'avoue que ça fait mal au cul de voir un tel résultat gâché par une volonté d'en faire toujours plus dans la surenchère d'effets.

[Alegas]

Fear And Desire de Stanley Kubrick

(1953)

Le fameux premier film du Maître, celui qui aura longtemps circulé sous le manteau en mauvaise qualité, étant donné que Kubrick lui-même avait tout fait pour détruire la moindre copie du métrage, considérant ce premier essai comme une tentative d'amateur. Si l'idée même de détruire un film, et donc d'empêcher quiconque de le regarder un jour est une idée que je ne défendrais pas, il faut bien reconnaître que Kubrick avait raison concernant la qualité de son film. Avec un petit budget, il s'essaye au film de guerre limite intimiste, se déroulant quasi-intégralement dans les bois, la seule originalité du récit étant qu'on ne saura jamais dans quelle guerre on se trouve, idem pour la nationalité des personnages. Le gros problème, c'est que ça ne raconte rien, malgré la durée qui ferait presque passer le film pour un moyen-métrage c'est jamais captivant, jamais intéressant, et lorsque le film se conclut on se demande avec désespoir ce que Kubrick a bien essayé de raconter. Car hormis le parallèle entre soldats ennemis joués par le même acteur (idée sympathique mais à peine exploitée) il n'y a absolument rien. Il est drôle par ailleurs de remarquer plusieurs thèmes chers à Kubrick, comme la folie ou le désir sexuel, mais ils sont ici tellement traités n'importe comment qu'on se limite juste à le remarquer, d'autant que le film n'est pas aidé par un jeu d'acteur totalement à côté de la plaque, une mise en scène peu inspirée et souffrant sûrement d'un manque cruel de budget (ça doit bien être le seul film de Kubrick sans un vrai travelling fluide) et un montage qui multiplie les faux-raccords et ce, même sur des séquences dialoguées. Reste pas grand chose donc, si ce n'est la curiosité assouvie d'avoir pu enfin découvrir le premier film de Stanley Kubrick, mais très honnêtement il était difficile de prévoir à l'époque qu'il deviendrait l'un des plus grands réalisateur de l'histoire.

NOTE : 2,5/10

[Mark Chopper]

Si l'idée même de détruire un film, et donc d'empêcher quiconque de le regarder un jour est une idée que je ne défendrais pas

Bah merde, l'auteur a quand même le droit de choisir si oui ou non son travail mérite d'être vu.

[osorojo]

C'est clair

[Mark Chopper]

En fait, plein de films mériteraient d'être détruits

[maltese]

Si l'idée même de détruire un film, et donc d'empêcher quiconque de le regarder un jour est une idée que je ne défendrais pas

Bah merde, l'auteur a quand même le droit de choisir si oui ou non son travail mérite d'être vu.

A partir du moment où le film est déjà sorti en salles (c'est le cas tout de même?), ça se discute...

[Mark Chopper]

Il est sorti dans combien de salles ? Celle de sa grand-mère et de son cinéma de quartier ?

Je dis ça, je n'en sais rien. Mais bon c'est comme si un jour Tarantino s'opposait à une sortie DVD de My Best friend's Birthday : je comprendrais vu le massacre.

[maltese]

Si j'en crois wikipedia ( ), le film "a été distribué dans le circuit « Art et Essai » de New York", et "les critiques ont généralement été partagées vis-à-vis de la mise en scène elle-même, mais le New York Times a salué le talent de photographe de Kubrick mis en valeur par d'intéressants cadrages dans ce film, et la scène du meurtre de la jeune fille a été considérée comme pouvant « entrer dans les annales du cinéma » par Mark Van Doren, de l'université Columbia". Bref, pas un succès public c'est sûr, mais assez pour que les amateurs de cinéma puissent déjà connaître le nom de Kubrick.

[Mark Chopper]

On sent les critiques réécrites de façon rétroactive