[Mark Chopper] Mes critiques en 2013

[Jed Trigado]

Merci de l'info, je vais voir ça.

[Mark Chopper]

Crying Freeman, de Christophe Gans (1995)

L'histoire : Une femme assiste au meurtre d'un yakuza par un tueur à gages. Ce dernier a la particularité de verser une larme après avoir abattu quelqu'un et elle en tombe amoureuse...

Voilà un film que je n'avais vu qu'une fois, lors de sa première diffusion à la télévision, et qui m'avait laissé froid. A l'époque, ma connaissance du cinéma de Hong Kong se limitait à quelques longs-métrages soporifiques avec Bruce Lee, je n'avais vu de John Woo que Chasse à l'homme et Broken Arrow et n'avais probablement jamais entendu parler de Mario Bava, Dario Argento ou Hideo Gosha. Toutes ces références, clairement assumées, nourrissent le premier long-métrage de Christophe Gans, un cinéaste rare et un homme auquel ma cinéphilie doit beaucoup, par le biais de son label HK vidéo. Quelques années plus tard, elles me parlent plus, sans oublier le mangaka qui est à la source même de cette histoire : Kazuo Koike, auteur de la saga Baby Cart et de Lady Snowblood.

Je partais donc conquis pour cette redécouverte, mais celle-ci m'a pourtant laissé un sentiment mitigé. Commençons par les bons points : en dépit d'un budget ridicule et de lourdes contraintes qui l'ont poussé à tourner au Canada une histoire qui se déroule aux Etats-Unis, en Chine et dans le nord du Japon, Christophe Gans, épaulé par des techniciens solides (le réalisateur de seconde équipe de Sam Peckinpah et le monteur de John Woo : rien que ça), livre la marchandise. Non content de nous offrir une déclaration d'amour au cinéma de genre, ses séquences d'action, fusillades ou combats martiaux, nous en mettent plein les yeux. Son premier long-métrage se révèle original, élégant et explosif et détonne singulièrement, comparé au reste de la production française.

Hélas, Crying Freeman souffre d'un faux rythme, à la limite de l'indolence, d'une interprétation fort limitée et n'évite pas toujours le ridicule, notamment lorsqu'il nous montre un dépucelage tel qu'il aurait pu être évoqué dans un roman Harlequin ou un Marc Dacascos en string perché sur une porte. Rendre hommage à des maîtres alors trop ignorés, sur le papier, se montre fort louable, mais le mariage du style de John Woo, avec un abus de ralentis, et de Hideo Gosha, notamment dans sa dernière partie, contribue à rendre le rythme de l'ensemble bancal, la folie furieuse et l'épure ne faisant pas toujours bon ménage. Malgré ces défauts, il s'agit d'un premier film épatant sur les plans esthétique et technique, un divertissement généreux hautement recommandable.

A noter que si je ne suis guère intéressé par les commentaires audio présents sur les DVD/Blu-ray en général, que je trouve le plus souvent anecdotiques au possible, celui de Christophe Gans se révèle passionnant et indispensable.

Note : 7/10

[Killbush]

Nice Shot

Toujours pas de Bluray pour celui là d'ailleurs, dommage car le master du dvd est un peu fatigué.

[Waylander]

Christophe Gans, c'est comme Kounen, Scott, Del Toro , Jackson : des mecs passionants à écouter en commentaire audio/interview.

[Heatmann]

houla tu met pas lourd la

ca fait longtemp que je l ai pas vue ( j attend comme tout le monde un blu car ouai le dvd est pas top ) mais j adore carrement

[Dunandan]

Je lui mets carrément un bon 8/10, je suis pas mal fan, même si c'est sûr que c'est bien édulcoré par rapport au manga .

[Scalp]

Oue enfin là pour le coup c'était difficile de pas édulcoré quand même vu le matériaux de base

[Mark Chopper]

Dans le manga il ne porte pas de slip, c'est ça ?

[Scalp]

Le manga est surtout bien plus violent et cul.

[Heatmann]

jgarde un bon souvenir de la scene de baise dans le placard

[Mark Chopper]

Lady Snowblood aussi, je crois ? Celui-là, j'ai prévu de le lire bientôt.

[Scalp]

Oue Lady Snow c'est bien corsé niveau sexe, y a de la torture, du bondage.

[Dunandan]

Perdita Durango, d'Álex de la Iglesia (1997)

L'histoire : Romeo Dolorosa, braqueur de banque et sorcier psychopathe, rencontre une jeune femme nommée Perdita Durango. Tous deux enlèvent un couple et se lancent dans une cavale meurtrière...

Note : Cette critique se base sur la version dite uncut.

Troisième long-métrage du cinéaste espagnol après Action mutante et Le Jour de la bête, Perdita Durango se présente comme une tentative de conquête suicidaire du marché américain. Certes, le film a été tourné en anglais et s'inscrit dans un genre dont les fleurons sont nés au pays de l'Oncle Sam, à savoir le road movie, mais en adaptant un roman de Barry Gifford à sa sauce, tout comme un certain David avait lynchisé Sailor & Lula du même auteur, il propose une alternative à Tueurs nés qui porte sa marque, tout aussi corsée niveau violence et encore plus niveau sexe : pas de quoi affoler le box office donc, mais de quoi susciter avec le temps un micro-culte. Foutraque, généreux et singulier, Perdita Durango présente toutes les caractéristiques du cinéma de l'ibérique fou furieux, ses qualités comme ses défauts.

On suit donc un couple a priori détestable : lui, sorcier Santería, découpe des gens en morceaux avant de dévorer leur coeur devant des foules en transe, lorsqu'il ne braque pas des banques avant de violer des femmes. Et elle, issue d'une famille déglinguée, semble toute aussi psychopathe que lui : d'abord attirée par l'aventure, le sexe et l'argent, elle finit par s'attacher à lui et toute la force d'Álex de la Iglesia consiste à nous placer à leurs côtés, au point de nous faire espérer que le policier qui les poursuit, incarné par un James Gandolfini qui n'est pas sans rappeler un coyote à la poursuite de Bip-bip, ne parviendra pas à les arrêter. Aussi sanglant que bandant, portés par des interprètes à leur plus haut niveau unis par une réelle alchimie, à savoir Javier Bardem et Rosie Perez, Perdita Durango en fait parfois beaucoup trop.

Mais ici réside tout le charme du cinéma d'Álex de la Iglesia : dans cette capacité à nous en mettre plein la gueule, à nous amuser, à nous horrifier, à nous donner mal à la tête, au coeur et à l'estomac. Et surtout, surtout : à nous émouvoir.

Note : 7,5/10

[Jack Spret]

Ça m'a l'air bien barré comme film.
Faudrait que je m'y colle plus sérieusement au cinéma de la Iglesia.

[Mark Chopper]

Je pense que ça peut te plaire.

Perso, je n'ai vu que trois films, mais je compte bien rattraper mon retard.