Dracula, de Dario Argento (2012) L'histoire : Un homme est recruté par Dracula pour dresser l'inventaire de sa bibliothèque. Mais celui-ci a une autre idée en tête et semble bien plus intéressé par l'épouse de son employé...Je n'attends plus rien de Dario Argento, cinéaste mort sur le plan artistique. Ma seule interrogation, avant de découvrir son dernier né, était celle-ci :
Dracula 3D allait-il se rapprocher d'une bousasse comme
Card Player ou d'un plaisir coupable comme
Mother of Tears ? La réponse se situe entre les deux. Par où commencer ? Ce qui saute aux yeux d'abord : la laideur visuelle de l'ensemble, avec ses rares décors, sans doute empruntés aux fictions de France 3 régions. Les acteurs ? Comme toujours chez Dario, ils jouent comme des manches, entre Thomas Kretschmann qui interprète Dracula comme s'il s'était shooté au Prozac et Asia Argento qui repousse les limites de sa médiocrité sous la direction de son père. Il est triste, par ailleurs, de voir que le grand Rutger Hauer s'est perdu dans cette galère, même s'il apparaît finalement assez peu à l'écran.
Il se passe peu de choses dans ce film mal rythmé. Tout au plus suit-on des personnages bien fades, en manque de caféine, qui se font exécuter les uns après les autres par un Dracula qui a décidé de se prendre pour Manimal. Et on tient le grand élément nanar du film : le Comte peut se transformer en n'importe quel animal. Un hibou, un loup, une multitude de mouches numériques mal fichues et, surtout, en mante religieuse géante. Pourquoi ? Aucune idée. Une tentative d'originalité, pour changer de l'habituelle chauve-souris ? Allez savoir... De temps en temps, une actrice blonde dont j'ignore le nom maintient le spectateur en éveil en ne manquant jamais l'occasion d'afficher sa splendide poitrine : quand elle ne se fait pas prendre dans une grange de façon dorcellienne, elle fait des crises de jalousie. Fascinant...
Pendant ce temps, Dracula fait du dégât et, dans un village qui donne l'impression de compter cinquante habitants, les cadavres qui s'amoncellent commencent à se faire remarquer. C'est donc ça
Dracula 3D : un semi-navet et un semi-nanar. Un film qui ennuie souvent et amuse parfois. Et encore, je n'ai pas parlé de la mise en scène d'une platitude rare, du montage amateur, des scènes d'action qui rappellent la fluidité d'un jeu Nintendo 8 bits et des effets pensés pour la 3D qui feraient passer les effets spéciaux des films HK des années 1980 pour les démos des futurs longs-métrages de James Cameron. Pourquoi ce film a-t-il été sélectionné au festival de Cannes ? Pour se moquer d'un ancien artiste génial devenu risible ? Et, surtout, surtout : pourquoi je regarde encore ce qu'il réalise ? Esprit complétiste ? ou moqueur ? ou les deux ?
Aucune idée. Mais une chose est sûre : Dario Argento continue de creuser sa propre tombe. Toujours plus profond. A force, il va bien finir par y rester et cesser de saccager sa postérité.
Note : 3/10