A LA MERVEILLE de Terrence Malick

[inderweltsein]

Bon ça va paraitre un peu paternaliste, mais comme je l'avais fait avec mes anglophones, mes derniers conseils pour vous aider à accueillir au mieux le film:

Un film à première vue, moins ambitieux, plus accessible. L’histoire d’un amour, l’histoire de plusieurs amours, des rendez-vous manqués, des échecs amoureux.
Et en même temps tellement exigeant. A en perdre certainement même des plus convaincus sur le bord de la route.
Parce qu’il faut faire l’effort, et parce que l’effort ne garantit pas de ne pas rester aveugle au final…
Il faut presque savoir remettre en cause tout ce qu’on croit savoir du cinéma de Terrence Malick, s’en dépouiller, s’en déshabiller.. Il faut presque savoir admettre que c’est un échec selon tous ces propres critères avant de soudainement déceler, instillé par les mots de Quintana, ce qui en fait le génie. Comme si le cinéaste américain, une autre fois, réinventait le langage du cinéma.
Alors l’esprit libéré, pour le reste du film, mais surtout, plus encore, à la seconde vision, quel flot, quelle rivière, quelle poésie ininterrompue… Comme si le premier regard à être tant ébloui (ou perturbé par les rares regards de Ben Affleck, effacé à juste titre) avait été aveugle.
Aveugle aussi à la nature véritable du film..
Un film où les acteurs ne jouent pas.. Mais dansent. Non pas métaphoriquement mais presque littéralement. Le film est à tous égards un ballet.
Les acteurs sont en effet toujours en mouvement, mais plus que ça, toujours en des mouvements expressifs, toujours en relation l’un à l’autre, se séparant, se rapprochant, tournant l’un autour de l’autre, souvent en se regardant l’un l’autre tout en même temps. Le montage du cinéaste américain accentue encore cela, en coupant les dialogues et se concentrant sur la collision des corps. Et même quand l’acteur vient à être isolé, le mouvement, et souvent la danse demeure.
La Ligne Rouge, Le Nouveau Monde, films pourtant vu comme si malickien, si singulier dans le paysage du cinéma américain se révèlent soudainement dans les limites que le cinéaste s’était fixé pour satisfaire quelque peu aux studios, comme si c’était presque des films de commande.
Les films désormais semblent plus personnels que jamais, comme si le cinéaste était dans les conditions de faire désormais, le cinéma qu’il ambitionnait de tourner depuis toujours.
Dehors, si la première vision m’avait simplement apportée une joie extrême (insufflée par les dernières mesures), à l’issue du second regard, le monde semblait différent, dans les rues piétonnes de Mestre, le visage des gens avait changé, le ciel avait une couleur merveilleuse…

[inderweltsein]

[berry]

que dire?
Oui que dire?
je ne pourrais pas me lancer dans une analyse aussi poussée et philosophique que ce que j'ai pu lire ici ou là. Des analyses très intéressantes certes mais je ne suis pas dans ce trip là au sortir de la vision de ce film.
En sortant... j'étais comme ailleurs. J'avais peur d'une chose avant la vision du film : m'ennuyer et trouver le temps long. Résultat : personne n'est sorti de la salle comme pendant TTOL (remarquez, cette fois ci les gens semblent être prévenu et vu le peu de salles, ceux qui y vont doivent savoir à quoi s'attendre) et après quelques heures de cogitation, j'ai envie d'y retourner!
J'ai passé pas mal de temps à essayé de comprendre ce que je venais de voir et au bout d'un moment j'ai lâché prise, un peu comme Malick filmant à la volée ce qui lui vient avec les conditions qu'il rencontre. je me suis finalement dis "stop, arrête de cogiter, essais juste de ressentir le truc".
Quelques réflexions à la volée et je reviendrais en parler avec vous si d'autres posent leurs avis :
- Etrange d'entendre des voix off en français. Au début on trouve cela un peu ridicule ( pas pire qu'un anglophone entendant les voix off des autres films de Malick) mais on s'y fait. En tous les cas pour les francophones c'est une nouvelle expérience
- Idem pour les scènes tournées en France : Troublant et intéressant.
- Voir des scènes contemporaines démystifie le cinéma de Malick en ce sens qu'en tournant sur d'autres époques, l'effet cartes postales était présent. Là, plus de masque possible, la réalité est plus directe. On se la prend en pleine face. Et ce réel mélangé à la manière quasi onirique de filmer de Malick créer une alchimie que je n'avais encore jamais rencontrée. Après, on aime ou pas.
- On est sans arrêt sur le file entre ridicule du Malick qui tourne en rond avec les actrices qui dansent les bras levés au ciel et la sublime. Equilibre difficile mais trouvé selon moi.
- Par contre Affleck, dans cette romance, ne semble jamais heureux.... Il est sans arrêt dans l'interrogation. C'est ce qui m'a le plus ennuyé en fait. car je m'attendais à voir un couple amoureux, puis désillusionné. Mais lui, ne semble jamais amoureux. Ou alors c'est sa façon à lui de le montrer. A voir lors du second visionnage.
- Qu'est ce qui reste après la vision du film? Après avoir vu une caméra tourner autours des personnages sans jamais réellement les incarner? Il ne reste que le sentiment amoureux, pure, Désincarné, un. La comparaison est idiote mais je la tente : à la fin de vanilla sky, une fois que l'on apprend que tout n'est que rêve et imagination, que reste-il de réel : le sentiment amoureux que le réal nous a fait ressentir tout au long du film.

C'est à mon sens ce qu'à voulu faire ici Malick

[zack_]

Si tu veux tu peux faire rentrer le film dans la base en allant la mettre dans la partie critique et lui coller une note

[francesco34]

Je veux pas troller mais ça sent le film hyper chiant là quand même

[berry]

bande annonce US

Et cette bande originale???? quand sera-t-elle dispo?

[inderweltsein]

Disponible en téléchargement sur Apple Trailers.

Bande-annonce assez mauvaise sur le plan des voix off tout de même. Et puis il faut bien dire que cette musique (qui n'est pas du film), on en a soupé !

[inderweltsein]

Si tu veux tu peux faire rentrer le film dans la base en allant la mettre dans la partie critique et lui coller une note

Pff, je suis jaloux, moi zack, il ne me l'a pas demandé, en septembre

[berry]

Sauf que vu l'intérêt de ce que j'ai à dire je préférerais sur tu t'en charges.

[Waylander]

MK2 Odéon c'est un bon ciné ?

Les musiques classiques utilisées dans le film

[Milkshake]

De mémoire c'est un tout petit cinéma. Donc les salles sont pas terribles.

[Tony Danza]

Sur Paris, le seul cinéma où il faut voir un Malick c'est le Max Linder (et il accepte la carte UGC)

[Mark Chopper]

Pourquoi, il fournisse une thermos de café avec le ticket ?

[Scalp]

Mais il est pas diffusé dans tout les ciné de France ? c'est bizarre, y a bien des pubs de parfum en général au ciné avant le film.

[Tony Danza]

Je ne vais même pas répondre à des blagues d'incultes notoires qui confondent le cinéma et leur vidéo club des années 80 mais pour résumer le Max Linder :

Enoooooooooorme écran.
Si tu arrives à être sur la mezzanine au premier rang, tu as l'impression de ne l'avoir que pour toi.
Pas beaucoup de pub
Salle qui était (est encore?) certifiée THX (je sais que ça ne veut plus dire grand chose mais bref ça veut dire que c'est pas l'Orient Express)

Enfin, c'est une salle qui essaye (de moins en moins hélas) d'avoir une belle prog (ils ont ressorti les anciens Malick, la porte du paradis la semaine dernière etc...)