[Alegas] Mes Critiques en 2024

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Lun 25 Nov 2024, 14:46

lvri a écrit:Perso, le film est franchement pas top, mais je ne serais pas aussi dur que toi. C'est la première fois que tu le vois ?


Yes, première fois. Forcément, j'avais entendu parler du film bien avant, genre je me rappelle de discussions au collège où il était question de La soupe aux choux, mais je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de le mater.
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On a volé la cuisse de Jupiter - 4/10

Messagepar Alegas » Lun 25 Nov 2024, 15:14

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On a volé la cuisse de Jupiter de Philippe de Broca
(1980)


Il y a encore quelques jours, j’ignorais complètement que Tendre poulet avait eu une suite, réalisée deux ans plus tard avec le même duo et De Broca qui rempile derrière la caméra. Vu que j’avais plutôt bien aimé le premier film, l’idée de retrouver le couple Noiret/Girardot me tentait plutôt bien, quand bien même une suite était loin, très loin de s’imposer, l’original se suffisant amplement à lui-même. A l’arrivée, c’est une déception. Pourtant, les ingrédients qui faisaient la réussite de Tendre poulet répondent bien présents, entre l’alchimie du duo, les dialogues savoureux, et les situations comiques, mais il y a clairement un truc qui se perd au passage, qui donne l’impression de voir la même chose en beaucoup moins bien.

A vrai dire, je me demande si l’idée de transposer les aventures du couple lors de leurs vacances en Grèce est une bonne idée : ça rajoute certes une touche d’exotisme, mais comme souvent lorsque De Broca tourne hors des frontières françaises, il y a le sentiment que l’équipe a davantage profité du pays plutôt que de tourner un film. Du coup, grosse sensation de voir un récit auquel personne ne croit vraiment, mais qu’importe puisque ça permet de profiter de jolis décors au soleil. Cela donne un film réalisé et interprété en mode automatique, aux enjeux moins intéressants que le film original : le premier avait pour lui un côté comédie romantique, on avait envie de savoir si le couple allait tenir, ici on est plus dans du film d’aventure motivé par la trouvaille d’une statue antique dont on se fout un peu. Reste quelques moments drôles, mais globalement c’est un film qui se regarde sans passion.


4/10
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Dodgeball ! Même pas mal ! - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 25 Nov 2024, 21:47

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Dodgeball : A true underdog story (Dodgeball ! Même pas mal !) de Rawson Marshall Thurber
(2004)


Je ne sais pas trop pourquoi je n’ai jamais maté ce film jusqu’ici, peut-être que le fait d’avoir un nobody à la barre a joué (un yes man qui n’a d’ailleurs rien fait de notable depuis, à part être la bitch de Dwayne Johnson), mais en vrai, dans l’esprit, ça aurait clairement pu être un film réalisé par Ben Stiller (il est producteur du film, ça doit aider). Grosse découverte en plus car je ne connaissais rien du pitch, si ce n’est que ça parle de balle au prisonnier, du coup surprise totale devant ce délire de deux salles de sport concurrentes avec d’un côté un mec qui crée un culte autour de son propre corps, et de l’autre un loser qui a une poignée de clients fidèles mais qui font tout sauf du sport. Première surprise : c’est assez réussi côté écriture, car derrière les gros sabots de la comédie US mis en œuvre ici, il y a une vraie sincérité dans l’écriture des personnages qui fait que le groupe devient attachant. Un aspect souvent délaissé dans pas mal de films du genre, mais qui fait toute la différence, là on a un vrai groupe de losers qu’on apprécie autant qu’on aime rire d’eux, et un bad guy tellement over the top qu’il pourrait venir du même univers que Zoolander :eheh: .

Seconde surprise : l’idée que, malgré le fait que ce soit une comédie, on traite l’ascension du groupe comme un vrai film de sport. On a donc tous les codes du genre, le montage, le premier match décevant, le vétéran qui sort de l’ombre, la compétition où chacun se découvre, le retournement de situation qui donne l’impression que tout est perdu, le climax final, etc… Cela permet au métrage de fonctionner sur deux niveaux avec autant de réussite l’un que l’autre. Niveau gags, c’est particulièrement généreux, le seul défaut serait que la réalisation est tellement dans le fonctionnel qu’il n’y a pas vraiment d’humour lié à du travail de mise en scène, c’est plus dans les dialogues, les situations ou les mimiques des personnages. En soi, c’est pas gênant, mais c’est le petit truc qui empêche l’ensemble d’aller encore plus loin. Le casting est plutôt cool, même si on retient surtout Stiller qui vole le show sans aucune honte dès qu’il apparaît à l’écran. Bref, c’était vachement bien, et j’ai déjà envie de le revoir avec des potes et des bières :mrgreen: .


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Mark Chopper » Lun 25 Nov 2024, 21:54

Vraiment top celui-là. Il n'y a que le caméo de l'autre dopé en trop.
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Blitz (2024) - 6/10

Messagepar Alegas » Mar 26 Nov 2024, 11:08

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Blitz de Steve McQueen
(2024)


Six ans après son dernier film de fiction, Steve McQueen est de retour, cette fois sur un sujet sur lequel on ne l’attendait pas, à savoir les déboires d’une mère et son fils qui se retrouvent séparés en pleine période de bombardements intensifs sur Londres. A première vue, le projet semble tout droit calibré pour les Oscars : contexte larmoyant qui a déjà fait ses preuves, actrice à fort potentiel oscarisable, un gamin black histoire de parler un peu de racisme, la storyline de la mère qui permet de mettre en avant le féminisme de l’époque, bref rien de bien original de ce côté là, ça coche toutes les cases pour rafler un maximum de statuettes. Est-ce que le film est inintéressant pour autant ? Je ne le pense pas, d’autant que McQueen, s’il n’évite pas le traitement à la manière de son 12 years a slave, semble vouloir livrer un film différent, notamment en poussant l’immersion assez loin, comme s’il souhaitait faire le film définitif sur ce qu’a vécu la population londonienne.

Cela donne un film un peu le cul entre deux chaises : très sage d’un côté, racontant sa double storyline de façon classique et attendue, et de l’autre c’est limite si on a pas un film qui cherche à faire du Cuarón en mode Children of men, avec plans-séquences alors que tout pète autour du personnage qui tente de survivre, un mixage sonore à la limite de l’expérimental (Zimmer, encore lui, se fait plaisir avec sa bande-son plus proche du sound design que de la musique) et quelques shots assez impressionnants (genre le plan de Londres en flamme vue du ciel, c’est aussi beau que terrifiant). Un mélange qui a donc du mal à se faire, comme si McQueen cherchait à faire un film différent pendant que Apple attend quelque chose de plus consensuel. Sans surprise, c’est la partie la plus immersive qui m’a conquis : non seulement il y a un pari technique, mais en plus j’aime beaucoup l’approche qu’a McQueen du contexte historique et du traitement de la population. Plus qu’un film de survie, c’est surtout un récit qui montre que dès que les institutions et l’ordre s’effondrent, c’est généralement le pire de l’être humain qui en ressort : racisme primaire, opportunisme (le gang qui profite du chaos pour voler dans les bâtisses récemment bombardées), égoïsme, etc… Pour le coup, le portrait est peu flatteur, joue souvent sur des oppositions/contradictions (la séquence de fête qui va se transformer en massacre en l’espace d’un superbe plan de grue) même si c’est grandement effacé par l’histoire principale.

Et c’est justement là que le bât blesse, car si le récit de la tentative de retrouvailles marche bien sur le papier, il fait preuve d’un traitement beaucoup trop lourdingue qui rappelle beaucoup les gros sabots de 12 years a slave. La condition du gamin métisse qui ne sait pas à quel peuple il appartient, la rencontre avec le soldat black, tout ce qui touche aux conditions des ouvrières, autant d’éléments à la fois traités de façon trop in your face pour s’inscrire subtilement dans le script, et traités trop en surface pour fonctionner émotionnellement. Cette écriture qui ne fait qu’effleurer ses sujets, on peut le reprocher aussi du côté des personnages, qui sont loin d’être mémorables au final, et s’ils fonctionnent un minimum, c’est davantage grâce aux prestations, notamment celle de Saoirse Ronan qui, comme à son habitude, est particulièrement convaincante. Tout ça donne un film qui a clairement ce qu’il faut en moyens techniques pour marquer la rétine (très heureux pour le coup d’avoir vu le film au cinéma, les scènes de bombardement sur petit écran doivent considérablement perdre en puissance), mais qui peine à raconter quelque chose de solide et pertinent, quand bien même McQueen semblait saisir des pistes intéressantes. Un joli coup dans l’eau donc, mais un coup dans l’eau tout de même.


6/10
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Prédestination - 4/10

Messagepar Alegas » Mar 26 Nov 2024, 23:08

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Predestination (Prédestination) de Michael & Peter Spierig
(2014)


Attention ça spoile sévère la totalité du film. Je suis obligé de détailler mon visionnage pour en parler.

C’est pas tous les jours que j’arrive à cramer le twist d’un film dès les premières minutes, mais là, ça n’a pas loupé. Et quand en plus le film en question n’est construit que sur ça, et n’a aucun autre intérêt, j’en ressors encore plus désappointé. Le pire, c’est que je ne savais même pas de quoi il était question, je savais juste que c’était un film de voyage dans le temps, et que ça allait donc éventuellement causer de paradoxe temporel, mais mes connaissances s'arrêtaient là. Donc dès les premières minutes, la voix-off confirme le voyage dans le temps, qu’il est question d’un héros qui traque un poseur de bombes en essayant de le choper dans le passé avant qu’il n’accomplisse son méfait, la promesse est plutôt cool. Scène suivante : le héros, dont on ne voit pas le visage, se fait attaquer par le poseur de bombes qui est, lui aussi, faciès dissimulé. Le héros est pris dans une explosion, se fait défigurer le visage, qu’on découvre donc seulement carbonisé, et se fait aider par un troisième personnage dont on nous dissimule aussi l’identité. Ça, c’est littéralement les cinq premières minutes du film, et très franchement, à part si on a jamais vu/lu de récit à base de retours dans le temps de toute sa vie, ça me paraît évident que, dans la tête d’une personne normalement constituée, on établisse déjà la possibilité que les trois personnes puissent être en réalité la même, revenant chacune d’époques différentes (on parle quand même d’une bobine qui sort en salles deux ans après Looper, qui fonctionnait plus ou moins sur le même concept, donc rien de bien novateur ou de tiré par les cheveux).

Le film se poursuit, on reconstruit le visage du héros, qui est donc Ethan Hawke, mais on précise tout de même que ce visage n’a absolument rien à voir avec celui qu’il avait avant. Du coup, seconde hypothèse, et suivant la logique de la première : n’importe quel personnage à venir dans le film peut être potentiellement le protagoniste avec un visage différent. Vient alors la séquence qui complique un peu le tout : Ethan Hawke rencontre un homme dans un bar qui va raconter sa life. Il s’avère que c’est en réalité une femme issue d’un orphelinat, qui n’a jamais connu ses parents, qui s’est faite engrosser par un homme dont on ne voit jamais le visage, qui a ensuite donné naissance à un bébé qui s’est fait kidnapper par un homme qui, oh surprise, a lui aussi le visage caché, puis qui a dû changer de sexe sans le choisir. Beaucoup d’informations, mais encore une fois, avec la même logique, on peut aisément partir du principe que la femme, le bébé, voire le mec qui l’a mise en cloque, puisse être la même personne, et que le kidnappeur serait Ethan Hawke, c’est tordu mais why not :mrgreen: . Et tant qu’à faire, vu que ce personnage de transsexuel n’a pas vraiment d’utilité dans le récit à part raconter sa triste existence, la question qui intervient forcément : et si ce protagoniste était en réalité Ethan Hawke avant que son visage ne soit reconstruit ?

Tout ça, c’est grosso modo les 30 premières minutes du film, et tout me paraît tellement limpide, facile, que je me dis qu’il y a forcément autre chose. Si le twist est effectivement que chaque personnage important du film est en réalité le même, j’ai alors déjà une longueur d’avance considérable sur le métrage, et pas spécialement parce que je suis particulièrement intelligent, non, juste parce que, encore une fois, j’ai vu assez de films de voyages dans le temps pour savoir que c’est une possibilité :eheh: . Du coup, j’attends une révélation supplémentaire qui va me retourner le cerveau et me montrer que je n’allais pas du tout dans la bonne direction. Manque de bol : l’heure restante confirme la totalité de mes craintes, c’est bel et bien le twist, et le pire c’est que pendant toute cette suite de film c’est traité en mode “personne peut capter la révélation à venir”, avec plein de petits clins d’œil genre la ligne de dialogue qui dit que “self love is important” répété à plusieurs reprises, Hawke qui chante des paroles disant qu’il serait son propre grand-père, et tout est enfin révélé dans un petit montage final où l’on sent que les réals et scénaristes, sont très fiers de leur travail :shock: . C’est le premier film des frangins Spierig que je découvre, donc compliqué pour moi de comparer à leurs autres films, mais franchement à la vue de celui-ci ça me donne réellement l’impression que ce sont deux petits malins qui pensent avoir écrits le twist du siècle sans se demander une seule fois ce que pourrait penser le spectateur dès la première scène. Soit c’est une démarche complètement innocente (genre ils ont vu aucun film de voyage dans le temps, mais j’y crois moyen :mrgreen: ), soit c’est vraiment prendre le spectateur pour un abruti.

Pour le coup, je serais très curieux de discuter avec des personnes qui n’ont pas du tout cramé le twist en amont, car c’est pour moi tellement évident dès les premières minutes, avec ces mystères à base de visages dissimulés dans l’ombre :lol: , que je ne comprend pas comment on ne peut pas capter le truc direct. Et comme je le disais plus haut : le film n’existe que pour révéler son petit twist sur les dernières minutes, c’est limite si chaque élément introduit est un fusil de Tchekhov pour mettre en place la révélation, ce qui donne un tout particulièrement artificiel. Alors oui, c’est plutôt bien shooté (rien de grandiose, mais on sent que le budget est bien utilisé), le peu de casting que l’on a semble croire au projet (en particulier Sarah Snook qui apporte de l’émotion), les règles concernant les voyages temporels sont cools (j’aime bien l’idée que plus on en fait, plus on peut devenir fou), mais encore une fois tout ça est au service d’un twist cramé tellement rapidement que, de mon côté, la déception de voir un film plus bête qu’il ne se prétend l’emporte sur les quelques qualités du métrage.


4/10
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Fair Game (2010) - 6/10

Messagepar Alegas » Mer 27 Nov 2024, 13:48

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Fair Game de Doug Liman
(2010)


Film que j’avais voulu voir à l’époque au cinéma mais le destin avait fait que non (comme un con, je m’étais trompé de salle :eheh: ), ça fait bizarre de me dire qu’il m’aura fallu quasiment quinze ans pour le rattraper :mrgreen: . Forcément, étant donné que j’ai découvert il y a pas longtemps Official secrets, c’est difficile de ne pas faire le parallèle entre les deux métrages : il est là aussi question de la période juste avant l’entrée en guerre en Irak, d’un personnage qui, à cause d’un certain choix, va voir tout le système se retourner contre elle, et de pointer du doigt le fait que le gouvernement américain a tout fait pour justifier l’invasion en Irak. La différence avec le film de Gavin Hood va être sur le fait qu’on suit ici un couple, l’une est agente de terrain pour la CIA, l’autre est un diplomate qui va être amené à devenir temporairement un consultant sur les recommandations de sa femme.

Tout le film tourne autour du fait qu’une fois que le couple sera considéré comme dangereux pour la CIA, cette dernière va se retourner contre eux, ce qui fait qu’on a un film divisé en deux parties distinctes, la première étant très portée sur la géo-politique (ça fait un peu penser à du Zero Dark Thirty avant l’heure, c’est très bavard mais passionnant pour peu qu’on s’intéresse au sujet et qu'on ne décroche pas), et le seconde est plus un drame avec le couple qui se fragilise au fur et à mesure que leur image publique est mise à mal. Cette seconde partie est d’ailleurs moins bonne que la première, on sent que c’est du récit un peu plus sur des rails dramatiquement attendus. Si le film fonctionne, c’est surtout grâce à l’histoire de base qui est intéressante, et au casting plutôt impliqué (Naomi Watts en tête), le reste est malheureusement un peu trop en mode automatique, notamment la forme qui est assez anecdotique, Doug Liman oblige j’ai envie de dire (un piètre réalisateur qui a juste eu la chance d’avoir deux bons projets dans toute sa carrière). C’est globalement un film qui fait le taf et qui se regarde sans ennui, surtout sur sa première heure, mais il n’y a pas le petit truc en plus qui en ferait un film indispensable sur le sujet : sur l’Amérique post 11/09, on a vu définitivement bien mieux avant et après.


6/10
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King's land - 8/10

Messagepar Alegas » Jeu 28 Nov 2024, 14:25

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Bastarden (King's Land) de Nikolaj Arcel
(2023)


Une excellente surprise, je me doutais que ça allait être un bon film mais j’avoue que je ne m’attendais pas à ce que ça atteigne ce niveau de qualité, quand bien même Nicolaj Arcel avait prouvé il y a une dizaine d’années qu’il était plutôt doué dans le registre du drame historique, avec le recommandable A royal affair. Après une expérience américaine quelque peu désastreuse, il revient donc au film historique, toujours avec Mads Mikkelsen en lead, pour s’intéresser cette fois à un récit qui lorgne vers l’ascension sociale. Concrètement, et j’ai l’impression que le réalisateur assume parfaitement cette position, on a une histoire qui aurait très bien pu être un western, avec un homme qui essaye d’élever sa condition mais qui se heurte à un riche propriétaire qui fera tout pour l’en empêcher. L’originalité va venir du fait qu’on est au Danemark en plein 18ème siècle, que les personnages sont un officier d’origine bâtarde face à un noble que a toujours eu tout pour lui, et que la terre à apprivoiser est une lande réputée stérile où plusieurs colons s’y sont cassés les dents par le passé.

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Tout ce contexte donne de la dynamique à un récit pourtant classique, et c’est d’autant plus vrai que le propos d’ascension sociale n’est finalement qu’un point de départ, et que le message du film va trouver un nouvel élan avec l’arrivée d’autres personnages. C’est là où le métrage m’a clairement surpris : il a beau commencer comme un drame historique, il prend pourtant peu à peu un virage nettement plus humain via deux personnages féminins bien écrits et dont on ne devine pas dès le départ la direction. Deux personnages qui vont donner plus de complexité à celui interprété par Mikkelsen, homme qui met son ambition (être anobli par le roi et laisser derrière lui sa condition de bâtard) au-dessus de tout, mais qui va devoir revoir ses priorités face au contact humain. A ce titre, le film est davantage un film de personnages qu’il ne le laisse paraître au premier abord, et tant mieux car c’est vraiment ça qui permet au métrage de transcender son idée/contexte de départ, la fin notamment est assez bouleversante, chose que je n’attendais absolument pas d’un film pareil.

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L’ensemble possède une efficacité évidente, que ce soit dans la présentation des personnages, des enjeux, des difficultés de la terre, qui fait que le film n’a jamais de temps morts ou de longueurs inutiles. Dans le pire des cas, on pourra peut-être reprocher l’écriture du rival qui est un antagoniste finalement assez simple, mais c’est compensé par le fait que ce soit une véritable enflure doublé d’un sadique absolu (la scène de l’ébouillantage, ouch), et à mon sens c’est plus un personnage créé pour être détesté (ce qui fonctionne très vite :mrgreen: ) plus que pour être une source de nuances. Formellement, c’est super soigné, encore plus que ne l’était A royal affair, la reconstitution fonctionne avec peu de choses (on est finalement beaucoup plus dans des décors naturels que dans des villes), et la très belle photographie finit de rendre l’ensemble très agréable à l'œil.

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Si le film est aussi bon, c’est aussi grâce aux prestations, et même si on retient les deux actrices qui apportent un vrai plus, c’est évidemment Mads Mikkelsen qui vole le show. Plus le temps passe, et plus j’ai tendance à le considérer comme un des meilleurs acteurs de sa génération, toutes nationalités confondues, et le mec le prouve à nouveau avec ce qui est probablement une de ses plus belles prestations, tout en confiance et fragilité en même temps. Du coup, ça donne un de mes films préférés de l’année, et ça me désole totalement que ça ne sorte en VOD que chez nous (chose confirmée par mail avec Jokers qui n’a pas l’intention de poursuivre avec une sortie vidéo :( ) alors qu’il y avait sûrement moyen de vendre ça sur l’acteur principal qui a tout de même une certaine aura.


8/10
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Sale temps à l'hôtel El Royale - 4,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 28 Nov 2024, 18:19

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Bad times at the El Royale (Sale temps à l'hôtel El Royale) de Drew Goddard
(2018)


Un film maté plus par curiosité qu’autre chose : le trailer, à l’époque de la sortie en salle, n’avait guère réussi à me donner envie, et le premier fait d’arme du réal ne m’avait pas plus convaincu que ça. Néanmoins, même plusieurs années après sa sortie, je n’avais toujours aucune idée de ce que ça raconte, et mine de rien j’avais quand même envie de savoir de quoi il en retournait. Au final, on peut dire que même après visionnage, je ne suis pas plus avancé : le métrage raconte bien une histoire, mais est-ce qu’il raconte réellement quelque chose derrière, ça reste à prouver.

Qu’on apprécie ou pas The cabin in the woods, on peut difficilement dénier qu’il y avait un discours derrière, sur le film d’horreur, ses codes, sa trace dans la pop-culture et sa réinvention. Ici c’est désespérément vide. Il y a l’impression de voir un film qui lance un paquet de pistes, des storylines aux influences différentes, de faire du thriller paranoïaque, de parler de racisme, de rédemption, etc… Bref, il y aurait de quoi donner un film foisonnant, mais qu’on se pose la question en milieu de film ou à la fin, le mystère demeure : est-ce qu’il y a un réel discours derrière toutes ces idées lancées n’importe comment et n’importe où ? Clairement pas à mon sens, ou alors je suis complètement passé à côté. Goddard m’est souvent apparu comme un mec à rapprocher de J.J. Abrams, qui mise régulièrement sur l'esbroufe et les effets pour compenser le manque de cohérence et de pertinence de ses scripts, et c’est quelque chose que ce métrage aurait tendance à me confirmer, d’autant plus quand il le réalise.

Du coup, ça donne une bobine qui ne fait qu’embrouiller son spectateur pendant deux heures, pour qu’on se rende compte au final que l’ensemble, une fois parfaitement explicité, n’amène à rien d’intéressant (exemple parmi tant d’autres : le fait que l’hôtel soit à cheval sur deux États différents est précisé plusieurs fois au début, mais ça ne sert strictement à que dalle, et je ne parle même pas du deus ex machina avec le vétéran du Vietnam), chose qui est particulièrement frustrante quand on voit le casting pas dégueu qui est rassemblé. Plus concrètement, il y a vraiment l’impression de voir un film fait par un mec qui aurait vu The hateful eight, et qui se serait mis en tête de faire la même chose, en mélangeant les genres, et évidemment sans le talent de Tarantino. Bref, gros sentiment de couillonnade donc, ce n’est pourtant pas déplaisant à regarder grâce à la distribution (exception faite de Dakota Johnson, pas terrible du tout), à l’ambiance, et à la soundtrack, mais c’est une énième preuve que même un joli enrobage ne suffit pas quand l’œuvre n’a rien à raconter derrière.


4,5/10
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Viva Maria ! - 3,5/10

Messagepar Alegas » Ven 29 Nov 2024, 18:31

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Viva Maria ! de Louis Malle
(1965)


Et bien c’est vraiment pas terrible du tout. Après, la réputation du métrage ne joue pas trop en sa faveur : sans être considéré comme un purge c’est largement rangé parmi les moins bons films de son réalisateur, mais mine de rien le film est une proposition pour le moins originale, avec le duo Brigitte Bardot/Jeanne Moreau qui vont aider une révolution en Amérique latine après avoir inventé le striptease (oui oui, c'est vraiment l'histoire :eheh: ). Est-ce que ce pitch intriguant donne un tout réussi ? Pas vraiment. On a souvent l’impression que le script brode énormément autour de l’idée principale, ce qui donne un film qui vise dans plusieurs directions sans réellement savoir ce qu’il souhaite toucher, ça souhaite être à la fois une comédie de dialogues, une comédie burlesque, un film d’aventure, une romance et un film politique, mais sans atteindre la quintessence du moindre de ces genres.

Ça donne un film pas très drôle, à l’écriture forcée, avec une histoire d’amour à laquelle on ne croit pas des masses, et je ne parle même pas du derniers tiers avec les deux héroïnes qui deviennent des icônes révolutionnaires, tout un segment où ça se la joue David Lean avec des séquences de grandes envergures, tout ça pour déboucher sur des gags peu inspirés. On voit bien que Malle n’a pas les épaules pour supporter un tel projet : c’est formellement très fade, sans idées (ou alors à de rares moments) et surtout c’est traité avec beaucoup de fainéantise, rien que le début avec la chanson qui raconte l’histoire + la mort du père ça pose le niveau en termes de réalisation. Du coup, le film ne vaut réellement le coup que pour son duo qui tire son épingle du jeu. L’alchimie entre Bardot et Moreau fonctionne bien, même si j’avoue que j’ai une nette préférence quand elles font de la comédie pure que quand elles versent dans le pseudo tragique. Tout ça donne une grosse production mal branlée, peu drôle, et insipide, c’est plus une curiosité qu’autre chose.


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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Mark Chopper » Ven 29 Nov 2024, 18:34

Mais il y a des strip-teases au moins ? :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar pabelbaba » Ven 29 Nov 2024, 18:45

Ya une des pires scène de torture de tous les temps. :mrgreen:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Ven 29 Nov 2024, 20:52

Mark Chopper a écrit:Mais il y a des strip-teases au moins ? :mrgreen:


Du striptease XIXème siècle, gentillet donc. J'aurais pas craché sur plus équivoque. :mrgreen:
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Chronique d'une liaison passagère - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 30 Nov 2024, 16:12

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Chronique d'une liaison passagère de Emmanuel Mouret
(2022)


Premier film d’Emmanuel Mouret que je découvre, et ma foi c’est plutôt engageant même si ce n'est pas parfait. Déjà, le premier truc qui me frappe, c’est à quel point on dirait du Woody Allen à la française, j’ignore si ses autres films donnent la même impression ou si c’est juste celui-ci qui est clairement sous inspiration. On a donc un film qui se veut assez minimaliste, notamment via son script qui est principalement composé de séquences dialoguées entre deux personnages qui vivent une relation extra-conjugale. A l'instar du cinéma d'Allen, c’est du dialogue avec beaucoup d’humour, et qui vont mettre en avant les réflexions des personnages, leurs doutes, leur évolution, la façon dont ils justifient ce qu’ils sont en train de vivre, etc…

Comme souvent avec ce genre de films, la qualité dépend énormément de la qualité d’écriture, et sur ce point c’est plutôt réussi. Ce n’est pas non plus un grand drame, mais le fait est que ça marche bien, on s’attache à ces deux personnages, on a envie de voir comment tout ça va se conclure, et les dialogues créent souvent de sympathiques joutes verbales. Entre ça et l’interprétation du duo Kiberlain/Macaigne, c’est clairement ce qui fait que le film est agréable à suivre. Pour le reste, sans que ça ne gâche la vision, j’ai souvent eu l’impression de voir un film qui en fait le moins possible, de peur de prendre le pas sur ce qu’il raconte. En ce sens, la mise en scène rappelle aussi certains films de Woody Allen, c’est discret, souvent distant (quasiment jamais de gros plans), avec peu de musique, mais du coup ça donne un film formellement très quelconque. Là encore, j’ignore si c’est le style du réal ou si c’est de la pudeur vis à vis du sujet, mais j’aurais pas craché sur une mise en scène qui embrasse un peu plus l’émotion de ses personnages. Je reste tout de même curieux de voir d’autres films du réal à l’occasion.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar osorojo » Sam 30 Nov 2024, 16:47

J'avais fait un cycle ici même qui n'avait pas vraiment intéressé grand monde, alors que je suis pas du tout client de ce genre dramédie romantique sur le papier, j'aime bien les films de Mouret. Son début de carrière est très sympa, le mec a un truc bien à lui je trouve. Pour la mise en scène, ce que tu relèves est valable dans tous ses films que j'ai vus, c'est clairement pas son forte.
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