[Alegas] Mes Critiques en 2024

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar pabelbaba » Lun 05 Fév 2024, 08:44

Alegas a écrit:Je l'ai en stock celui-ci, il va y passer un de ces jours. :D

Il est bien plus intéressant que Mona Lisa. D'ailleurs le titre sur Arte est Racket et le titre français semble bien être Racket : du sang sur la Tamise.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Independence Day - 6/10

Messagepar Alegas » Mer 07 Fév 2024, 16:31

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Independence Day de Roland Emmerich
(1996)


J’ai une relation compliquée avec ce film. Découvert pré-ado, j’avais apprécié, comme n’importe quel blockbuster qui livre un minimum la marchandise. Puis arrive le lycée, je revois le film et, dans un élan de contestation propre à cet âge, je considère que c’est l’un des pires films jamais réalisés :mrgreen: . A l’heure où j’apprécie de revoir certains divertissements 90’s, pour l’efficacité simple qu’on ne retrouve plus vraiment aujourd’hui au sein du cinéma américain, je me suis dit que ce serait peut-être une bonne idée de lui redonner une chance, et j’ai donc bien eu raison. Alors bon, je vais pas vendre une redécouverte ultime, ça reste Independence Day, mais le fait est que j’ai pris un véritable plaisir de spectateur à redécouvrir le métrage, et ce malgré ses défauts évidents.

Déjà, gros point positif : ça a toujours de la gueule. Chose pas forcément évidente quand on voit d’autres blockbusters de la même époque qui vieillissent moins bien, mais ici hormis quelques plans truqués pas terribles (Air Force One qui échappe aux flammes notamment), il y a une véritable ambition visuelle qui se ressent. Emmerich reprend le concept de l’invasion extra-terrestre des années 50 pour le moderniser, et avec des envies XXL qui donnent un spectacle qui avait finalement peu d’équivalent à sa sortie en 1996 : les effets visuels numériques réussis restaient encore des exceptions, et donc découvrir des vaisseaux de plusieurs kilomètres de long passer au-dessus de grandes villes américaines était quelque chose de l’ordre de l’inédit, là où aujourd’hui c’est devenu quelque chose de commun dans un blockbuster. Si le film vieillit aussi bien, c’est très probablement parce que les effets par ordinateur sont limités à l’essentiel, et que le reste est une très grosse quantité d’effets en dur, avec des maquettes détruites (la destruction des villes façon T2 est toujours très impressionnante, gros plaisir régressif sur ce coup là) et des aliens en animatroniques, chose d’ailleurs qui se perdra complètement dans la suite tardive.

Même côté mise en scène c’est pas dégueu : oui, ça reste très classique, Emmerich n’est pas le genre de mec qui va pondre un cadre particulièrement travaillé, ou bosser la rythmique de ses scènes d’action, mais comme dit plus haut il émane de ce film une envie d’efficacité simple, notamment dans la partie d’exposition où on ménage bien le suspens de l’arrivée des aliens, puis de la destruction à venir (tout le délire du countdown que Goldblum découvre, c’est ce qui fait à mon sens le sel des meilleures scènes du film, le montage y étant pour beaucoup). Une fois cette partie passée, le métrage devient nettement plus classique, et est un peu poussif dans la façon de réunir tous les personnages présentés jusqu’ici (tous les bouseux qui se ramènent à la Zone 51, c’est too much :eheh: ), mais l’action prend alors le relai avec quelques climax plutôt généreux en spectaculaire. L’écriture n’est pas le point fort du métrage, avec des personnages fonctions souvent trop caricaturaux, probablement pour permettre plus facilement à l’humour de se mettre en avant (bien que le récit reste assez premier degré dans l’ensemble, c’est pas Mars Attacks quoi), et surtout ça tombe très facilement dans le tract américain sans réelle subtilité : le discours du Président avant l’attaque, c’est probablement le genre de scène qui a fait applaudir le public US en salles, alors que personnellement je trouve la scène assez ratée. Pas étonnant du coup que le film soit un peu devenu l’ennemi à abattre lors de sa sortie en France, à l’époque où on était en plein délire sur l’exception culturelle.

J’avais souvenir d’un casting qui tenait bien la route et finalement sur ce point le film est assez décevant : Goldblum et Smith sont les plus mémorables car sont chacun dans un registre qu’ils maîtrisent parfaitement, mais le reste c’est vraiment pas la joie, notamment Bill Pullman en président qui donne constamment l’impression d’avoir un manche à balai dans le fondement. Sinon, je retiens aussi du film le super score de David Arnold qui prouvait que celui de Stargate n’était pas une exception, ce n’est pas non plus au niveau de ce dernier mais il y a des thèmes plutôt cools et globalement le score apporte énormément en termes d’ambiance. J’ignore encore si c’est le niveau qualitatif des blockbusters d’aujourd’hui qui me fait revoir à la hausse celui-ci, mais quoi qu’il en soit j’ai passé une séance agréable devant un pur film pop-corn qui livre la marchandise, et c’est déjà pas mal du tout.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Mark Chopper » Mer 07 Fév 2024, 16:36

Tu te créés un dossier là :shock:

J'ai détesté à sa sortie. Et quand j'ai tenté de le revoir il y a quelques années, je n'ai même pas pu terminer. C'est bien simple, c'est un peu le père du blockbuster foireux contemporain, qui met un temps fou à démarrer, avec des persos en carton et un humour malvenu qui flingue tout.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Mer 07 Fév 2024, 17:00

J'aurais été probablement d'accord avec toi il y a encore quelques jours.
Mais à le revoir, je ne peux que concéder un savoir-faire technique et une réelle efficacité, quand bien même le film se tape de sacrés défauts que j'ai cité dans ma critique.
De ce fait, je le range désormais bien plus à côté d'un Armageddon ou d'un Dante's Peak (inégal mais fun et divertissant), là où avant je l'aurais plutôt mis à côté d'un Godzilla, Batman Forever ou Deep Impact (quasiment rien à sauver).
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar angel.heart » Mer 07 Fév 2024, 21:13

J'aime plutôt bien également.

C'est attaquable à plein de niveaux, mais ça reste assez fun est jamais chiant.

Je n'irai jamais affirmer que c'est un bon film, mais, en ce qui me concerne, c'est un plaisir coupable qui fait bien le taf.

Je le rapproche également d'Armageddon ou Le pic de Dante. :super:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Mer 07 Fév 2024, 22:22

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Appointment (The) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 08 Fév 2024, 14:07

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The Appointment de Lindsey C. Vickers
(1981)


Un film dont je n’avais jamais entendu parler jusqu’à sa récente ressortie française, qui a failli disparaître de la surface du monde, et dont Edgar Wright en dit le plus grand bien, forcément ça titille la curiosité. A la base, c’est un téléfilm produit pour la télévision anglaise, qui va faire son petit effet sur l’audience qui aura la chance de le découvrir à l’époque, mais qui ne va pas créer assez de retentissement pour que les producteurs se disent qu’il y a quelque chose à jouer avec ce film. Résultat : ce sera l’unique long-métrage d’un réalisateur qui montrait pourtant un potentiel certain, et The Appointment va peu à peu tomber dans l’oubli, au point que le film va devenir invisible avant qu’on ne retrouve, des décennies plus tard, une VHS qui permet de le sauver. Une histoire fascinante qui l’est d’autant plus quand on découvre le métrage : bien que je ne vais pas vendre un chef-d’œuvre oublié, The Appointment est typiquement le genre de petit film assez bien foutu pour qu’on ait envie de suivre la future carrière de son réalisateur (qui restera donc quelque chose de l’ordre du fantasme, et c’est bien dommage).

C’est davantage un film fantastique d’ambiance qu’un film qui se raconte, car concrètement le pitch de base tient sur un post-it : un homme rêve qu’il va mourir dans un accident de voiture, et le reste du métrage va jouer sur l’attente de cette fatalité, tout en laissant deviner que la fille du personnage pourrait jouer un rôle dans cette sorte de malédiction. Attente oblige, c’est donc un film qui va jouer sur son rapport avec le temps, on laisse étendre les scènes pour créer une dilatation, ça découpe les différentes scènes avec beaucoup de précision (notamment une séquence que j’évoquerais par la suite), bref c’est assez inhabituel pour un téléfilm, qui cherche généralement un rythme bien plus rythmé pour éviter que le spectateur ne décroche et éteigne son écran. En ce sens, la première moitié du film est une anomalie : passée une séquence d’introduction saisissante (avec un jump scare hyper efficace), tout le passage nocturne avec la menace qui se met en place est un moment qui privilégie la mise en place d’une ambiance fantastique, quitte à créer une frustration chez le spectateur.

Vient ensuite la seconde moitié avec le voyage en voiture qu’on devine fatal, et là pour le coup difficile de ne pas penser au premier acte de Duel tant on est dans le même genre de suspens : on sait pertinemment qu’il va arriver quelque chose, et on guette le moindre élément de mise en place que le récit concède à lâcher à son spectateur. Puis le film se conclut sur un gros morceau de bravoure avec toute une séquence d’accident découpée avec beaucoup d’intelligence (on devine aisément que ça a été storyboardé en amont), et supportée par une mise en scène inventive (j’ai du mal à trouver un accident de voiture au cinéma similaire, peut-être celui de Les Choses de la vie, et encore, ça reste très différent dans le rendu), et qui conclut le récit sur une note particulièrement noire (le personnage était condamné dès le départ, et on a passé le film a espérer que cela pouvait être évité), notamment avec un plan final qui vient donner une piste d’interprétation intéressante tout en laissant plein de questions en suspens. On peut critiquer le film sur pas mal de points, notamment le jeu d’acteur très télévisuel/cheap, mais difficile de ne pas voir en The Appointment un début particulièrement prometteur en termes d’ambiance et de forme. En ce sens, ça reste une curiosité particulièrement recommandable, à ranger à côté de The Wicker Man avec qui il partage plusieurs points communs (notamment l'acteur principal), et on peut se réjouir que le film soit à nouveau visible dans des conditions décentes.


6,5/10
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Feebles (Les) - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 10 Fév 2024, 17:08

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Meet the Feebles (Les Feebles) de Peter Jackson
(1989)


Difficile d’imaginer un projet aussi surprenant de la part de Peter Jackson : encore aujourd’hui, Meet the Feebles reste le film le plus inclassable de sa carrière, d’autant que, contrairement aux autres, il n’a pas d’autres équivalent dans la carrière de son réalisateur. Après que Bad Taste ait connu son succès d’estime au sein de festivals du monde entier, on aurait pu penser que Jackson allait sauter sur l’occasion pour passer au niveau supérieur, d’autant qu’on devait déjà lui faire des propositions hollywoodiennes à ce moment-là. Mais fidèle à lui-même, et toujours aussi attaché à sa Nouvelle-Zélande natale, Jackson choisit alors de rester au sein d’un petit budget (moins d’un million) pour un gros délire dont la proposition étonne encore aujourd’hui, à savoir un film façon Muppets, mais où tout virerait au politiquement incorrect.

Violence exacerbée, orgies, massacres, tromperies, coprophagie, guerre du Vietnam, tournage de film porno, autant d’éléments qui viennent pimenter un récit choral (un jeune premier qui va tomber amoureux d’une vedette, la star du show qui lutte pour ne pas perdre sa place, une autre qui chope le Sida, etc…) qui n’a pas vraiment vocation à balancer un discours élaboré. C’est peut-être la principale qualité et défaut du métrage : c’est un gros délire complètement assumé, mais contrairement à un Braindead qui finit par transcender cet aspect, Meet the Feebles reste prisonnier de son cadre, de son récit à la construction inégale jusque dans l’exercice formel. Sur ce point, le film est sans aucun doute le moins remarquable de la carrière de Peter Jackson, et pour cause : la gestion des marionnettes est un tel défi technique que le réalisateur, bloqué par son budget limité, est contraint de calmer sa caméra d’habitude très énergique.

Il y a bien plusieurs moments mémorables où des idées de mise en scène et/ou de montage viennent faire oublier ces limitations (le flashback au Vietnam qui parodie The Deer Hunter, la chanson sur la sodomie avec son montage alterné sur le massacre :mrgreen: , etc…) mais ça n’a définitivement pas la même énergie qu’un Bad Taste ou Braindead, d’autant que l’action se déroule en majorité dans un même intérieur. Ceci dit, le défi technique est relevé haut la main : on oublie vite qu’on regarde des marionnettes sans vie, et on trouve un réel plaisir à découvrir cette galerie de personnages complètement WTF. C’est aussi un film où Peter Jackson confirme une certaine passion pour la violence jouissive sans limite, pour les idées hilarantes (le journaliste mouche à merde, c’est vraiment énorme :eheh: ) et se découvre une autre pour la comédie musicale (qui se retrouvera dans quelques scènes de ses adaptation de Tolkien). Ce n’est vraiment pas un film à mettre entre toutes les mains, de par son contenu tout d’abord, mais aussi parce que, comme Bad Taste, il faut accepter le fait de regarder un film dont l’ambition dépasse nettement le budget, mais pour ceux qui apprécient Braindead il y a vraiment moyen d’y trouver son compte.


7/10
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Greystoke, la légende de Tarzan - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 11 Fév 2024, 20:51

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Greystoke : The Legend of Tarzan, Lord of the apes (Greystoke : La légende de Tarzan) de Hugh Hudson
(1984)


Un film avec lequel je garderai toujours un certain attachement puisque c’est l’un des films préférés de ma mère, qui me l’a fait découvrir assez tôt dans mon parcours cinéphilique. J’ai vu peu de films de Hugh Hudson, qui me paraît être un réalisateur qui souffre fortement de la comparaison avec ses compatriotes apparus dans les mêmes années (Alan Parker, Ridley Scott, pour ne citer qu’eux) et ce Greystoke est le meilleur film que j’ai pu voir du bonhomme. Le projet est initialement lancé sous la plume de Robert Towne qui considérera le script comme un des pics de sa carrière, au point de vouloir le réaliser lui-même, mais qui finira par désavouer le résultat final au point de changer son nom au générique. Difficile de savoir quelles étaient les intentions de Towne étant donné que le script n’a été terminé qu’à moitié et que toute la partie en Angleterre était restée à l’état de notes de développement, mais Hudson s’en sort relativement bien dans la reprise du projet, et ce malgré le fait qu’il n’a lui-même pas pu livrer exactement le film qu’il avait en tête (son cut durait trois heures, on parle donc de plus d’une demi-heure enlevée par le studio).

On est donc ici sur une adaptation de Tarzan loin du divertissement pulp des précédents films, et plus sur une retranscription premier degré de l'œuvre de Burroughs. Un choix qui marche vraiment bien, d’autant que le film se permet des choix narratifs à la hauteur des ambitions, en témoigne une certaine violence (pas forcément graphique d’ailleurs, mais par exemple la mort du petit dans l’introduction, et le fait que la mère garde son cadavre ensuite c’est quelque chose d’émotionnellement perturbant) la partie dans la jungle qui ne comporte aucun dialogues entre le moment où les parents meurent et l’arrivée de Ian Holm dans le récit. Tout ce passage est clairement le meilleur du film, car si l’arrivée des parents en milieu hostile use un peu trop d’ellipses faciles (on passe du naufrage à quelques mois plus tard, c’est un peu frustrant), le fait de voir grandir John et d’acquérir petit à petit sa place chez les singes est particulièrement plaisant à suivre.

D’autant que, techniquement, le métrage s’avère solide : bien qu’on capte assez vite que la jungle est un mélange de décors naturels et de passages en studio, et que les singes sont joués par des acteurs en costume, le rendu marche bien à l’écran (particulièrement les singes qui font passer beaucoup d’émotion) et on oublie vite les lacunes pour se concentrer sur ce qu’on nous raconte. Le propos du film se dévoile peu à peu avec l’arrivée de Ian Holm qui instaure la notion de dualité au sein de John, puis vient le passage en Angleterre (transition qui laisse à penser qu’il y a eu des coupes à cet endroit d’ailleurs, le fait de passer de l’incendie du village à l’arrivée dans le manoir est violent). A partir de là, le récit est en dent de scie : si globalement la confrontation de John au monde civilisé est bien traité, avec une certaine justesse (alors que ça pourrait aisément être ridicule par moments), on sent que le film a du mal à gérer l’évolution du personnage, la faute à un montage assez hasardeux, avec quelques choix étranges (là encore, les coupes dans le cut initial en sont peut-être la cause). Des défauts qui viennent empêcher le dernier acte d’être aussi fort qu’il souhaiterait l’être, quand bien même certaines scènes arrivent à conserver une certaine puissance (les morts des deux figures paternelles, la toute fin, etc…).

Sur la mise en scène, Hudson se débrouille pas trop mal, le souci est qu’on le sent plus à l’aise sur la mise en place de beaux plans que dans la rythmique des scènes, notamment sur l’action. Du coup, le film est visuellement très convaincant quand on est dans l’intimiste, mais bien moins dès qu’il y a de l’action (heureusement, c’est peu fréquent au sein de ce film, mais à titre d’exemple l’attaque de la tribu indigène n’est vraiment pas terrible). Côté casting, c’est donc le premier grand rôle de Christophe Lambert (pour la petite histoire, Hudson avait hésité entre lui et… Viggo Mortensen :mrgreen: ), et même si je décrirais pas sa prestation comme impeccable c’est clairement la plus mémorable que j’ai pu voir jusqu’ici de sa part : il n’y a pas encore complètement le côté benêt, et le mec s’avère plus doué dans des rôles où il faut parler peu. Lambert soufre aussi de la comparaison avec deux acteurs qu’il a en face de lui : Ian Holm très bon en aventurier belge (sur le papier c’est con, mais ça marche vraiment bien) et Ralph Richardson dans un très beau dernier rôle (j’adore ce grand-père qui ne voit que le bon chez les autres, ce qui rend sa mort encore plus triste :| ). Comme dit plus haut, ce n’est pas un film parfait, il a des défauts d’autant plus frustrant qu’on sent qu’il y avait moyen que ce film soit bien meilleur, mais ça reste un métrage fascinant à bien des niveaux où les qualités l’emportent sur le négatif.


6,5/10
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Highlander - 4/10

Messagepar Alegas » Dim 11 Fév 2024, 23:13

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Highlander de Russell Mulcahy
(1986)


Mon seul contact avec la franchise Highlander avait été jusqu’ici la vision de l’opus Endgame à sa sortie cinéma, je vous laisse imaginer ma compréhension de l’histoire à l’époque, alors que je n’avais rien vu des précédents. Rattrapage donc de cet opus fondateur, dont je peux comprendre l’engouement pour ceux qui l’ont découvert dans les années 80, mais en ce qui me concerne (et j’imagine, comme beaucoup d’autres) j’ai trouvé ça particulièrement daté. Alors bon, le concept déchire bien, déjà le fait d’avoir des personnages immortels permet énormément de possibilités en allant titiller le film historique, mais en ajoutant en plus le délire de la puissance obtenue lorsqu’un immortel en tue un autre, ça apporte une dimension supplémentaire qui rend le pitch très excitant sur le papier.

Dans la démonstration, malheureusement, c’est une autre histoire : on sent que c’est un film fait avec pas grand chose, et par un réalisateur probablement dépassé par l’ambition (ceci dit, on peut dire à la vue de sa carrière que le faire avec plus d’expérience n’aurait pas changé grand chose :mrgreen: ). Je ne suis pas familier de ce que Mulcahy a pu faire avant celui-ci, mais globalement ça se voit que le film a été fait par un ancien clippeur, avec tout ce que ça sous-entend d’utilisations de la musique, des lumières, de montage très cut, d’effets de style (ceci dit, il y a une transition avec un aquarium qui est super bien foutue) et globalement d’une mise en scène qui se préoccupe plus d’un rythme soutenu que de ce que la caméra doit exprimer à travers son cadre et ses mouvements. Cela se voit dès le début du film avec le combat dans le parking : outre le fait que l’action soit mal branlée et chorégraphiée, on est dans un cinéma qui cherche la surexcitation de son spectateur, et rien d’autre. Il y a bien des moments où le film se pose déjà plus, notamment dans les parties écossaises, mais à partir de là c’est un autre problème que le métrage rencontre, à savoir un côté très cheap.

En bref, le film a tous les mauvais côtés de l’esthétique des années 80 contre lui, et si en plus on ajoute à ça la soundtrack de Queen (des chansons au demeurant très bonnes, mais qui dénotent complètement avec les séquences qu’elles accompagnent), on atteint un sacré niveau dans le genre film coincé dans son époque. A la limite, ça passerait si l’histoire était réellement intéressante, mais que ce soit les séquences dans le présent ou les flashbacks, ça ne vole pas très haut et on a bien du mal à croire à ce qu’on nous raconte, la faute à des personnages écrits à l’arrache, chose qui n’est pas arrangée par le casting. Christophe Lambert est, pour le coup, un miscast, et on a bien du mal à comprendre ce qui a pu motiver le choix d’un français pour un rôle d’écossais qui est littéralement là tout le film :eheh: . Dans Greystoke, ça avait un sens car c’était un rôle basé sur le physique et un jeu animal, mais là c’est WTF, d’autant plus quand on sait que Mickey Rourke avait été envisagé initialement. Autre miscast en la personne de Sean Connery : j’ai beau adorer l’acteur, et l’apprécier dans ce genre de rôle de mentor, mais prendre un écossais pour jouer un espagnol, là aussi, ça me laisse dans une certaine incompréhension :| . Sinon, on a Clancy Brown en bad guy, et là pour le coup c’est une certaine définition du surjeu, à croire que personne ne lui a donné de limites sur le tournage. Pour le coup, je rejoins l’opinion de certains : Highlander serait un film parfait à remaker de nos jours, et je n’ai pas trop de doutes sur le fait que le projet initié par le réal de John Wick donnerait un meilleur résultat que l’opus originel.


4/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar pabelbaba » Lun 12 Fév 2024, 08:53

Je pense que le succès du film n'est dû qu'à la présence de Queen sur la BO. :chut:

Si jamais t'as un ticket pour celui-là, je suis preneur. Je n'ai rien du tout en stock... :(
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Lun 12 Fév 2024, 17:11

MP :wink:

Pour le succès, j'ai été surpris d'apprendre que le film a été un échec au cinéma : 12 millions de recettes pour 16 de budget. C'est l'exemple typique du film qui a réussi à se faire une seconde vie en vidéo.
Après, est-ce que les gens regardaient ce film spécifiquement parce que Queen à la BO ? Pas sûr.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar pabelbaba » Lun 12 Fév 2024, 17:16

Merci!

On parle des 80-90s, sans internet, les gens vont au ciné juste sur des moyens marketing en carton. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Scalp » Lun 12 Fév 2024, 17:20

C'est un film de vidéo club qui passait en boucle à la télé aussi et puis le pitch reste mortel.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar pabelbaba » Lun 12 Fév 2024, 17:22

Plus de 4M d'entrées en France. C'est énorme pour les 80s.

Scalp a écrit:le pitch reste mortel

:mrgreen:
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