[Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Mark Chopper » Mar 07 Oct 2025, 22:01

Pas vu, mais j'avais aimé le roman.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Mer 08 Oct 2025, 05:40

Oui, s'il joue des même effets que le film, il doit être assez captivant j'imagine.
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Mélancolie (La) - 7/10

Messagepar Olrik » Mer 08 Oct 2025, 16:05

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La Mélancolie
Takuya Kato - 2023

Une femme mariée assiste à la mort brutale de son amant. Son premier mouvement est d’appeler les secours mais finalement elle n’en fait rien, consciente que ce serait se compromettre en révélant sa relation. Dès cet instant son quotidien, et notamment sa relation avec son mari, vont s’effilocher.
S’effilocher oui, et pas sombrer dans la mélancolie. C’est en effet la véritable traduction du titre original (et du coup, La Mélancolie est un choix maladroit car envoyant le spectateur sur une fausse piste). Rien non plus de spectaculaire, mais juste assez pour être attentif à l’évolution du désarroi, de la contradiction intérieure de la jeune femme, à la fois soucieuse de ne rien laisser transparaître de sa relation auprès de son mari, et sans doute consciente que cette dernière s’effiloche elle aussi, et qu’il vaudrait peut-être mieux divorcer.
Deuxième film de Takuya Katô pour lequel il faut s’accrocher pour trouver des informations, La Mélancolie, dans son rythme et sa photographie, a comme un petit quelque chose de Ryusuke Hamaguchi (d’ailleurs, la B.O. est aussi le fait d’Eiko Ishibashi), ce qui explique sans doute pourquoi le film a été diffusé en France. Joliment interprété (à noter la présence de Shôta Sometani dans le rôle de l’amant), le film donne envie de voir le précédent de Katô précédent (Grown-ups) mais aussi son drama sorti en 2024, Seven Orifices. Non, pas un pinku, juste une histoire déconcertante sur des trous gigantesques apparaissant dans le ciel. Sometani en est, tout comme Kanji Furutachi, (acteur que j’apprécie, et qui joue d’ailleurs dans La Mélancolie).
7/10
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Taxi pour Tobrouk (Un) - 7/10

Messagepar Olrik » Jeu 09 Oct 2025, 17:22

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Après la délicatesse de Mugi Kadowaki, place aux poils sur le torse de Lino Ventura.
La dernière fois que j'ai vu Un Taxi pour Tobrouk, je devais être à l'école primaire. Vague souvenir d'amitié virile, d'un Allemand au milieu de quatre français, de Ventura et de son bonnet de marin, des scènes dramatiques à la fin, et même du défilé sur les Champs Elysées avec le même Ventura qui se fait brutalement reprendre par un pauvre type parce qu'il garde son couvre-chef sur la tête devant les tanks.
Souvenir d'un bon film et à la revoyure, ça ne change pas. Oui, Un Taxi pour Tobrouk est un bon film. Mais je n'irai pas au-delà. Si l'idée d'une cohabitation forcée en temps de guerre dans l'unique décor du désert de Lybie est une bonne idée, elle peut aussi à la longue paraître un brin saoulante quand on n'aime plus autant qu'autrefois les dialogues d'Audiard à qui on aimerait dire parfois : "Lâche-nous un peu la grappe, avec tes punch lines !" Des films comme La Traversée de Paris ou Un singe en hiver me paraissent infiniment plus réussis dans leur capacité à susciter l'émotion tout en usant naturellement d'excellents dialogues. Là, j'avoue que la catastrophe finale m'a laissé de marbre.
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Règlement de comptes à O.K. Corral - 6/10

Messagepar Olrik » Jeu 09 Oct 2025, 20:43

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Règlement de comptes à OK Corrall
John Sturges - 1957

Après avoir relu (avec délice) l’arc « Tombstone » de Blueberry (Giraud a quand même fait du bon boulot en reprenant le scénario après la mort de Charlier), il fallait que je me décide enfin à voir Règlement de comptes à OK Corral, histoire de poursuivre un peu le voyage.
Déception : Bloody hell ! Blueberry n’est pas là ! Et pire, Wyatt Earp n’a pas ses fameuses moustaches ! Mais bon, en échange on a Lancaster dans le rôle et Kirk Douglas dans celui de Doc Holliday le tuberculeux. Et heureusement, parce que sans ça, on se retrouvait devant un western un peu fade, un brin longuet et sans émotion. La présence des deux titans permet donc de redonner au film des couleurs (ainsi que la chouette chanson titre de Tomkin chantée par Frankie Laine), mais ne lui permettra certainement pas de se hisser au niveau des très grands westerns.
Gunfight final sympa, mais sans plus. Et les Clanton manquent singulièrement de charisme.
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Techno brothers - 7/10

Messagepar Olrik » Ven 10 Oct 2025, 13:57

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The Techno Brothers (Tekuno burazâzu)
Hirobumi Watanabe (2023)

Cinquième film de Hirobumi Watanabe que je vois, et de nouveau une bonne surprise.

On suit ici un trio de musiciens, les Techno Brothers. Costumes et sons synthétiques à la Kraftwerk, gueules raybanisées et inexpressives évoquant les Blues Brothers, et surtout asservissement à leur odieuse manager au look très Anna Wintour. But de cette dernière : faire des Techno Brothers des stars. Et elle y croit sincèrement. Le problème est sa manière de les utiliser en les privant du moindre cacheton (ce qui aura une conséquence aussi drôle que funeste chez l’un des frères).

Le film est ponctué de différentes performances du groupe dans des lieux improbables (mention spéciale à l’horticulteur désireux de faire entendre à ses précieuses fleurs de la bonne techno pour voir comment elles vont évoluer), tout le long d’un trajet avec pour terminus rien moins que Tokyo et la gloire. Et tout le long du périple, on est un peu comme leur manager, on finirait par y croire, à leur succès prochain. Au début goguenard devant leurs premiers concerts, on s’aperçoit au fur et à mesure que leur musique, mélange de Kraftwerk et de YMO, est plutôt pas mal. Mais voilà, les frangins ont-ils atterri à la bonne époque pour servir leur musique ? Rien n’est moins sûr, même si quelques happy few (dont l’horticulteur) sont convaincus de sa qualité.

Sinon on retrouve cette réalisation très système D propre à Watanabe. Le film a beau se vouloir un road movie en direction de Tokyo, on comprend que le tournage n’a pas dû beaucoup s’éloigner de sa ville d’Otawara (on retrouve notamment le café classieux de Life Finds A Way). Quant aux acteurs engagés, outre le frère de Watanabe, il est amusant ici de constater que Watanabe se la joue Peter Sellers en incarnant rien moins que trois personnages différents, dont un musicien vêtu du maillot de foot de l’équipe nationale, citation directe du personnage de Life Finds A Way. Petite originalité : l’usage de la couleur, alors que tous les autres films de Watanabe sont en noir et blanc. Le film pouvant être vu comme un hommage malicieux à la musique synthétique des années 80, il n’aurait pas eu le même impact visuel en N&B. Les chemises des Techno Brothers se devaient d’être admirées dans leur rouge originel !

7/10
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Renoir (2025) - 8/10

Messagepar Olrik » Sam 11 Oct 2025, 08:28

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Renoir
Chie Hayakawa - 2025

Impossible de ne pas penser à Déménagement de Shinji Somai en voyant le récent Renoir de Chie Hayakawa. On y est plongé dans le quotidien et la psyché d’une petite fille, Fuki, qui doit composer avec une situation familiale douloureuse. Dans déménagement, les parents se séparaient, dans Renoir, ils vont se séparer tout simplement parce que le père, atteint d’un cancer inguérissable, va bientôt disparaître. Ajoutons à cela que la fillette présente à peu près la même coupe de cheveux, la même chemise verte flashy, et qu’Hayakawa a décidé de situer son histoire à la fin des années 80 (Déménagement est au début des années 90) et l’on se dit que ça fit tout de même beaucoup de ressemblances. Il n’est pas impossible que la réalisatrice, consciente d’inévitables rapprochements que l’on ferait entre son histoire et celle d’un des chefs-d’œuvre de Somai, ait peut-être joué la carte de l’hommage pour couper court à d’éventuels reproches de plagiat.

Dans tous les cas, le film se démarque dans la manière de restituer le mal-être de Fuki. Car il ne s’agit ici pas tant de le crier pour protester, avec peut-être le désir inconscient que les parents se rabibochent. Fuki voit bien que son père est au plus mal (cela fait d’ailleurs bizarre de voir Lily Franky, acteur solaire associé à une bonne humeur familiale – on songe à Tel Père, Tel Fils – jouer un personnage en phase terminale), elle entend les paroles sans espoir des collègues de travail venus le voir à l’hôpital et au bout du compte, elle a assimilé le fait que son père n’est plus là pour très longtemps. Mais la grande question est : comment réagir face à cela ? Pleurer ? Être malheureuse ? Ou au contraire se plonger dans sa vie quotidienne ? Voir et jouer avec ses amies ? Mais dans ce cas, ne serait-ce pas le signe d’une indigne insensibilité ? En fait, Fuki est dans le cirage, un cirage émotionnel, tout comme le spectateur durant la première heure qui ne sait pas trop comment prendre l’histoire. Hayakawa empile des réactions, des situations, au spectateur de se faire une idée. Fuki ne l’aidera pas car, contrairement à son homologue dans Déménagement, elle ne parle que très peu et il faut dès lors décoder ses actions. Ainsi, quand elle revient de l’hôpital, tenant par la main en marchant son père qui a du mal à se déplacer, elle le lâche aussitôt pour faire mine d’observer quelque chose au sol, voyant que des camarades de classe s’approchent. On comprend qu’elle a honte d’être vue en compagnie de ce père pitoyable. Mais dans la scène suivante, sur une aire de loisirs où de jeunes adultes se moquent de son père endormi sur un banc, elle réagit et n’hésite pas à botter le cul (littéralement) à l’un des fâcheux. Si elle peut avoir honte de son père, cela ne vas pas jusqu’au point d’accepter qu’on l’humilie.

Car au fond d’elle-même, il y a bien sûr l’amour et la conscience d’une lourde perte. Et c’est tout le crédit d’Hayakawa de ne pas avoir cherché à surligner des effets faisant dans le pathos. Elle préfère plonger le spectateur dans une multitude d'actions ou de motifs. Ainsi celui du cheval, animal que Fuki dessine dans son cahier et dont elle imite (joliment) le hennissement. Il est aussi associé à l’hippodrome… dans lequel son père a l’habitude d’aller. Ainsi son refuge dans l'imagination, que se soit en compagnie de son amie Chihiro (prénom miyazakesque qui annonce la couleur), ou dans les rédactions scolaires ou même son journal intime. Ainsi ses incursions en cachette dans le téléphone rose pour parler et rencontrer un homme — plutôt un jeune homme, en pleine santé, sorte de père de substitution idéal (on s’accroche aux accoudoirs quand on voit Fuki accepter son rendez-vous et se rendre chez lui). Ou encore quand, voyant que sa fille est fascinée par une reproduction de « La Petite Irène » de Renoir qu’un marchand vend dans le hall de l’hôpital, son père décide de l’acheter, et donc de lui en faire cadeau puisque lui n’aura pas le temps d’en profiter. Ce cadeau, au-delà des images mentales de son père, sera le moyen pour Fuki de garder un lien symbolique avec son père.

Bref, après un Plan 75 intéressant mais qui ne m’avait pas non plus embarqué – en dépit de la présence de Chieko Baisho – Hayakawa fournit un deuxième long métrage bien plus abouti. Une réalisatrice clairement à suivre.
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Vengeance demon - 6/10

Messagepar Olrik » Sam 11 Oct 2025, 15:35

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New Underground History of Japanese Violence: Vengeance Demon
Koji Wakamatsu - 1969

Assurément, la campagne selon Koji Wakamatsu est moins riante que celle de Mon Voisin Totoro. Ici, point de gentil monstre. Par contre, de monstrueux paysans rapaces, vicieux, violeurs et meurtriers, ça, il y en a. Au milieu de cette faune dangereuse, Ario et sa soeur Chie essayent de se faire oublier, coupables aux yeux des autres d'avoir un sang maudit (parce que leurs parents ont eu la tuberculose). Malheureusement, ces derniers tombent un jour sur les deux jeunes gens, pour violer à sept Chie avant de pendre le frère. Ce dernier survivra et, rageusement, leur fera tâter de son katana, aussi bien à eux qu'à leurs compagnes.
Un Wakamatsu rugueux (comprenez, encore plus que d'habitude), forcément aux antipodes des pinkus habituels. Et l'on s'en doute, avec un sous-texte anti-establishment. Le politique et le chef de la police qui débarquent dans le village décimé vont l'apprendre à leurs frais.
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C'est dur d'être un homme : Tora-san et la Geisha - 7/10

Messagepar Olrik » Dim 12 Oct 2025, 14:54

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Tora-san 27
Tora san et la Geisha (Otoko wa tsurai yo: Naniwa no koino Torajirō)
Yôji Yamada - 1981

Hier, je me matais le premier épisode d’Asura, le dernier drama de Kore-eda, et je me disais que j’allais en baver pour aller au bout (pourtant que sept épisodes). Mais aujourd’hui, je visionne le 27e opus de Tora-san et j’ai l’absolue certitude qu’aller jusqu’au cinquantième épisode se fera sans douleur.

Pourtant, dans les deux cas, que ce soit Kore-eda ou Yamada, on est face à des magiciens pour ce qui est de restituer l’humain à travers les liens familiaux. Mais il faut croire que le rythme, la structure narrative imposés par des épisodes à suivre de 55 minutes n’a pas la même force qu’une histoire complète d’une heure quarante-cinq.

Tora-san et la geisha est peut-être un cran en-dessous des précédents opus. On revient à une formule classique, avec un accent mis sur la relation entre Tora et la madone, avec à la fin, comme il se doit, un nouvel échec sentimental pour Torajirô. Mais pour le spectateur arrivé à ce stade de la saga, c’est-à-dire un spectateur forcément conquis (car le contraire signifierait un masochisme touchant à la stupidité), l’intérêt est de faire son miel des petites variations et nouveautés. Ici, même s’il n’apparaît que peu de temps, j’ai été intrigué Hidetaka Yoshioka, le jeune acteur qui va désormais incarner Mitsuo. C’est un gamin qui avait joué l’année précédente dans l’Echo de la montagne, de Yamada, et il n’est pas impossible que ce dernier ait pigé que l’enfant offrait plus de possibilités dans le rôle de Mitsuo par rapport à son prédécesseur. Et effectivement, ses quelques répliques m’ont laissé une bonne impression.

Sinon évoquons une madone extraordinaire de beauté avec Keiko Matsuzaka. C’est bien simple, quand elle apparaissait, j’en oubliais les sous-titres. Dans son amitié avec Tora, elle permet de former un duo assez proche de celui formé avec le personnage de Lily, d’autant que l’écrin que pour accueillir cet amour-amitié n’est rien moins qu’Osaka et ses quartiers de plaisirs. Je ne me souviens plus trop si la ville avait déjà servi de décor, mais là, il est très agréable d’être plongé dans le quartier de Shinsekai.

Citons enfin un clin d’œil à Elephant Man, sorti un an plus tôt, et une scène finale de nouveau réussie. Si j’ai toujours un peu de mal avec les séquences oniriques inaugurales, je n’ai en revanche aucune réserve envers le talent de Yamada pour rendre ses fins irrésistibles. Ça commence avec la scène de déception amoureuse (on a l'habitude mais parfois, on tombe sur une scène plus poignantes que les autres, c'est le cas ici) avant d'enchaîner avec l'habituelle conclusion lumineuse. Se passant sur l’île de Tsushima, la bonne humeur de la scène, alliée au thème de Naozumi Yamamoto et à un sublime paysage, donne envie d’être déjà au dimanche prochain pour me mater le 28e opus.
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Henry, portrait d'un serial killer - 4/10

Messagepar Olrik » Lun 13 Oct 2025, 20:49

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Henry, portrait of a serial killer
John McNaughton - 1986

Un peu de mal à comprendre la réputation de ce film qui, souvent présenté comme un solide film de serial killer, m'a paru lourd et peu palpitant.
À un premier niveau d'attente, j'espérais quelques sensations fortes comme un bon film de série B horrifique peut en offrir. Mais j'en ai été rapidement pour mes frais. Allez, les premiers plans au début du film montrant les victimes d'Henry avaient un aspect graphique intéressant. Ça jouait sur un esthétisme morbide contrastant avec le quotidien cracra du tueur. Le problème est que dès que l'on montre Henry (et son comparse Ottis) en action, on tombe dans le pire du grand guignol. On devrait être terrifié par la gratuité de ces crimes, on l'est surtout par la pauvreté des effets (notamment de la bande son).
Quant au deuxième niveau d'attente, celui d'espérer d'avoir une sorte de méditation sur le mal, ce ne sont pas les pauvres révélations d'Henry sur son enfance au personnage de Becky qui vont permettre de cerner ses pulsions. Le gros problème, c'est qu'Henry n'est pas intéressant. Dans Psychose, Norman Bates présente une fragilité qui éveille l'attention et même la sympathie. Dans Le Silence des Agneaux, c'est le raffinement et l'intelligence de Lecter qui nous fait attendre chacune de ses apparitions avec impatience. Et plus récemment, dans The House that Jack builds, Dillon, secondé par l'humour noir absolument brillant de Von Trier, campe un personnage halluciné et hallucinant qui donne à voir ce que le mal peut avoir de fou et de vertigineux (surtout quand ce mal décide d'argumenter pour se justifier). Là, on a surtout l'impression de se trouver face à une brute avec de gros biceps et une brique à la place du visage. Et j'avoue, il m'en faut un peu plus.
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Takara, la nuit où j'ai nagé - 7,5/10

Messagepar Olrik » Mar 14 Oct 2025, 14:39

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Takara, la nuit où j'ai nagé
Damien Manivel et Kohei Igarashi - 2017

Le père de Takara a l’habitude de se lever en pleine nuit pour se rendre au marché au poisson où il travaille. Un jour, Takara l’entend et ne parvient pas à se rendormir. Pour s’occuper il joue, puis dessine un poisson. Et le matin, alors qu’il se rend à l’école, il bifurque soudain vers la gare. Son objectif : rejoindre son père pour lui donner son dessin.

Voilà, c’est tout pour l’histoire. Comme Hirobume Watanabe et son I’m Really Good, on va suivre la journée d’un enfant, avec cependant quelques différences. Noir et Blanc, plans étirés, dialogues et musiques pour I’m Really Good, couleur, plans plus nombreux, et uniquement les bruits du quotidien pour Takara. Surtout, une journée sans histoire pour le film de Watanabe, tandis que celui du duo Damien Manivel / Kohei Igarashi propose finalement une odyssée miniature à hauteur d’enfant. Car précisons ici que nous sommes l’hiver dans la préfecture d’Aomori, à des températures entre 10 et 20°C, et que voir ce clampin de six ans partir seul dans sa quête hasardeuse, au-delà du sourire que l’entreprise suscite au début, finit par inquiéter.

Mais nul effet mélodramatique, le but étant de retrouver la poésie de certains récits d’enfance (I’m Really Good, donc, mais on peut songer aussi au Ballon Rouge, d’Albert Lamorisse. Pourtant pas vraiment de réalisme magique, mais il y a cette illustration du pouvoir de l’imagination chez l’enfant. À quoi songe Takara quand il se dit qu’il n’y a aucun problème pour aller voir son père en prenant tout seul le train ? Ou bien quand il prend en photo ses jouets dans sa chambre et qu’il observe les clichés plus tard dans la journée ? Peu importe. Et l’on n’aura guère besoin de notice pour comprendre les liens entre le garçon, sa sœur et ses parents. Avec juste un art consommé de la suggestion, Manivel et Igarashi offrent au spectateur un autre voyage, celui de se replonger dans les racines muettes du cinéma, à une époque où l’image et le montage suffisaient pour conter une histoire avec brio.
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