
La polizia incrimina la legge assolve (Le témoin à abattre) de Enzo G. Castellari
(1973)
(1973)
Second film que je découvre de Castellari, et même si je préfère clairement Keoma c’est quand même une bonne pioche à mon sens. On a donc ici un polar sous forte influence de French Connection, de par le sujet d’une part, la présence de Fernando Rey au casting, et jusque dans la forme, avec notamment une monstrueuse introduction sous la forme d’une course-poursuite assez impressionnante, et qui se termine par un attentat bien violent. Déjà, ce film me permet de confirmer que j’apprécie beaucoup la manière dont Castellari aborde ses films visuellement, et ça me donne réellement l’impression que c’était un mec qui essayait à quasiment chaque scène de trouver une manière originale de raconter son histoire. Il y a un vraiment un côté “pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué” dans la technicité de certains plans, des effets pas spécialement tape à l’œil (ça peut être par exemple un simple panoramique sur une ville qui finit par zoomer sur une voiture précise à des centaines de mètres de la caméra) mais qui font la différence et qui ont dû demander un sacré level pour les mettre en place, bref on sent un réal qui se décarcasse derrière la caméra, c’était une impression que j’avais énormément sur Keoma, et que j’avais peur de ne pas retrouver dans ses autres films.
Côté script, on est devant un polar assez classique en apparence, avec un flic obsédé par une affaire et qui va faire chier ses supérieurs et les institutions pour faire tomber un réseau de drogues, là où le film s’avère un peu plus original c’est le fait d’avoir une bonne partie du métrage où on met en avant la vie personnelle du héros, avec notamment sa fille, et que ça va avoir une importance capitale dans le dernier quart du récit. Narrativement, même si ça se suit très bien, je ne suis pas entièrement convaincu par le film, entre son intrigue policière parfois confuse, complexe pour pas grand chose, et tout le côté tragique sur la fin qui ne me paraît pas assez puissant, la faute à une écriture souvent un brin simpliste quand il s’agit de caractériser les personnages (la gamine évoquée plus haut est un pur personnage fonction).
Heureusement, ça se rattrape par la forme très réussie, et par des scènes d’action ou de violence marquantes : les quinze premières minutes, l’exécution au crochet de boucher dans le port, le final dans l’entrepôt sombre qui préfigure la conclusion de Keoma, etc… Et puis il y a Franco Nero, mortel en enquêteur jusqu’au boutiste et qui va payer durement le prix de son obsession (il est bon d’ailleurs dans l’émotion, j’avoue que je ne m’y attendais pas). C’est la première collaboration entre lui et Castellari, et on sent déjà que ce dernier pige très bien ce qu’il faut mettre en valeur chez cet acteur pour le mettre en valeur, en particulier son regard. Bref tout ça donne un film plutôt chouette malgré ses défauts, et ça donne envie de tenter d’autres films du mec.
Côté script, on est devant un polar assez classique en apparence, avec un flic obsédé par une affaire et qui va faire chier ses supérieurs et les institutions pour faire tomber un réseau de drogues, là où le film s’avère un peu plus original c’est le fait d’avoir une bonne partie du métrage où on met en avant la vie personnelle du héros, avec notamment sa fille, et que ça va avoir une importance capitale dans le dernier quart du récit. Narrativement, même si ça se suit très bien, je ne suis pas entièrement convaincu par le film, entre son intrigue policière parfois confuse, complexe pour pas grand chose, et tout le côté tragique sur la fin qui ne me paraît pas assez puissant, la faute à une écriture souvent un brin simpliste quand il s’agit de caractériser les personnages (la gamine évoquée plus haut est un pur personnage fonction).
Heureusement, ça se rattrape par la forme très réussie, et par des scènes d’action ou de violence marquantes : les quinze premières minutes, l’exécution au crochet de boucher dans le port, le final dans l’entrepôt sombre qui préfigure la conclusion de Keoma, etc… Et puis il y a Franco Nero, mortel en enquêteur jusqu’au boutiste et qui va payer durement le prix de son obsession (il est bon d’ailleurs dans l’émotion, j’avoue que je ne m’y attendais pas). C’est la première collaboration entre lui et Castellari, et on sent déjà que ce dernier pige très bien ce qu’il faut mettre en valeur chez cet acteur pour le mettre en valeur, en particulier son regard. Bref tout ça donne un film plutôt chouette malgré ses défauts, et ça donne envie de tenter d’autres films du mec.
6,5/10