[Scalp] La Chute continue 2025

[Scalp]

6/10

Kurôzu zero II de Takashi Miike - 2009

On prend les mêmes et on recommence, alors clairement on est sur un copier coller du premier film et le seul vrai apport c'est le scope qui donne un peu plus d'ampleur et de classe à l'ensemble car pour le reste ça propose rien de neuf.
Si ça se laisse regarder sans trop d'ennui c'est grâce au capital sympathie que les personnages ont gagné dans le premier film, ici ils ont 0 évolution et on retrouve donc avec plaisir Genji en leader impétueux, Serizawa toujours aussi classe, et Makise qui est la caution humour lors de la scène de drague (encore plus marrante que dans le premier film) et puis quand on tout le monde se retrouve pour la baston finale on a le sourire aux lèvres.
Ici les enjeux sont simples, plus de baston dans le lycée mais contre un autre lycée composé que de chauves en blanc (bonne idée pour la lisibilité des actions) sauf les leaders qui ont des looks bien distinctifs (forcément très manga), alors c'est une nouvelle fois un peu laborieux dans la narration, tout est pas très passionnant (les motivations sont toujours un peu bas du front même si on a une question d'honneur), les sous intrigues servent à rien (ça fait bien 30 minutes de trop). Et malheureusement on se retrouve sur un film qui ne fonctionne que sur le capital sympathie des personnages mais des fois le capital sympathie peut suffire.
Le climax final est ici plus sympa et plus long, alors c'est toujours foutraque et on peut résumer à on fonce dans le tas, mais c'est toujours aussi épique et puis on a des vrais face à face bien vénère avec nos lead face aux lead de la team en face, tout le monde a le droit à son petit moment (chose qu'on avait pas forcément dans le premier). Dans le genre baston à mains nues je me demande même si c'est pas dans ce Crows Zero 2 qu'on a le plus de protagonistes à l'écran. Et puis on a l'idée toute simple mais toujours efficace de la construction en jeu vidéo de la séquence avec nos héros qui doivent monter étage par étage pour arriver au boss final, et ça fonctionne bien. Bon après on peut regretter qu'au niveau martial ce soit aussi basique, c'est juste des grosses droites et si Miike sait rendre tout ça énergique on aurait pu avoir un peu plus d'idée de mise en scène surtout que Miike a la capacité de le faire, là j'ai quand même un peu l'impression que ça se ressemble un peu trop (et puis par moment ça se voit un peu trop que ça tape à coté). Mais contrairement au premier film c'est pas parasité par du montage parallèle et de chanson pourrie.
Miike signe donc un diptyque sympathique assez fidèle au manga, j'ai pas vu le 3, faut que je le choppe.

[Scalp]

7/10

Money Movers de Bruce Beresford - 1978

Ca fait plaisir de tomber sur ce genre de petite pépite, quand on voit le nom du réalisateur ça fait un peu peur mais si on approfondit c'est surtout sa carrière ricaine qui est un peu naze car l'autre film australien que j'ai vu de lui Breaker Morant et c'est aussi un film qui mérite le détour.
Beresford signe ici un (le?) des premiers thriller/polars australien, c'est tiré d'un roman de Devon Michin, lui-même fondateur d’une entreprise de convoyeurs de fonds et qui s’inspire d’une histoire vraie. Alors je l'ai lancé sans rien savoir de plus que le titre et je me suis donc laissé porté par le film sans savoir où j'allais, en plus le casting même si on reconnaît quelques têtes connues comme Bryan Brown, Ed Devereaux et Terence Donovan (alors lui je comprends pas trop sa carrière, il a très peu de films à son actif alors que c'est vraiment un super acteur et ici il a vraiment un super personnage), on se dit pas lui c'est le héros, lui c'est le bad guy, du coup on se laisse porter sans trop savoir où on va aller.
L'histoire c'est donc tout simplement un polar avec un braquage, rien d'original sur le papier mais dans l'univers des convoyeurs et c'est pas un truc qu'on voit tant que ça, et encore plus moins des bons films (bon Le Convoyeur quand même et quand on voit le film on se dit que Bouhkrief a forcément vu ce film) et puis on va avoir toute une galerie de personnages qui "complique" un peu tout ça : des flics corrompus, des truands avec un parrain local, des infiltrés, des ex flics, des convoyeurs qui veulent braquer leur boite (et limite tous les persos sont des connards en plus), et tout ça est raconté efficacement (même si on se demande qui fait quoi et pourquoi car ici tous les personnages sont un peu trouble) en 1h30 montre en main. Le film s'embarrasse pas trop de la phase préparation du casse et tant mieux car ça peut vite être chiant et là on préfère se concentrer sur la galerie de personnages troubles et ambigus et le film est bourré de tension, il a coté concours de bite perpétuel avec toute cette testostérone prêt à se foutre sur la gueule à la moindre occasion. Ca donne un drôle de film car tous les personnages sont plus ou moins antipathiques et on sait pas trop auquel se rattacher mais ça fait le sel du métrage.
Le film est traversé de séquences à la violence fulgurante et très sèche (le premier braquage y a un plan très marquant et sanglant), les bastons à mains nues sont bien foutues et font mal (et on apprend dans les bonus que les acteurs se sont envoyés des vraies mandales), y a même de la petite torture et puis évidemment on a le braquage millimétré, gros moment de tension de 15 minutes où le timing est superbement géré, ça monte tout doucement mais surement pour finir dans un bain de sang terriblement marquant et sacrément bien filmé (et là on se dit WTF, ce mec a fait Miss Daisy et son chauffeur). Tout ça dans un style tout sauf spectaculaire, ici c'est jamais lyrique, quand on meurt, c'est rapide et c'est sale.
Un vrai polar hard boiled, nerveux et sans concession.

[Mark Chopper]

Cool.

Albanie ou Blu-ray ?

[Scalp]

Blu ray ça vient de sortir chez 1kult, mais ça a bien du tomber en Albanie.

[Mark Chopper]

J'ai acheté les 3 films de Kawashima sortis chez 1Kult et ils font vraiment du super boulot.

[Scalp]

La bête élégante ça peut me plaire ?

[Mark Chopper]

C'est le seul des 3 que je n'ai pas encore vus.

Je le mate dans l'année.

[padri18]

7/10

The Salton Sea de D.J Caruso - 2002

Je l'avais vu à sa sortie et ça m'avait pas plus marqué que ça (moyen que je me sois endormi devant et je me disais que c'était juste un simili 8mm (bon film de merde au passage)) et plus le nom de DJ Caruso me confortait dans mon idée que ça pouvait pas être un bon film (la filmographie du mec fait peur, et on peut juste retenir qu'il a fait quelques épisodes de The Shield) mais c'était souvent cité dans les petits films oubliés qui méritent notre attention, donc une seconde vision, j'ai bien revu Irréversible et Requiem for a Dream donc pourquoi un film qui pourrait vraiment me plaire.
Alors je l'ai lancé sans finalement rien savoir (j'avais complètement oublié ma première vision) à part que Val Kilmer est une sorte d'infiltré (c'est dit dès la première scène), j'ai même pas lu le pitch (qui spoile à mon gout) et donc je me suis laissé porté par cette histoire qui ne nous prend pas par la main.
J'aime bien Val Kilmer mais quand on regarde sa filmo on peut se demander vraiment qu'elle est son meilleur rôle, alors la facilité est de répondre The Doors (ou Tombstone mais Tombstone pour moi c'est un peu gâché par la qualité un peu bof du film à coté de sa magnifique presatation) mais je pense vraiment que c'est ici qu'il signe sa plus grand prestation dans le rôle de ce jazzman en quête de vengeance qui va tomber dans le LA des bas fonds (c'est un peu triste de se dire que cette magnifique prestation ne relancera pas sa carrière), il bouffe l'écran et donne tellement d'épaisseur à cet homme détruit en écorché vif et dont on sent le deuil éternel. Et là le film a une sacrée ambiance, sale, glauque, malsaine où on le verra trainer avec les laisser pour compte, les junkies qui chantonne du Walk on the Wild Side en préparant un casse de junkie, et on va suivre cet homme qu'on devine détruit devenu l'indic de 2 flics ripoux (Anthony LaPaglia acteur pas terrible en temps normal est ici parfait en connard, de même que Doug Hutchison), où il va devenir ami avec des drogués (super Peter Sarsgaard) et où il va rencontrer des dealers bien dangereux (D'Onofrio dans une nouvelle prestation de premier ordre et en plus il a Danny Trejo en homme de main), il croisera aussi une jolie voisine (Deborah Unger toujours aussi appétissante).
Et le film a une vraie qualité d'écriture, il ne se prend pas pour ce qu'il n'est pas, on a pas de twist à la con, la construction narrative est vraiment bonne ici car pendant un tiers du film on sait pas trop ce qu'on regarde et quand tout se met en place, c'est pas alambiqué pour rien (comme ça pourrait être dans ce genre de films) et la fin est belle et y a des supers plans.
La réalisation est assez surprenante quand on voit le nom du mec, le film a une vraie atmosphère crépusculaire, une vraie ambiance, on pense à mal de monde, un peu de Tarantino (sans que ça fasse nul comme c'est le cas quand on cite Q), un peu du Nolan de Memento (le meilleur), un peu de Carnahan période Narc voir même Smokin Ace pour le petit gunfight bien coolos (oui je dis coolos comme un boomer). Et puis je trouve que ce genre de film avec une ambiance de drogués ça peut vite donner des trucs indigestes ou ridicule à la Requiem for a Dream, ici Caruso trouve vraiment le bon ton et le film ne sombre jamais dans le misérabilisme ou le glauque pour faire du glauque. Et quand il fait un truc de petit malin (le décompte des balles) ça fonctionne, non vraiment à aucun moment on peut se dire que c'est le mec qui a fait Paranoiak, Eagle Eye ou xXx.
Dans la BO on a du Nina Simone, du Moby, du Lou Reed, du Minnie Riperton, autant dire que la qualité de la BO est exceptionnel.
Un film qui dans l'ambiance et la noirceur m'a pas mal fait penser à Memento sorti 2 ans avant ou un peu le Rush avec Jason Patric mais en pas nul, un film qui aurait du lancer la carrière de D.J Caruso mais le mec est devenu un yesman et enquillé les films de merde. Dommage. Enfin Salton Sea c'est le genre de petit film qui aura toujours une petite place dans mon coeur.