[Scalp] La Chute continue 2025

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4/10

L'Insolent de Jean-Claude Roy - 1973

Du pur film de gangster français à l'ancienne (surnoms qui sentent bon le ricard et la vignasse comme dans films de Gabin et une gouaille omniprésente) porté par son casting de trognes : Henry Silva (que ça fait vraiment plaisir de voir dans un film français) dans un rôle de tough guy à la Henry Silva (il cause pas beaucoup et fait sa tête de méchant, enfin sa tête normale quoi), André Pousse (il fallait bien ça pour faire face à Silva) dans un rôle à la André Pousse, et Robert Dalban, plus pleins de seconds couteaux de l'époque (mais aucun personnage réellement intéressant).
Une histoire de braquage de fourgon blindé, des règlements de comptes entre truands et une évasion de prison, sur le papier on a tout ce qu'il faut pour avoir un film sympa mais ça c'est sans compté sur l'amateurisme de la mise en scène, c'est mou, c'est moche, c'est blindé de faux raccords, et c'est très très mal raconté (c'est un peu bordélique).
Le film se repose donc essentiellement sur le charisme de son casting et c'est tout car tout le reste c'est vraiment pas folichon, alors on a l'argument ultime qui est la durée de 1h25 mais bon c'est pas un bon film et c'est juste la curiosité de voir Silva dans un film français. Et faut pas comparer avec ce qui se faisait de l'autre coté des Alpes à la même époque dans le ciné bis.

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7/10

House of Strangers de Joseph L.Mankiewicz - 1949

Dans l'ensemble j'ai bien aimé mais il y a des défauts qui font que le film ne peut pas dépasser le statut de bon petit film. Je vais donc commencer par les défauts : la fin, la fin c'est juste pas possible, tout le film est construit de manière à ce qu'on attende la fin, on veut savoir comment va se venger Conte, enfin avant ça on veut savoir comment il s'est retrouvé en prison et tout le chemin pour arriver à cette fin est presque parfait et puis là quand on arrive au moment fatidique, tout devient un peu con voir niais, avec un happy end assez WTF qui ne colle pas avec ce qu'on a vu. En fait cette fin aurait pu marcher si on avait pas eu l'autre défaut du film, l'écriture des 3 frères, ils sont tous simplement pas écrit, bon j'exagère un peu, il y en un seul qui existe à peu près mais rien de fou, le 2 autres existent tout simplement pas, on dirait qu'ils sont juste là pour le nombre et la scène où ils abandonnent leur père (super scène par ailleurs).
Heureusement le reste est très bon, on suit donc la sortie de prison de Richard Conte, alors j'ai jamais trouvé que c'était un grand acteur, il peut pas tout jouer et là il est le héros mais pas un héros type et il le campe très bien avec beaucoup de charisme (son "period" qu'il lâche pour conclure ses phrases marche à fond) et sa relation avec son père fonctionne à merveille, un père joué par un de mes acteurs préféré de cet acteur Edward G.Robinson, alors on pourrait dire qu'il cabotine par moment mais clairement ça m'a pas gêné, j'ai aimé la façon dont il joue ce personnage un peu over the top, un père à l'ancienne fier de sa réussite et qui est tellement exigeant avec ses enfants qu'il les considère presque pas sauf Max qui est donc son fils préféré. J'aime bien comment Mankiewicz le filme, notamment lors du retour à la maison, où il filme longuement son portrait au mur, on dirait qu'il va sortir du tableau tellement la scène est bien foutue. Un père, chef de famille, qui ressemble beaucoup à un mafieux finalement, autoritaire et qui utilise des méthodes peu légales pour sa banque. La première scène à la banque est absolument parfaite tant sur la mise en scène que les dialogues, en 5 minutes on sait exactement à qui on a à faire et malgré son coté dur on a vraiment de la sympathie pour lui.
On va donc découvrir lors d'un très long flashback pourquoi Max est allé en prison et comment son père a perdu sa banque, toute cette partie est vraiment passionnante et on veut savoir, les 2 acteurs sont bons. La relation amoureuse avec Susan Hayward pourrait être un point faible et elle donne lieu à des supers séquences (celle dans le petit bar notamment) et les passages de séduction entre eux sont vraiment savoureux. Le Little Italy qui nous ait montré ici fait vraiment penser au Parrain 2 et ça m'étonnerait pas que Coppola s'en soit inspiré.
Une tragédie familiale sous fond de film noir avec des vraies qualités, dommage vraiment que la fin soit aussi décevante.

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1/10

Diary of a Hitman de Roy London - 1991

Encore un film inconnu qui mérite de le rester, l'archéologie cinématographique c'est quand même 90% (minimum) de merdes. Ici j'aime bien le titre français, on transforme Diary of a Hitman (qui pouvait très bien se traduire en français) en Hit man, un tueur, au cas où on serait vraiment trop teubé.
Bon sinon ici on retrouve Forrest Whitaker qui joue donc un hitman avant Ghost Dog mais autant dire qu'on est à des années lumières du film de Jaarmusch. Bon déjà Whitaker c'est pas que j'aime pas mais souvent son coté autiste rend le film compliqué, c'est un acteur particulier, je pense que souvent il est pas (ou mal) dirigé et du coup il a ce coté 2 de tension où on a l'impression qu'il est sous weed non stop, selon les personnages ça peut le faire mais quand ça le fait pas ça devient vraiment un malus pour le film et là c'est un malus surtout quand le film a la bonne idée de nous foutre sa voix off 2 de tension. On va donc suivre les aventures palpitantes de ce tueur qui va accepter un dernier contrat (putain c'est original) où il doit tuer une femme (Sherilyn Fenn, une bien mauvaise actrice, ouais rien à foutre de Twins Peaks) et son bébé (oui c'est méchant), mais il va tomber amoureux (en 5 minutes et en plus c'est réciproque, ça tombe quand même vachement bien) et du coup ben il va aller buter le mari qui avait commandité le contrat. Il y a absolument rien qui fonctionne dans le film, l'intro qui met 3 plombes et qui nous présente très mal le personnage (on apprend rien de bien important sur lui, à part qu'il cache son fric partout dans son appartement et baise sa voisine comme un golio). Il y a bien Jim Belushi en flic qui le suspecte de quelque chose mais on le voit 2 fois, tout comme Seymour Cassel en patron de Whitaker, on croise aussi Sharon Stone avant Basic Instinct (elle est nulle comme souvent) dans un rôle qui sert à rien.
Avec ce sujet vu et revu on aurait surement pu avoir un film un peu sympa, mais ici il y a rien qui va, ça met 3 plombes à démarrer, la scène centrale (la rencontre entre le tueur et sa cible) est ridicule (j'ai pas compris le ton de la scène) et le fin est évidemment convenue mais surtout sans aucune idée de mise en scène, faut pas s'attendre à du suspens ou un plan sympa, non tout est très plan plan et même concon.
C'est à chier.

[Jed_Trigado]

l'archéologie cinématographique c'est quand même 90% (minimum) de merdes.

Que dire de l'actualité alors ?

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95%

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6/10

Khartoum de Basil Dearden - 1966

Sur le papier il y a tout pour avoir un classique mais voilà au final c'est ni Lawrence D'Arabie ni Zoulou, le film étant finalement un mélange des 2 classiques (j'ai aussi pensé à Kingdom of Heaven). A cette époque on sentait la volonté de faire des grands films, l'ampleur est là avec des paysages magnifiques, des décors splendides, des milliers de figurants, et ce format (Panavision) qui sera plus utilisé jusqu'au 8 Salopards de Tarantino.
On a la rencontre de 2 personnages, 2 grands acteurs, d'un coté Charlton Heston dans un rôle sur mesure pour lui, un général avec une aura mystique construite grâce à ses nombreuses victoires, il est charismatique et téméraire, il est Charlton Heston, en face de lui un des gros problèmes du film : Lawrence Olivier, alors c'est fou de dire que Olivier est un problème car ça reste un putain d'acteur et il joue pas mal ici mais voilà le voir grimé avec du fond de teint pour en faire un africain c'est vraiment compliqué, j'ai pas réussi à m'y faire. C'est con car il a un personnage en or avec ce leader (fanatique religieux même) qui veut bouter l'impérialisme britannique de son pays (le Soudan). C'est 2 hommes différents qui vont s'affronter lors de joutes verbales où chacun gagnera le respect de l'autre. Avec le perso de Heston qui va aller contre les décisions de son pays d'abandonner et va vouloir contrer les aspirations guerrières de Mahdi (ça c'est quand même un peu trop survolé, le perso d'Olivier aurait mérité plus de temps à l'écran), le perso de Heston est bien campé mais c'est pas vraiment étayé (son amour du Soudan on nous le dit mais on le comprend pas forcément, son indocilité militaire est un trait de caractère mais on sait pas trop pourquoi il est comme ça) et le film manque de passion finalement, on regarde tout ça sans être vraiment impliqué du coup le coté dramatique fonctionne pas des masses. Le coté politique est d'ailleurs mieux écrit avec ses anglais qui ne se préoccupent pas des hommes en uniformes et puis coté paternaliste avec les peuples de l'Empire me gène pas car c'était ça l'esprit des colonies. Et la vérité historique est pas transformé, ainsi Gordon finit bien la tête coupée sur un pieux et l'armée britannique arrive trop tard pour les sauver.
Malgré des scènes de batailles mise en scène par Yakima Canutt (qui avait bossé sur Ben-Hur), le film est vraiment pas terrible à ce niveau là, c'est trop court, le film n'a pas ce petit souffle épique en plus qui le ferait passer au stade supérieur, c'est con car il y a des idées pour avoir des vraies bonnes batailles mais tout est trop expéditif. Et Dearden se montre quand même bien paresseux derrière sa caméra, alors oui c'est beau mais c'est grâce au format et la beauté des paysages et certainement pas grâce aux idées de Dearden qui filme notamment les faces à faces entre les 2 acteurs de manière bien plate.
Un film historique qui se regarde avec plaisir car c'est toujours le genre de film d'aventure auquel on trouve des qualités et c'est un genre qui manque cruellement mais il manque trop de chose pour en faire un grand film.

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7,5/10

Perché si uccide un magistrato de Damiano Damiani - 1975

Vraiment sympa celui là, et je pense que c'est intéressant de le voir après avoir vu d'autres Damiani car d'une part il y a un coté mise en abyme évident avec Nero qui joue clairement le rôle de Damiani dans le film et le coté engagé et politique de son cinéma fait qu'ici on est forcément influencé par les autres films qu'on a vu du mec, à chaque fois il dénonce le système, les politiques, les flics, la mafia, enfin toute l'Italie. Et c'est cette influence qui fait que j'ai jamais vu venir la fin, et c'est toujours un plaisir de se faire berner par un film, j'ai trouvé ça très malin de la part de Damiani, tout en parlant de ses obsessions et de dresser son état des lieux habituels, il signe un film forcément original par rapport aux restes de sa filmographie par rapport à son conclusion très simple.
On va donc suivre le perso de Solaris (impeccable Franco Nero) qui joue un réalisateur de gauche qui signe un film sur un juge corrompu qui va se faire tuer, un juge qui n'est pas nommé mais qui est inspiré d'un notable de la ville (Palerme ici) qui va l'inviter à diner pour parler de ce film et des accusations, ça va donner une conversation très courtoise où tout nous exposé, et on découvre la femme du juge (magnifique Françoise Fabian qui a en plus un super personnage, elle est vraiment magnétique ici) qui déteste immédiatement ce réalisateur. Et quelques jours après cette visite, le juge est tué, et là tout le monde va être suspect et Solaris va partir à la recherche de la vérité car il se sent responsable de tout ça. Nero est donc ici clairement un double de Damiani qui se pose des questions sur son cinéma, peut il se tromper ? le cinéma est il dangereux ? mais en même temps Damiani ne se travestit pas pour autant, ici clairement tout le monde s'en fout du responsable du mort, car finalement c'est une mort qui profite à beaucoup de monde alors pourquoi chercher un coupable. Et ici il n'hésite pas à aussi égratigner la gauche qui elle aussi peut arranger la vérité pour aller dans son sens.
On est dans un polar italien sans aucune course poursuite et même sans scène d'action, on a bien un mort à un moment mais c'est plus une exécution qu'autre chose, et ce film montre pour moi une nouvelle fois la différence entre Damiani et Di Léo, Damiani sait diriger et écrire, c'est clairement moins grossier que chez Di Léo. Par contre sur la forme c'est assez illustratif et on a connu Damiani plus inspiré mais bon le film est tellement prenant que c'est pas trop grave.
Riz Ortalani signe une nouvelle fois un magnifique score.
Un bon petit thriller et pour le moment j'ai jamais été déçu par Damiani.

[pabelbaba]

T'as pas peur de faire une overdose?

[Scalp]

Tu veux que je mates quoi d'autres ? du Bollywood ? les merveilleuses nouveautés 2025 ? la filmo de Agnès Varda ?

[pabelbaba]

Kung-Fu Master de Varda, pourquoi pas?

Jed a détesté si je me souviens bien.

[Scalp]

Jed, des fois il a les fils qui se touchent.

[pabelbaba]

Il est sympa, il crash-teste des trucs improbables.

[Mark Chopper]

Ce week-end, j'ai aimé un film de Quentin Dupieux et trouvé un film de Hong Sang-soo pas désagréable.

Et j'ai commencé un remake officieux de A History of Violence en version tamoul (bon 3 plombes en soirée, c'est too much, je finis ce soir).

[Scalp]

Le premier Dupieux que tu aimes ? Tu le vis bien ?

[Mark Chopper]

C'est emmerdant. Je risque d'en mater d'autres du coup et de me faire arnaquer une fois encore