par Scalp » Mar 17 Juin 2025, 09:38
7/10
Paris Blues de Martin Ritt - 1961
J'aime bien la filmographie de Ritt, on y trouve un peu de tout et quand il tourne avec Newman c'est quand même bien sympa. Alors ici on a un film qui n'a pas vraiment d'intrigue, on va suivre les déboires amoureux de 2 musiciens de jazz américains dans le Paris carte postale des 60's presque pittoresque (et Newman joue avec sa compagne de l'époque Woodward), on va suivre les 2 couples avec ces 2 vacancières américaines qui voudraient bien rentrer aux USA avec les musiciens, et les musiciens qui voudraient bien que les 2 femmes restent car la musique c'est leur vie, bon c'est pas forcément la chose la plus réussie du film mais ça va c'est pas pénalisant.
Alors le coté cliché pourrait être un défaut mais c'est pas le cas, ça donne un vrai charme au film car finalement c'est un Paris qu'on voit forcément plus aujourd'hui. Les clubs de jazz dans les caves enfumés de St Germain, les quais de Seines, l'Arc de Triomphe et Notre Dame en arrière plan, Ritt promène sa caméra et on sent qu'il prend du plaisir à faire ça.
Le film est forcément porté par son casting, quand on a Paul Newman ça aide forcément mais on a aussi Sidney Poitier, alors j'ai jamais été un grand fan de lui mais je l'ai trouvé très bon ici, on croise aussi le grand Louis Armstrong en trompettiste de talent (forcément) qui est forcément au coeur d'une scène musicale qui est surement une des plus belles de l'histoire du cinéma, Serge Reggiani dans un rôle qui rappelle Django Reinhardt.
Ritt est un cinéaste qui n'a jamais eu peur de prendre position, il traite les personnages noirs et blancs sur un pied d'égalité qui quand il aborde le question du racisme via les dialogues très intéressants entre Poitier et sa copine, et on est pas chez Spike Lee, c'est donc pas du racisme pour les nuls et j'aime beaucoup comme le perso de Poitier vit tout ça, c'est vraiment traité très intelligemment. Et il hésite pas à montrer un personnage prendre de la drogue plein cadre, c'est pas si fréquent pour l'époque. Et puis quel style, le NB est magnifique et Ritt sort par moment des sacrées compos de plans.
Mais ce qui ressort c'est forcément le jazz qui est omniprésent, c'est le personnage central du film, et on a droit à une description du monde des artistes de jazz dans ce Paris nocturne. Et on se dit que Chazelle a du voir le film quand il a fait sa série Netflix.
Le score est signé par le grand Duke Ellington (BO forcément nommé aux Oscars cette année là, mais pas gagné).
Un petit film attachant et si on aime le jazz c'est du bonheur.
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