DLC Phantom Liberty
C'est du lourd ! Dans la lignée des DLC de The Witcher 3, une extension à la trame prenante, super bien écrite, avec des personnages marquants, dont un campé par Idris Elba, central dans l'intrigue. Sur bien des aspects, c'est supérieur au jeu de base, même si ce dernier garde des atouts bien à lui qu'on ne retrouve pas ici.
Pourtant au début, j'ai eu peur. Les 2, 3 premières heures sont sur un rail et orientées action. C'est Call of Duty le truc. Impressionnant, ça met bien dans le bain. Mais l'accumulation de longs gunfights imposés m'a frustré. Avec mon build de netrunner fantôme, je me suis retrouvé à devoir canarder des ennemis et robots par dizaines en étant mal préparé, mal équipé, pas habitué, j'ai un peu subi le truc malgré tous les efforts déployés pour nous accrocher d'entrée de jeu.
Heureusement, ça se calme ensuite. Une fois qu'on rencontre le perso d'Idris Elba et qu'on a passé la première mission avec lui, on nous rend notre liberté et on peut enfin explorer à notre guise le nouveau quartier exclusif à cette extension. À partir de là, j'ai pris mon pied jusqu'à la fin, impossible de reposer la manette. Le rythme devient mieux dosé, l'intrigue prend une tournure très James Bond (le générique de fin en atteste) et redonne toute sa place à l'infiltration et au hacking si on le souhaite.
De prime abord, le nouveau quartier déçoit par sa taille, il apparait tout petit sur la map. Mais ce qu'il perd en superficie, il le gagne en densité, avec beaucoup de verticalité et de très nombreux intérieurs fournis. Quand on rentre dans un bâtiment pour une mission (même secondaire), ça s'étend sur plusieurs étages et sous sol, avec un gros taf sur le level design, rien à voir avec les petits garages et restaurants du jeu de base. Et côté ambiance, c'est très différent. On est sur un quartier enclavé dirigé par une milice, qui ne s'est pas reconstruit après les multiples guerres du passé. Et ça se voit, le simple fait de déambuler dans ce
Dogtown raconte une histoire. Une ambiance semi post-apo. Les habitants vivent dans des taudis ou dans un immense stade désaffecté (coucou TLOU 2 ?), et au milieu de tout ça, quelques lieux clinquants dirigés par les mafieux du coin. J'étais pas chaud au départ car j'aime trop la verticalité écrasante de Night City, mais au final j'ai adoré explorer et m'approprier tout ce quartier.
Côté gameplay, on sent qu'ils ont pensé la chose en fonction de toutes les mises à jour apportées par la version 2.0. Je vais pas revenir sur tout ce que j'ai détaillé dans mon précédent post sur cette maj, mais dites vous que j'ai décrit prend tout son sens ici. Le mot d'ordre étant la liberté d'approche. On est là devant le digne héritier moderne de Deus Ex, surtout dans les quêtes secondaires ! Car oui, à l'image d'un certain The Witcher 3, on est devant une masterclass d'écriture et conception de ces quêtes annexes. Il y en a notamment 10 qui sont commanditées par un intermédiaire, Mr Hands, qui sont toutes plus brillantes les unes que les autres. Personnages marquants, liberté d'approche, rebondissements en cours de route, dilemmes moraux impossibles, et parfois même des petites conséquences qui surviennent quelques temps après avoir clôturé ces quêtes. Certes, nos choix n'auront jamais d'incidence sur le monde eu jeu, mais l'illusion est là, l'implication est totale.
Et puis la quête principale est assez géniale elle aussi, on se retrouve embarqué dans un film d'espionnage avec 3 personnages plein de zones d'ombre, des alliances, des trahisons. On n'est jamais certain de la fiabilité de nos alliés, et ce jusqu'à la toute fin. Et quelle dernière ligne droite ! Les dernières missions sont narrativement géniales, avec des choix impossibles qui prennent de court. La dernière mission que j'ai eue à jouer m'en a mis plein la tronche, je m'en souviendrai longtemps.
Bref, assez génial, et complémentaire du jeu principal, qui lui est bien plus centré sur le perso qu'on incarne. D'ailleurs, pour ceux qui découvriraient CP77, je déconseille fortement de faire ce DLC en parallèle du jeu d'origine, malgré l'incitation claire à le faire. Il y a bien une carotte narrative qui le rattache à l'enjeu principal du jeu de base (on peut débloquer une nouvelle fin pour l'intrigue principale), mais le plus gros de l'expérience est décorrélé. Vous risquez de sortir de votre trip initial si vous allez régulièrement fureter du côté de cette intrigue d'espionnage qui étend ses enjeux bien au-delà de notre héros et de la ville de Night City. Finissez le jeu, et partez ensuite dans le DLC.