[Alegas] Mes Critiques en 2023

Modérateur: Dunandan

Victor Victoria - 8/10

Messagepar Alegas » Mar 12 Déc 2023, 22:25

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Victor Victoria de Blake Edwards
(1982)


J’ai lancé le film en ayant en tête une recommandation que j’avais entendu dans un podcast, où l’on disait que c’était probablement le dernier grand film de Blake Edwards, mais je ne m’attendais pas à voir carrément son meilleur tout court (sur ce que j’en ai vu, évidemment). A cette époque, Edwards réalise soit des films satiriques à charge contre Hollywood, soit des suites de Pink Panther, et c’est donc étonnant de le voir se tourner vers une comédie musicale (en partie), qui plus est un remake d’un film allemand des années 30. A l’arrivée, pourtant cela fait sens, d’une part parce que le film permet à Edwards d’offrir à sa femme, Julie Andrews, un superbe rôle de cinéma, d’autre part parce que toute la notion de travesti fait sens chez Edwards, lui qui a toujours aimé faire porter des déguisements à ses personnages pour en tromper d’autres. Ici donc, une intrigue simple mais réjouissante : dans le Paris des années 30, un chanteur gay de cabaret sur le déclin rencontre une chanteuse frappée de plein fouet par la pauvreté. De fil en aiguille, les deux vont développer un show centré autour d’elle, en la faisant passer pour un homme dont le clou du numéro serait de se faire passer pour une femme.

De là vont découler un bon paquet de quiproquos et de situations vaudevillesques (tout le passage de l’infiltration dans la chambre qui rappelle forcément Pink Panther, et le gag du voisin qui n’ose pas sortir ses chaussures :eheh: ), avec notamment un riche homme qui, ne pouvant croire qu’il puisse être attiré physiquement par un homme, va se faire un devoir de découvrir le fin mot de l’histoire. Autant de storylines qui enrichissent le cœur du film, en brouillant les frontières de la norme, de la sexualité, de la moralité, et de la bien-pensance, le tout en faisant rire allègrement son spectateur (c’est clairement l’une des comédies les plus drôles d’Edwards). Pour résumer, on pourrait dire que ce film est un peu le chaînon manquant entre le cinéma de Billy Wilder et celui de Bob Fosse, autant dire que ça signifie beaucoup pour moi :love: . Le charme du métrage repose en grande partie sur son casting très réussi, et c’est évidemment le duo Andrews/Preston qu’on retient le plus : la première est fabuleuse dans un rôle assez compliqué tant il demande de la subtilité de jeu, le second est une sacré découverte, d’autant qu’il a le personnage avec les répliques les plus drôles du film (son dialogue avec la blonde, alors qu’elle le tente d’abandonner son homosexualité, est un régal :mrgreen: ). Big up aussi pour James Garner dans un rôle qui aurait pu être manichéen et ridicule, mais qui s’avère en fin de compte très touchant, et cela doit beaucoup à l’écriture d’Edwards qui évite la plupart des pièges auxquels on peut s’attendre dans la continuité du récit.

Côté mise en scène, c’est du Edwards en grande forme, et c’est classieux en diable avec déjà une belle utilisation du scope (ce qui n’est pas donné à tout le monde sur une comédie), du décor en studio (qui n’est jamais dérangeant ici, ça apporte un véritable charme, un peu comme sur Irma la douce qui recréait aussi Paris), un véritable sens comique au sein du cadre, et enfin le film est aussi, en partie, un film musical de premier ordre, grandement aidé par la partition du fidèle Mancini. Malgré son succès à l’époque (sept nominations aux Oscars tout de même !), j’ai l’impression que le film est désormais peu connu du grand public, en tout cas bien moins que d’autres films d’Edwards, et c’est bien dommage car ça mérite largement le détour. Clairement l’une de mes plus belles découvertes de l’année.


8/10
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Great Buster : Une célébration (The) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Sam 16 Déc 2023, 19:21

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The Great Buster : A Celebration (The Great Buster : Une célébration) de Peter Bogdanovich
(2018)


Un documentaire que j’avais forcément envie de découvrir après m’être fait une razzia de films de Keaton, d’autant que les documentaires ayant pour sujet des icônes de cinéma, et avec des réalisateurs établis à la barre, à défaut de donner toujours des résultats sans défauts, ont le mérite de donner des points de vues intéressants. Ici donc, c’est le dernier film de la carrière de Bogdanovich, ce qui en dit probablement long sur la fascination qu’il avait pour Buster Keaton : quand on décide, à ce stade de sa carrière, de consacrer un documentaire entier sur une personnalité, c’est certainement parce qu’elle a été particulièrement importante à ses yeux. Sur le papier, rien de transcendant : c’est un documentaire à la forme très classique, qui revient de façon linéaire (ou presque, j’y reviendrais) sur la vie de Keaton, de ses débuts sur scène avec ses parents, jusqu’à ses derniers projets en tant qu’acteur, le tout en passant par les hauts et bas de sa carrière.

Le tout est évidemment ponctué d’images d’archive (malheureusement trop peu, mais j’imagine que Bogdanovich a fait avec ce qu’il a pu, difficile de trouver des images making-of de films ayant désormais un siècle d’existence) et d’interviews de personnes ayant connu Keaton, ou ayant bénéficié de son influence. Globalement, le film arrive toujours à rester intéressant, et quand bien même il passe rapidement sur des passages importants de la carrière de Keaton, il met aussi en lumière des passages moins connus. Ainsi, toute la descente aux enfers à la MGM à été une véritable révélation de mon côté : je savais qu’il avait perdu son indépendance en passant dans ce studio, et que ça lui avait coûté la suite de sa carrière, mais j’ignorais à quel point la MGM l’avait enfoncé au plus bas, le mec terminait là-bas avec un salaire de cent dollars par semaine, lui qui avait été l’une des plus grandes stars mondiales. Idem pour la toute fin de carrière, c’est intéressant de voir à quel point il a fallu que Keaton joue de l’image de son passé pour connaître un train de vie plus digne, et une aura plus respectable.

Tout ça permet au métrage d’être passionnant à suivre, et très informatif, j’aime bien aussi le fait que le réal décide de garder la meilleure période de la carrière de Keaton pour la fin, histoire de terminer sur une note positive, mais dommage que Bogdanovich ne cherche pas à aller au-delà du documentaire carré et efficace. D’autant que le film a tout de même ses défauts : d’une part je trouve les interventions de célébrités pas toujours justifiées ou bien gérées au montage, avec notamment pas mal de répétitions, mais il y a aussi quelques fautes du goût, la principale étant Jon Watts qui vient dire que la stone face de Keaton a été son inspiration principale pour les émotions faciales de son Spider-Man, le tout avec des images de son film à l’appui, franchement y’avait pas un meilleur réal/exemple à aller chercher ? :evil: Ça fait un peu “faut que je mette un film de super-héros histoire d’intéresser les jeunes”. Idem pour la présence de Johnny Knoxville, si c’est lui le principal résultat de l’influence des cascades de Keaton aux yeux de Bogdanovich, c’est chaud :eheh: . Bref, c’est pas le top du top du documentaire, mais ça a le mérite de faire un tour assez complet d’une icône de cinéma, ce qui est déjà pas mal.


6,5/10
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Appaloosa - 5,5/10

Messagepar Alegas » Dim 17 Déc 2023, 18:16

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Appaloosa de Ed Harris
(2008)


Assez déçu à la découverte pour le coup, non pas que j’en attendais quelque chose de grandiose (le film n’a clairement pas l’aura d’un classique, quinze ans après sa sortie, c’est juste un petit western parmi quelques autres sortis à l’époque), mais vu le casting j’espérais quand même quelque chose d’un peu plus marquant. Seconde réalisation d’Ed Harris, et dernière en date (peut-être plus pour longtemps étant donné qu’il est en train de monter un projet avec Robert Duvall), et on sent que c’est un projet porté à bouts de bras, dans une période où le western était carrément en période de vache maigre, par un Ed Harris qui a réussi à monter un budget lui permettant de réaliser tout juste sa vision, mais sans fulgurance. Globalement, ça se veut être un western très classique dans l’approche, l’originalité du film se trouvant dans un triangle amoureux assez tendancieux.

Sur la première demi-heure, c’est limite si le film n’est pas un remake de Warlock, tant les deux oeuvres partagent beaucoup de points communs : un justicier qu’on engage en tant que shérif d’une ville pour rétablir l’ordre face à un gang, le fait qu’on lui donne carte blanche et qu’il va établir sa propre vision de la justice, quitte à ce que ça ne plaise pas à tout le monde, le jeune au sein du gang qui va changer de camp, et même la relation entre le nouveau shérif et son homme de main, à tendance homosexuelle (ici, c’est flagrant avec les regards de Mortensen vers Harris quand il est avec Zellweger, et la façon dont il le retient quand il est en rogne). Ceci dit, la ressemblance entre les deux films va s’arrêter au bout d’un moment, et à mon sens c’est là que celui de Harris part en cacahuète. Car autant la première moitié se suit tranquillement, sans déplaisir, autant le film marque un vrai tournant une fois que le personnage de Jeremy Irons s’évade.

A partir de là, il y a l’impression que Harris ne sait plus trop quoi raconter, ça enchaîne les choix étranges (pourquoi faire intervenir des indiens si c’est pour les faire partir aussi rapidement ?), le rythme devient tout pété, et surtout Harris montre qu’il aimerait que le cœur de son film se trouve dans le trio mais manque de bol c’est clairement pas ce que le métrage a de plus captivant, ça se résume vite à une répétition de mêmes événements. Le film se rattrape in extremis dans ses quinze dernières minutes, avec le retour d’Irons gracié, ce qui crée une tension psychologique au sein de la ville, mais le mal est déjà fait et du coup tout le choix final de Mortensen n’a que peu d’impact d’un point de vue émotionnel. Formellement, j’ignore si Ed Harris a évolué avec ce film, n’ayant pas vu son biopic sur Jackson Pollock, mais il s’avère assez à l’aise avec le western, même si, comme dit plus haut, ça manque singulièrement de fulgurances pour être marquant (d’autant que l’action est peu mise en avant, tout se passe toujours très rapidement), le film ne dépasse jamais le stade du correct/sympathique.

Côté casting, ça part très bien avec Harris et Mortensen qui sont excellents, ils sont supportés par de sympathiques seconds rôles (Timothy Spall et Lance Henriksen notamment), et même si j’aurais pas craché sur un bad-guy plus vicieux, Jeremy Irons fait très bien le taff dans un registre dont il a l’habitude. Mais, et c’est l’un des gros problèmes du film, il y a Renee Zellweger. A la base, c’est loin d’être une actrice que je déteste, mais là elle paraît à chaque plan comme un micast total, c’est vraiment difficile de croire à son personnage. A la base, le rôle était censé être pour Diane Lane, et je n’ai aucun doute sur le fait que le film aurait été meilleur avec elle. Tout ça donne un film qui ne laisse pas vraiment de souvenir, il n’y a pas de scène qui ressortent, pas de relation qui transforme le film en quelque chose de fascinant, c’est vraiment juste un petit western qui ne dépasse pas, mais nul doute que les amateurs de relations viriles tendancieuses penseront que ça vaut plus.


5,5/10
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Dogville - 6,5/10

Messagepar Alegas » Lun 18 Déc 2023, 19:35

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Dogville de Lars von Trier
(2003)


Ce n’est pas souvent que j’apprécie un film de Lars von Trier, plus tôt cette année je m’étais bien ennuyé devant son pourtant célébré Breaking the waves, donc autant marquer le coup avec une critique quand cela arrive. C’est un film qui m’a toujours rendu curieux de par son concept (un film où l’intégralité des décors est seulement imaginé et représenté par des lignes blanches au sol) mais dont je ne me suis jamais approché, vu ce que je pense habituellement du cinéma de Trier, et pour le coup je suis bien content d’avoir tenté l’expérience. Alors clairement, je ne vais pas crier au grand film : Dogville a des défauts assez évidents et que je ne peux occulter, mais il y a assez de qualités pour que l’ensemble passe sans trop de problèmes.

Là où le métrage perd des points, c’est clairement sur sa durée : quasiment trois heures pour ce que ça raconte, c’est vraiment abusé, et autant la première heure passe bien avec des chapitres (au nombre total de neuf) qui s’enchaînent rapidement, autant les deux suivantes prennent nettement plus leur temps et ça se ressent. En fait, c’est surtout à partir du moment où la spirale perverse, dans laquelle est enfermé le personnage de Nicole Kidman, se met en place qu’il y a un réel sentiment d'étirement. C’est une sensation probablement voulue car elle sert en partie le récit, avec ce personnage qui va subir une accumulation d’atrocités jusqu’à un final où elle va se venger, et donc c’est évident que ça ne recherche pas le plaisir du spectateur en premier lieu, mais du coup ça donne un film en partie assez pénible à suivre, surtout que ça ne manque pas de répétitions. A la réflexion, je me demande sérieusement si la même histoire avec une bonne gestion de l’ellipse, du hors-champ, et de la suggestion, n’aurait pas été au moins aussi forte, mais c’est probablement trop demander à un réal qui est quand même connu pour un certain manque de subtilité, ce que j’ai tendance à lui reprocher.

Ceci dit, ça ne m’empêche pas d’apprécier dans Dogville le récit global, d’analyser cette petite bourgade qui apparaît presque paradisiaque au premier abord, mais qui va peu à peu devenir une prison psychologique et physique pour une nouvelle venue qui cherche à s’y cacher. Trier livre ici une vision très noire de l’être humain (même le plus sympathique des hommes peut devenir malgré lui un bourreau), et c’est d’autant plus flagrant qu’il met face à ces personnages une Nicole Kidman qui est en quelque sorte l’innocence pure : elle accepte tout sans broncher et pardonne même le pire des actes. Ceci dit, le film lance des pistes intéressantes autour de cette héroïne, avec notamment la question du pardon, qui est un élément positif, mais qui ici devient le ciment de la prison que se crée Grace. D’où la question pertinente : à tout pardonner, ne devient-on pas pire que ceux à qui on pardonne, puisqu’on les pousse à continuer dans la mauvaise direction ? Une question qui est à mon sens le cœur du film, en témoigne le final glaçant qui est la conséquence de toute cette frustration accumulée.

Plastiquement, le film souffle le chaud et le froid : d’un côté je ne peux que saluer le parti-pris du film côté décors (minimalisme choisi à la base pour des questions de coût, le film a coûté dix millions et Kidman à elle seule coûtait le quart de ce budget :mrgreen: ) qui développe des idées intéressantes (les viols que tout le monde peut voir sans réellement les voir, les éléments invisibles mais qui existent par la force de notre imagination), de l’autre je trouve la mise en scène de Trier moche et grossière, on sent que c’est un film fait dans la foulée de Dancer in the dark. Côté casting, on peut clairement dire que le film suscite la curiosité, avec une distribution pour le moins éclectique : Nicole Kidman, Stellan Skarsgard, James Caan, Paul Bettany? Lauren Bacall, Philip Baker Hall, Udo Kier, Harriet Andersson, Patricia Carkson, etc… Nul doute qu’une bonne partie du budget est passé dans ça, mais ça permet d’avoir une collection de gueules à l’écran, et chaque personnage de la bourgade est ainsi personnifié de façon singulière. En l’état, c’est clairement pas un film que j’aurais envie de revoir dans un avenir proche, la faute à sa durée que j’ai subi, mais ça n’en reste pas moins un film fascinant à bien des égards, et c’est, à mes yeux, aisément le meilleur film de son réalisateur juste après The house that Jack built.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

Messagepar pabelbaba » Lun 18 Déc 2023, 20:29

Alegas a écrit:Ceci dit, le film lance des pistes intéressantes autour de cette héroïne, avec notamment la question du pardon, qui est un élément positif, mais qui ici devient le ciment de la prison que se crée Grace. D’où la question pertinente : à tout pardonner, ne devient-on pas pire que ceux à qui on pardonne, puisqu’on les pousse à continuer dans la mauvaise direction ? Une question qui est à mon sens le cœur du film, en témoigne le final glaçant qui est la conséquence de toute cette frustration accumulée.

C'est quand même super intéressant et bien amené. Notamment la violence du retournement de bâton.

Et t'oublie Jean-Marc Barr dans ton calcul de budget. :mrgreen:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

Messagepar Mark Chopper » Mar 19 Déc 2023, 09:37

En fait Alegas kiffe Lars von Trier.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

Messagepar Alegas » Mar 19 Déc 2023, 10:01

Deux films sur huit vus (bon allez, je sauve aussi son très drôle segment de Chacun son cinéma), on ne va pas non plus en faire une généralité. :eheh:

pabelbaba a écrit:Et t'oublie Jean-Marc Barr dans ton calcul de budget. :mrgreen:


Euh.. hmmm... oui oui, c'était un oubli. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

Messagepar Mark Chopper » Mar 19 Déc 2023, 10:37

Dans mes souvenirs, c'était vraiment un cinéaste que tu détestais viscéralement. Mais tant mieux, ça lui fait plaisir :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

Messagepar Alegas » Mar 19 Déc 2023, 11:29

Tes souvenirs ne te trompent pas : je déteste Antichrist, Les idiots, et Melancholia, ce qui fait que j'ai eu longtemps un avis très tranché sur le bonhomme, jusqu'à la découverte de The house that Jack built il y a trois ans.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

Messagepar pabelbaba » Mar 19 Déc 2023, 11:30

Y'a la suite de Dogville maintenant. Je suis curieux de savoir ce que t'en penses.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

Messagepar Alegas » Mar 19 Déc 2023, 12:10

C'est justement celui que je comptais me faire tant qu'il est dispo sur Arte.
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Sacrifiés (Les) - 5/10

Messagepar Alegas » Mer 20 Déc 2023, 14:23

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They were expendable (Les sacrifiés) de John Ford
(1945)


Je n’aurais décidément pas eu de chance cette année avec John Ford : quatre films découverts, et à chaque fois un film au mieux moyen à l’arrivée :eheh: , mais c’est sans doute le revers de la médaille d’une très longue filmographie, à sortir des sentiers battus, on tombe forcément sur des films moins recommandables. Pourtant, celui-ci jouit d’une petite réputation, au moins sur le plan historique, car c’est le premier long-métrage que Ford réalise après la guerre (durant laquelle il tournait des documentaires sur le front), et en plus de cela c’est justement une fiction qui prend place en plein coeur de la guerre du Pacifique. Sur le papier, c’est donc carrément intriguant, car nul doute que Ford a mis beaucoup de son expérience au sein de ce film, mais à l’arrivée, quand bien même il reste des aspects intéressants, faut avouer que ça donne un film un peu chiant à suivre. Pour les bons points, je vais surtout parler de l’authenticité qui se dégage du métrage, car autant on pouvait trouver à l’époque, au sein du film de guerre, des relations de personnages clichés ou réduites à leurs grades, autant ici on sent clairement qu’une camaraderie est mise en avant, et que Ford a puisé dans ses souvenirs pour la mettre à l’écran.

Ça donne du coup un film qui fait vrai, et encore plus avec les quelques missions de patrouilles où, réalisme oblige, il ne se passe parfois rien. Mais c’est un aspect qui possède un double tranchant : ce qu’on gagne en authenticité, on le perd en rythme, en action, et sur ce point il faut avouer que le film est vraiment trop pépère, c’est plus un film de soldats qu’un film de guerre à proprement parler. Sur toute la durée du métrage, je n’ai jamais été conquis par la proposition, il n’y avait pas une relation de personnage qui a réussi à me faire rentrer dedans, et j’ai donc suivi l’intégralité du film avec un ennui poli. Formellement, on peut difficilement dire que c’est un film où le talent visuel de Ford explose à l’écran, notamment du côté du montage où, dès qu’il y a de l’action, c’est de la succession de plans tournés en mer sans qu’il n’y ait de liens entre eux. Et puis j’ai du mal avec John Wayne sur ce film, j’ai eu l’impression de voir le prototype qui servira de modèle pour plein de films nuls qu’il fera par la suite, genre Flying Leathernecks ou Green Berets, l’officier bien sous tous rapports, et donc pas très intéressant. Pas fan non plus de Robert Montgomery que je découvre ici. J'espérais un film de guerre un minimum intéressant, j’ai eu le droit à du cinéma à papa dans ce que ça a de plus chiant à suivre, autant dire que la déception est de mise.


5/10
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Variétés - 7,5/10

Messagepar Alegas » Sam 23 Déc 2023, 11:37

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Varieté (Variétés) de Ewald André Dupont
(1925)


Il y a encore quelques semaines, j’ignorais totalement l’existence de ce film, mais après l’avoir vu cité sur quelques listes des meilleurs films muets de l’histoire, je me suis dit qu’il serait opportun d’y jeter un œil : autant dire que c’était une bonne idée. Sur le papier, difficile de vendre correctement le film, on est sur le genre d’histoire qui a été vue des centaines, voire des milliers de fois au cinéma : une énième histoire de triangle amoureux qui va pousser un homme au meurtre. Pourtant, je trouve que le film résume très bien, à lui seul, le fait qu’une histoire, aussi classique et déjà vue soit-elle, peut donner un résultat remarquable avec de bonnes interprétations, et surtout une mise en scène qui va transcender la narration de base. Et c’est une règle qui prend, à mon sens, encore plus de proportions dans le contexte du cinéma muet. Ici donc, c’est clairement un film qui doit beaucoup à sa réalisation, ce qui est d’autant plus étonnant que le réal était un parfait inconnu au bataillon en ce qui me concerne, et qu’il n’a pas eu une carrière à la Murnau ou à la Fritz Lang : la très grande majorité de ses films sont loin d’être connus.

Formellement, c’est un film admirable à plus d’un titre : c’est particulièrement bien raconté par l’image, ça possède une imagerie marquante (et ce, dès le départ avec le passage en prison), ça fourmille de petites idées qui font toute la différence (un exemple parmi d’autres : le gros plan de l’oreille d’un personnage, superposé à un autre plan d’une femme marchant dans un couloir avec ses talons, ou comment créer l’illusion du son dans un film muet, le genre d'idées qu'on retrouve chez Murnau), et puis c’est techniquement assez novateur, avec notamment des scènes de voltige (les héros sont trapézistes) qui donnent le tournis, genre caméra embarquée sur les trapèzes à plusieurs mètres du sol, c’est à se demander comment ils ont pu mettre ça en place à l’époque. A cela s’ajoute des prestations de premier ordre, et particulièrement Emil Jannings qui confirme à mes yeux son statut d’un des meilleurs acteurs des années 20. Ici, il est particulièrement convaincant en homme éperdument amoureux, jaloux et possessif, et il est l’une des raisons pour que le film fonctionne aussi bien narrativement : il suffit d’un gros plan sur son visage pour exprimer l’intention d’une scène. C’est pas un film sur lequel je pourrais écrire des pages entières, car en l’état c’est un film résolument simple dans sa construction et ses enjeux, mais c’est tellement efficace que le métrage transcende cette simplicité pour en devenir particulièrement marquant.


7,5/10
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Daniel - 5,5/10

Messagepar Alegas » Mar 26 Déc 2023, 19:54

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Daniel de Sidney Lumet
(1983)


Petit Lumet que voilà, j’avoue que je m’attendais à mieux vu le sujet. Les années 80 de Lumet sont une période que je connais encore assez peu (vu seulement quatre films sur une dizaine), mais j’ai quand même l’impression que c’est là qu’il perd de sa superbe en tant que cinéaste, pas tant spécialement pour les choix de films en eux-même, mais surtout parce que j’ai l’impression que sa mise en scène passe au second plan, qu’il est moins appliqué formellement, probablement pour permettre à ses sujets de se mettre en avant (ce qui marche parfois, en témoigne Running on empty). Ici donc, c’est une tendance qui se confirme. Le sujet, ou plutôt les sujets, sont forts : critique de la peine de mort, des actions répressives du gouvernement américain pour contrer les manifestations pacifiques, de la guerre du Vietnam, des institutions psychiatriques, de la chasse aux sorcières, le tout avec un gros récit familial, avec relations parents/enfants et frère/sœur, étalé sur plusieurs années, bref tout un programme qui a de quoi mettre l’eau à la bouche. Le truc, c’est que Lumet a tellement à raconter en stock qu’on a l’impression qu’il se fait déborder par son histoire, et du coup le film a vraiment un côté “j’évoque tous les sujets que je peux mais sans réellement approfondir la majorité”.

C’est d’autant plus dommage que la grande partie des sujets semblent chers à Lumet, qui en a déjà abordé plusieurs d’entre eux par le passé, et qu’on sent une réelle volonté de créer un récit à la fois dense et émotionnellement efficace. Là aussi, je trouve que le métrage a des défauts : la densité voulue donne beaucoup de problèmes de rythme et de construction scénaristique. Ça donne un film jamais réellement passionnant, et qui en plus switche d’une époque à l’autre sans qu’on ait le temps de s’attacher aux personnages. Sur ce point précis, ça donne l’impression que Lumet a voulu faire son Godfather 2, mais très honnêtement j’ai trouvé cette double narration assez loupée, d’autant qu’il n’y a aucun effort formel pour les transitions. Et sur le plan de l’émotion, tous les défauts évoqués jusqu’ici m’ont clairement empêché d’être pris aux tripes par ce qu’on me racontait. Je vois bien que le film a des scènes fortes, à l’image de cette dernière rencontre entre parents et enfants, ou cette glaciale double exécution en plan large, mais j’ai clairement été laissé sur le côté. Reste donc quelques scènes qui restent en tête, et des interprétations qui tirent le film vers le haut (big up à Timothy Hutton et Amanda Plummer), j’ai trouvé malheureusement le reste trop anecdotique pour que ça me passionne plus que ça.


5,5/10
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Elle (1979) - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 27 Déc 2023, 23:13

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10 (Elle) de Blake Edwards
(1979)


Film assez méconnu de Blake Edwards, mais qui a néanmoins plutôt bonne réputation parmi les personnes qui l’ont vu, et même si on est pas devant un grand film, ça se justifie amplement. J’avais évoqué, dans ma critique de Victor Victoria, le fait que Blake Edwards se soit rapproché, en termes de style, d’un certain Billy Wilder. C’est quelque chose qui se confirme clairement ici, parce qu’on est devant un simili remake (le mot est peut-être trop fort, mais il y a de vraies ressemblances) de Seven year itch, ni plus ni moins. Au programme donc : un homme qui a une vie de très bonne tenue affronte la crise de la quarantaine, et remet tout en question du jour au lendemain, et particulièrement son rapport aux femmes. Il s’entiche alors d’une blonde qu’il croise par hasard, et va devenir obsédé par elle au point de la suivre lors de sa lune de miel, le tout sous l’œil inquisiteur de la femme avec qui il partageait jusque là sa vie. Si vous avez vu le film de Wilder, vous comprendrez qu’il y a une réelle ressemblance, c’est vraiment comme si on avait transposé le sujet pour l’adapter aux années 70/80, et le pire c’est que ça marche.

Alors bon, c’est clairement un film qu’on ne pourrait plus faire aujourd’hui, car ça aborde le désir masculin quasi uniquement à travers le prisme de ce dernier, mais à vrai dire le métrage est un peu plus profond que ça, et s’avère même en un sens plus pertinent que le film de Wilder, notamment en mettant en avant à plusieurs reprises le personnage de Julie Andrews, qui permet d’avoir un contrepoint à la quête du héros. Mais surtout, je trouve que le film arrive à trouver un bel équilibre entre la comédie pure et la réflexion mélancolique sur le temps qui passe : on comprend la détresse qu’il ressent, ses questionnements sur le reste de sa vie à venir, et non seulement ça permet au film de vraiment fonctionner quand vient l’heure de la conclusion, mais en plus ça rend la partie comique d’autant plus drôle, avec l’absurde des situations qui rencontre le sérieux du propos. Le métrage a un réel côté comédie pour adultes, de par le sujet abordé, mais aussi par le ton et traitement choisi : le côté mélancolique déjà évoqué évidemment, mais aussi tout simplement le fait d’avoir beaucoup de nudité à l’écran, ou d’aborder la tentation physique de manière très frontale, à l’image de cette scène sur fond de Boléro de Ravel qui est plus que rentre-dedans :mrgreen: .

Côté casting, la surprise vient notamment de Dudley Moore, que je découvre ici, et qui s’avère très bon dans le mélange requis par le film. Il en fait peut-être un poil trop dans les parties comiques mais c’est aussi le traitement qui veut ça (on est pas loin de l’inspecteur Clouseau par moments), mais par contre il gère très bien le ton plus sérieux, notamment sur le passage au Mexique où on sent que la désillusion se fraye un passage au sein du personnage. Julie Andrews, en femme mal-aimée et qui commence à en avoir marre, confirme tout le bien que je pense d’elle au sein du cinéma de son mari. Bo Derek en atout charme est très bien trouvée, et puis on notera la présence de Brian Dennehy en barman sympathique. La mise en scène d’Edwards se veut plus invisible qu’à l’accoutumée, mais ça n’empêche pas le film de proposer des idées sympa soit du côté du montage, soit dans la façon d’utiliser le scope. Quant à la musique de Mancini, on sent qu’elle arrive entre deux époques, avec notamment des sonorités 80’s qui se font entendre, mais ça reste toujours très classieux comme souvent chez lui, et il y a tout un morceau au piano qui a son importance narrative, et que j’ai trouvé assez émouvant pour le coup. Vraiment une comédie recommandable qui, j’imagine, saura parler d’autant plus aux quarantenaires. Le film gagnerait à être plus connu.


7/10
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