[Alegas] Mes Critiques en 2024

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar lvri » Sam 27 Jan 2024, 22:35

Merci pour le lien. Ça me donne bien envie de tenter quelques BR ! :super:
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Dolce vita (La) - 5/10

Messagepar Alegas » Dim 28 Jan 2024, 17:42

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La Dolce Vita de Federico Fellini
(1960)


Typiquement le genre de classique que je savais que j’allais voir un jour, ne serait-ce que pour sa réputation imposante, mais dont j’appréhendais la vision, sentant le film qui n’était pas fait pour moi. Pourtant, à l’exception d’un film, j’apprécie ce que j’ai pu voir de Fellini, mais le fait est qu’il a un style et des obsessions qui peuvent partir en roue libre, et ici c’est clairement le cas. Sur le papier, La Dolce Vita ne s’avère guère différent d’autres opus fellinien : il est question d’errances, de recherche d’amour, de personnages torturés, d’une Rome magnifiée, le souci c’est que Fellini donne l’impression d’avoir une dizaine d’histoires à raconter, et qu’il décide de toutes les mixer entre elles, qu’importe le résultat.

Cela donne un film très étrange, puisque c’est concrètement un film à sketches, de durées variables (le plus long dépasse la demi-heure, pendant que d’autres durent une dizaine de minutes), et où le seul point commun est un même personnage principal qui recherche, de façon plus ou moins appuyée, une compagnie amoureuse. Il y a un gros manque de fil rouge au sein du métrage, qui donne à l’ensemble un côté déconstruit et aléatoire, et qui fait que je me suis désintéressé rapidement de ce qu’on cherchait à me raconter, un défaut d’autant plus flagrant qu’il suffit qu’il y ait un personnage récurrent au sein de trois sketches (le riche ami qui semblait avoir une vie parfaite mais qui va finir par se suicider, la serveuse) pour rendre le récit plus captivant. Le seul autre film de Fellini que je n’avais pas apprécié, Roma, était lui aussi un film qui manquait de liant, ce qui me laisse penser que c’est quelque chose qui me bloque assez vite chez Fellini, et préfère chez ce dernier des histoires avec une réelle structure narrative.

A la limite, ce ne serait pas trop un problème si on parlait d’un métrage à la durée raisonnable, mais dans ce cas précis on évoque un film à la durée conséquente : quasiment trois heures de film sur les errances amoureuses d’un homme, c’est définitivement trop pour ce que ça raconte, d’autant qu’il suffit d’une demi-heure de film pour qu’on comprenne où Fellini souhaite nous emmener en termes de propos. Alors oui, c’est bien shooté, Rome est magnifiée dans un mélange astucieux de décors réels et de tournages en studio, et le noir et blanc est magnifique, mais vu les reproches que j’ai pu faire plus haut, il y a clairement la sensation de voir une superbe mise en scène au service d’un récit qui ne mérite pas autant. Côté casting, malgré les longues parties dialoguées, on peut difficilement dire que la majorité des acteurs ont quelque chose à défendre : on retient bien évidemment Mastroianni qui a une présence naturelle à l’écran, Anita Ekberg qui était alors au summum de sa beauté (c’est d’ailleurs le seul segment où on comprend aisément l’attirance incontrôlable que peut avoir le personnage principal), Alain Cuny et son protagoniste tragique, mais le reste est somme toute assez oubliable dans un film qui comporte trop de personnages dont on se fout pas mal. Bref, c’est clairement un film qui m’a laissé sur le côté, dans un état à mi-chemin entre l’ennui poli et l’impatience de voir le récit décoller enfin. Si je concède aisément que cela tient à du ressenti purement personnel, je garde quand même une réserve sur la durée qui ne me paraît jamais justifiée, et suis convaincu que c'est très loin d'être du niveau des meilleurs films de son réalisateur.


5/10
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Film: Dolce vita (La)
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Auteur: Jipi

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Alien vs. Predator - 4,5/10

Messagepar Alegas » Dim 28 Jan 2024, 20:27

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AVP : Alien vs. Predator (Alien vs. Predator) de Paul W.S. Anderson
(2004)


J’avais découvert le film à sa sortie vidéo, loué à un vidéoclub pour le mater un week-end avec des potes, c’était accessoirement ma première rencontre avec la figure du Predator (je n’avais, hélas, pas encore vu le McT à l’époque), et le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’en gardais pas un bon souvenir. A la revoyure, je suis assez surpris, car c’est loin d’être le film nul à chier qu’on a tendance à moquer facilement, et je trouve même que c’est le film de Paul W.S. Anderson qui se regarde le mieux (pas vu Event Horizon ceci dit). Encore plus surprenant : la première demi-heure est vraiment sympathique, avec une grosse inspiration Lovecraft (c’était d’autant plus évident pour moi étant donné que j’ai lu Mountains of Madness l’année dernière) dans ce délire de voyage en Antarctique pour découvrir une ruine datant de plusieurs millénaires, et j’ai même été choqué de constater que le début du film a beaucoup de parallèles avec celui du Prometheus de Scott (le briefing de Weyland à l’équipe notamment). Après recherche, la similitude est normale, étant donné que Scott avait pitché quelques années avant à la Fox un synopsis similaire (qui donnera lieu donc à Prometheus). Comme d’habitude à Hollywood : rien ne se perd, tout se transforme :mrgreen: . On note aussi que le film est assez respectueux des deux univers traités : l’arrivée des Predators, la présence de la compagnie Weyland, le fait que le PDG ait la tête du futur Bishop, etc...).

Dans cette introduction, il y a quand même quelques éléments qui font tiquer, notamment un passage qui donne l’impression qu’Anderson est allé copier des séquences similaires de Stargate et Jurassic Park pour introduire ses personnages, mais évidemment c’est fait en beaucoup moins bien et ça fait donc plus rire qu’autre chose. Globalement, le film se tient vraiment bien jusqu’à l’arrivée dans la ruine, et malheureusement c’est vraiment avec l’arrivée des Predators que ça se gâte sérieusement. Premier problème : l’action est filmé soit hyper maladroitement (difficile de comprendre quoi que ce soit avec des plans aussi serrés dans des environnements souvent sombres), soit elle cède à des plans en CG et/ou au ralenti qui se voudraient iconiques mais qui sont surtout typiques du cinéma d’Anderson, on a plus l’impression d’être devant une cinématique faussement cool d’un mauvais jeu vidéo qu’autre chose.

D’ailleurs, je parle de CG, mais à ma grande surprise il y en a bien moins que dans mes souvenirs. Ils sont bien là et font tâche (surtout aujourd’hui où tout n’a pas super bien vieilli) mais une grande partie du métrage fait la part belle à des animatroniques, surtout pour les xénomorphes et leur reine, et ça, ça fait franchement plaisir même si la mise en scène et le montage ne leur rend pas justice (encore une fois, c’est filmé trop serré, et trop cut au niveau du montage, on a pas spécialement le temps de les apprécier). Le concept d’Alien vs Predator est cool sur le papier, et fait sens suite au final de Predator 2, mais ce qu’en fait ce film n’est pas terrible : toute l’explication censée poser une mythologie n’arrive pas vraiment à convaincre, et le décor du temple (lieu très fermé donc) ne donne pas réellement de bonnes opportunités de scènes de chasse pour le Predator, ce qui est quand même dommage.

Scénaristiquement, même si on attends difficilement un grand script de la part d’un projet pareil, il y avait quand même moyen d’avoir mieux : on ne s’attache à aucun personnage, ils sont tous des clichés ambulants (pas aidé par le fait que la majorité sont un casting de seconde zone :? ), et du coup c’est vraiment juste de la chair fraîche qui attend d’être exécuté. Mais le pire vient avec le retournement de situation qui permet de garder un humain jusqu’à la fin du film, puisqu’on crée de façon hyper artificielle une alliance temporaire entre une aventurière random et un Predator pour qu’ils combattent la reine. A la limite, pourquoi pas, mais c’est hyper mal amené, le coup de la tête d’Alien en bouclier c’est ridicule, et ça fait un peu mal au cœur de voir un Predator avoir besoin d’un humain pour arriver à ses fins. Heureusement, ça se rattrape sur un final pas dégueu avec une grosse baston contre la reine, et l’idée qu’un Predator respecte un guerrier humain au point de le laisser vivant fait sens. En l’état, c’est pas spécialement un bon blockbuster, mais il y a assez de choses à sauver pour que ça se regarde, et franchement, vu la suite, on se dit qu’il y avait vraiment moyen de faire pire.


4,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Mark Chopper » Dim 28 Jan 2024, 20:49

Cet enchaînement de critiques improbable.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Dim 28 Jan 2024, 21:04

Je me suis fait la réflexion en postant la seconde. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Val » Lun 29 Jan 2024, 00:02

Revu le Anderson l'an passé et, comme toi, j' ai été étonné de le trouver assez divertissant. Ça n'en fait pas un bon film mais ça fonctionne souvent.
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Or de MacKenna (L') - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 29 Jan 2024, 18:10

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MacKenna's gold (L'or de MacKenna) de J. Lee Thompson
(1969)


Thompson, malgré une carrière pour le moins inégale, est un réalisateur que j’affectionne plutôt, de par sa capacité à signer des projets très différents les uns des autres, et faisant preuve d’une certaine modernité plus ou moins accentuée selon les sujets. Ici, on est à priori sur du western, mais au final c’est bien plus une chasse au trésor façon Treasure of the Sierra Madre qu’autre chose, le western n’étant ici qu’une toile de fond qui va permettre d’utiliser ses codes. Le pitch est plutôt cool avec ce cowboy solitaire qui est le seul à connaître l’emplacement d’un gros filon d’or, et qui est pris en otage par une bande de brigands voulant chacun avoir sa part, si en plus on ajoute des indiens qui protègent le lieu parce qu’il est sacré, une cavalerie aux trousses des hors-la-loi, et certains persos qui vont sombrer dans la folie en pensant à cet or, il y a vraiment de quoi être enjoué.

Malheureusement, le métrage a une longueur exagérée par rapport à ce qu’il souhaite raconter (il y avait moyen d’avoir une bonne demi-heure en moins), ce qui donne un film à la rythmique très étrange : on passe d’une scène captivante à une autre beaucoup trop longue, et plus le film avance et plus on perd de vue les enjeux pourtant posés de façon simple et efficace à la base. Surtout qu’au niveau de l’écriture des personnages, mis à part peut-être celui de Omar Sharif, il n’y en a aucun dont l’évolution justifie la longueur, ce qui donne au film un côté tout ça pour ça. Un vrai défaut qui plombe le métrage dans son ensemble, mais ceci dit je préfère voir le verre à moitié plein, car il y a assez de positif qui viennent rattraper cela, notamment l’ambiance très particulière, à mi-chemin entre le western classique et le fantastique 60’s (le coup de l’ombre qui indique l’entrée de la vallée, on se croirait dans un film d’aventure Harryhausen style).

Une ambiance supportée par une mise en scène qui opte pour une modernité complètement assumée, avec un paquet d’effets de style, et même si certains d’entre eux ont mal vieillis (la traversée du pont avec l’image qui se tord pour donner l’impression de balancement), il y en a un paquet d’autres qui confère au métrage un charme certain (les plans en vue subjective de l’oiseau, les crash zooms, les plans truqués sur le dernier acte, les arrêts sur image et les battements de cœur qui s’intensifient quand la folie s’installe etc…) et qui viennent même instaurer quelque chose qui touche presque au mystique, ce qui colle parfaitement avec l’idée de fantastique qui apparaît progressivement. Bref, on sent que c’est un film qui s’inspire énormément de tout un cinéma qui a explosé durant les années 60 (notamment le western italien), et qui lui donne des ailes en s’imposant peu de limites, même si ça se fait parfois en contradiction avec le budget qui, lui, en a (les maquettes de destruction de la vallée prêtent à sourire aujourd’hui). Le casting est plutôt cool : Peck est là pour la caution classicisme, Omar Sharif est la réelle attraction du métrage et s’en donne à cœur joie, Eli Wallach vole les quelques scènes où il apparaît, et il y a même Edward G. Robinson et Lee J. Cobb dans des petits rôles, ce qui est toujours appréciable. C’est pas un film à recommander à tout le monde, car c’est clairement inégal, mais pour ceux qui n’ont pas peur de voir un western étrange, qui peut difficilement être rangé dans une case, il y a de quoi se faire plaisir.


6/10
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Film: Or de MacKenna (L')
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Tendre poulet - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 30 Jan 2024, 15:09

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Tendre poulet de Philippe de Broca
(1978)


Petite comédie de De Broca qui se situe dans la moyenne qualitative de sa filmo, à savoir bien mais pas top. Le film a trois attraits pour lui : le fait que ce soit quasi intégralement tourné dans Paris, son duo d’acteurs qui fonctionne bien (Noiret est, comme souvent, très en forme, et Annie Girardot m’a surpris en étant quasiment du niveau de son compagnon de jeu, alors que c’est une actrice avec qui j’ai souvent du mal) et le pitch qui permet de traiter la haine des flics avec beaucoup de légèreté (chose difficilement concevable aujourd’hui). Si on ajoute à cela quelques seconds rôles truculents, ça permet d’avoir un divertissement qui se suit très bien, parfois très drôle (le passage où Noiret exprime sa haine des forces de l’ordre alors qu’il se retrouve sans le savoir dans une bagnole de flics habillés en civils), et avec même une partie romance qui marche pas trop mal.

Le problème, c’est que le métrage ne donne jamais l’impression, à quasiment tous les niveaux, de vouloir dépasser le stade du sympa sans plus : les enjeux sont là, mais ne sont jamais passionnants, le côté film de serial killer est mal branlé (c’est peut-être voulu tant chaque meurtre paraît plus absurde que le précédent), et il y a même quelques soucis de rythme avec un sérieux ventre mou une fois que Noiret a compris que Girardot est commissaire de police. En l’état, ça se regarde sans déplaisir, et ça a rempli parfaitement sa fonction de film du soir, mais ce n’est pas un film que j’irais ranger dans le must des comédies françaises.


6,5/10
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Promesse (La) - 4/10

Messagepar Alegas » Mer 31 Jan 2024, 19:29

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The Promise (La Promesse) de Terry George
(2017)


Un beau casting, un sujet peu porté à l’écran, la promesse d’un film d’époque avec une volonté de verser dans le mélodrame et l’épique, sur le papier il y avait de quoi faire un truc pas mal. Manque de bol, c’est Terry George à la réal, homme qui peut parfois s’avérer bon scénariste chez Jim Sheridan, mais qui est un réalisateur assez médiocre, et c’est clairement ce choix qui plombe à mon sens le projet. The promise se pose dans la longue lignée de films dont on a envie de dire qu’ils sont nécessaire de par leur sujet (ici, ça parle du génocide arménien, on ne peut pas vraiment dire que ce soit souvent raconté au cinéma) mais dont la qualité formelle et narrative est carrément inégale, Terry George est plutôt coutumier du fait étant donné que c’était lui qui avait réalisé le très surcôté Hotel Rwanda.

A la vision du métrage, nul doute que le réalisateur avait Doctor Zhivago en tête, avec cette petite histoire d’amour qui permet de découvrir la grande Histoire à échelle humaine, mais c’est peu dire que c’est une version du pauvre qui est livrée ici : toutes les ambitions, implications émotionnelles, qualités plastiques, puissances narratives, sont à revoir à la baisse. Autant la première heure passe pas trop mal, avec la naissance d’un amour, les prémices du conflit qui arrivent peu à peu et la captivité du personnage principal, le récit passe assez vite pour qu’on ne s’emmerde pas, à défaut d’être réellement efficace. Par contre, dès que la famille d’Oscar Isaac est massacrée, le film part sur une pente descendante, avec d’un côté les violons qui sortent sans aucune subtilité, et de l’autre un Terry George qui se dit qu’il va livrer un gros climax guerrier pour conclure son film, allant jusqu’à prendre le monteur d’Edward Zwick pour s’aider dans cette tâche.

Cette dernière grosse demi-heure a réellement été subie de mon côté : la retraite progressive de forces résistantes face à une armée qui les assiège, et qui doivent tenir le temps d’une évacuation, peut donner une super scène de cinéma, mais là ça donne l’impression que c’est tourné à l’arrache, avec beaucoup de répétitions dans les actions montrées à l’écran. Jamais ce climax ne crée de la tension, de la peur pour les personnages qu’on a pourtant côtoyé pendant une heure et demie, et, cerise sur le gâteau, ce n’est pas inspiré formellement avec des cadres génériques au possible. Du coup, quand un personnage important meurt au cours de ce final, la scène se voudrait tragique, mais on en a strictement rien à faire, et ça pose à mon sens un constat d’échec difficilement contestable.

Côté distribution, c’est là où le film s’en sort le mieux : une fois passé le petit haussement de sourcil à la vue d’un acteur sud-américain interprétant un arménien, on accepte Oscar Isaac qui livre une prestation somme toute correcte même si elle n’est clairement pas bien mise en valeur par la mise en scène (la découverte des cadavres de la famille devrait être une scène déchirante, et seul Oscar Isaac semble y croire). Christian Bale a un rôle un peu bâtard, n’apparaissant que quand le récit le demande, mais il apporte un vrai plus lors de ses scènes. C’est étrange de voir Charlotte Le Bon dans une production pareille, on pourrait penser que c’était parce que Cotillard n’était pas disponible, mais quand bien même elle ne livre pas une super prestation, elle a un côté très naturel qui sied bien à son personnage. Enfin, le film dispose de plusieurs têtes connues en seconds rôles, parfois pour le meilleur (Cromwell) parfois pour le pire (Tom Hollander qui est là deux minutes puis qui crève, WTF ? :? , ou encore Jean Reno absolument pas crédible en amiral militaire).

Il paraît que le film aurait coûté 90 millions, et c’est assez difficile à croire quand on voit le résultat : outre la mise en scène insipide qui ne sublime rien et qui n’a aucune ampleur, on notera des effets visuels limites (dès qu’il y a un plan à Istanbul qui montre la ville en arrière-plan ça pue le fond vert, et je ne parle même pas des bateaux français à la fin du film). Le plus drôle (ou pas) dans l’histoire est que le film avait été conçu pour permettre de filer de l’argent à des associations arméniennes via les bénéfices du métrage : au final a rapporté même pas 15 millions sur les 90 dépensés. Ni un bon mélodrame, ni un bon film historique, ni même un bon film à Oscars, on appelle ça un gros plantage.


4/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Jeu 01 Fév 2024, 17:49

BILAN JANVIER 2024


Films vus :

1 : Land of the Pharaohs, Howard Hawks, 1955, TV VOST : 5,5/10
2 : The Mummy, Stephen Sommers, 1999, Blu-Ray VOST : 7/10
3 : The flying deuces, A. Edward Sutherland, 1939, TV VOST : 4/10
4 : College, Buster Keaton & James W. Horne, 1927, Truc VO : 6/10
5 : Inu-Oh, Masaaki Yuasa, 2022, Truc VOST : 5/10
6 : Les Misérables, Jean-Paul Le Chanois, 1958, TV VF : 6,5/10
7 : The skeleton dance, Walt Disney, 1929, TV VO : 6/10
8 : The lion in winter, Anthony Harvey, 1968, TV VOST : 6,5/10
9 : The Lego Movie, Phil Lord & Christopher Miller, 2014, Blu-Ray VOST : 8,5/10
10 : Vermines, Sébastien Vaniček, 2023, Ciné VF : 7/10
11 : Silent night, John Woo, 2023, TV VOST : 6/10
12 : 3:10 to Yuma, James Mangold, 2007, TV VOST : 7,5/10
13 : Expend4bles, Scott Waugh, 2023, Truc VOST : 0/10
14 : Kaibutsu, Hirokazu Kore-eda, 2023, Ciné VOST : 6,5/10
15 : Neukdaesanyang, Kim Hong-sun, 2022, Truc VOST : 4,5/10
16 : The sons of Katie Elder, Henry Hathaway, 1965, TV VOST : 5/10
17 : Asada-ke !, Ryōta Nakano, 2020, Truc VOST : 7/10
18 : Proxima, Alice Winocour, 2019, TV VOST : 7,5/10
19 : Suzume no tojimari, Makoto Shinkai, 2022, Truc VOST : 5/10
20 : Picnic at Hanging Rock, Peter Weir, 1975, TV VOST : 6,5/10
21 : Thriller 40, Nelson George, 2023, Truc VOSTA : 6/10
22 : La Dolce Vita, Federico Fellini, 1960, TV VOST : 5/10
23 : AVP : Alien vs. Predator, Paul W.S. Anderson, 2004, TV VOST : 4,5/10
24 : Mackenna's gold, J. Lee Thompson, 1969, TV VOST : 6/10
25 : Tendre poulet, Philippe de Broca, 1978, TV VF : 6,5/10
26 : Fire, Baptiste Fraboul, Esther Lamassoure, Julie Le Forban, Valentin Serre, Léna Gittler & Florent Sabuco, 2023, TV VO : 6,5/10
27 : Quem Salva, Laure Devin, Maxime Bourstin, Nathan Medam, Charles Hechinger, Titouan Jaouen & Philippe Meis, 2023, TV VOST : 6,5/10
28 : The Promise, Terry George, 2016, TV VOST : 4/10
29 : Shin Masked Rider, Hideaki Anno, 2023, TV VOST : 4/10
30 : Mona Lisa, Neil Jordan, 1986, TV VOST : 7/10
31 : Tetris, Jon S. Baird, 2023, Truc VOST : 5,5/10
32 : Casino Royale, John Huston, Robert Parrish, Val Guest, Joseph McGrath & Ken Hughes, 1967, TV VOSTA : 1,5/10
33 : Ju Dou, Zhang Yimou & Yang Fengliang, 1990, Ciné VOST : 7/10
34 : Perfect days, Wim Wenders, 2023, Ciné VOST : 6,5/10
35 : Independence day, Roland Emmerich, 1996, TV VOST : 6/10
36 : Poor things, Yorgos Lanthimos, 2023, Ciné VOST : 7/10
37 : The Appointment, Lindsey C. Vickers, 1981, Ciné VOST : 6,5/10
38 : Meet the Feebles, Peter Jackson, 1989, Truc VOST : 7/10
39 : WarGames, John Badham, 1983, TV VOST : 6/10
40 : Air, Ben Affleck, 2023, TV VOST : 5,5/10
41 : Alien vs Predator : Requiem, Colin & Greg Strause, 2007, TV VOST : 1,5/10
42 : Les ratés, Costa-Gavras, 1958, Blu-Ray VF : 6/10
43 : Independence Day : Resurgence, Roland Emmerich, 2016, TV VOST : 2,5/10
44 : High time, Blake Edwards, 1960, DVD VOST : 4/10
45 : Holiday, George Cukor, 1938, TV VOST : 6,5/10
46 : The Darjeeling Limited, Wes Anderson, 2007, TV VOST : 7/10
47 : Piper, Alan Barillaro, 2016, TV VO : 7/10
48 : The greatest showman, Michael Gracey, 2017, TV VOST : 2/10
49 : Les chambres rouges, Pascal Plante, 2023, Ciné VF : 8/10
50 : Il deserto dei Tartari, Valerio Zurlini, 1976, DVD VF : 5/10
51 : La bonne année, Claude Lelouch, 1973, TV VF : 7/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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Mona Lisa - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 03 Fév 2024, 12:12

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Mona Lisa de Neil Jordan
(1986)


Je ne suis clairement pas un fan de Neil Jordan, réalisateur que je trouve assez inégal et sans réelle personnalité, mais ça arrive que certains de ses films, sans pour autant m’impressionner, arrivent à me toucher via un traitement particulièrement juste. C’était le cas avec son beau The end of the affair que j’avais découvert il y a trois ans, et c’est pareil avec ce Mona Lisa, que je considère à peu de choses près comme son meilleur film. J’aime beaucoup le côté romantique de Jordan, qui arrive à donner beaucoup de charme à des récits qui demandent pourtant un équilibre difficile. Dans ce cas précis, on parle quand même d’un sujet qui peut tomber facilement dans le glauque (la prostitution), et même si on montre des milieux franchement pas reluisants (Londres n’est pas montré sous son plus beau jour, c’est peu de le dire), il y a une forme de beauté qui prédomine, comme si on était à mi-chemin entre réalisme et conte de fées.

Un traitement à la fois narratif et visuel qui vient sublimer un pitch somme toute assez simple : un homme sort de prison et se voit offrir comme job d’être le chauffeur et protecteur d’une call-girl de luxe, mais évidemment il va tomber sous son charme et va peu à peu tenter de la faire sortir de sa condition, notamment en essayant de l’aider à retrouver une amie proche. Scénaristiquement, hormis un twist final qui vient redistribuer les cartes (d’une certaine manière, c’est un peu le retournement de situation de The crying game avant l’heure, mais en mieux géré), il n’y a pas de réelles surprises, mais c’est très bien raconté et les deux personnages principaux sont assez bien écrits pour que le film tienne entièrement sur leur relation. D’ailleurs, dès que le métrage s’intéresse un peu plus à d’autres éléments, on sent déjà plus les limitations du récit, notamment sur les menaces qui sont finalement trop peu traitées pour être réellement efficaces, et ce, malgré le fait qu’on a quand même Michael Caine et Lester Freamon de The Wire castés dans ces rôles. Le film vaut donc réellement le coup pour les prestations tout en nuances des deux leads : Bob Hoskins trouve probablement l’un de ses plus beaux rôles et confirme quel grand acteur il était (n’en déplaise à quelqu’un qui le considérait comme un comédien de seconde zone :chut: ), et Cathy Tyson est une belle découverte qui n’a malheureusement pas eu une carrière digne de ce nom ensuite. Un joli film à ranger indéniablement parmi les réussites de son réalisateur.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar osorojo » Sam 03 Fév 2024, 13:03

Ah ben cool, j'me sentais un peu seul sur celui là alors qu'il mérite le coup d'oeil :super:

Pour Hoskins, il faut voir impérativement Du sang sur la Tamise ;)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Sam 03 Fév 2024, 13:21

Je l'ai en stock celui-ci, il va y passer un de ces jours. :D
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Casino Royale (1967) - 1,5/10

Messagepar Alegas » Dim 04 Fév 2024, 14:48

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Casino Royale de John Huston, Robert Parrish, Val Guest, Joseph McGrath & Ken Hughes
(1967)


Le fait est peu connu auprès du grand public : il n’y a pas une, mais bien trois adaptations existantes de Casino Royale. Avant le film canon avec Daniel Craig, il y a eu une adaptation télévisée en 1954, qui fut donc la première apparition de James Bond sur un écran, et un second film qui va être évoqué ici. L’obtention des droits pour ce roman précis fut longtemps un problème pour la saga officielle, et qui n’a pu être récupéré que très tard. Entre temps, avec le succès des premiers films avec Sean Connery, des producteurs ont flairé l’opportunité de surfer sur la vague en adaptant ce roman sans pour autant qu’il soit un James Bond officiel, un peu à la manière de ce qui se fera plus tard avec Never say never.

Se pose néanmoins la question de comment faire l’adaptation sans créer de problèmes juridiques avec les autres films produits en parallèle, et pour le coup le choix a été, de toute évidence, assez facile sur ce film : au lieu de faire un James Bond sérieux, un traitement parodique est décidé. Sur le papier, why not, mais pour l’exécution, à la vision du métrage, ça se sent que ça a été très compliqué. Globalement, le film est un joyeux bordel incompréhensible, et le terme n’est pas choisi à la légère : du début jusqu’à la fin, le film est inégal et incohérent d’une séquence à l’autre, autant narrativement que dans le ton. Nul doute que le fait d’embaucher cinq réalisateurs différents pour mettre en place le film, chacun réalisant des séquences sans réellement savoir ce que faisaient les autres, est l’une des principales raisons de cet échec, car effectivement on sent que chaque scène est pensée uniquement pour fonctionner avec elle-même, et non pas au sein d’un tout, ce qui renforce l’impression de voir des scénettes humoristiques vaguement liées les unes aux autres par une intrigue qui part vite en couille.

En ce sens, difficile de comprendre la décision de garder autant de scènes (le film dure plus de deux heures ! :shock: ) inutiles et mal foutues qui n’ont aucun sens, d’autant qu’à cela s'ajoutent des contraintes de production bien visibles, comme le fait d’avoir Peter Sellers pendant une partie du film en tant que héros, et qui disparaît sans logique pendant le reste du récit, conséquence du départ de l’acteur en plein milieu du tournage. Si, à la limite, le film était drôle, la pilule pourrait passer, et on accepterait le film comme un gros délire sans queue ni tête, mais le fait est qu’il faut se forcer ne serait-ce que pour sourire devant ce gros ratage friqué, qui vient même dire sur son final qu’il n’a plus rien à raconter et qu’il n’en a rien à foutre (baston générale dans le casino où les adversaires les plus improbables débarquent, avant que tout le monde ne meure dans une explosion :roll: ).

Qu’est-ce qu’il reste à tirer du film donc ? Pas grand chose en réalité, car même le très gros casting (David Niven, Peter Sellers, Ursula Andress, Orson Welles, William Holden, Woody Allen, Deborah Kerr, Jacqueline Bisset, et même des caméos improbables style Jean-Paul Belmondo et Peter O’Toole) est ici plus un carnet d’adresse étalé à l’écran qu’autre chose, je retiendrais surtout le charme du doublé Andress/Joanna Pettet :love: , autant dire que c’est bien peu. La BO, bien que très répétitive, peut-être elle aussi sauvée du carnage : le thème s’inscrit parfaitement dans ce genre de compositions à la cool des années 60, et du coup la découverte du film m’aura permis de savoir d’où venait initialement la chanson de la scène avec Jennifer Garner dans Catch me if you can. A l’arrivée, le film est un énorme désastre XXL qui donnerait presque envie de réévaluer certains des pires James Bond.


1,5/10
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Ju Dou - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 04 Fév 2024, 19:50

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Ju Dou de Zhang Yimou & Yang Fengliang
(1990)


De Yimou jusqu’ici je ne connaissais finalement que sa partie de carrière post-Hero, cette récente ressortie aura donc été l’occasion de découvrir un film de ses débuts. Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est très loin des WXP qu’il réalisera par la suite : il n’y a pas encore le maniérisme formel dans lequel il est tombé, et surtout on est encore dans un cinéma assez libre en termes de propos, et donc Yimou n’a pas encore vendu son cul au gouvernement chinois. Le pitch se veut simple : une femme est forcée de se marier à un vieux propriétaire d’une teinturerie dans la Chine des années 20, et va vivre une existence malheureuse jusqu’à la possibilité d’une relation adultère avec le neveu adoptif du mari, ce qui va amener tout un lot de péripéties. Mais ce que fait Yimou de cette histoire est vraiment intéressant : on n’est pas ici dans un simple drame amoureux, mais plutôt dans quelque chose que je qualifierais presque d’hitchockien, que ce soit dans le minimalisme des situations (tout tourne autour de quatre personnages principaux, et quasiment tout se passe dans la teinturerie), dans la gravité des événements racontés, le jeu des points de vue, et dans les relations perverses qui s’accumulent autour des protagonistes.

Le film est d’autant plus intéressant qu’il raconte, je pense, beaucoup sur la Chine vue par Yimou : on y critique les conventions, les privations de liberté, et l’ennemi le plus dangereux n’est pas forcément celui qui inculque les traditions toxiques mais plutôt celui qui les perpétue (l’évolution de l’enfant est glaçante sur ce point), autant d’élément qui vont venir détruire un couple condamné dès le départ à cause de leurs envies d’une vie meilleure. La condition féminine y prend aussi pour son grade, et difficile de rester de marbre devant l’affreux destin que va connaître le personnage de Gong Li, qui va réussir à se débarrasser d’un bourreau pour finalement en retrouver un autre qu’elle aura enfanté. Là encore, la destruction du lieu de vie comme unique échappatoire en dit probablement long sur la vision du réalisateur vis à vis de son pays.

Comme dit plus haut, c’était l’époque où Yimou n’était pas encore en pleine possession de ses moyens (on parle ici d’un troisième long-métrage seulement), mais cela n’empêche pas le film d’atteindre une beauté plastique évidente (mais moins clinique que celle d’un Hero par exemple). Photographie déjà très travaillée, sens du cadre évident dès qu’il s’agit d’enfermer les personnages au sein du décor, jeu sur les couleurs (la teinturerie est pleinement exploitée sur ce point), autant de qualités qui donnent lieu à quelques scènes vraiment marquantes (la première scène d’amour entre les amants notamment). Gong Li, qui s’impose parmi mes actrices chinoises favorites, prouvait déjà là l’étendue de son talent dans un rôle difficile de femme en recherche d’émancipation, et je note la découverte de Li Baotian qui en impose dans un rôle très physique. Un beau film qui donne sacrément envie de creuser un peu plus le début de la filmographie de Yimou.


7/10
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