[Pathfinder] Critiques 2024

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Espion lève toi est un des rares Boisset que je n'avais pas encore vu. Il faut dire que le combo Ventura, Piccoli, Audiard, Boisset, Morricone a sacrément pesé dans la balance pour le découvrir. Résultat, j'en ressort plutôt mitigé. Comme d'habitude, Boisset gère au p'tits oignons son casting 5 étoiles mais Ventura, habitué à bouffer l'écran, sonne comme une petite erreur de casting. Monolithique quand il ne le faut pas et à contre temps une fois sur deux, il étonne. Pour le reste, ça pue la classe à tous les niveaux avec en point d'orgue un Michel Piccoli ambiguë à souhait ou tout l'art d'apporter de l'élégance à un enculé. Du coté de l'histoire, même ambivalence... J'aime beaucoup cette vision de l'agent dormant (mais réveillé!) manipulé par la terre entière mais il faut bien avouer que ça a du mal à tenir sur la longueur. Même les saillis verbales du père Audiard ne suffisent pas à maintenir l'intérêt constant. Et c'est par le biais de la violence (et surtout l'empilement de cadavres) que Boisset va malgré tout maintenir le cap. Pour ceux qui connaissent la filmo du bonhomme, l'issue du film ne fait pas le moindre doute mais un final pareil reste toujours appréciable. En s'emparant du sujet du terrorisme, Boisset tire à boulets rouges sur toutes les organisations. Il se permet même une ambiance à la"trois jours du condor" sauce européenne, ce qui m'a fait passer outre les petits défauts énumérés précédemment.

Ce n'est pas mon Boisset préféré mais ça reste une sympathique surprise

[pabelbaba]

Je l'avais trouvé gentiment chiant celui-là. L'accumulation de CV ajoutant à la déception.

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C'est sur que le rythme n'est pas ouf (l'absence de réactions de Ventura n'y est pas étrangère) mais il y a un "je ne sais quoi" qui maintient l'attention quand meme. En revanche j'en ai pas parlé mais gros malus sur la femme de Ventura...

[pabelbaba]

Il fallait bien baisser le budget quelque part.

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Il fallait bien baisser le budget quelque part.

Je préfère une rallonge "Bernard Fresson" et effectivement rogner sur la paie de la miss!

[padri18]

Alors celui-ci, j'ai fait le choix de le laisser maturer quelques années, non pas pour rendre ses qualités meilleures mais pour avoir le plaisir de ressentir la claque administrée en 2017. Et je confirme bien que le bottage de cul est resté intact.

Logan reste ce superbe western crépusculaire et nostalgique mais aussi une belle anomalie dans le système hollywoodien des deux dernières décennies. On évoque souvent Bad Boys II comme bel exemple de bug dans la matrice mais le film de Mangold se pose là. Comment produire aujourd'hui un western "en mode chant du cygne" à la violence bien tassée et au spleen ambiant? Sans la caution Marvel et le label X men, impossible... Pourtant, le miracle a eu lieu, combiné au talent du chevronné James Mangold. Non content de proposer des scènes d'actions âpres et sacrément bestiales (le massacre de la famille qui accueille Logan reste longtemps dans les mémoires ), Logan fonctionne surtout sur le lien entre ses quelques personnages. La relation Xavier - Logan est, en ce sens, poignante et cela jusqu'à son déchirant dénouement. Celle avec X23 (plus classique dans son schéma de passation) donne une belle envergure au personnage principal, également jusqu'à sa superbe révérence finale. Mi spectacle brutal, mi drame, Logan revient à l'essence même de ce qu'ont perdu les putains de blockbusters actuels, à savoir raconter une histoire, avec des gros moyens et du spectacle certes, mais raconter simplement une bonne histoire. Sur cet aspect, Logan fait une nouvelle fois figure d'anomalie et encore plus dans le giron de cette saloperie de MCU. Pour tout ça, ce nouveau visionnage redonne foie en Hollywood et laisse espérer que tout reste encore possible...

Au passage, je recommande la version "Logan noir" avec un superbe N&B qui, évidemment, renforce la patine western...

[Dunandan]

Tiens, jamais testée cette version n&b, tu m'intrigues.

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Oui j'y voyais un coté gadget au premier abord mais ça renforce le coté désenchanté. Et puis en 4k, ce noir et blanc est absolument splendide!

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Enfoui très loin dans ma mémoire, je gardais le souvenir d'un cluedo à la française, porté par un Jean Poiret, aussi truculant que tranchant.

La revoyure de ce premier volet du dyptique "Lavardin" s'avère finalement plus nuancée. Histoire de contextualiser, j'ai été et je reste un gros admirateur du travail de Chabrol. La patine "France 3 région" matinée d'un dézingage systématique de la bourgeoisie provinciale, c'est le fil rouge d'une palanquée de films qui m'ont toujours plu. Le facteur nostalgie doit biaiser mon jugement car nombres de ses films me rappellent les années 80 dans lesquelles j'ai grandit. Mais, il y a aussi autre chose. Alors, il ne faut pas aller le chercher du coté de la réalisation (plate, terne et sans éclats) mais plutot dans la galerie de personnages que le père Chabrol s'est toujours plu à malmener. Ce n'est pas pour rien que le coup d'éclat de ce Poulet au vinaigre reste le gros interrogatoire entre Poiret et Bouquet, aussi surprenant que décalé. Pour revenir au film en question, la première partie se distingue par deux faits d'armes, le premier à l'image d'un générique original qui pose tous les personnages concernés et le second avec l'arrivée très tardive du commissaire. Et c'est sur ce choix (osé pour l'époque) que le film perd une parti de ses points. Car avant de se délecter des saillis de Lavardin, il faut combler l'espace. Alors on le fait correctement avec les apparitions sporadiques de la toujours aussi sexualisée Pauline Lafont

et le faussement bebette Lucas Belvaux (très bien!). Mais il faudra composer aussi avec une Stéphane Audran horripilante et mauvaise à souhait. Le temps est donc un peu long (mais jamais désagréable) avant l'arrivée de Poiret. Là le récit s'emballe (un peu...) et permet de profiter de la gouaille et des piques acérées du bonhomme. Pour le reste, Chabrol se contente de dérouler son intrigue pantouflarde. Mais son habituelle propension au jeu de massacre des nantis en est fortement atténuée. On se retrouve donc à mater un Cluedo léthargique, ou l'on a toujours une longueur d'avance, mais qui au final, et paradoxalement, ne provoque jamais l'ennui. Bref pas le meilleur Chabrol...

[Pathfinder]

Curieux film que ce Cité de la violence... Pur Bronson movie dans sa première demi heure, Sollima movie par la suite avec un mixage (un peu maladroit) d'une multitude de genre... J'ai globalement bien aimé le film mais j'avoue avoir été sacrément circonspect par moments. Démarré pied au plancher, je m'attendais clairement à un décalque de the Mechanic mais c'était mal connaitre le cinéma de Sergio Sollima. Car après avoir mis le feu aux poudres, le réalisateur lève clairement le pied et offre un jeu de "je t'aime moi non plus" à son couple vedette. Le film débouche inlassablement vers une histoire d'amour crépusculaire et sombre qui prendra toute son ampleur lors d'un final absolument génial. Mais pour en arriver là, il faut composer avec un Charles Bronson plus mutique que jamais, une Jill Ireland mieux exploitée que d'habitude (en tout cas proportionnellement à ses piètres qualités d'actrice) et un Telly Savalas jamais inquiétant et complètement éclipsé par le vrai salaud du film. Jeu de dupes, manipulations et trahisons en tout genres jalonnent ce film, souvent inclassable et insaisissable. Le score de Morricone est superbe et réhausse largement le déroulé de l'histoire, lorsque que ce dernier fait du surplace sur la seconde partie. Et puis arrive la conclusion... Magnifique de réalisation, d'intensité, de gravité. D'habitude, Bronson fout des parpaings dans la gueule et c'est a peu près tout. Et hormis chez l'autre Sergio, il est quand même très rare d'être touché par l'un de ses films. Et le miracle a lieu l'espace de quelques minutes laissant abasourdit et confirmant le statut très à part de cette surprenante péloche désabusée...

[Scalp]

Tu m'as donné envie de le revoir.

[pabelbaba]

Il m'avait un peu déçu. Mais il est sur la liste des films à réévaluer.

[Pathfinder]

Tu m'as donné envie de le revoir.