[Killbush] Back dans les bacs 2025

[angel.heart]

Il est également très bon, mais je comprends qu'on puisse lui préférer le premier.

[Dunandan]

TIGER CAGE 2 / Yuen Woo Ping (1990)

2 ans après le premier film, Yuen Woo Ping revient avec un nouvel épisode qui n'est d'ailleurs pas une suite même si on reste dans un genre similaire. On retrouve notre bon Donnie Yen qui hérite cette fois-ci du premier rôle, accompagnée de la belle Rosamund Kwan. On croise également Robin Shou en simili bad guy, acteur que l'on découvrira quelques années plus tard en occident puisque c'est lui qui tiendra le premier rôle dans le Mortal Kombat de Paul Anderson.

Comme dans le précédent, on se retrouve encore devant une histoire de flics ripoux et de trafic de stups, mais la tonalité de l'ensemble se démarque pas mal de son modèle. Beaucoup moins sombre et violent, le film met davantage l'accent sur l'humour un peu neuneu typiquement hongkongais, et les scènes de bastons pures prennent largement le pas sur les gunfights. Un parti pris qui permet de mettre largement en avant les performances physiques de Donnie Yen, mais aussi des seconds rôles occidentaux comme Michael Woods ou John Salvitti. Ce dernier a d'ailleurs droit à la meilleure scène d'action du film, avec un combat au sabre dantesque contre Donnie.

Les chorégraphies des combats sont largement supérieures pour ce nouvel opus, Yen est vraiment mis en valeur et nous montre toute l'étendue de son talent martial. Ce que l'on perd sur la partie dramatique et les gunfights, on le gagne sur ce point avec des scènes toujours plus audacieuses et jouissives. Malgré tout, je lui préfère légèrement le premier opus, qui savait vraiment doser les quelques passages humoristiques au milieu d'un polar vraiment violent. Là, je trouve que l'humour prend un peu trop de place par moments, et fait basculer le film davantage dans la comédie d'action, un peu au détriment du reste.

Ça reste tout de même un film hautement recommandable pour tous les fans de ciné HK et de Donnie Yen, la saga Tiger Cage aurait d'ailleurs dû s'arrêter là tant le troisième volet n'est clairement pas du même acabit et c'est peu de le dire !

7,5/10

[Killbush]

TIGER CAGE 3 / Yuen Woo Ping (1991)

Je n'avais jusque là jamais vu ce 3ème opus et j'ai profité d'avoir chopé la trilogie en Blu Ray pour le découvrir, et force est de constater que celui çi n'est clairement pas au niveau des précédents.
Après un deuxième épisode qui partait davantage dans une veine humoristique, on revient ici à quelque chose de plus sérieux, malheureusement l'intrigue est vraiment sans intérêt, on s'ennuie ferme, surtout dans la première partie où il y a peu d'action.

L'autre gros problème du film, c'est qu'on se retrouve avec un casting très faiblard, on troque Donnie Yen et Rosamund Kwan contre Michael Wong et Ricky Cheung, dont on ne peut pas dire que les carrières soient vraiment marquantes. Le personnage le plus intéressant du film revient à Sharla Cheung (qu'on retrouve souvent chez Wong Jing ou Stephen Chow), une femme d'affaires manipulatrice prête à tout pour arriver à ses fins.
Heureusement , Woo Ping oblige, on a droit à quelques séquences d'actions sympathiques mais vraiment rien de bien transcendant, on est certainement devant un des films les plus faibles de sa carrière.

Au final, un film assez pénible à suivre et qui vient clôturer de triste manière cette trilogie !

3/10

[pabelbaba]

Pas le souvenir que c'était si nul. Même si ça reste bien moins réussi que les deux autres.

[angel.heart]

Pareil, de mémoire ça se laisse quand-même regarder.

[Dunandan]

TAI CHI MASTER / Yuen Woo Ping (1993)

Voilà un film que je n'avais pas revu depuis une quinzaine d'années et je dois dire que c'était un peu mieux dans mes souvenirs.

Ca commence pourtant très bien, dés le début les combats sont assez inventifs et hyper rapides (on dirait même davantage des chorégraphies et un montage à la Ching Siu Tung par moments), le ton est assez sombre et on a même un bon paquet de morts assez rapidement. Le scénario reste très classique mais efficace, l'histoire de deux orphelins élevés par les Shaolin qui vont se retrouver expulsés de leur temple, et qui petit à petit vont devenir ennemis.

Au casting, on retrouve Jet Li et Michelle Yeoh alors au top de leurs carrières respectives et dont les performances physiques sont toujours aussi impressionnantes, même si certains combats peuvent sembler un peu trop câblés par moments. Là où le film pèche, c'est surtout dans sa seconde moitié, à partir du moment où le personnage de Jet Li est blessé et se retrouve amnésique.
Là, le film change de ton et lorgne davantage vers la comédie un peu débile qu'affectionne le ciné HK mais qui ne colle pas vraiment avec le ton violent qui régnait jusque là.
Heureusement ce passage ne dure pas très longtemps et Jet reprend vite ses esprits pour aller distribuer de la tatane dans un dernier quart d'heure qui déménage pas mal.

Pas un grand film dans la carrière de Woo Ping, Li ou Yeoh, mais un divertissement qui reste sympathique malgré tout !

6/10

[Dunandan]

ZU : LES GUERRIERS DE LA MONTAGNE MAGIQUE / Tsui Hark (1983)

Encore un film que je n'avais pas revu depuis très longtemps, et tout comme pour Tai Chi Master, j'en gardais de meilleurs souvenirs même si ça reste très sympathique.

Film majeur dans l'histoire du cinéma HK et dans la carrière de Tsui Hark, Zu est le film qui a fait connaitre son auteur en dehors de Hong Kong et qui a renouvelé le Wu Xia Pian en l’emmenant sur des terres plus fantastiques, le genre commençant à tomber en désuétude auprès du public au début des années 80, lors des dernières années de la mythique Shaw Brothers.

Un film complétement fou et il faut bien le dire assez foutraque, où Hark se fait plaisir avec une histoire extrêmement difficile à résumer, l'aventure d'un jeune soldat (Yuen Biao) qui va se retrouver malgré lui dans un combat entre un vieux démon et plusieurs clans prêts à l'affronter.
Je résume le plus simplement possible car Zu est un film qui va à 100 à l’heure, où l'on se laisse davantage porter par les péripéties et les expérimentations visuelles assez folles que par l’intrigue à proprement parler, qui flirte assez régulièrement avec l’abstraction la plus totale. Un sentiment renforcé par un montage lui aussi expérimental à base de jump cut dans tous les sens.

C’est aussi un des premiers films à Hong Kong à expérimenter autant sur le plan des effets visuels, même si un film comme Buddha’s Palm sorti l’année d’avant avait déjà pavé la route. Alors c’est évident que Tsui Hark n’avait pas le budget des films américains dans ce domaine (même si c'était à l'époque le plus gros budget de la Golden Harvest), ce qui fait que l’ensemble ne vieillit pas forcément très bien 40 ans après mais le tout conserve un charme d’un cinéma définitivement révolu.

Au final, un film que je considère comme mineur dans l’immense carrière de Tsui Hark, qui fondera l’année suivante la Film Workshop, mais qui reste très important pour le cinéma populaire hong kongais et pour sa visibilité en occident, malgré le poids des années qui se fait aujourd’hui ressentir.

6,5/10

[Dunandan]

THE MOON WARRIORS / Sammo Hung (1992)

Découverte totale grâce à la ressortie du film dans une très belle copie remasterisée chez Carlotta, je dois bien dire que j'ai pris une petite claque !

On suit l'histoire d'un prince appelé à devenir empereur mais dont le frère cadet a tenté de l'assassiner pour prendre sa place. Obligé de s'enfuir, il trouvera bientôt refuge avec quelques uns de ses partisans dans un petit village de pécheurs.
Se liant d'amitié avec Fei (Andy Lau), un jeune pécheur qui semble plutôt doué pour manier le sabre, il va vite lui demander son aide pour aller chercher sa fiancée qui n'a pas pu le suivre. S'ensuit un parcours semé d'embuches où notre héros devra affronter les sbires du frère usurpateur et qui se liera peu à peu d'affection avec la promise du prince.

Un film qui regroupe tout ce que j'aime dans le Wu Xia Pian, mais qui a un vrai supplément d'âme qu'on ne retrouve pas toujours.
Réalisé par Sammo Hung, le film est traversé d'une poésie mélancolique qui détonne face à la violence de certains passages, mais qui alterne également avec des concepts plus légers (dont une amitié entre le héros incarné par Andy Lau et une orque, qui a peut être inspiré Cameron pour Avatar 2 ).

On retrouve également au casting Maggie Cheung et Anita Mui, chacune dans un registre radicalement différent mais très complémentaire. Les nombreuses scènes d'actions sont à la fois virevoltantes, violentes et très bien chorégraphiées, normal vu les deux poids lourds qui sont aux manettes à savoir Ching Siu Tung et Corey Yuen.

Visuellement, j'ai trouvé le spectacle superbe, les différents décors extérieurs sont magnifiquement mis en valeur avec une très belle photo, et on a également un très beau décor qui sert à plusieurs scènes majeures du film dans une énorme grotte qui ajoute un cachet d'aventure bienvenu.
Là où le film se démarque vraiment, c'est dans son ton à la fois poétique et sombre, avec des passages très touchants (que certains pourraient qualifier de niais) et des scènes plus violentes et inattendues. Sans trop déflorer la dernière partie, Hung n'hésite pas à aller là où les autres ne vont pas.

Au final, un vrai petit coup de cœur (à tel point que j'ai vu le film 2 fois en l'espace de 15 jours) qui mérite d'être plus connu et qui n'a pas forcément une grosse réputation, mais qui vaut sacrément le détour pour tous les fans du genre !

8/10

[pabelbaba]

Je viens de relire ma critique pour me rafraîchir la mémoire et je n'en ai aucun souvenir.

[angel.heart]

J'en ai également aucun souvenir. Je sais juste que j'avais beaucoup aimé.

[Killbush]

Je viens de relire ma critique pour me rafraîchir la mémoire et je n'en ai aucun souvenir.

Je viens de la lire, t'avais été radin, la très belle copie de chez Carlotta est vraiment la bonne occasion de lui redonner sa chance.

[pabelbaba]

Je ne sais pas si l'image va changer grand chose, je ne suis pas super fan des wxp volants.

[Dunandan]

TIGRE ET DRAGON / Ang Lee (2000)

S'il y a bien un film qui a été important dans la découverte du Wu Xia Pian pour le grand public en occident, c'est bien celui là !

Alors que le genre s'éteint doucement en Asie faute de public, qui se tourne de plus en plus vers le polar et le fantastique, Ang Lee s'attelle à ce qu'on peut considérer comme un vibrant hommage à un des genres fondateurs du cinéma hongkongais, une sorte de maxi best of pour tous les nostalgiques des glorieuses années de la Shaw Brothers mais aussi des productions de la Film Workshop.

Porté par un casting impérial où l'on retrouve Chow Yun Fat, Michelle Yeoh, Zhang Ziyi et même l'Hirondelle d'Or Cheng Pei-Pei en méchante bien sournoise, Tigre et Dragon est un pur Wu Xia Pian qui satisfera tous les fans du genre, et en même temps une excellente porte d'entrée pour les novices.

L'intrigue, relativement classique, mélange histoire d'amour impossible, quête de vengeance et émancipation féminine par l'apprentissage des arts martiaux, et multiplie les morceaux de bravoure virevoltants pour notre plus grand plaisir. Les chorégraphies, orchestrées par le maestro Yuen Woo Ping, sont à la fois pleine de grâce et d'une efficacité redoutable, même si on peut les considérer un peu sages.
Un petit bémol sur le flashback narrant l'histoire d'amour entre le personnage de Ziyi et celui interprété par Chang Chen qui n'apporte pas grand chose au récit, malgré qu'il nous fasse voyager dans le désert et apporte une couleur différente au film.

Pour résumer, un vrai festin visuel et poétique (magnifié aujourd'hui par une copie 4K de toute beauté) qui rappelle qu'on pouvait faire des films de cette ampleur avec seulement 15 millions de dollars il y a encore 25 ans.
Le film sera d'ailleurs un vrai carton en salles, avec plus de 200 millions de dollars au box office dont la moitié rien qu'aux US. Ce qui permettra au Wu Xia Pian de revenir un peu sur le devant de la scène et d'être découvert à l'international en dehors d'un cercle d'initiés.
Une démarche que prolongera quelques années plus tard un certain Quentin Tarantino avec Kill Bill et ses multiples références au cinéma asiatique.

8/10

[Killbush]

EYE FOR AN EYE / Yang Bing-Jia (2022)

Belle petite surprise que ce DTV chinois dont je n'avais pas entendu parler, merci à Scalp et Mark de me l'avoir conseillé, auquel cas je serais complétement passé à coté.

Relecture du fameux sabreur aveugle cher au cinéma japonais, on ne peut pas dire qu'Eye for an Eye brille par son originalité scénaristique, le récit étant une classique histoire de vengeance. Le héros, un chasseur de primes, étant décidé à venger une jeune fille dont toute la famille a été massacré devant elle le jour de ses noces.

Par contre là où le film marque vraiment des points, c'est sur tout le reste, à commencer par une réalisation qui fait plaisir à voir, surtout pour un premier film et avec un budget qui doit certainement être assez modeste.
C'est léché, c'est bien mis en scène, les différents combats sont impressionnants et assez violents, le réal multiplie les effets en allant notamment chercher ses inspirations chez Tsui Hark, avec son montage énergique et ses cadrages alambiqués. La tonalité du film est relativement sombre, à base de meurtres, viols et autres joyeusetés et ne cède jamais à l'humour qui viendrait parasiter le récit.

Le casting s'en sort plutôt bien, l'acteur principal Tse Miu, sans être un monstre de charisme, incarne très bien ce justicier aveugle, taciturne mais quand même au grand cœur.
Les personnages sont bien brossés, malgré la très courte durée du film (1h14 générique compris), on s'attache à eux et on a envie qu'ils aillent au bout de leur quête pour dézinguer les bad guys. La bande originale est également très sympa, avec des sonorités qui flirte avec le western spaghetti et qui rajoute une couche de classe supplémentaire à l'ensemble.

Une vraie découverte qui fait plaisir et qui sera sublimée par sa suite qui est encore meilleure !

7/10

[Killbush]

EYE FOR AN EYE 2 / Yang Bing-Jia (2024)

On prend les mêmes et on recommence j’ai envie de dire !

Si vous avez apprécié le premier film, vous ne pourrez qu’être enchantés devant cette suite qui reprend les forces déjà en place pour livrer un résultat encore meilleur sur tous les points.

Une suite qui prend un peu plus de temps pour développer ses personnages, et notamment la relation entre le sabreur aveugle et une petite fille qu’il sauve d’un massacre et qu’il va prendre sous son aile, faisant immédiatement écho à Baby Cart. On s’attache d’autant plus au personnage et à leur quête de vengeance.

Le film est encore plus léché visuellement que son modèle, les combats sont plus longs, plus inventifs dans leurs chorégraphies et leurs mises en scène (ce combat dans la cabane de pécheur ou encore celui contre un ennemi aux épées de feu) et aussi plus violents. Le final à un contre cinquante est assez jouissif à regarder.
Coté réalisation, l’influence de Tsui Hark est d’autant plus flagrante dans ce nouvel opus, avec des cadrages audacieux mais toujours lisibles et un montage ultra dynamique sans être trop cut pour autant.

Que dire de plus à part que j’incite fortement tous les fans du genre (mais pas que) à se jeter sur ces deux petites pépites, et qui m’encourage personnellement à creuser le sillon des DTV chinois si l’on peut y dénicher ce genre de belles surprises, ce deuxième volet s’avérant au final être le meilleur film de 2024 que j’ai pu voir !

8/10