
L'évènement de Audrey Diwan
(2021)
(2021)
J’avais malheureusement raté ce film au cinéma à sa sortie, et pour le coup les louanges que j’avais pu avoir sont tout à fait méritées. Vu le sujet et le traitement, ça m’a beaucoup fait penser au 4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu, qui avait reçu la Palme d’Or à l’époque, à savoir une plongée âpre et sans concession dans le parcours d’une jeune femme qui cherche à avorter à une époque où ce droit est refusé. Dans celui-ci en revanche, la notion quasi-documentaire disparaît au profit d’une forme plus agréable à l'œil, ce qui crée du coup un contraste assez violent avec ce qui est raconté, notamment dans le dernier tiers. Concrètement, le film se résume à suivre l’histoire d’une jeune étudiante à l’université qui découvre qu’elle est tombée enceinte suite à une aventure d’un soir, le problème étant qu’on est dans la France des années 60 et qu’elle ne veut absolument pas renoncer à ses études.
La grande qualité du film est d’épouser l’état psychologique du personnage, et donc la détresse qui va l’envahir petit à petit au fur et à mesure que les semaines passent. Au début, l’avortement n’est pas une évidence, de par son illégalité et tout simplement le fait que l’héroïne ne peut parler de cette option à personne. De là découle l’impossibilité de communiquer, le renfermement sur elle-même, puis la panique grandissante alors que la date limite approche. Si le film commence comme un drame, on part peu à peu dans le thriller paranoïaque (il y a une réelle menace d’être découverte et dénoncée, et je ne parle même pas du twist autour du médoc prescrit par le médecin, c'est bien tordu) puis carrément dans le film d’horreur sur la dernière partie, où il faut avoir le cœur bien accroché alors que la réalisatrice ne montre pourtant rien à l’écran (du coup, c’est peut-être mieux que je ne l’ai pas vu en salle, car je me dis que j’aurais pu tourner de l’œil sur ces passages
).
Comme dit plus haut, c’est formellement assez solide pour ce que ça cherche à faire (si le malaise est là, c’est aussi parce qu’on a une caméra toujours très proche du personnage), dans les intentions ça aurait pu tomber dans du Dardenne-like mais c’est clairement plus travaillé que ça. Le casting est top, déjà on a des seconds rôles qui marquent entre Pio Marmaï et Anna Mouglalis (parfait choix de casting vu la voix qu’elle a, ça ajoute une dimension gênante aux scènes où elle apparaît), mais surtout on a Anamaria Vartolomei (qu’on a vu depuis dans Le Comte de Monte-Cristo et chez Bong Joon-ho) qui porte littéralement le film sur ses épaules, sacrée performance de sa part. Bref, ce n’est pas à mettre entre toutes les mains, mais d’un autre côté c’est aussi un film particulièrement nécessaire à une époque où on trouve encore des gens capables d’être contre le droit à l’avortement. Peut-être qu’en montrant ce film à tous, et donc en faisant vivre à chacun le malaise profond vécu par des milliers de femmes, peut-être qu’on irait dans la bonne direction.
La grande qualité du film est d’épouser l’état psychologique du personnage, et donc la détresse qui va l’envahir petit à petit au fur et à mesure que les semaines passent. Au début, l’avortement n’est pas une évidence, de par son illégalité et tout simplement le fait que l’héroïne ne peut parler de cette option à personne. De là découle l’impossibilité de communiquer, le renfermement sur elle-même, puis la panique grandissante alors que la date limite approche. Si le film commence comme un drame, on part peu à peu dans le thriller paranoïaque (il y a une réelle menace d’être découverte et dénoncée, et je ne parle même pas du twist autour du médoc prescrit par le médecin, c'est bien tordu) puis carrément dans le film d’horreur sur la dernière partie, où il faut avoir le cœur bien accroché alors que la réalisatrice ne montre pourtant rien à l’écran (du coup, c’est peut-être mieux que je ne l’ai pas vu en salle, car je me dis que j’aurais pu tourner de l’œil sur ces passages
Comme dit plus haut, c’est formellement assez solide pour ce que ça cherche à faire (si le malaise est là, c’est aussi parce qu’on a une caméra toujours très proche du personnage), dans les intentions ça aurait pu tomber dans du Dardenne-like mais c’est clairement plus travaillé que ça. Le casting est top, déjà on a des seconds rôles qui marquent entre Pio Marmaï et Anna Mouglalis (parfait choix de casting vu la voix qu’elle a, ça ajoute une dimension gênante aux scènes où elle apparaît), mais surtout on a Anamaria Vartolomei (qu’on a vu depuis dans Le Comte de Monte-Cristo et chez Bong Joon-ho) qui porte littéralement le film sur ses épaules, sacrée performance de sa part. Bref, ce n’est pas à mettre entre toutes les mains, mais d’un autre côté c’est aussi un film particulièrement nécessaire à une époque où on trouve encore des gens capables d’être contre le droit à l’avortement. Peut-être qu’en montrant ce film à tous, et donc en faisant vivre à chacun le malaise profond vécu par des milliers de femmes, peut-être qu’on irait dans la bonne direction.
7,5/10





, et qui ne bouge vraiment qu’à partir du moment où les deux héros se rencontrent enfin. On pourra dire qu’avant il y a quand même un attentat et des assassinats, mais franchement c’est mis en scène de façon tellement molle que ça a du mal à éveiller l’intérêt. Du coup, du film, je retiens surtout la dernière demi-heure, seul moment où j’avais vraiment l’impression qu’il se passait quelque chose qui permettait de faire avancer l’intrigue : le subterfuge pour identifier la taupe au sein de la compagnie, le passage à la banque puis dans le parking, la résolution finale. Le truc, c’est que même ces moments ne sont pas foufous, avec une mise en scène où on sent l’âge avancé du réal, et des deus ex machina nuls à chier (le chien dans le parking + le bad guy qui explose sur la voiture, c’est un grand non 




. Un joli modèle de divertissement familial 90’s qui conserve toujours son efficacité, et probablement mon film de Johnston favori avec 



