La saga Hellraiser continue sa petite descente aux enfers avec ce sixième film, et autant le précédent avait quelques éléments qui pouvaient être sauvés de la nullité de l’ensemble, autant là on passe un nouveau cap de médiocrité. Comme le précédent, on sent que c’est un film fait pour amasser des thunes en faisant le moins d’effort possible, du coup on récupère un script laisse de côté et on rajoute au forceps deux-trois éléments liés à Hellraiser pour justifier que ça devienne un film de la franchise. Déjà, je doute que le script d’origine était particulièrement réussi, on a une histoire de mec qui survit à un accident de voiture, qui est persuadé que sa femme y est morte sauf qu’on ne retrouve pas de corps, et qui souffre d’hallucinantions qui le renvoient à un passé qu’on devine riche en luxure et tromperie.
Autant dire qu’on a un peu de mal à comprendre ce que la mythologie Hellraiser peut venir foutre dans ce récit, et malheureusement c’est vraiment rajouté à la truelle, avec le cube qui fait son apparition après 30 minutes de film (on a donc un tiers de film sans quoi que ce soit d’Hellraiser, passionnant

), Pinhead qui apparaît en tout et pour tout cinq minutes à l’écran, et surtout l’héroïne des deux premiers films qui revient en tant que femme du protagoniste. Ce dernier ajout est d’ailleurs bien loupé, genre on fait une seule fois mention du fait qu’elle a déjà eu affaire aux Cénobites, et surtout lorsqu’elle revoit la Boîte elle devrait péter un câble, genre c’est son cauchemar ultime, mais au lieu de ça elle réagit en mode “on non pas cool de me demander de l’utiliser”

, bref on sent bien que c’est un perso qui ne devait pas être là initialement et qui est rajouté n’importe comment.
Mais globalement c’est tout le film qui est écrit à l’arrache, c’est juste une succession de scènes où le héros croit voir des trucs chelous mais en fait c’est une hallucination mais en fait peut-être que non. Vu que c’est un film qui sort trois ans après le succès phénoménal de
The Sixth Sense, je me suis dit que ça allait surfer sur la vague et jouer le twist “en fait il est mort dans l’accident depuis le début” et finalement non c’est encore plus con que ça. Je vais pas le révéler mais dès qu’on réfléchit un minimum dessus c’est la foire aux trous de script, et du coup le fait qu’il soit impossible de dire quelle scène relève de la réalité ou du cauchemar justifie tout ça, c’est dire le niveau du scénario

.
Évidemment, c’est cheap au possible, le budget de film en film devenant de plus en plus faible, y’a aucune plus-value du côté de la production design, et le pire c’est quand même le traitement des vices du héros, qui se voudrait un peu sexy mais concrètement c’est réalisé n’importe comment et c’est plus ridicule qu’autre chose tant on dirait une parodie de téléfilms érotiques (la collègue nymphomane/dominatrice c’est vraiment du lourd niveau comique involontaire

). Et évidemment tout le monde joue mal, en particulier le lead qui se contente de faire la gueule pour exprimer le fait qu’il ne comprenne rien à ce qui se passe, l’avantage c’est que c’est raccord avec la tête qu’on fait devant le film. Allez, la moitié de faite, plus que cinq films à découvrir

.