[Alegas] Mes Critiques en 2025

[Alegas]

Y'a Hundred of beavers qui nous venge de ce manque.

[pabelbaba]

C'est pas bézef sur une demi décennie.

[Alegas]

En comédies pures je rajouterais Adieu les cons, quelques Dupieux comme Daaaaaaali et Fumer fait tousser, Tout simplement noir qui est sympa, bref que du français. Aux US ouais le constat est pas terrible.

[Mark Chopper]

Putain si Dupieux est le top de la comédie 2020's, on est au-delà de la merde.

[pabelbaba]

Si on doit sortir les Dupieux, y'a comme une couille dans le pâté.

[Alegas]

Sorry we missed you de Ken Loach
(2019)

Là où je suis quelque peu réservé devant la réputation que peuvent avoir les Dardenne au sein du cinéma d’auteur européen, j’avoue être nettement plus convaincu par celui de Ken Loach, qui me paraît plus sincère, et surtout plus diversifié dans ses choix de récits. Ici, à l’instar de I, Daniel Blake ou The old oak, il y a une volonté de traiter un sujet d’actualité, à savoir l’uberisation et ses conséquences sur la vie des livreurs, en traitant à la fois le côté social, via le rapport avec le patronat, et intimiste, via la cellule familiale. Comme souvent avec Ken Loach, pas de script particulièrement élaboré, c’est de la pure tranche de vie avec analyse du quotidien qui devient de plus en plus difficile à supporter, et filmé de façon extrêmement naturaliste, et avec des comédiens non professionnels pour la plupart.

Et ça fonctionne, dieu sait pourtant que je ne suis généralement pas fan de ce type de cinéma, mais là non seulement je trouve le propos travaillé comme il faut, mais en plus ça marche émotionnellement avec cette famille à laquelle on s’attache alors qu’ils enchaînent emmerdes sur emmerdes (la séquence avec la gamine qui avoue sa bourde, c'est fort). Il y a toutefois quelques défauts qui viennent noircir le tableau, je pense notamment au traitement du patron pas subtil pour un sou (ceci dit, il a un monologue qui vient poser son point de vue, et nul doute que la plupart des boss seraient prêts à balancer la même chose à la face de leurs employés ) ou à la toute fin qui me paraît beaucoup trop brutale, laissant en suspens tout ce que Loach avait traité jusqu’ici. Bref tout n’est pas parfait mais l’excellent casting fait tout de même bien passer la pilule, les comédiens y sont pour beaucoup dans la réussite générale du film. Un bon petit Loach donc.

6,5/10

[Alegas]

Lara Croft : Tomb Raider de Simon West
(2001)

Pas revu depuis la sortie ciné d’époque et le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’en gardais pas un souvenir très glorieux. A la revoyure, c’est encore pire, et ça se pose clairement comme une grosse purge, le genre qui justifiait complètement les critiques régulières sur les adaptations cinéma de jeux vidéo à succès. Pourtant, c’est peu dire que c’était un film attendu, la saga Tomb Raider était un gros raz-de-marée depuis cinq ans, au top de sa popularité (l’opus Angel of Darkness, qui viendra ternir l’image de la franchise, n’était pas encore sorti) et puis mine de rien c’était dans la mouvance de l’époque, étant donné qu’on aura quelques mois plus tard Final Fantasy et Resident Evil qui feront la même chose. Alors s’il y a un point positif que je ne peux pas réfuter, c’est le fait que Angelina Jolie correspond parfaitement à l’image qu’on pourrait se faire de Lara Croft IRL (on aimerait bien avoir devant le film le fameux cheat code fantasmé... ), le souci… c’est tout le reste .

En fait, le problème de vouloir adapter Tomb Raider, c’est que c’est finalement plus un concept qui est porté à l’écran qu’autre chose : les jeux n’ont jamais brillés pour leurs semblants de scripts (remember les boss dans le premier jeu, entre le cowboy ou celui qui chevauchait un skateboard tout en nous tirant dessus ), et du coup Tomb Raider concrètement c’est juste un simili Indiana Jones contemporain, avec une millionnaire qui sort vite les flingues en guise d’héroïne. Avec ce film, il y a donc une histoire originale à base de mystères à percer aux quatre coins du globe, et avec les Illuminatis en guise de bad guys, mais comme les jeux on sent vraiment que c’est du pur prétexte pour livrer du dépaysement et de l’action. Le problème, c’est que tout le côté aventure est complètement foiré, et l’action encore plus. Faut dire que prendre Simon West à la barre n’était pas forcément le choix le plus intelligent, et du coup on se tape un film complètement générique dans l’âme et la fabrication : voir ce film, c’est se rappeler toutes les tares du blockbuster US du début des années 2000. Le début pose le niveau avec la scène du robot qui est un immondice de mise en scène et de montage, ça poursuit avec les tentatives d’humour via les sidekicks (ok le majordome why not car il était dans les jeux, mais sérieux le geek qui se plaint tout le temps c’était vraiment pas nécessaire ), et évidemment le film ne va pas s’arrêter là et continuer encore plus dans la connerie.

Je ne sais pas trop ce qui me choque le plus dans le film, entre le fait que Lara soit une connasse absolue (faut voir les vingt premières minutes où elle se comporte comme une garce qui se permet tout juste parce qu’elle est riche ), la pseudo love story improvisée avec Daniel Craig, Lara Croft qui suit des papillons et une petite fille imaginaire pour trouver ce qu'elle cherche , la nullité des scènes d’action (faut voir le climax à base d’escalades d’un manège sur plusieurs étages), les effets de montage foireux (le morphing entre le temple indonésien et Venise ), la musique de Graeme Revell qui ne fait aucun sens, ou l’arrêt sur image final qui vient conclure ce qui est probablement l’une des pires adaptations JV jamais faites. Mention spéciale quand même au casting où personne ne semble jouer dans le même film que les autres, seul Daniel Craig est un minimum convaincant, le reste ça fait pitié entre Iain Glen en bad guy qui surjoue comme pas permis et Angelina Jolie qui fait toujours la même tête, c’est chaud. Une grosse purge qui pouvait donner l’impression que le fond était déjà touché, mais le second opus viendra rappeler qu’on peut toujours faire pire .

1/10

[Alegas]

Grand central de Rebecca Zlotowski
(2013)

Un film que j’ai lancé sans grand espoir vu que je n’avais pas spécialement apprécié le seul autre métrage de Rebecca Zlotowski que j’avais pu voir, et effectivement on est grosso modo dans le même délire qualitatif, avec l’impression de voir une parodie de cinéma d’auteur français. Le seul bon point que je peux mettre en avant, c’est le contexte dans lequel l’histoire se déroule, à savoir une centrale nucléaire française, et le fait de se concentrer sur les petites mains engagées pour faire du boulot à risque radioactif. Le souci, c’est que c’est traité n’importe comment, et j’ai beau avoir vu le film depuis quelques jours je serais incapable de dire ce que le film cherche à raconter, et pour le coup je ressens pas le fait d’être passé à côté, non c’est vraiment que ça n’a rien à dire.

On a un quatuor de personnages (Rahim/Seydoux/Gourmet/Ménochet) dont seule la moitié sert réellement à quelque chose, l’histoire d’amour avec Seydoux juste pour qu’elle montre ses seins et créer une pseudo intrigue avec le mari trompé c’est plus qu’anecdotique, et globalement c’est tout le film qui est dépourvu de sens, avec un personnage principal écrit n’importe comment (pourtant il y avait de quoi faire avec l’idée de gruger sur les chiffres de radioactivité pour se faire plus d’argent, mais ça ne mène à rien). Et évidemment, c’est filmé en mode naturalisme chiant avec zéro idées de mise en scène et aucune volonté de nous plonger dans le quotidien des persos, la forme est d’une pauvreté abyssale, rien ne s'en dégage. Heureusement que le casting a l’air d’y croire, car c’est bien le seul élément qui tire un minimum le film vers le haut (Gourmet notamment), c’est juste dommage qu’ils se démènent pour des personnages sans aucune consistance à cause de l’écriture quasi inexistante. Bref, ça donne pas spécialement envie de voir d’autres films de la réal, ce qui est con car généralement elle rassemble des castings intéressants, je tenterais quand même son film avec Efira qui a l’air d'être considéré comme son meilleur.

3/10

[Alegas]

Locked (Piégé) de David Yarovesky
(2025)

Bon clairement je m’attendais pas à grand chose avec celui-là, surtout vu le réal, mais la perspective de revoir Anthony Hopkins jouer un bad guy ainsi que le côté exercice de style m’a poussé à la curiosité. On a un pitch assez original pour le coup, avec un mec en manque de thunes qui essaye de faire du carjacking, manque de bol il tombe sur la bagnole qu’il ne fallait pas, à savoir un SUV conçu pour enfermer à l’intérieur la personne qui tenterait de le voler. A partir de là, le film part un sur un duel psychologique intéressant, entre une petite frappe qui se rend vite compte du piège dans lequel il est tombé, et un vieux psychopathe qui cherche à se venger de la vie et qui se justifie avec un discours sur l’insécurité omniprésente.

Le film fait illusion sur sa première moitié, avec un véhicule qui reste à l’arrêt, et où script et mise en scène donnent ce qu’il faut pour varier les situations (l’utilisation de la clim) tout en ayant un bad guy dont on entend juste la voix. Alors clairement c’est pas exempt de défauts, genre la blessure par balle c’est involontairement drôle, ou certaines réactions du héros font vraiment forcées, mais ça fait à peu près le taf. En revanche, le métrage part clairement dans le grand n’importe quoi à partir du moment où le perso d’Hopkins prend le contrôle à distance du véhicule, on sent que c’est le passage où le scénariste n’a plus assez d'inventivité pour maintenir de la tension, et ça devient la foire aux mauvaises idées. La séquence dans la ruelle avec les truands qui se font éliminer, le climax final dont l’issue se voit venir à des kilomètres, la finalité du bad guy, autant de passages qui plombent clairement un film qui ne brillait pas particulièrement non plus jusqu’ici, et qui font qu’on termine la bobine sur une mauvaise impression.

Comme souvent avec ce type de film, ça aurait dû rester une idée de court ou moyen-métrage, car là ça s’effondre dès que le concept n’est plus respecté : l’intérêt du film c’est pas tant juste l’intérieur du véhicule, c’est aussi que ce dernier est immobile, et je me dis qu’il y avait clairement un truc à jouer sur l’environnement autour, idée qui n’est que frôlé avec le fait que le bad guy puisse voir la voiture de son balcon. C’est aussi le genre de film qui repose énormément sur les prestations du casting, et pour le coup ce dernier n’est pas assez solide : Bill Skarsgard j’ai l’impression que c’est un acteur très moyen dès qu’il s’agit de jouer un personnage qui n’a pas beaucoup de maquillage ou de prothèse (il était déjà l’un des points faibles de John Wick 4) et Hopkins n’a pas assez de présence à l’écran pour réellement marquer les esprits, du coup c’est surtout une prestation vocale. A l’arrivée, il y a un film pas spécialement honteux, mais en revanche très oubliable et inégal alors qu’il reposait pourtant sur un concept original.

4/10